Bonjour / Bonsoir, mais surtout bienvenue à tous ! :)

Disclamer : Uniquement le texte et l'OC m'appartiennent, je ne reçois aucune rémunération pour ce qui suit et ne possède aucun droit sur l'oeuvre originale.

Oeuvre originale : Flander's Company.

Auteur original : Ruddy Pomarede.

Spoiler Alert : Post-Saison 4.

Ratting : T.


Les bureaux étaient suspicieusement calmes. Aucune expérience frauduleuse n'était en train d'éclater au grand jour dans le laboratoire. Pas un seul candidat étripé par ce cher DRH, ou réduit en miette sous l'entraînement tortionnaire de Cindy. Non plus de prise de bec entre l'avare PDG et son ambitieuse «secrétaire». Pas de cris de guerre, de disputes ou d'explosions.

Étrange, n'était-il pas ? Ce serait sûrement l'adjectif qui conviendrait à la situation pour de nombreux témoins quotidiens des locaux. Seulement, l'explication ici était assez simple. Elle tenait même en un seul mot : absence. En effet, le vide d'êtres vivants à cet étage était notable par tous les points relevés plus tôt. Après un travail entrepris sur deux longues heures, ce qu'il restait dans le bâtiment de l'équipe s'était autorisée une courte pause bien méritée. C'était donc le hall servant de salle de repos qui se voyait occupé, ou le coin cafétéria par les plus gourmands. Comme Gladys, par exemple, installée avec ses chips favorites et ses exercices de mathématiques. Cet endroit était le seul qui permettait à Georges de fonder un accord plein de compromis pour qu'elle accepte de faire ses devoirs. Sous son regard et la présence pas si éloignée de sa soeur aînée, elle ne risquait pas d'y échapper. De plus, cela rendait aussi possible à Nadège de s'adonner à son nouveau passe-temps : le dessin. Encore à l'état embryonnaire, ses «oeuvres d'art» avaient au moins l'intérêt de la garder concentrée. Une bien bonne solution, au lieu de risquer qu'elle agresse quelqu'un à cause d'une de ses crises. L'enfant surpuissante représentait une garde du corps contre tout danger. Puis, la cadette était la seule à prendre dans ses affaires une palette de crayons de couleur. Les deux faisaient donc la paire, dans un sens. Enfin, seulement si la passe-muraille n'oubliait pas les réserves de nourriture.

Tout le monde s'était donc réservé un bon moment de détente. Excepté Armand Trueman, bien entendu, puisqu'il n'avait pu parvenir à manipuler cette communauté pour qu'un autre que lui se rende au service des secrétaires. Encore ces «fichues primes à l'emploi» à régler parce qu'elles «refusaient de ne pas le ruiner en se gratifiant d'un merveilleux boulot gratuit». Il rêverait d'avoir plutôt affaire en ce moment même avec les bimbos qui satisfont le regard de quiconque passe près de ce même étage aux secrétaires, mais dans leur réalité alternative.

Tandis que le professionnel de la création de café exquis et énergisant -et entre guillemets aussi responsable du pôle R&D- s'occupait de touiller son breuvage à une des tables, une personne fît son entrée. Ou plutôt, ce qu'il vit immédiatement comme une nouvelle postulante. Une qui allait finalement finir sa vie dans la matinée même, si elle ne prenait pas la sage décision de rebrousser chemin.

- Oula, je sens que la femme de ménage va encore faire grève si Hippolyte la voit celle-là.

Avec un rire dans la voix, la combattante à la hache commenta cette arrivée à la gauche du scientifique, assise à une autre table en train de jouer sur sa Nintendo DS. Ce dernier pinça les lèvres et approuva d'un signe de tête. Ceci avant de reporter son attention sur ce qui pourrait être le clone féminin de Kevin. Peut-être une cousine pas si éloignée ? Il ne savait pas vraiment par où commencer la comparaison, sous l'apparence cosplayeuse de la jeune femme.

En effet, revêtue de la tenue de Hatsune Miku, elle ne manquait pas de flasher aux yeux de tous en terme de couleurs. Rien échappait, ni ne manquait à la culture japonaise. Perruque aux allures manga, visage aux airs angéliques. Il ne fallait plus que les doigts positionnés en signe de victoire avec un regard de pure candeur et c'était une copie parfaite. Un sourire étira ses lèvres quand elle affirma son choix de rentrer en s'approchant d'eux.

Il glissa un «Je pense qu'on va avoir un joli spectacle pour s'amuser ce matin» avant qu'elle ne parvienne à sa hauteur pour le saluer. Il fondit devant la sympathie et l'ivresse de vivre qu'elle dégageait dans son expression, regorgeant d'idées imaginaires de comment son collègue allait l'achever. Il retint un rire pour aborder une attitude plus courtoise et ainsi plus adaptée.

- On peut vous aider, peut-être ?

- Ça ne serait pas de refus, merci ! Je cherche Hippolyte Kurtzmann. Je suis bien à la Flander's Company ?

Les deux Super-Vilains échangèrent un bref regard entendu. Ils n'avaient pas l'air de s'être trompés sur son compte. Revenant à elle, c'était au tour de la cadette de répondre avec sa voix la plus sincère d'enthousiaste.

- Il s'est absenté. Mais il va revenir vite ! Vous pouvez l'attendre ici, je suis certaine qu'il va être ravis de vous recevoir dès son retour.

- Merci beaucoup ! Ah, j'ai eu de la chance de tomber sur vous.

Elle s'appuya contre une table vide en prononçant ces mots, les bras croisés sur son ventre. Caleb copia son geste, ajoutant simplement sa main comme appuie à son menton. Il s'installa également plus confortablement, prêt à savourer chaque seconde qui les rapprochait de l'apothéose.

- Dites-moi, qu'est-ce qui vous amène chez nous ? Vous n'avez pas malencontreusement mal lu l'annonce ? À moins que ce ne soit votre super-pouvoir, de tromper les gentils sur vos intentions ?

- OH. MON. DIEU.

Ce cri du coeur provenait de Kevin, du haut de l'étage du dessus. Les mains agrippées à la rambarde protectrice, son expression faciale lui donnait l'image de quelqu'un qui poserait pour le smiley ridiculement inexpressif de la surprise sur les réseaux sociaux. Il le jouait actuellement bien mieux. En moins de trente secondes, il parvint tout autant à disparaître de là-haut pour courir jusque devant la nouvelle. Sans perdre une once de son emballement, très évident dans les aiguës de sa voix. Les deux mains claquées autour de ses épaules, il se retint visiblement avec grand mal de ne pas la prendre dans ses bras.

- J'aime trop votre look ! Dites-moi que vous venez travailler ici ?! S'il-vous-plaît ! Han ! Votre maquillage est superbe ! Vous l'achetez où ? J'ai une préférence pour Sephora, et vous ?

- Euh … Merci.

- Kevin.

- Olalala, votre perruque vous va à ravir ! On dirait vraiment vos véritables cheveux. J'aime beaucoup la couleur.

- Kevin.

- Vous faites quelque chose après 18h ? Oh mon Dieu, on doit vraiment aller faire les boutiques ensemble, on serait un super duo !

- Kevin, ferme-la !

Au troisième appel, le scientifique avait vu comme préférable d'y aller plus fort pour capter son attention. Il commençait à montrer les premiers signes qu'il allait radoter. À présent qu'ils étaient côte à côte, il pouvait vraiment voir la similitude qu'il avait repéré plus tôt. Il ne manquait plus qu'elle transporte de la musique pour qu'ils fassent la paire.

- Maiiiis euh, qu'est-ce qu'il y a qui fait que je dérange encore ?!

- Elle vient voir Hippolyte, idiot !, leva les yeux au ciel Cindy. Pas toi, ni tes goûts plus que douteux.

- Voilà, ponctua Caleb.

Le gémissement, voire cri, de désespoir qu'il poussa en réponse à cette annonce les fît tous les deux grimacer de douleur. Pendant un instant, la jeune combattante crû même que la situation se superposait avec son souvenir de l'Hippolyte Alternatif. La sensation était troublante.

- Mais pourquoi la vie est si injuste ! Il y avait enfin quelqu'un avec un goût prononcé pour la mode ici, comme moi !

Les commentaires du danseur de tecktonik se poursuivirent, comme bruits de fond. Ou comme un disque rayé de ce qu'ils subissaient à chaque fausse joie du jeune homme. Donc à chaque saute d'humeur. C'est-à-dire, environ 3 618 297 fois à la journée. L'intrue de leur groupe restait figée dans une expression qui variait dans ses niveaux de surprise, pour ajouter parfois des touches de tentative d'élocution. Difficile néanmoins avec le moulin à parole qui semblait vouloir la coller jusqu'à leur mort commune.

- Faites qu'Hippolyte arrive maintenant. Deux meurtres pour le prix d'un ! C'est Noël !

La prière à demi-voix de Cindy ne laissa pas son voisin de marbre. Celui-ci songeait à la même chose, salivant d'avance de ce qu'il allait arriver. Cependant, il ne comptait pas lui montrer à quel point ils étaient sur la même longueur d'ondes. L'attitude de sa partenaire du mal avait été déjà bien assez bipolaire depuis son retour pour qu'il lui donne des arguments. Ils n'étaient pas copains comme cochon pour une bonne raison, après tout. Ils se détestaient toujours.

Un cri strident le coupa dans ses pensées. Il regrettait presque de ne pas l'avoir vu venir pour se protéger. Ou se téléporter ailleurs. Kevin étant le responsable de leurs tympans saignants -pour ne pas changer les bonnes vieilles habitudes-, et littéralement à moins de deux mètres de lui. Trop bruyant, trop proche. La source de sa nouvelle montée d'excitation était encore une fois la même personne.

La cosplayeuse venait de tenter de retirer gentiment ses mains d'elle, mettant donc à vue l'une des siennes. Ornée d'un anneau à l'annulaire, resplendissant à la lumière des néons pour les yeux de Kevin. Immédiatement, celui-ci s'était emparé de sa main pour s'enthousiasmer sur la bague. Pourtant banale en argent, ornée de divers symboles rappelant la thématique des crânes humains. La nouvelle position plus éloignée d'elle et la discussion semblaient bien plus lui convenir, reprenant ses airs de princesse à secourir.

- Vous êtes fiancée ou mariée ?!

- Fiancée.

- Mais c'est génial ! Vous devez être en plein préparatifs du mariage alors ! Oh, j'adore les mariages. Tant de couleurs, de décorations à choisir. L'un de mes plus grands rêves c'est d'en planifier un de A à Z. Surtout pour la musique, je suis un excellent DJ.

La remarque la fit sourire, devant l'air dégoûté des deux autres. Ils se demandaient même s'ils ne feraient pas mieux de s'éloigner discrètement avant de vomir.

- Pour le moment on préfère en rester aux fiançailles avec mon petit-ami. Ça nous convient bien tout à fait comme ça.

Alors que Cindy levait les yeux au ciel d'exaspération même en étant concentrée sur son jeu et que Caleb commençait à noter le niveau trop bas de la quantité de son café, un miracle se produisit. Enfin, plutôt, leur miracle. Un claquement brutal de porte résonna, tandis qu'une voix familière pétilla de fureur dans leurs oreilles comme à l'annonce de l'heure d'ouvrir ses cadeaux. Leur tant attendu pour la mâtiné Hippolyte venait d'arriver et exhumait déjà son âme colérique avant de les avoir ne serait ce remarquer. Il avait débuté depuis dehors, en réalité, sauf que ses paroles ne leur parvenaient pas encore distinctement.

- C'est quoi ce bordel ?! Qui a osé changé pour la énième fois le code ! Vous vous êtes crû au club VIP du Vice-Président à Kennedy ou quoi ?! Non mais se faire ouvrir la porte du bâtiment par la secrétaire du secrétaire de la sous-directrice du service informatique ! L'ouvrir à moi ! Quelle honte ! On peut plus sortir cinq minutes en paix, bon sang !

Il éructa ces milles plaintes avant de poser ses yeux sur le groupe, sagement silencieux. À leur place de premier-plan, il ne manqua pas de remarquer les deux stars du look flash qui contrastaient avec tout le reste. Figé par des sentiments contradictoires, il resta interdit une seconde. Jusqu'à ce qu'un cosplay réussi de Hatsune Miku lui saute dessus. Deux bras entourèrent sa nuque pour se réceptionner dû à leur différence de taille, accompagné d'un «Hippolyte, enfin !» affectif. Le concerné eu à peine le temps de réagir. Il prit vivement ses appuis pour ne pas tomber à la renverse sous la force de la vitesse. Cependant, immédiatement il dû être également attentif à son patron qui faisait à son tour son entrée pour se plaindre.

Arrivant d'une autre porte, et contrairement à lui, il remarqua sans perdre de temps qui étaient présents. Et le prit aussi tout de suite pour cible. Par malchance pour lui, la jeune femme faisait exactement une tête de moins. S'il aurait été capable de poser sans problème son menton sur son crâne, ça donnait la capacité à tout le monde de le reconnaître. Même quand ce «machin bleu» se décidait de l'élire comme nouvelle victime à câliner.

Dans l'esprit de Caleb devenu spectateur, c'était à son tour de vivre un flashback avec l'époque «univers alternatif». Sauf qu'autant voir une Carla en bavaroise sauter sur un Hippolyte bloqué par la stupeur l'avait fait paniqué pour le contexte et être à demi-surpris pour la tenue. Autant ici, le manque de réaction négative de son compère le rendait perplexe. Et il trouvait ça encore bien moins rassurant.

Seulement, maintenant dans l'instant T, c'était Armand qui accaparait toute la parole et l'attention. Ce qui permit à l'amateur de pause café de noter la fuite discrète que mettait en place petit-à-petit Kevin. Jusqu'ici celui-ci aurait pu utiliser «Cosplay-Girl» comme bouclier, mais cette option coinçait un peu plus avec sa solitude nouvelle.

- Ah bah bravo Hippolyte ! Pendant que je m'efforce corps et âme de faire en sorte que cette boîte ne s'écroule pas, vous prenez du zèle ! Je ne vous félicite pas !

Sentant sûrement la tension crisper le corps du DRH, la jeune femme laissait lentement couler ses bras en reposant ses talons au sol. Sans pour autant se défaire réellement de lui, ni vraiment les dégager complètement. Celui-ci tenta de prendre sa propre défense en levant le doigt pour intervenir ...

- Je …

- Fermez-la quand je vous engueule !

… Avant de comprendre que l'humeur de son vis-à-vis n'était visiblement pas prête à l'argumentation. Il opta donc pour revenir à sa rigidité de base et s'adonner à un silence respectueux. La scène provoquée par le PDG accumulait des témoins attentifs, le trio plus à l'écart se désintéressant de leurs travaux respectifs pour observer le déroulement de cette histoire.

- Vous allez me faire le plaisir de retourner à votre bureau pour y dégager la pile de dossiers que Simone y a posé y a une heure ! C'est compris ?!

- Oui, monsieur le directeur.

- Bien ! S'en est de même pour vous autre !

L'employé modèle pensait s'en être assez sorti d'affaire pour pouvoir souffler quand ils observèrent leur supérieur se détourner d'eux. Avant qu'il ne change d'avis. Il repointa un doigt accusateur dans sa direction dans le but d'ajouter un dernier point. L'action se déroulant dans un mouvement de cheveux somptueux et stratégique pour avoir plus d'effets. Ceci avant de partir tout autant agacé par tout le monde, si ce n'était plus.

- Et apprenez aussi qu'aujourd'hui, ce n'est pas la journée mondiale de «ramenez votre fiancée au boulot» ! Qu'elle déguerpisse donc de mon hall celle-là, je ne veux plus la voir !

- Bonne journée à toi aussi, Armand.

La dernière phrase fut lancée avec sarcasme par la nouvelle, les lèvres pincées pour retenir plus de commentaires. Attitude suivie par son voisin qui se limita à une expression blasée et un regard prolongé au ciel. À peine les autres purent-ils le comprendre marmonner un «Juste petite-amie marche aussi, hein …», tant ils laissèrent resurgir toute la surprise dont ils étaient capables. À part le cri dramatique mi-choqué mi-désespéré de Kevin, ce fut Caleb qui parvint à faire entendre sa voix parmis tout le monde. Les sourcils froncés, les index tendus de chaque côté dans l'espoir de faire revenir le calme et d'avoir une explication, il apparut comme le plus rationnel.

- Attendez une minute ! C'est quoi cette histoire ? Hippolyte, t'es pas sur le point de te marier, on le saurait quand même !

- T'as entendu le patron, soupira le DRH. Et je ne suis pas sur le point de me marier. Je suis fiancé, c'est tout.

- Mais pourquoi tonton est au courant et pas nous ?! Tu l'as invité juste lui au mariage, c'est ça ?

La barbare n'était pas la seule à profiter de l'occasion. Beaucoup de questions commencèrent à vouloir suivre, sans même montrer des signes d'écoute d'une quelconque réponse. Alors, il prit les choses en main dès le début. Il recomposa son expression autoritaire et se tendit physiquement de colère.

- Ça suffit l'interrogatoire, oui ! Vous avez pas autres choses à foutre que de vous extasier devant la moindre expérience institutionnelle banale et minable dans une vie ?! Foutez le camp de ma vue ! Surtout toi misérable déchet social ! Et toi, viens avec moi.

Il attrapa le coude de la jeune femme contre lui après avoir insulté gratuitement un Kevin outré qui était pourtant parvenu à s'éloigner de quelques mètres. Son idée était sûrement de se libérer de l'Inquisition de ses collègues pour un peu d'intimité à son bureau. Toutefois, c'était sans compter sur le fait qu'ils avaient l'excuse d'être au même étage. Et donc avaient à prendre la même route. Ils n'entendirent qu'un bref et irrité «Qu'est-ce que tu fiches ici ?» sur le chemin provenir du couple hétérogène à quelques pas devant eux. Puis, distinctement, le «Dégagez de mon bureau !» quand ils firent mine d'avoir du travail très proche de celui-ci.


Merci de votre lecture. Ceci était la première partie d'un OS divisé en trois, avec en bonus un épilogue. Les parutions suivantes serons toutes les 24h, donc la partie deux sera publiée demain aux alentours de la même heure ^^ Une review, ou un favoris / suivi est toujours appréciable pour l'auteur, si son travail vous semble mériter un moment en plus de votre temps, même si ce n'est qu'optionnel bien évidement. Merci encore et à demain !