Il était 22 heures ce soir là quand Hermione Granger quitta son travail. Oui, Granger. Elle ne s'était pas mariée et celui que tout le monde pensait être son futur mari, quand ils étaient encore élève, ne l'était finalement pas devenu. Elle s'était rendue compte qu'elle ne le considérait pas comme un amant mais plutôt comme un ami et que c'était surement ce contexte de guerre qu'ils les avaient rapprochés, rien de plus. Cette histoire en avait étonné plus d'un, dont les membres de la famille Weasley qui pensaient tous, au plus profond de leur âme, que le petit Ronald avait trouvé en Hermione la femme de sa vie. Enfin tous, sauf une. Ginny Weasley, confidente d'Hermione Granger depuis longtemps déjà, s'en était rendu compte, peut être même avant que les deux concernés s'en rendent compte. La jeune rousse vivait le parfait amour avec son héros de futur marié. En effet, le mariage, tant attendu par les médias, était programmé dans un mois. Et en sortant de son boulot ce soir là, Hermione se demandait comment allait se dérouler le mariage. Alors qu'elle allait transplaner, elle entendit quelqu'un l'appeler, ce qui la coupa dans son élan et l'éloigna de ses pensées. Elle se retourna et aperçu Rosalinda, une de ses collègues.
- Hermione, désolé. Je sais que tu as fini ton service, mais…
Elle reprit un peu de souffle puisqu'elle avait couru depuis la sortie de l'hôpital pour venir la voir.
- On vient de nous amener un patient, reprit-elle, et il est plutôt amoché et tout aussi coriace, finit-elle avec un petit sourire.
- Demande à Isabelléa, s'excusa Hermione qui ne se sentait pas d'attaque pour s'occuper d'un patient.
- C'est ce que j'ai fait, répliqua la jeune brune. Mais il ne veut pas d'elle comme médicomage. Alors elle m'a envoyé te chercher en priant pour que tu n'sois pas encore partie.
Hermione ne répondit rien et se contenta de regarder sa collègue dans les yeux. Le patient, aussi impertinent soit-il, avait besoin d'aide. Et en acceptant ce poste, elle avait juré qu'elle ne laisserait aucun patient souffrir si elle pouvait faire quelque chose alors elle soupira et un sourire s'étendit sur le visage de Rosalinda. Cette dernière savait qu'en demandant un tel service, Hermione ne pouvait qu'accepter. Et elles repartirent toutes deux d' où elles venaient.
- Ah ! Hermione ! J'suis tellement contente que tu sois revenu.
La jeune femme qui venait de dire cela était grande et avait approximativement le même âge qu'Hermione. Son badge indiquait qu'elle s'appelait Isabelléa. Elle avait la peau mate, des traits fins et de grands yeux bleus. Tout en elle ferait penser à une femme parfaite. Enfin tout, sauf son caractère. Elle était impatiente et quand les choses n'allaient pas comme elle le voulait, elle était prise d'une grande colère. Certains avaient même perdus leur place en voulant la rappeler à l'ordre lors de ses crises. Car, oui, cette déesse au caractère détestable n'était autre que la chef responsable d'Hermione ainsi que de tous les médicomages, une sorte de médicomage en chef, et elle se plaisait à le rappeler.
- Que se passe-t-il ? demanda Hermione, d'un ton las.
Isabelléa fit semblant de ne pas relever la lassitude dans la voix et lui tendit un dossier.
- Un nouveau patient, lui fit-elle et sans plus détailler, elle se retourna et s'en alla vers la sortie.
Hermione souffla et ragea de la voir sortir le sourire aux lèvres, attendue par un bel apollon. Alors qu'elle allait se dirigeait vers la salle d'études des cas que partagent les médicomages, elle se retourna sur Rosalinda.
- Rosie, es-tu sure que le patient ne voulait pas d'elle ?
Rosalinda la regarda un instant, l'air bête puis lui dit :
- C'est c'qu'elle m'a dit en tout cas. Je n'ai pas cherché à voir si elle disait vrai… Je tiens à ce boulot, tu comprends ?
Hermione acquiesça avec un sourire entendu et s'enferma ensuite dans la salle. Elle était déserte, et elle comprit que la plupart des médicomages avec lesquels elle avait travaillé aujourd'hui avait eu la chance de rentrer chez eux et que ceux qui venait de prendre leur service faisait surement une patrouille rapide où était déjà dans la salle de « détente ». Hermione posa le dossier sur une table puis alla se chercher un café, quand elle revint, elle vit quelqu'un de dos fouiller dans le dossier de son patient.
- Hum, hum, fit-elle pour signaler sa présence. Je peux vous aider ?
La silhouette qui était de dos, avachi sur la table, se releva et se retourna et Hermione pu voir qu'il s'agissait de Mike. Mike était un de ses collègues. Il était grand, musclé et plutôt beau gosse. Il avait fait ses études à Poudlard lui aussi, mais il était 4 ans plus vieux qu'Hermione, alors c'est surement pourquoi elle ne l'avait jamais vu avant d'arriver ici, à Sainte Mangouste.
- Mike ! C'est mon patient ! s'exclama-t-elle faussement indigné en lui enlevant tout de même le dossier des mains.
- Mione ? Qu'est-ce que tu fiches encore ici ? demanda-t-il surpris en s'asseyant en face d'elle.
- Devine.
Ce n'était pas la première fois qu'Hermione se voyait attribuer un patient de dernière minute par leur chef et Mike le savait.
- Bon alors, toi qui a lu ce dossier, qu'est-ce que ça dit ? demanda Hermione en prenant un goute de café.
- J'n'ai pas vraiment eu le temps de bien voir, j'ai juste regardé si je connaissais, fit-il avec un sourire.
- Et alors ?
- Bah, ça m'dit quelque chose mais sans plus.
Intriguée, Hermione regarda enfin le dossier et elle vit sur l'étiquette en haut à droite de la première page le nom de son patient. Un nom qui lui fit tomber son café des mains et qui lui arracha un petit cri de surprise. Mike eu à peine le temps de demander ce qui se passait qu'Hermione était déjà sortie de la salle en direction des chambres des blessés lourds, le dossier sous le bras.
Après avoir monté deux étages sans ascenseur, elle arriva dans le couloir. Elle regarda une fois de plus le numéro de la chambre, et se dirigea vers la gauche à vive allure. 221, 223, 225… 227. Ca y' est, elle y était. Les volets des vitres et de la porte étaient tirés si bien qui lui était impossible de voir le patient sans entrer dans la chambre. Elle prit une grande inspiration puis ouvrit la porte. Le choc fut tel que son dossier en tomba. Il était, allongé et inerte, les yeux fermés et le visage couvert de cicatrices.
Après quelques minutes, elle se reprit. Elle ramassa le dossier à l'aide d'un sort et commença à lire.
« Monsieur Malefoy Drago Lucius, hospitalisé le 10 juillet 2009.
Première hospitalisation.
Etat : coma.
Gravement blessé : coupures au visage. Côtes n° 4-5-6 cassées, hémorragie interne. Difficulté à respirer. Bleus sur tout l'abdomen.
Soins déjà prodigués : coupures en cours de cicatrisation. Côtes refixées mais le patient doit éviter au maximum de bouger. Plus d'hémorragie.
Sorts en cours : - Corpus cicatricus, pour la cicatrisation
- oxygena, toujours un peu de difficulté à respirer. »
Hermione referma le dossier à la fin de sa lecture et ne put s'empêcher de regarder son patient. Il n'avait pas beaucoup changé, si on enlève les fait qu'il soit affaiblit et recouvert de bleus et de cicatrices. Il avait toujours ses cheveux blonds, fin et 'longs'. Son visage n'avait pas changé non plus : son nez, sa bouche… tout était pareil. Tous, hormis une grimace de douleur qui barrait son visage. Elle se mit alors à éprouver de la pitié. Quand elle s'en rendit compte, elle remua la tête et sortit de la pièce avec le dossier. Elle s'était dit il y a bien longtemps, qu'une fois qu'elle ressentirait des sentiments pour quelqu'un comme lui, son état se dégraderait et elle n'avait pas envie de ça.
