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Disclaimer : Les personnages de cette histoire sont la propriété de S. Meyer. Je ne fais que les emprunter pour m'amuser un peu et j'espère vous distraire !

Le diable au cœur

Chapitre 1 : Rencontre

Il faisait chaud ce soir là. L'air était lourd et pesant. Tout semblait tendu, figé, dans l'attente de l'orage que l'on sentait poindre et qui ne tarderait pas à éclater dans un fracas de tonnerres et d'éclairs menaçants. Le soleil descendait lentement vers l'horizon arrosant les belles maisons de la rue de ses rayons orangés. Les enfants avaient été rappelés,et les maris soupaient en compagnie de leurs familles. Il ne faisait pas bon trainer dehors, on y avait bien trop l'impression d'étouffer. Tous attendaient désormais la nuit et surtout la fraîcheur qu'elle promettait d'apporter. Et certains encore plus que d'autres.

Profitant de l'ombre qui grandissait avec le crépuscule, deux hommes étaient sortis de leur charmante maison pour se promener dans les rues désertes. Tout le monde les connaissait dans le quartier. Le docteur Carlisle Cullen et son jeune frère Edward avaient pour habitude de flâner le soir dans les rues les jours d'été. Ils disaient vouloir prendre l'air frais. Et après avoir passé la journée enfermée dans leur grande maison, personne n'aurait songé à les en blâmer.

Le docteur Cullen était un médecin très réputé. On venait souvent de loin pour profiter de ses services. Parfois du cœur même de Chicago où il avait pratiqué la médecine quelques années plus tôt, avant de venir s'installer dans cette banlieue tranquille, loin de la folie du centre ville.

On racontait que c'était pour préserver le jeune Edward que le docteur avait quitté le centre et ses mondanités. L'air de la ville ne réussissait pas à son cadet et soucieux de sa santé, il avait préféré venir installer son cabinet dans ce quartier de banlieue qui revêtait plus des allures de campagne tranquille. Cela faisait trois ans désormais qu'ils vivaient là. Et quand on voyait leurs mines superbes, on ne pouvait que convenir qu'ils avaient fait le bon choix.

Carlisle et Edward étaient, de l'avis de toutes les femmes du quartier, des jeunes gens fort séduisants. Malheureusement pour elles, et malgré le fait qu'ils fussent tous deux célibataires, ils ne semblaient pas s'intéresser aux choses de l'amour.

Le docteur travaillait beaucoup et ne sortait qu'en compagnie de son frère pour leurs fréquentes promenades de fin de journée. Edward quant à lui, ne quittait pas la maison. On disait qu'il passait beaucoup de temps à étudier, le piano surtout car il n'était pas rare d'entendre de merveilleuses mélodies s'élever de leur demeure.

Les Cullen étaient vraiment de surprenantes personnes. Ils étaient si charmants et si charismatiques qu'on n'osait à peine leur adresser la parole. Ils semblaient entourés d'un halo de mystère, mais ils étaient si intimidants que personne n'avait jamais osé chercher à en savoir plus.

Sans se douter que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire…

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- « Détends-toi un peu Edward… » lança Carlisle au jeune homme qui l'accompagnait.

Il avait les poings tellement serrés que les jointures commençaient à devenir blanches. Il marchait aussi rapidement. Tout son être dégageait une tension extrême qu'il avait visiblement beaucoup de mal à contrôler.

- « J'ai soif » lui souffla-t-il « Tellement soif ! »

- « Je sais, mais il va falloir te montrer patient. Il fait encore beaucoup trop jour et nous sommes toujours en ville, » répondit Carlisle de sa voix calme et posée.

- « Je sais tout ça ! » lança Edward d'un ton légèrement agressif. « Et c'est aussi pour ça que c'est si dur ! Je sens leur odeur à plein nez. C'est un supplice ! »

- « Courage, nous savons tous les deux que tu en es capable ! » le raisonna le docteur qui ne semblait pas avoir été vexé le moins du monde par la mauvaise humeur de son compagnon.

Bien au contraire, il s'inquiétait pour lui. Régulièrement, il l'observait discrètement pour s'assurer que tout allait bien. Il était si jeune... Il n'avait pas encore acquis sa maitrise et son contrôle et c'était bien normal. Carlisle se souvenait suffisamment de sa jeunesse pour comprendre toute la difficulté de ce qu'il demandait à Edward.

Pour dire vrai, Carlisle l'admirait. Il n'avait que trois ans, il était encore si vulnérable, si fragile concernant ses instincts. C'était un chasseur, le plus redoutable de toutes les créatures. C'était un vampire et tout son être lui réclamait du sang, du sang humain et pourtant…

Pourtant, malgré son jeune âge, il avait choisit de suivre sa voie. Il avait choisi d'épargner les hommes. Carlisle avait conscient qu'il lui demandait quelque chose d'incroyablement difficile. Lui-même avait mis des décennies à s'habituer entièrement à ce mode de vie. Edward lui, s'évertuait à l'appliquer depuis seulement trois petites années. Carlisle était fier et Edward le savait. Il ne pouvait d'ailleurs, rien lui cacher, grâce au surprenant don du jeune homme.

Et Carlisle espérait que toute l'admiration qu'il éprouvait en le voyant résister aussi bien l'aidait aussi à tenir le coup.

- « Où irons-nous aujourd'hui ? » demanda Edward après un moment.

- « J'avais envie d'aller faire un petit tour du côté de la forêt qui borde le lac Michigan. Le gibier doit y être abondant à cette période de l'année… »

- « Le gibier n'est pas le plus rassasiant… »

- « J'en ai conscience. Bientôt nous partirons en randonnée dans les montagnes. Nous trouverons mieux à nous mettre sous la dent. » lui promit-il.

Edward acquiesça d'un signe de tête et enfonça les mains dans le fond de ses poches avant de baisser la tête et de marcher sans dire un mot. Carlisle lui, regardait tout autour de lui, saluant de temps en temps une ancienne patiente qui le regardait de derrière ses fenêtres. Il avait de longues années de cohabitation avec les humains derrière lui. Leur odeur ne le rendait plus aussi fou qu'autrefois. Il parvenait à passer outre et c'est pourquoi, il réussissait à exercer son métier sans que cela ne lui pose problème. Il avait enfin trouvé la vie qui lui convenait.

Il n'était plus seul, il faisait tout son possible pour aider les autres et racheter ainsi son existence de créature démoniaque. Et il entendait bien mener sa vie comme il l'entendait. Tout irait pour le mieux.

- « Quel optimisme ! » lança Edward sur un ton taquin.

Carlisle le regarda et se mit à sourire. Mais son attention fut soudain attirée par tout autre chose : un rire. C'était le rire le plus charmant et le plus agréable qu'il lui avait jamais été donné d'entendre. On aurait dit un joyeux carillon. Curieux, il s'immobilisa, releva la tête et se tourna dans sa direction et c'est alors qu'il la vit.

Elle devait avoir environs 25 ans. Son visage en forme de cœur était encadré par de ravissantes boucles caramel. Elle avait les joues roses et semblait un peu essoufflée comme si elle avait fait d'innombrables allers-retours, ce qui devait effectivement être le cas, car elle supervisait trois gigantesques colosses qui soulevaient avec difficulté une immense armoire en bois brut.

- « Tiens, la maison de cette vieille Mrs Figg à finalement trouver un repreneur ! » souffla Edward à ses côtés.

Carlisle se contenta d'acquiescer d'un bref mouvement de tête. Sans savoir vraiment pourquoi, il était intrigué par cette jeune femme.

- « Elle se demande si le déménagement sera terminé avant la nuit » le renseigna Edward « Personnellement j'en doute ! Il semble y avoir beaucoup de travail ! »

A cet instant, la jeune femme se tourna dans leur direction et fut un instant, surprise de les trouver là, immobiles, à la regarder s'affairer.

Immédiatement, Carlisle retira son chapeau et la salua. Edward l'imita aussitôt. En réponse, elle leur adressa un petit signe de la main, puis, elle essuya des perles de sueurs qui coulaient sur son front et s'en retourna superviser son déménagement. Carlisle serait bien resté là encore un moment à regarder l'agitation qui régnait dans cette vieille demeure qui avait été inoccupée pendant des mois à la suite du décès de son ancienne propriétaire, mais Edward le saisit par la manche.

- « Il faut que nous nous éloignions » lui souffla-t-il « J'ai vraiment beaucoup trop soif ! »

Carlisle hocha la tête et à regret se détourna du charmant spectacle qu'il venait de contempler. En voyant un sourire moqueur apparaître sur le visage de son compagnon, il décida de chasser immédiatement cette image dans un coin de sa tête. La nuit était de plus en plus proche et ils avaient encore beaucoup de chemin à faire avant d'arriver à leur destination.

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Chaque matin, Carlisle attendait que la rue s'anime un peu avant d'ouvrir les volets de sa maison. Il commençait toujours par les rideaux qui ornaient la grande baie vitrée qui donnait sur le jardin. C'était leur pièce préférée à Edward et lui. Elle était en retrait de la rue et des regards curieux des passants. Ici, quand le soleil illuminait les vitres, ils n'avaient pas besoin de se cacher. C'était le seul endroit où ils pouvaient être eux-mêmes, et ne plus se soucier des autres.

Ce matin là, il y retrouva Edward qui, assis sur leur grand canapé blanc lisait un ouvrage consacré à l'art européen. Il occupait ses nuits à se documenter sur des sujets aussi divers que variés. Il était curieux de tout, et avide de connaissances. Carlisle l'encourageait dans cette voie. Il lui aurait fortement déplu que la personne qu'il avait choisi pour compagnon profita mal de son immortalité.

- « Que comptes-tu faire aujourd'hui ? » demanda Carlisle en se tournant vers lui.

Edward releva les yeux de son livre.

- « Il y a de fortes chances pour qu'il fasse beau malheureusement. Je pense que je vais rester ici toute la journée. »

- « Penses-tu avoir besoin de te nourrir avant demain soir ? » le questionna-t-il.

Car si pour l'heure il paraissait calme et détendu, cela pouvait tout à fait changer d'ici quelques heures. Il était jeune et avait besoin de s'abreuver bien plus souvent que lui, même si, là encore, il faisait de considérables progrès.

- « Cela devrait aller. Si effectivement je ne bouge pas de la journée, je tiendrais, ne t'en fais pas » répondit Edward d'un air serein.

- « Parfait » lança Carlisle d'un air satisfait « Je vais aller ouvrir. Si jamais tu as besoin de quelque chose… »

- « Je saurais où te trouver, ne t'en fais pas ! » lui répondit Edward en souriant avant de reprendre le cours de sa lecture.

Carlisle hocha la tête et quitta la pièce. Il regagna ensuite la chambre à l'étage qui faisait office de cabinet médical. Cela faisait presque deux ans qu'il y travaillait désormais. Il avait exercé dans des hôpitaux durant de longues années. N'ayant pas besoin de dormir, ni de manger et ne ressentant pas la fatigue, il n'avait pas compté ses heures. Il voulait sauver autant de vie qu'il le pouvait. C'était pour lui le meilleur moyen de mettre à profit son immortalité.

C'était vraiment un rythme de vie qui lui convenait tout à fait, mais il y avait provisoirement mis un terme. Pour Edward.

Carlisle avait créé Edward dans un hôpital de Chicago et l'avait installé chez lui, dans le modeste logement qu'il occupait dans le centre de la grande ville. Il avait veillé sur lui nuit et jour, le temps que les douleurs de sa transformation s'estompe et qu'il s'habitue à sa nouvelle condition. Il l'avait nourri de petits animaux qu'il allait chasser pour lui dans les rues. Cela ne lui apportait que de maigres forces, mais cela lui permettait de survivre et c'était le plus important.

Mais bientôt, cela ne fut plus suffisant. Edward avait besoin de se nourrir plus décemment pour ne pas dépérir et il supportait de moins en moins bien de rester enfermé. Mais dans ce quartier de Chicago, des personnes auraient pu le reconnaître et comme aux yeux de tous, il avait succombé à la grippe espagnole, Carlisle et Edward n'avaient pas eu le choix. Ils avaient quitté le centre ville, une nuit, dans la discrétion la plus totale. Ils étaient venus se réfugier dans cette banlieue tranquille où ils s'étaient présentés comme deux frères venus chercher le calme et la tranquillité.

Et les choses avaient parfaitement fonctionné. Bien sûr parfois, Carlisle regrettait le temps où il travaillait à l'hôpital, opérant les patients, faisant au mieux pour résoudre leurs problèmes. Ici, il se contentait d'ausculter et de prescrire des remèdes. Il écoutait aussi beaucoup. Son travail n'était pas moins passionnant, il était juste moins intense. Mais Carlisle savait que cela ne durerait qu'un temps. Dès qu'Edward serait suffisamment fort pour supporter la présence de beaucoup d'humains, dès que plus personne en ville ne serait susceptible de le reconnaître, ils y retourneraient et démarrerait une fois de plus une nouvelle vie.

Il terminait d'arroser une plante verte qui avait trouvé sa place sur le rebord de la fenêtre lorsqu'on frappa timidement à la porte d'entrée. Le son était tenu, mais n'avait bien évidemment pas échappé à son ouïe performante. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il se trouvait devant la porte d'entrée. Il patienta encore quelques secondes pour rendre l'attente normale à l'humain qui se tenait derrière avant d'actionner la poignée et d'ouvrir la porte.

Il marqua un temps d'arrêt en reconnaissant la jeune femme qui se tenait devant lui. C'était celle qu'il avait vu emménager la veille. Elle semblait un peu gênée d'être là, timide en vérité. Ses mains gantées serraient son petit sac tandis que sa tête semblait vouloir fixer le sol alors que ses yeux étaient rivés sur lui. Carlisle avait l'habitude. Il savait que sa beauté n'était pas commune aux humains et qu'elle les fascinait. Quelque chose en lui pourtant leur disait de se méfier, qu'il y avait une sorte de danger… Mais ce mystère en général, ne faisait qu'ajouter à son charme.

Toujours est-il que cette jeune femme se tenait devant lui, visiblement trop intimidée pour pouvoir parler la première.

- « Bonjour, puis-je vous aider ? » demanda-t-il alors en souriant aimablement.

La jeune femme lui rendit alors son sourire avant de répondre.

- « Bonjour, est-ce bien ici la maison du docteur Cullen ? »

- « Ici même. Je suis le docteur Carlisle Cullen. » se présenta-t-il en lui tendant la main.

- « Vous ? Mais vous êtes si jeune… Je… Oh pardon ! » s'exclama-t-elle tandis que ses joues prenaient une teinte rosée.

Elle prit la main qu'il lui tendait. Carlisle remarqua alors un pli sur son autre gant qui lui appris qu'elle était une femme mariée.

- « Oh excusez-moi ! Je suis Esmée Baldwin. »

- « Bienvenue Mrs Baldwin, je vous en prie, entrez. »

Il s'effaça pour la laisser passer. Elle souriait d'un air plus détendu et l'odeur de son parfum fruité inonda immédiatement la pièce. Carlisle lui désigna l'escalier d'un petit geste de la main.

- « Mon cabinet est à l'étage » indiqua-t-il.

Elle hocha la tête d'un air entendu et prit la direction qu'il lui indiquait. Carlisle la suivit, calquant son pas sur le sien. Une fois arrivés en haut, il l'invita à prendre place sur le lit qui trônait au milieu de la pièce.

- « Que puis-je pour vous Mrs Baldwin ? » demanda-t-il ensuite tandis qu'il se lavait les mains.

- « Oh, je suis certaine que ce n'est rien ! Sans doute la fatigue du déménagement » commença-t-elle en retirant ses gants, dévoilant ainsi son alliance en or orné d'un rubis de belle taille. « Mais j'ai fait un malaise hier soir et j'ai passé une nuit atroce. Mon mari m'a alors vivement conseillé de consulter un médecin. Ma femme de chambre est native de la région. Elle vous a chaudement recommandé. »

- « Votre mari a bien fait » lui assura Carlisle en se rapprochant d'elle. « Je vous en prie, allongez-vous. Que vous est-il arrivé exactement ? »

- « Nous venions de meubler le salon quand j'ai été prise de vertiges. Je me suis assise immédiatement. Il parait que j'étais pâle comme si j'avais vu un spectre. La suite est un peu confuse. Je me rappelle m'être allongée et avoir bu un peu. C'est tout… »

- « Et bien voyons voir ça, Mrs Baldwin » lança le docteur de commençant son examen.

Il y a de nombreux avantages à exercer la médecine lorsque l'on possède les dons de Carlisle. Ces diagnostics étaient toujours bien plus fiables que ceux de ses confrères et ils étaient souvent plus rapides également. Et cette fois encore, il n'avait aucun doute quant au mal qui avait gagné sa patiente.

- « Vous pouvez rhabiller. » annonça-t-il après quelques minutes.

- « Alors docteur ? Ce n'est rien n'est-ce pas ? » demanda Esmée Baldwin en se redressant et en mettant de l'ordre dans ses habits. « Andrew a toujours tendance à dramatiser. »

- « Et bien, il n'y a pas besoin de dramatiser en effet . Bien au contraire, il sera sans doute ravi d'apprendre que vous attendez un heureux évènement » annonça Carlisle en souriant.

Le vampire entendit alors clairement le cœur de sa patiente s'accélérer. Il se mit à sourire encore plus.

- « Oh Docteur ! C'est vrai ? Vous en êtes bien sûr ? » demanda-t-elle, les yeux pétillants.

- « J'en suis certain » lui répondit-il « Désormais, il vous faut beaucoup de repos et aux environs de la mi-avril, votre famille comptera un nouveau membre. »

Mrs Baldwin sauta alors au bas du lit et se précipita vers lui. Les joues roses d'excitation, elle prit ses mains dans les siennes et Carlisle sentit ses toutes petites mains chaudes réchauffer les siennes.

- « Merci docteur ! Merci infiniment ! » souffla-t-elle en souriant.

- « Je vous en prie… Je n'y suis pour rien » lui répondit-il.

Mais son bonheur et sa joie était contagieux. Il se laissa aller à les ressentir lui aussi un moment.

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A mercredi prochain pour le chapitre suivant !