Bonjour à tous,

Me revoilà avec une fiction concernant Rose Weasley et Scorpius Malefoy : pas plus de 5 ou 6 chapitres, très courts, que je posterai tout au long de cette semaine.

C'est une histoire qui me trotte dans la tête depuis quelques temps, parce qu'inspirée de faits personnels, mais remodelée à ma sauce sur le thème de Keane : Somewhere only we know.

Je n'ai pas d'affection particulière pour ces personnages : de manière générale, je trouve ça compliqué d'employer le terme fanfiction lorsqu'on écrit à propos de personnages que finalement, on ne connaît pas du tout.

Pourtant, pour des détails liés à l'histoire que je voulais développer, je n'avais pas d'autre choix.

En vérité, j'aurais pu écrire cette histoire dans un tout autre contexte d'Harry Potter, mais rester dans ce cadre me permet malgré tout d'introduire un peu de magie.


Personnages principaux : Rose / Scorpius

Rating : K

Disclaimer : Je ne détiens ni les personnages, ni l'univers magique décrit dans cette fiction, qui sont l'œuvre de la talentueuse J.K. Rowling.


EDIT du 24 février : réécriture complète pour intégrer un texte que j'ai écrit il y a quelques années à propos de cette même histoire.


J'ai rêvé cent fois ce moment. Te revoir après les longs mois d'absence. Le goût amer de l'attente qui me suivait à chacun de mes pas, qui s'accrochait à chacun de mes mots.

Routine, les mêmes gestes répétés encore et sans fin parce que je n'ai pas pu me défaire de toi, les mêmes journées interminables. Soleil radieux, averses capricieuses , peu m'importait quand c'était l'hiver dans mon coeur.

Dans chacun de mes rêves, tu prenais conscience de cette tension palpable entre nous et mettais fin au supplice. Retrouvailles brûlantes et passionnées, ou bien tendres et complices, mais toujours soldées d'une étreinte salvatrice.

A peine le temps d'avoir peur que te voilà devant moi.

Le temps se fige quand ton regard me frôle, me caresse, et s'éloigne sans considération.

Le temps reprend son souffle. Moi aussi.

Je m'appelle Rose Weasley, et deux ans auparavant, j'ai plongé en Enfer. Seule.


Je n'avais que treize ans quand j'ai cessé de croire. Emmurée dans mon silence, la tête résolument tournée vers l'extérieur, je me détachai définitivement de la douloureuse notion de prince charmant. Le train nous ramenait chez nous, après une année chargée en émotions. Et plus rien n'était pareil.

Parce que c'était la première fois que je tombais amoureuse, j'étais certaine de ne jamais m'en remettre.

Je pensais être l'une de ces héroïnes moldues que l'on voit au cinéma : digne dans la douleur, résolue dans mes choix, forte face à l'adversité. Ne plus croire. L'amour n'existe pas. Dans tous les films, ces certitudes sont balayées à cinq minutes du générique de fin, lorsque la jeune première rencontre l'homme de sa vie. Qu'en est-il six mois après le baisser de rideau ?

J'allais apprendre à mes dépens que j'étais l'héroïne de ma vie. Condamnée à croire de nouveau en l'amour à chaque nouveau prince. Mon générique de fin n'aurait lieu qu'à ma mort. J'étais la démonstration vivante de la volonté autodestructrice du coeur, mais je ne le savais pas encore.

Je ris du souvenir de cette amourette insignifiante, vestige de mon premier coup de coeur. Parce qu'à présent, ma seule certitude est qu'on peut se remettre d'à peu près tout. On enchaîne les coups comme sur un ring, et les épreuves montent en puissance au fur et à l'usure. L'expérience gagnée nous permet d'affronter le présent, d'envisager l'avenir.

Je n'ai jamais connu de perdants à ce jeu. L'instinct de survie prédomine et nous fait consentir à tous les sacrifices. Tout ce qui ne tue pas nous rend plus fort : c'est la stricte vérité.

Aujourd'hui, j'ai seize ans et le coeur en morceaux face à l'objet de mes pensées, et j'ai particulièrement besoin de m'accrocher à ces principes. Je peux m'en remettre. J'ai retardé l'échéance pendant deux ans. Il est temps maintenant de lancer le processus d'oubli.