Titre : Poussière d'ange
Chapitre : 1
Auteure : Megami (Ou plus simplement Ami-kun)
Fandom : Naruto (Si, si, je vous jure !)
Genre : Yaoi, MPreg, Romance, Drame (+ ou -), POV Naruto
Couples : SasuNaru (Sans blague ?!)
Rating : T
Disclaimer : Je les ai commandé tous les ans pour Noël T.T … j'attends toujours.
Résumé : À l'âge de 15 ans, Naruto et Sasuke s'aiment énormément … excessivement ? Quoi qu'il en soit, Naruto reçoit un matin la visite d'un problème imposant, une poussière d'ange …
Note : Le titre de ma fic est largement inspiré du titre de la chanson d'Ariane Moffat (Qui s'appelle poussière d'ange évidemment :D).
Note2 : Je viens de lire ''Marie-tempête'' de Dominique Demers. Bon, ok, ce n'est pas de la grande littérature, c'est certain mais j'ai adoré ! Où est le rapport ? Ahem oui, ma fic en est beaucoup inspirée … (Avouez ! Quand on voit un film ou qu'on lit un livre, nos fics en sont toujours inspirées ! … Ok, je sors --')
Il y'avait une brume blanche, donnant un mirage surnaturel d'aveuglement que je ne saurais expliquer autrement. La brume se condensait progressivement pour céder sa place au décore d'une chapelle. La somptueuse pièce était déserte. Un cercueil attira mon attention, il semblait insignifiant de loin mais il semblait aimanté et moi, j'étais constitué de métal dans cette histoire et je gagnais pas à pas ledit cercueil. J'avais parcouru ce trajet un nombre innombrable de fois, je me le rappelais parfaitement dans ses moindres détails. Il y'avait d'immenses vitraux de couleur traversés par les rayons chaleureux du soleil qui éclairait d'infimes poussières invisibles à l'œil nu, du moins, c'est ainsi que je le percevais et il y'avait un tapis de velours rouge sur lequel je marchais pour atteindre mon but. J'atteignais enfin le cercueil clos que je caressais du bout des doigts. Un tissu aux rebords ciselés était posé sur le dessus. Je l'enlevais d'un geste chaste de la main et ce moment que je craignais, qui faisait bondir mon cœur dans ma poitrine et qui faisait chanceler chacun de mes membres … J'allais ouvrir le cercueil et y découvrir un être cher, chaque nuit une nouvelle personne. Mes mains tremblantes se rabattaient sur les rebords du bois poli … et je le soulevais avec la lenteur du désespoir. Mon menton se mettait alors à trembler violemment, mes larmes tombaient contre le visage du corps livide qui reposait dans le cercueil. Les sentiments étaient réels, je les ressentais à travers tout mon corps, mon cœur … mais cette fois, la douleur semblait encore plus lacérante. Je tombais à genoux devant le cadavre et hurlais à m'en arracher les poumons, son prénom …
Mon visage se retrouvait contre son torse, sa peau était glacée. Ce n'était plus lui, je sentais l'ange de la mort l'emporter mais je ne pouvais plus rien. Je serrais sa carcasse contre mon corps, je cherchais sa chaleur, son odeur, sa voix …
Puis j'hurlais, un dernier hurlement qui portait avec lui tout mon désespoir, mon amour, ma colère …
- SAAASUKKEE !!!
J'émergeais enfin de mon cauchemar, cet éternel et amer cauchemar. J'étais en sueur, ma respiration saccadée, mon corps agité …
Je me sentais comme après avoir pleurer abondamment. Mon corps était faible, mes joues inondées de larmes et des papillons semblaient se battre à coup d'ailes dans mon ventre.
- Sa … Sasu … Sasuke …
Une courte convulsion agita mon dos lorsque je sentis deux mains se poser contre mes épaules nues. Je me retournais hâtivement vers leur propriétaire et tombais sur le visage ensommeillé de Sasuke.
- Naruto, ça va ?
Je n'arrivais pas à lui répondre, je me contentais d'hocher furtivement la tête, d'un geste qui à priori, semblait indiquer le contraire. Je devais me calmer, ce n'était qu'un rêve, un simple rêve …
Je posais mon regard sur la pièce, éclairée par une simple lampe allogène, les ombres des meubles formaient des arabesques compliquées contre le mur d'un ton blanc rendu beige par la lumière tamisée. J'étais bel et bien dans ma chambre et Sasuke n'était pas décédé …
- Encore ce rêve ?
Je n'eus pas besoin d'acquiescer, il l'avait inéluctablement déjà deviné le sujet de mon comportement physique. Je lui en avais déjà parlé amplement. Était-il possible pour un shinobi de s'endormir sur le même cauchemar depuis des mois sans que celui-ci ait une signification ? Shikamaru m'avait dit que j'avais peur de perdre un être cher ou alors que j'allais en perdre un prochainement mais le premier choix semblait déjà plus plausible.
Sasuke m'enlaça mollement en m'attirant à lui. Son corps était brûlant de son sommeil antécédent que j'avais sûrement interrompu d'ailleurs. D'autre part, il était l'être le plus susceptible d'être ''celui que j'avais peur de perdre'' mais je n'avais pas peur de le perdre. Pour moi, Sasuke était immortel. Comment peut-on regarder quelqu'un dans les yeux et se dire que cette personne est susceptible de s'éteindre un jour ? Moi, je ne peux pas et je suppose que je ne suis pas le seul sinon le monde serait bien terne.
- Ça va Naruto, murmura t'il doucement, ce n'est qu'un rêve, ça ne veut rien dire.
- … Mouais … mouais … je sais … ça va …
- Tu devrais aller voir Tsunade-sama, peut-être qu'elle pourrait faire quelque chose pour toi … je ne sais pas.
- Elle ne pourra rien pour moi, ce n'est qu'un stupide cauchemar, Sasuke mais cette fois … c'est toi que j'ai vu, ça m'a foutu les jetons.
Je frissonnais en me rappelant la manière dont son corps était vide et froid dans ce cauchemar mais j'étais réellement contre lui à cet instant précis, ma tête appuyée contre son épaule, ses bras chauds m'entourant la taille tendrement.
- Rendors-toi, Naruto. Je suis là, ok ?
J'hochais hâtivement la tête de haut en bas puis Sasuke tendit le bras vers la lampe pour l'éteindre et ensuite se recoucher tout en m'attirant à lui.
Cette nuit-là, je ne trouvais pas le sommeil …
Le lendemain matin, nous avions du nous lever très tôt pour nous rendre au point de rendez-vous de l'équipe. Le temps était humide, les nuages avaient pris une teinte grisâtre et le vent créait de grandes vagues sur les étendues d'herbes vertes. La pluie ne devrait tarder, avait déclaré Sasuke en chemin. Nous avions fait la route ensemble, lui et moi. C'était agréable, n'importe quoi en compagnie de Sasuke était exquis. Il n'était pas pareil en ma compagnie qu'en celle des autres. Il était tendre et légèrement timide. Il se fichait des regards des autres à l'égard de notre couple, il se tenait fièrement à mes côtés, affichait fièrement nos mains enlacées …
Le point de rendez-vous était toujours aussi calme, Sakura assise contre le tronc d'un arbre qui avait levé ses yeux émeraude vers Sasuke ; et Sai qui dessinait, assis sur une des branches de l'arbre voisin de celui où était notre coéquipière. Le dessinateur éleva la tête vers nous et nous salua poliment d'un signe de main et d'un sourire discret pour ensuite retourner à son ouvrage.
- Bonjour Sasuke-san, Naruto …
Sakura montrait toujours un respect sans faille à l'égard de Sasuke mais depuis qu'elle avait appris notre relation, elle avait une attitude plutôt hostile envers moi. Elle était jalouse sans aucun doute. Ne dit-on pas qu'on n'oublie jamais son premier amour ? Pour Sakura, le dicton semblait propice à la situation. Elle remarquait chacun de mes défauts, m'exposait sans ménagement chacun de mes faux pas et ne se gênait pas pour aguicher Sasuke sous mon nez. Ça ne me faisait rien, Sasuke était toujours lointain et impassible face à elle mais je me demandais comment j'avais pu tomber amoureux d'elle antérieurement. La tension était perpétuellement insoutenable entre nous.
- Salut Sakura.
Nous l'avions dit d'une même voix, d'un même ton et c'était de même chaque fois que Sakura nous adressait ce routinier ''bonjour''. Nous, nous sommes ensuite assis au pied d'un sapin centenaire légèrement à l'écart, nous murmurions pour ne pas nous faire entendre mais nous savions pertinemment que Sakura était à l'affût de nos moindres mots, qu'elle épiait nos moindres gestes. C'était peut-être pour ça que c'était si excitant. Sous le regard lourd de notre coéquipière, nous avions l'impression que chacun de nos mouvements et mots étaient interdits …
Sasuke caressait ma main de la sienne d'un geste tendre mais un peu absent. Ses yeux étaient rivés vers le ciel qu'il regardait avec une intensité ineffable. Son regard semblait percé les cieux et se rendre au-delà. À ce moment précis, il était comme en transe, dans ses réflexions et songes lointains que je ne pouvais même pas tenter d'imaginer. Il m'arrivait de m'endormir contre lui et de faire une sieste de quelques heures en attendant notre senseï qui arrivait toujours en retard avec des prétextes qui ne tenaient pas la route mais je ne le blâmais plus maintenant. J'affectionnais beaucoup trop les moments calmes que je passais avec Sasuke pour pouvoir reprocher quoi que ce soit à Kakashi. Pourtant, au bout de quelques heures, il arriva sous les bâillements de Sai et les reproches de Sakura. Moi, je n'avais pas sourcillé mais le regard de Sasuke avait perdu son intensité et il avait tourné la tête vers notre senseï. J'avais fini pas me lever, m'étirer longuement et m'approcher de l'argenté. Sasuke avait fait de même. Notre senseï ne se donnait même plus la peine d'inventer une excuse abracadabrante pour expliquer son retard. Son imagination devait être à cours et nous connaissions toutes ses excuses par cœur.
- Mission de rang D, annonça t'il tout simplement.
- Pas encore des missions de rang D, m'écriai-je, outré, On est des chuunin quand même ! Y'en a marre de ce genre de missions débiles !
- Ça bouge pas trop en dehors de Konoha, répondit-il en haussant les épaules d'un air blasé.
Je grognais mais Kakashi-senseï avait déjà sorti la liste des missions sans importance des gens flemmards de ce monde pour qu'on les accomplisse dans le plus grand sérieux.
- Première mission … faire du porte-à-porte pour vendre des boîtes de biscuits et ainsi financer les sorties scolaires de l'école maternelle de Konoha. Deuxième mission, garder les enfants de M.Kazaki. Troisième mission, garder la bibliothèque de Konoha et quatrième mission, s'occuper du potager de Mme.Kunihiro.
- Autant se séparer les tâches, soupira Sakura. Moi, je garde les gosses.
- Je prends la bibliothèque, déclara Sai.
- Bah moi … je vais m'occuper du potager.
Nous, nous tournions tous vers Sasuke qui se contenta d'hausser les épaules. Il ne restait que la collecte de fonds pour l'école maternelle.
- Sasuke et moi, on se charge des biscuits alors, dit notre senseï.
Nous poussions un soupir à l'unisson et partions ensuite vers nos tâches différentes. Je faisais la route avec Sai, nous allions dans la même direction. Je commençais à me sentir lourd sans trop savoir pourquoi. J'étais fatigué, j'avais la nausée, j'avais mal à la tête. J'en avais marre de faire ce fameux cauchemar qui me laissait si peu d'énergie. Ma vue se barbouillait de noir progressivement. Je dus prendre une pause et me laissait tomber contre le tronc d'un arbre. Sai prit congé de la route à son tour et vint me rejoindre. Je sentais à sa démarche qu'il s'inquiétait.
- Naruto, ça va ?
Je secouais vivement la tête, laissant mon orgueil de côté cette fois. J'avais très mal, chaud et froid à la fois. Quoi qu'il en soit, je ne me sentais pas bien et cela s'intensifiait graduellement. Je posais mon poing contre mon front, tentant d'apaiser la douleur qui s'était immiscé là. Sai s'approcha de moi, s'agenouilla à mes côtés.
- Naruto ?
Je plongeais mon regard dans ses pupilles onyx. J'avais la tête qui tournait, une envie de vomir qui se faisait infernale. Mon cœur semblait se soulever par des hoquets et ma tête se faisait lourde. Je fermais les yeux et je ne voyais plus rien. Avais-je seulement fermé les yeux ? Je ne m'en rappelle pas mais je suis incapable de les ouvrir. J'entends des voix, je ressens des mouvements et la douleur, plus pénible que jamais. Les minutes passent ou les heures. Comment savoir ? Je commençais à sentir les choses plus clairement et mes yeux purent s'ouvrir. Je voyais un passage boueux, des chaussures noires gagner du terrain, un paysage éblouissant par les rayons du soleil. Mon corps était ballotté. Je mis du temps à comprendre que je me faisais porter. Mes paupières étaient encore lourdes, ma tête l'était encore plus. Mes membres sont paralysés. Je ne peux pas me débattre, je ne peux pas marcher par mes propres moyens. J'entends des pas, d'autres pas que ceux de mon porteur. Ils sa rapprochent progressivement et mon porteur cesse de marcher. Les paroles se mêlent, tempêtent dans ma tête sans que ne puisse en comprendre le sens. Je sens que je change de porteur mais n'hésite pas sur l'identité du nouveau. Cette odeur qui lui est propre, cette couleur de chandail. Ça ne peut être que Sasuke. Je laisse ma tête tomber contre son torse. Il me porte à la manière d'un enfant sans se plaindre du fait que je pèse trop lourd. Je l'entends me parler, me dire quelque chose que je ne comprends pas du tout mais sa voix est rassurante. Je ferme les yeux à nouveau, je suis incapable d'en supporter plus. La lumière du soleil devient aveuglante, elle ajoute à mon mal de cœur. J'ai soudain le vertige, une impression désagréable qui me pousse à passer mes bras autour du cou de Sasuke. Je commence à ne plus sentir les ballottements, plus rien. Je ne sais pas si je m'endors … je ne comprends plus rien.
À mon réveil, une seule chose s'impose à mon champ de vision. Ce sont des chiffres fluorescents qui annoncent agressivement ''20h45''. J'ai dormi aussi longtemps ? Ma tête n'est plus aussi lourde, mon mal de cœur est parti. Je suis couché dans un lit puis je mets un temps fou à me rendre compte que ce ne n'est pas le mien. Je me relève douloureusement et scrute les lieux d'un œil légèrement flou. C'est la chambre de Sasuke, aucun doute là-dessus. Je me sens en compote mais je n'ai pas envie de dormir et pas envie de bouger. Sasuke entre dans sa chambre, les yeux rivés sur moi ou plutôt sur la loque que je laisse apparaître pour le moment.
- Ça va mieux ?
Mieux qu'avant, c'est certain. Les mots restent en travers de ma gorge. Je me sens encore tout étourdi. Je me relève finalement du lit de Sasuke et marche vers lui en vacillant légèrement. Sasuke n'a pas bougé d'un trait. J'en profite pour m'accrocher à lui ou plutôt tomber dans ses bras. Il me retient avec un sourire moqueur qui lui est propre. Je me sens étrange comme si je n'étais pas dans mon corps à cet instant précis. D'ailleurs, je ne pense pas y être. Je suis spectateur de ma vie en ce moment. Mon corps agit sans mon commandement. Les mots de Sasuke me sont beaucoup plus clairs cette fois.
- Tsunade-sama voudrait te voir. Je l'ai croisé tout à l'heure en t'amenant chez moi. Je lui ai parlé de ton cas. Elle m'a dit que lorsque tu te réveillerais, tu devrais passer la voir pour qu'elle règle ton cas.
J'hoche la tête d'un geste las et m'accroche de mon mieux à Sasuke. Lui, il ne vacille pas, il est en forme. Je l'envie. Je suis comme un chiffon en ce moment. Il passe son bras sous mon épaule et m'aide à gagner la sortie. L'air frais de la nuit fouette mon visage. Je sens le vent s'engouffrer dans mes cheveux et des frissons parcourir mon corps si brûlant. Nous avons pris une route différente de celle qu'on emprunte habituellement. Celle-là est plus grande et les gens n'y passent pas. Sasuke m'explique que le chemin sera moins long pour moi. Les immeubles sont délabrés, mal entretenus et délaissés. Personne ne doit vivre ici à mon avis. Il y'a des dessins au sol, je mets un moment à comprendre que ce sont les dessins de cadavres, forcément dessinés par la police de Konoha. Il y'en a beaucoup trop, je me demande quel est ce quartier si sordide. Il y'a du sang séché partout, sur le sol, sur les immeubles, sur les commerces et les maisons. J'élève la tête vers le visage de Sasuke, scrute sa réaction. Il a l'air triste et j'ai du mal à comprendre pourquoi. Quand mon regard se pose sur l'emblème de son clan, peinturé sur le mur d'une maison, je comprends. Nous sommes dans le quartier Uchiwa, dévasté par son frère aîné quelques années avant. Une larme roule sur la joue et je n'ai pas le temps de l'arrêter. Il la chasse d'un geste agressif et avance plus rapidement. Nous venons de quitter son quartier et je sens Sasuke soulagé. Nous marchons à nouveau à vitesse normale. Le bureau de Tsunade s'impose à mon champ de vision. Nous sommes presque arrivés. J'arrête Sasuke un instant, me place face à lui.
- Itachi est mort, dis-je, c'est terminé tout ça, Sasuke.
Un sourire nostalgique s'étampe sur les lèvres blêmes de Sasuke. Je ne sais pas si il est triste mais l'intonation qu'il prend par la suite est ironique plus qu'autre chose.
- Tu vois, Na-chan … je pensais que je serais heureux de l'avoir tué mais … sa mort ne ramène pas la vie aux autres.
Je soupire, pas de lassitude mais de la tristesse de mon amant que je partage avec lui. Il est le ninja le plus fort de sa génération, le plus déterminé mais il lui manque quelque chose, une famille. Une mère à qui raconter ses exploits, un père pour être fier de lui, un frère avec qui se chamailler ou s'entraîner et une famille avec qui passer les fêtes. Il est devenu si solitaire, plus encore qu'auparavant. Moi, je ne connais pas ça, ça ne me manque pas mais le chagrin de Sasuke me fait souffrir moi aussi. Je suis là, je l'aime, lui prouve chaque jour un peu plus mais je ne peux pas remplacer tout ceux qu'il a perdus. Dans ce monde, nous sommes seuls avec la peur de perdre l'autre comme ceux que nous aimions ou dans mon cas, ceux que j'aurais pu aimer Nous nous accrochons l'un à l'autre désespérément …
Je dépose un chaste baiser contre ses lèvres et lui souris doucement. Je ne sais plus quoi lui dire pour l'apaiser mais Sasuke a manifestement l'envie de tourner la page. Je respecte sa volonté et nous continuons notre route vers le bureau de l'Hokage. Bientôt, nous y entrons, accueillis par Shizune.
- Tsunade-sama t'attend dans son bureau, elle souhaiterait que tu viennes seul.
Je jette un bref regard à Sasuke qui se contente d'hocher les épaules alors je gagne la pièce principale sans un mot de plus, comme si le silence et la sérénité des lieux m'étouffent. Tsunade est assise à son bureau, elle lit un livre plus gros qu'un dictionnaire et prend des notes sur une pile de papier surdimensionnée. Je m'assis sur une chaise, face à elle. Je n'ose pas l'interrompre, trop fatigué pour faire ou dire des conneries. Elle hausse finalement les yeux vers moi sans m'adresser un sourire. Son regard se fait grave, comme si elle allait me sermonner mais elle ne le fait pas. Elle se contente de se lever de son bureau et elle me fait signe de la suivre vers une pièce plus éloignée. Je la suis de ma démarche qui palpe la fatigue et avec ma mine fiévreuse. Elle ouvre la porte de la pièce dont elle allume aussitôt les lumières. Tout est blanc, des instruments de médecine sont éparpillés un peu partout. Tsunade me demande de m'asseoir sur une sorte de couchette, ce que je fais sans me poser de question.
Elle va chercher plusieurs instruments et manipule des objets dont les noms sont sûrement trop scientifiques pour que mon cerveau les retienne. Elle approche une seringue de mon bras et je n'hurle pas. Je suis dans un état second, je ne discerne pas la douleur de l'aiguille. Je vois juste que mon sang s'accumule dans la seringue, c'est tout. Tsunade part avec mon échantillon de sang et l'examine de diverses manières. Son regard est toujours aussi grave. Je ne me sens pas malade, je sens juste que j'ai fait quelque chose de très mal mais je ne sais pas quoi. La blonde à la poitrine généreuse s'assit finalement face à moi avec une feuille qu'elle a placé sur un livre pour ainsi prendre des notes.
- Naruto, as-tu des envies de vomir ou de t'évanouir parfois ?
- … Les deux.
Elle coche rapidement des cases sur sa feuille, écrit quelques notes puis reporte son attention sur moi.
- As-tu déjà eu des relations sexuelles avec Sasuke ?
Je reste légèrement estomaqué devant sa question dont la réponse ne la regarde strictement pas. Je ravale ma salive alors que ses yeux scrutent les miens de manière sévère. Je soupire.
- … Oui.
- De plus en plus jeune, marmonne t'elle.
- Ça ne vous regardait pas, dis-je, légèrement frustré.
- Peut-être bien … quoi qu'il en soit, te voilà dans de beaux draps, Naruto.
J'hausse les sourcils en cherchant à comprendre le sens de sa phrase. Je dois avoir choppé une maladie ou un truc comme ça. Tsunade range sa feuille dans son livre et met son crayon sur une table près de là. Visiblement, elle cherche les mots à me dire pour m'apprendre ce qui me mets dans ''de beaux draps''. J'en oublie presque le fait que je suis mal en point.
- Comment te dire ça, marmonne t'elle, ce n'est pas arrivé très souvent … trois fois … quatre maintenant.
Elle cherche encore ses mots, fait les cent pas dans la petite pièce. Je sens que je vais devenir fou si elle ne me crache pas bientôt la vérité au visage.
- Tu vois … un ninja … comme toi … qui utilise très souvent des techniques de transformation … ne se rend pas compte des … comment dire, des dégâts que font cette technique.
C'est la première fois que la voix de Tsunade manque d'assurance, la première fois que je la vois réfléchir longuement avant de prononcer ces mots. Est-ce que je vais mourir ? Tsunade continue :
- Lorsque qu'on annule un henge, notre apparence change immédiatement mais notre organisme … met … un peu … plus de temps. Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé dans ton cas … du moins, j'en ai ma petite idée mais … écoute, Naruto, tu es … tu es enceinte ou … alors enceint …
Les mots m'achèvent, mes yeux s'arrondissent et mon cœur manque plusieurs battements par minute. Les questions se bousculent dans ma tête … Comment ? Pourquoi ? C'est impossible ! Pas à moi ! Je savais que c'était possible mais jamais je n'avais cru que ça m'arriverait à moi ! Il y'avait tout de même une chance sur cent que ça arrive ! Pourquoi maintenant, pourquoi ? J'ai 15 ans ! Pas 30 ! Je ne peux pas … pas maintenant, surtout pas maintenant. Les mots résonnent encore dans mon esprit, en écho … c'est impossible ! Je ne peux pas, pas maintenant, plus tard ou jamais, ça serait très bien.
- Mais … mais … Tsunade-sama ! C'est impossible ! Je veux dire … pas maintenant ! Pourquoi ? En plus, je suis quand même un mec et là … mon organisme … il doit être redevenu normal et alors … et puis même … même si c'était vrai, je ne peux quand même pas accoucher ! C'est une mauvaise blague, c'est ça ! Il y a une caméra cachée quelques part ?
La vieille a repris sont calme habituel et son regard sévère.
- Désolé Naruto, ce n'est pas une blague. Ton organisme n'a pas changé depuis que tu es enceint ou … peu importe et puis si vraiment tu allais jusqu'à donner naissance, ce serait tout simplement par une césarienne.
Elle parle de cela comme d'un fait de la vie très naturel mais moi, je me sens déjà tellement mal. Je suis en colère mais je ne sais pas contre qui. Contre Sasuke, Tsunade ou plutôt moi-même …
J'ai envie d'hurler, je ne le fais pas … je ne sais plus quoi faire, quoi penser …
