Cette histoire remplacera celle qui est connue sous le titre : "Pour l'amour de Lilybelle. Les mêmes chapitres seront utilisés avec des modifications probables et des ajouts entre eux. S'il vous plaît, si vous voyez des fautes, n'hésitez pas à me les signaler. J'espère obtenir aussi des commentaires constructifs. Bonne lecture

Chapitre 1 PROLOGUE

MATLOCK, Derbyshire, 17…

Richard Fitzwilliam faisait face à son père. Il voulait obtenir son consentement pour épouser la plus belle, la plus spirituelle jeune femme qu'il ai jamais rencontrée, lady Elisabeth Bennet, petite-fille du duc de Wrexingham et du comte de Stratton et fille cadette du comte de Longbourn.

Son père, le comte de Matlock, gravement malade mais refusant de l'admettre, se trouvait dans son bureau. Il était assis dans un énorme fauteuil rehaussé qui faisait penser à un trône. A ses côtés, se trouvaient son frère aîné, le vicomte de Matlock et Georges Darcy, duc de Wrexham, le fiancé de sa jeune sœur, Anne. Mais, Dieu merci, sa sœur aînée n'était pas présente. Elle aurait probablement fait une scène fort déplaisante en apprenant ce qui se passait. L'idée que l'un de ses frères pourrait vouloir se lier avec un membre de la famille Bennet la rendrait sans doute folle de rage. Mais il s'en souciait fort peu.

- Père, je suis venu vous annoncer que j'ai demandé et obtenu la main de la jeune femme la plus merveilleuse que j'ai jamais rencontrée, lady Elisabeth Bennet.

- Quoi ? Comment avez-vous pu faire une chose pareille ? hurla son père. Je ne vous donnerai jamais mon consentement, vous m'entendez ? Jamais ! J'ai arrangé votre mariage avec lady Héloïse Kingston et vous avez la prétention de me dire que vous voulez épouser une fille de rien !

Le comte ne contrôlait pas sa colère ni ses paroles en décrivant ce qu'il pensait de la jeune femme en question.

Richard serra les poings, le visage blême de fureur.

- Monsieur, si vous étiez en meilleur santé, je vous demanderai raison de vos insultes ! dit Richard au comte, sachant très bien que ce dernier était en fait en train de mourir et faible, bien que sa voix soit encore plus forte que jamais. Même pour vous satisfaire, je ne m'abaisserai jamais à épouser la putain de Giles Tremayne, fille d'un assassin de femmes et d'enfants et sœur d'un des pires débauchés d'Angleterre. Je n'arrive pas à croire que vous envisagiez de vous lier à une pareille famille ! L'idée est répugnante !

Il serra de nouveau les poings en parlant, et ses deux compagnons le retinrent car il était évident qu'il essayait de se contrôler pour ne pas frapper l'homme qui se trouvait devant lui.

- Lady Elisabeth Bennet est la fille d'un comte et la petite-fille d'un duc et d'un comte, poursuivit Richard. C'est une jeune femme respectable et bien élevée. Je n'en dirai pas autant de celle à qui vous essayez de me vendre. Cette femme ne vaut pas mieux qu'une courtisane ! Je suis sûr que la moitié des messieurs de Londres ont été ses amants. Et elle a bien l'intention d'en faire autant avec l'autre moitié. D'ailleurs, je crois que lady Héloïse est trop ambitieuse pour se contenter d'un cadet sans titre. Je crois même qu'elle a jeté son dévolu sur le duc de Tremayne, même s'il est évident qu'il ne veut pas d'elle. Vous vous illusionnez, Monsieur. Lady Elisabeth sera ma femme et la mère de mes enfants. Je ne m'abaisserais jamais à épouser lady Héloïse, je peux vous le jurer sur mon honneur.

Le comte, furieux de la rébellion de son fils cadet et de ce serment qu'il venait de prononcer et qui lui interdisait d'espérer qu'il obéirait à ses ordres, et en dépit de sa faiblesse, se redressa dans son fauteuil et répondit :

- Je vous renie. Je ne vous laisserai pas un sou. Vous ne faites plus partie de notre famille. Votre frère ne vous aidera pas tant qu'il dépendra de moi. Darcy non plus s'il tient vraiment à épouser Anne.

Les deux hommes regardèrent le comte avec horreur, visiblement choqués de ses menaces et en colère contre lui. Richard poussa un profond soupir, puis les regarda tous les deux.

- Charles, prenez soin de Mère, de notre sœur, d'Eleanor et du petit Henry, dit-il. Darcy, veillez bien sur Anne.

Sur ces mots, il quitta la pièce sans adresser un seul regard au comte. Le valet qui l'escorta jusqu'à la porte n'avait pas l'air heureux d'obéir à l'ordre de son maître. Mais il savait qu'il n'avait pas le choix. Il ne put s'empêcher de montrer à quel point il était désolé par la situation de son jeune maître.

Richard s'en rendit compte et lui adressa un sourire :

- Ne vous inquiétez pas pour moi. Je saurai me débrouiller.

- Je vous souhaite bonne chance, Monsieur, dit-il en s'inclinant.

- Merci, Travers.

Lord Richard Fitwilliam sortit de la maison, se mit en selle sur son cheval qu'un valet tenait pour lui et s'en alla sans un regard en arrière. Il était prêt à affronter son destin.

?

Longbourn, Hertfordshire, 17…

Lady Elisabeth Bennet était assise près de la fenêtre de sa chambre et regardait dehors d'un air pensif. Elle repensait encore à la terrible scène qu'elle avait eu avec son père, peu de temps auparavant. Elle était absolument furieuse qu'il veuille la forcer à épouser un homme aussi répugnant que Mr Collins. Elle lui avait juré qu'elle ne l'épouserait jamais. Mr Bennet était furieux contre elle et lui avait dit qu'elle obéirait à ses ordres car elle était mineure. Elle n'avait pas vraiment le choix.

Elle ne comprenait pas pourquoi son père s'obstinait à vouloir la marier à un homme de rang aussi bas. Mr Collins n'avait ni titre, ni fortune, juste une vague possibilité d'hériter un jour du domaine. Même si c'était peu plausible, puisque elle-même avait deux frères. Mais il devait sans doute espérer que cela arriverait quand même. Son père n'avait-il pas compris que personne ne voudrait de cet homme répugnant, sa sœur, Victoria, en était la preuve. Il aurait mieux fait d'aller voir ailleurs. Mais peut-être qu'il avait découvert que personne ne voulait de lui, ce qui n'avait rien de surprenant, étant donné qu'il était répugnant.

Mr Collins, quant à lui, était encore plus furieux d'être repoussé par la jeune femme qu'il convoitait car c'était la deuxième fois que cela lui arrivait. Elle lui avait dit qu'elle ne voulait pas être mariée à un imbécile ignorant, avare et presque illettré dont l'aspect physique était répugnant, tout comme ses mœurs. De plus, il avait une intelligence inférieure à celle d'un ver de terre.

Le comte de Longbourn lui avait dit clairement qu'elle serait mariée dans deux semaines et que Mr Collins lui ferait regretter ses insultes. Mais Elisabeth les informa froidement qu'elle refuserait de répondre au pasteur et qu'il serait ridiculisé devant tout Meryton avec le crapaud à qui il essayait de la vendre.

Thomas Bennet, frère de la jeune femme, vicomte de Longbourn, avait été écœuré par la situation. Il avait donc décidé d'aider sa sœur à s'enfuir à Gretna Green, comme il l'avait fait pour Victoria, même si, pour cette dernière, son aide était inconnue. Il avait assisté au mariage et les avaient accompagnés à Douvres afin qu'ils puissent embarquer pour les Indes.

Le comte et Mr Collins avaient été fous de rage en l'apprenant, mais il était trop tard pour y changer quoi que ce soit. Mr Collins avait juré de se venger de cette nouvelle humiliation. Il veillerait à ce que son cousin n'ait jamais de fils, ce qui signifiait que Longbourn lui reviendrait un jour. Il ne reculerait devant rien pour atteindre son but. Son cousin verrait ce qui lui en coûterait de s'opposer à lui.

Richard avait été renié par sa famille. Le mariage de lady Anne avec Georges Darcy fut retardé, mais heureusement, il finit par être célébré. Quand à lady Catherine, l'aînée des enfants Fitzwilliam, elle envoya une lettre virulente à son frère qui, dédaignant de la lire, la renvoya non décachetée avec la mention « Inconnue du destinataire ». Ce qui provoqua une véritable fureur chez la dame. Lady Catherine n'avait pas l'habitude d'être dédaignée. Le mépris de son frère disait clairement qu'il se souciait fort peu de son opinion. Ce qu'une femme aussi orgueilleuse qu'elle ne pouvait pas tolérer. Cependant, il n'y avait rien qu'elle puisse faire pour changer les choses.

Le comte déclara que le nom de sa fille ne serait plus jamais prononcé à Longbourn de son vivant mais il omit de la déshériter et de la renier. Richard disposait de l'héritage que sa mère lui avait donné à sa majorité. De plus, il avait gagné de grosses sommes d'argent au jeu lorsqu'il était étudiant, avec l'aide de Thomas Bennet. Ce que son père ignorait. Contrairement à ce qu'il pouvait espérer, son fils cadet ne manquerait de rien.

Si le mariage concernant Richard Fitzwilliam et lady Elisabeth Bennet fit scandale, il y en eu un autre bien pire lorsque la relation honteuse de lady Héloïse Kingston avec Giles Tremayne fut rendue publique, grâce à des lettres mystérieuses envoyées à certaines personnes. Les deux coupables furent contraints de se marier car il était évident qu'ils ne seraient plus jamais reçus dans la bonne société.

Inutile de dire que la dot de lady Héloïse ne dura pas longtemps avec des personnes aussi dépensières et qu'ils essayèrent de circonvenir le duc de Tremayne pour ne pas se retrouver dans la misère absolue.

Celui-ci accepta de leur verser une rente, à condition qu'ils vivent à la campagne, ce qu'ils durent accepter à contrecœur. Ils enrageaient tous les deux à cause de leur situation mais ne pouvaient rien y changer. Ils refusaient de reconnaître leur responsabilité dans leur situation.

Lady Héloïse avait eu pour projet de séduire le duc de Tremayne et de le tenir à sa merci pour l'empêcher de se marier un jour. Mais son projet échoua complètement. Le duc la regarda avec un profond dégoût, déclara que pour rien au monde il ne voudrait goûter des restes de son cousin, avant de lui tourner le dos. Elle était folle de rage, mais impuissante à changer la situation. Elle le fut encore plus lorsque, six mois plus tard, le duc épousa la fille d'un autre duc dont la beauté rendait la sienne fade et sans attraits.

Quand à son frère, le duc de Kingston, il ne pouvait rien faire pour l'aider car il était lui-même aux abois, ses dettes étant supérieures à ses revenus, pourtant considérables. Il cherchait à épouser une riche héritière mais aucune jeune fille ne voulait épouser un homme lié à un scandale, même avec un titre de duc. De plus, son aspect répugnant faisait fuir toutes les femmes. Aucune ne voulait être vue en sa compagnie.

Ce qui le rendait fou de rage, car il était très imbu de lui-même et de son importance. Mais il était impuissant à y changer quoi que ce soit. Il ne cherchait pas à diminuer ses dépenses ou à arrêter sa vie de débauche pour acquitter ses dettes. Bien au contraire, il ne faisait que les empirer, comme s'il avait le droit de vivre comme bon lui semble. Bon nombre de maîtresses de maison lui avaient fermé leurs portes, mais il y en avait encore quelques-unes qui étaient prêtes à le recevoir.

Le comte de Matlock avait été très choqué par le scandale provoqué par la femme qu'il avait voulu marier à son fils cadet. Il n'avait pas cru celui-ci quant il lui avait révélé sa conduite honteuse, mais là, il n'avait plus le choix. Il lui fallait admettre qu'il avait commis une erreur.

Il était conscient que son fils avait évité la souillure de la honte à son nom. De toute évidence, Giles Tremayne n'était pas le premier amant de lady Héloïse. Mais cela ne l'empêchait pas d'être furieux contre son fils d'avoir épousé la fille de celle qui avait osé le dédaigner des années plus tôt. C'était une chose qu'il lui était impossible de pardonner.

Le choc de toute cette histoire finit par être fatal au comte de Matlock car il mourut un mois après le mariage de sa fille cadette, Anne. Il ne fut pas présent, lorsque sa fille aînée, Catherine, épousa Sir Lewis de Bourgh, de Rosings Park, dans le Kent. Il était veuf et père d'un petit garçon de quatre ans.

Le jeune Fitwilliam Darcy avait cinq ans lorsque sa cousine, Anne de Bourgh, vint au monde. Sa mère décida aussitôt qu'ils se marieraient lorsqu'ils seraient grands. Elle ne tint aucun compte des souhaits des parents de son neveu. Elle n'était pas femme à laisser quiconque se mettre en travers de son chemin. Mais elle devait être déçue et découvrir que ses caprices n'avaient d'importance pour personne.

Lady Anne et Georges Darcy avaient parfaitement conscience de ses manigances mais ils n'avaient pas l'intention d'y céder, ce qui rendait lady Catherine folle de rage de constater que personne ne voulait la prendre au sérieux.

Lady Anne avait mis au monde une petite fille, dix ans après la naissance de son fils, qui fut prénommée Georgiana. Elle avait été très malade et on avait craint pour sa vie. Mais malgré sa faiblesse, elle avait refusé de laisser tomber. Elle voulait vivre, voir grandir ses enfants et naître ses petits-enfants. Et elle finit par guérir, au grand soulagement de ses proches.

Lady Catherine fut la seule à ne pas se réjouir que sa sœur ait survécu car cela compromettait ses plans, mais elle ne pouvait pas le montrer. Elle enrageait de voir que tout contribuait à gâcher ses projets mais ne pouvait rien y changer.

Sir Lewis vouait une véritable adoration à sa petite Anne et passait beaucoup de temps avec elle. Connaissant les projets ridicules de sa femme, il avait fait en sorte de la protéger contre ses manigances. Lady Catherine devait découvrir son insignifiance, comme d'autres femmes en ferait autant à l'avenir.

A part Richard, lady Catherine avait un autre frère, Charles, vicomte de Matlock et une sœur, Anne.

Le premier avait épousé la fille d'un pair du royaume dont la dot était de cinquante mille livres. Lady Catherine avait tenté de s'opposer à cette union car miss Melton ne lui paraissait pas digne d'un futur comte. En réalité, elle était furieuse par ce que la jeune femme n'était pas disposée à se soumettre à son autorité et à reconnaître sa supériorité sur elle. Lady Catherine avait choisi la fille d'un duc pour son frère aîné, la même qu'elle voulait marier à Richard. Mais aucun des deux ne voulut de la demoiselle dont le père venait d'être pendu pour le meurtre de nombreuses jeunes femmes et petites filles. De plus, la demoiselle était totalement immorale et son frère ne valait pas mieux. C'était un débauché, comme son père. Et si lady Catherine croyait que la famille était riche, en réalité, elle croulait sous les dettes. Le vicomte avait remis sa sœur à sa place en lui conseillant de se mêler de ses affaires. Ce n'était pas à elle de décider qui il devait épouser. Ce qui l'avait rendue folle de rage.

Elle avait aussi tenté de s'opposer au mariage de sa sœur, Anne, avec Georges Darcy, sous prétexte qu'il n'avait pas de titre. Pourtant, dès l'instant où elle avait vu Pemberley, son domaine, elle l'avait convoité pour elle. Mais Georges Darcy ne lui avait pas accordé la moindre attention. Seule Anne comptait à ses yeux. Lady Catherine voulait lui faire épouser le nouveau duc de Kingston, ce qui avait choqué les autres membres de la famille. Le comte lui avait clairement fait comprendre qu'il n'autoriserait jamais cet homme à s'approcher de l'une de ses filles et que si elle envisageait elle-même de l'épouser, il la déshériterait et la renierait. Elle avait été tellement choquée par cette menace qu'elle avait dû renoncer à ses projets ambitieux.

Elle avait donc vue sa sœur épouser l'homme dont elle convoitait le domaine. Mais elle pensait avoir trouvé un autre moyen d'obtenir ce qu'elle convoitait. Que sa sœur et son mari s'y opposent n'avait pas la moindre importance. Elle saurait bien trouver un moyen d'obtenir ce qu'elle voulait.