Aujourd'hui, c'est mon anniversaire, et j'ai décidé de bouger un peu et de publier enfin quelque chose de nouveau.
SI VOUS N'AVEZ PAS LU JE T'AIME, ALLEZ IMMEDIATEMENT LE FAIRE (et laissez des reviews au passage, je vous assure que ça fait très plaisir).
FMA ne m'appartient pas.
Epica – Linger
Vingt ans. Cela faisait vingt ans qu'Elizabeth Hawkeye était morte. Que son existence était rayée de la surface de la planète. Le temps avait estompé toutes les chances de revoir à nouveau son sourire, son regard, un éclat de ses cheveux blonds. Tout ce qui restait d'elle était parti, envolé. Étant la seule survivante de sa famille, il était peu probable qu'un jour une personne lui ressemblant vienne à croiser son chemin, qu'une nouvelle Riza naquît quelque part. Elle avait disparu, tout simplement, sans laisser de traces. Seuls les papiers confirmaient officiellement qu'elle avait existé, empêchant qui que ce fût de penser le contraire. On pouvait voir, sur son dossier : Décédée. Aucun détail n'était écrit. N'étant pas en service à ce moment-là, on ne pouvait marquer : décédée dans l'exercice de ses fonctions. Cependant, le lieu était militaire, la personne avec qui on l'avait retrouvée faisait partie tout autant de l'armée. Seule l'heure permettait de modifier l'assignation. Aucune indemnité ne fut donc versée, à qui, de toutes façons ? La jeune femme ne faisait plus partie d'aucune famille, seules quelques connaissances auraient pu toucher l'argent proposé. N'étant ni mère ni mariée, son héritage s'était retrouvé dans les caisses de l'État, lequel fut ravi de gonfler un tant soit peu sa bourse. Les êtres solitaires tels que Hawkeye se faisaient de plus en plus rares, ceux qui perdaient leur famille trouvaient bien un moyen d'en reconstruire une ailleurs. De toutes manières, un parent était toujours vivant, qu'il soit proche ou éloigné. Ce dernier se trouvait donc en mesure de récupérer la somme promise puis d'en user comme bon lui semblait. Parfois, les liens étaient coupés depuis longtemps, apaisant la tristesse inexistante à l'aide de l'héritage. Les humains étaient des créatures perfides et égoïstes, n'hésitant pas un seul instant à se servir des autres afin de parvenir à leurs fins. Ceux-ci possédaient de même la faculté d'oublier, de faire comme si certains événements ne s'étaient jamais produits. Seule l'écriture permettait de conserver certaines traces, d'éviter que ces épisodes sombrassent dans le néant, l'oubli.
Lui n'oubliait néanmoins pas. Il ne pouvait pas. Ces souvenirs l'avaient marqué pour la vie, il ne saurait s'en défaire à présent qu'ils contrôlaient vingt ans de son existence, et sans doute toutes les années qui suivraient jusqu'à sa mort. Cette nuit avait modifié sa vie à jamais, désormais plus rien n'était comme avant. Comme durant l'époque où il avait pu se trouver à ses côtés sans souffrir. Comme le long de la période où elle vivait encore. Repenser à son dernier regard, son dernier geste le rendait malade. La dernière chose qu'elle lui avait dite était son amour. Ses dernières paroles, quant à lui, furent uniquement prononcées dans le but de la dissuader de rester. Il ne lui avait jamais dit à proprement parler ''je t'aime''. Il lui avait certes fait sa déclaration alors que la belle s'était trouvée dans un état comateux, seulement cela n'était pas pareil, il ne le lui avait pas dit en face. Une évidence le torturait depuis son réveil, le moment où il avait appris sa mort : il n'avait même pas pu lui dire au revoir. Au moment où il avait ouvert les yeux, il avait vraiment cru que tout allait s'arranger, qu'il la retrouverait, qu'ils s'aimeraient jusqu'au bout. Ces paroles que Havoc avait prononcées l'avaient tué. Assassiné. La simple idée qu'elle ne fît plus partie de ce monde lui était tout bonnement impossible. Pas elle. Lui, mais pas elle. L'avertissement représenté par les frères Elric n'avait plus compté à ses yeux. Seule son intention de la revoir l'avait occupé durant son année de rééducation. En secret, il avait étudié tous les livres d'alchimie qui étaient passés sous sa main. Il s'était senti différent des deux garçons. Lui réussirait. Il la ramènerait. Là où ils avaient échoué, il triompherait. Riza lui reviendrait puis ils pourraient vivre heureux. Ensemble. Malheureusement, le destin n'avait jamais été de son côté. Il avait fallu que son ancien subordonné l'en empêchât. Qu'il intervînt tandis qu'il était sur le point d'aboutir au résultat de ses expériences. Le fumeur s'était jeté sur lui alors que ses mains s'étaient retrouvées à quelques centimètres du cercle alchimique. Qu'il lui hurlât dessus tout en le tenant fermement alors qu'il tentait de se libérer de son emprise. Une question, prononcée par celui-ci, le calma définitivement.
« Vous pensez que c'est ce qu'elle aurait voulu ? »
Faisait-il erreur ? Riza lui en voudrait-elle s'il la ramenait ? Pourquoi… Pourquoi ? Il désirait juste la revoir… Lui avouer ce qu'il ressentait réellement, la supplier de ne plus partir… Il souhaitait tant vivre avec elle sans que les conséquences de ses actes ne les rattrapassent. Était-ce donc le prix ultime à payer en compensation de tous ses crimes, tel qu'Ishbal ? L'échange équivalent se retrouvait-il enfin parfaitement équilibré ? Celui-ci aurait pourtant préféré donner sa vie plutôt que la sienne… Elle était encore jeune, elle aurait pu avoir un bel avenir, tout ce qu'elle désirait. Elle aurait pu atteindre le sommet dans l'armée, devenir le modèle d'encore plus de nouvelles recrues. Sa force, son caractère, son sérieux, sa droiture, tout chez elle était enviable. L'armée avait perdu un excellent élément, seulement celle-ci n'avait pas paru s'en soucier, le monde avait continué de tourner. Sans elle. Sans lui. Sans eux. Lui avait survécu. Il s'était certes retrouvé dans le comas durant trois ans, toutefois il s'en était sorti vivant. Puis il avait dû avancer sans elle, tout seul. Il n'avait plus eu personne. Havoc, qui était resté à Central suite à la dispersion de l'équipe séparée de ses deux plus hauts officiers, avait certes été un soutien non négligeable, cependant il n'était pas elle. Rien ni personne ne la remplacerait jamais. C'était ainsi, or les aiguilles des montres, les dates des calendriers continuaient de tourner, rester toujours au même niveau signifiait la mort. Cette dernière pensée lui avait paru à la fois merveilleuse et insupportable. La phrase de son ancien subordonné lui martelait la tête. Riza n'aurait jamais souhaité qu'il mourût à son tour afin de la rejoindre. Au contraire, elle aurait fait en sorte qu'il retournât parmi les vivants de manière à lui faire comprendre que sa vie ne devait en aucun cas tourner autour d'elle, elle n'était qu'un élément amovible bien que majeur vers l'acheminement de son but. Si elle était sa faiblesse, alors qu'elle devienne sa force. Sur cette dernière idée, il avait repris son destin en main. Il n'avait pas pu la protéger, néanmoins il ne laisserait pas cela se reproduire. Jamais. Plus aucun complot ne serait élaboré à son insu, nul ne souffrirait. Pour cela, il lui fallait obtenir le poste le plus haut possible, marcher dans les traces qu'il avait créées auparavant. Retrouver son ambition d'autrefois. Il avait rassemblé ses anciens coéquipiers puis, cinq ans plus tard, était parvenu à ses fins. Désormais, depuis douze ans, il était Roy Mustang, le führer d'Amestris.
C'était une journée de printemps, vers le milieu du mois d'avril. Les oiseaux étaient à présent tous revenus de leur migration, et des fleurs décoraient les arbres renaissants de cet hiver de glace. Aucun nuage ne tâchait le ciel d'azur qui permettait au soleil d'exhiber tous ses rayons lumineux. A l'extérieur, dans les parcs, des enfants jouaient sous l'œil attentif de leur mère qui transportait leur goûter à l'intérieur de leur sac. C'était, en effet, ce que l'on pouvait nommer une belle journée. Du haut de son bureau à cinq étages de hauteur, appuyé contre la fenêtre qui donnait vue sur ce paysage, un homme d'une cinquantaine d'années, arborant quelques rides par-ci par-là, se passa une main dans ses cheveux grisonnants tout en soupirant. Il ne pouvait pas échapper aux années qui s'écoulaient toujours un peu plus vite, laissant au passage leur empreinte sur son corps qu'on avait autrefois qualifié d'Apollon. D'un côté, Roy ne s'en souciait pas vraiment, puisque la seule femme à qui il aurait redouté se montrer ainsi n'était plus depuis longtemps. Il aurait d'ailleurs bien apprécié profiter de cette journée à ses côtés, avec leur jeunesse d'antan. Quelques fois, il s'interrogeait sur le physique qu'elle aurait eu si elle avait toujours été en vie… Comment les rides ainsi que la chevelure blanche lui aurait-elles allé ? Quoi qu'il en fût, cela n'aurait pas compté dans l'estime de ses sentiments, il l'aurait toujours aimée autant. Peu importaient les épreuves, les conséquences… Le führer se détacha de la baie vitrée, constatant que rester ainsi ne ferait que le rendre mélancolique. Il jeta un coup d'œil sur son bureau quasiment vide. Son nouveau système l'allégeait au niveau de la paperasse, au détriment de ses subordonnés… Quelle importance, s'ils passaient leurs journées cloîtrées entre quatre murs, autant qu'ils s'occupassent de ses dossiers. Le généralissime était très demandé ailleurs, c'était bien connu. Il esquissa un léger sourire quant à ces faits, puis sortit de la salle qui lui était réservée afin de se retrouver, en toute logique, dans le couloir. Les deux gardes le suivirent alors dans ses déplacements après avoir effectué le salut militaire, sans un mot. Mustang entendit leurs pas derrière lui, toutefois il n'y fit pas attention, en toute sincérité, il s'en fichait grandement. Depuis sa prise du pouvoir, il avait pris l'habitude d'être sans arrêt suivi par quelqu'un d'autre que Riza. Ses pensées divaguèrent à nouveau, il ne remarquait même plus le monde qui l'entourait. Tout était silencieux, noir autour de lui. Il appréciait ressentir ce genre de sensation, il se sentait transporté ailleurs, enfin seul avec lui-même. Dans ces moments-là, il sentait que nul ne pouvait venir le déranger, s'incruster puis chambouler le cours de ses réflexions. Le regard droit devant lui, n'apercevant plus rien, il avançait.
Or, un éclat blond vint le surprendre lors de sa méditation. Son univers s'effondra subitement autour de lui afin de laisser place à la réalité. Il stoppa le pas, le cœur battant. Ses gardes du corps s'étaient arrêtés, tout autant, suivant son rythme. Roy tourna lentement la tête, tandis que ses idées se trouvaient être de plus en plus confuses. Sa vision était tout à fait impossible, il le savait. Il avait dû rêver, pourtant il n'avait jamais eu ce genre d'illusions lors de ses périodes cloîtré dans ses transes imaginaires. Une fois sa tête tournée dans l'autre sens, il sentit son souffle se couper, et cligna des yeux. Il était toujours en train de rêver, c'était cela. Marchant dans le sens opposé, se tenait une jeune femme. Il ne voyait que son dos, cependant la reconnaissance ne pouvait être plus claire. Elle possédait des cheveux blonds coincés en hauteur dans une pince, un maintien droit, un uniforme de l'armée ainsi qu'une silhouette identique à… Le führer s'élança. Si ce n'était qu'une vision, elle s'effacerait à son toucher. Voyons, c'était beaucoup trop beau pour être vrai. Il ne se souciait plus de rien. Les deux soldats qui le collaient toute la journée le regardaient probablement avec incompréhension, seulement il n'en avait strictement rien à faire. Seul comptait l'instant présent. Seuls comptaient eux deux… Sa main se posa sur son épaule. Elle était solide. Elle existait réellement ! Son imaginaire ne lui jouait pas de tours ! Il en resta immobile tandis que la jeune femme, surprise du contact, se retourna afin de lui faire face. Il se crut dans un rêve. Elle était sa copie parfaite. Ses yeux rouges, son regard sérieux, sa silhouette, ses cheveux, sa coiffure… Elle lui ressemblait trop pour que ce ne fût pas elle. Cependant, elle ne paraissait avoir qu'une vingtaine d'années… Mustang ne s'embarrassa pas de ce détail, trop absorbé par sa découverte. Que reflétait son regard, exactement, à cet instant précis ? Assurément une grande joie, un profond espoir de même que les restes d'une tristesse interminable ainsi qu'un désespoir infini. Il la fixa de toutes ses forces à l'aide de ses yeux noirs, sans pouvoir agir en conséquence. S'il s'agissait d'un rêve, pitié qu'il ne se réveille pas. Sa voix resta bloquée dans sa gorge, jusqu'à ce qu'il parvienne enfin à prononcer un mot. Un nom, plus précisément.
« Riza ? »
La jeune femme le regarda, surprise. Le regard du führer la mettait mal à l'aise. Se sentait-il bien ? Elle ne trouva pas matière à argumenter, puisqu'après tout, elle n'avait aucun droit d'intervenir dans ce genre de situation. Son instinct de soldat prit néanmoins le dessus tandis qu'il prononça un nom. Les dossiers qu'elle transportait coincés autour de son bras gauche, elle fit le salut militaire de sa main droite, en nommant son nom ainsi que son grade. Rencontrer le chef du pays n'était pas chose fréquente, elle se sentait honorée de l'avoir croisé, de même qu'il l'eût arrêtée, bien qu'elle en ignorât la raison. Il l'avait vraisemblablement confondue avec quelqu'un d'autre, cela lui aurait au moins permis d'échanger quelques paroles, bien que brèves, avec lui. Peut-être que cela compterait pour quelque chose, plus tard. Elle sursauta lorsqu'il lui demanda son nom ainsi que son grade, de même que l'équipe dans laquelle elle était assignée. L'homme le plus important du pays ne demandait généralement pas d'informations de ce genre à de simples soldats tels qu'elle. Celui-ci le lui demandait assurément à cause de la personne pour laquelle il l'avait confondue. Autant l'exploiter à son avantage, si cela lui permettait de se faire différencier d'un autre dans l'avenir. Toujours droite, l'air sérieux, la main au front, elle prit sa voix la plus adaptée à la situation et envers son interlocuteur afin de répondre.
« Prudence Armingston, adjudant au service du général Havoc. »
Roy avait le cœur en mille morceaux. Forcément, qu'avait-il bien pu espérer ? Ce n'était Riza. Riza n'aurait pas réagi comme cela. Riza portait son nom, pas un autre. Riza était morte. Et elle ne reviendrait jamais. Il était juste trop idiot pour l'accepter. La vue de cette femme avait ravivé de profondes blessures qu'il pensait avoir enfouies au fond de lui-même depuis longtemps. Qui donc jouait avec lui et le faisait souffrir ainsi ? Et qui était-elle ? Serait-ce sa fille, sa cousine, une quelconque parente ? Elle lui ressemblait beaucoup trop, c'en était douloureux… Cependant, le nom de Havoc titilla sa curiosité. Comment ça, c'était son supérieur ? Que lui cachait-on donc ? Il tenta de ne pas perdre ses moyens sous le regard de Prudence, lequel était aussi identique au sien… Il fallait qu'il arrêtât le cours de ses pensées, il ne ferait qu'en souffrir le cas contraire. D'une voix qu'il espérait neutre, il la congédia, avant de se passer une main sur le visage. Trop de pensées l'assaillaient, il lui fallait un siège… Quelque chose pour s'appuyer. De sa main libre, il s'adossa contre le mur, restant ainsi immobile durant un certain nombre de minutes avant de retourner d'un pas décidé dans son bureau. On ne cachait rien à Roy Mustang, il découvrirait la vérité, ainsi que l'excuse que son subordonné comptait fournir quant à son comportement. Tant qu'il n'obtiendrait pas les réponses attendues, Havoc ne quitterait pas son bureau. Le führer n'était pas en colère, bien au contraire, juste décontenancé. Il ne savait pas s'il devait être heureux de la ressemblance ou bien malheureux de cet espoir brisé, s'il devait rire ou bien pleurer. Tout restait confus, il lui était impossible de tirer une conclusion de sa récente expérience, trop d'éléments lui manquaient. Il comptait bien découvrir la vérité, même s'il s'agissait de déterrer des vieux squelettes, des secrets depuis longtemps enfouis… Il décélèrerait la véritable identité de cette Prudence, ainsi que ses origines. Une ressemblance telle que celle-ci était beaucoup trop… Ressemblante. Elle n'était pas innocente. Même si Riza était morte, cela cachait quelque chose, si elle était liée avec quelqu'un depuis toujours, il le découvrirait. Il n'avait plus rien à perdre, au fond. Le généralissime resta quelques instants debout devant sa porte, avant de commander à l'un de ses gardes de lui amener le soldat désiré puis il pénétra dans son bureau vide d'âmes. Celui-ci poussa un soupir avant de s'affaler sur son luxueux fauteuil puis porta sa main au niveau du front qu'il massa. Les événements le dépassaient, néanmoins il commençait à sentir que sa vieille flamme adepte d'action et de suspens se ravivait. Un petit sourire s'afficha sur son visage à cette pensée, au final il pourrait peut-être retourner les circonstances à son avantage… Le bruit des doigts cognés contre la porte de bois qui permettait l'accès à son humble espace de travail le tira de ses pensées, tandis qu'il ordonna qu'on ouvre. La voix de son ancien lieutenant le fit relever la tête, tout en lui rappelant tout son désespoir au moment où il l'avait vue. Une fois la porte fermée, il posa des yeux tristes sur son subordonné, lui faisant bien comprendre qu'il l'avait rencontrée.
« Havoc… Pourquoi Riza est-elle ici ? »
Sa voix était tremblante, reflétant ainsi tout son désarroi. Il voulait savoir. Il devait savoir. Le général afficha une mine surprise, avant de rester sans voix quelques instants puis de murmurer qu'il l'avait donc rencontrée… Mustang ne le lâchait plus des yeux, il le ferait parler de force, s'il le fallait. Cependant, son sens du jugement s'en trouvait complètement faussé, car en temps normal il saurait qu'il n'aurait pas besoin de ce genre de méthodes afin de le faire avouer. Havoc lui raconta que deux mois plus tôt, il s'était rendu dans le quartier général de West City pour des raisons diplomatiques et économiques, ainsi que tout ce qui s'en suivait. Là-bas, en faisant un tour au stand de tir, il l'avait vue. Lui-même s'était retrouvé décontenancé par cette similitude, il avait même cru en l'espace d'une seconde qu'il s'agissait de sa vieille amie Elizabeth Hawkeye, avant de revenir à la raison : malgré la concordance physique, celle chronologique ne correspondait pas. Vingt ans s'étaient écoulés, c'était l'âge qu'elle semblait pourtant avoir. Peut-être avait-elle été liée à une parente jusqu'alors inconnue, celle-ci aurait donc mis au monde Prudence. Cependant, la ressemblance ne restait pas corporelle : la jeune femme possédait les mêmes dons au tir. Peu importait la distance entre elle et la cible, elle atteignait toujours le mille. Cette révélation fit écarquiller les yeux de l'ancien colonel, qui avait du mal à en croire ses oreilles. Comment un tel être pouvait-il donc exister ? Tout concordait afin de dire qu'il s'agissait de son amante perdue, or cela était parfaitement impossible. Celui-ci savait pertinemment que les morts ne revenaient jamais, celle qu'il aimait ne faisait pourtant pas exception, bien qu'il l'eût souhaité de tout son être, de toute son âme... Il se passa une main sur le visage, ne sachant comment réagir face à toutes ces révélations soudaines qui ravivaient de vieilles blessures qui avaient commencé à perdre leur vivacité depuis peu de temps, refaisant surgir son dernier regard. Une image d'elle en pleurs après qu'il l'eût embrassée lui revint soudain en mémoire, crispant ses doigts sur sa peau ridée. A trop chercher la vérité, il se perdrait sans doute lui-même dans sa passion. Toutefois, cela restait un risque qu'il acceptait de courir.
J'avoue, j'avoue, je ne sais pas quand je publierai le deuxième chapitre, j'ai posté cette fic pour me forcer à continuer et ne pas la laisser dans l'abandon. Enfin, vous savez, quand on a cours de 8h à 18h30 et les week-ends pris c'est pas évident de trouver le temps… Cependant, vous devriez savoir depuis le temps à quel point les messages laissés par les lecteurs motivent, franchement ça me sidère quand je vois tous ceux qui s'en fichent, on retrouve des fics à 2 commentaires et 800 vues… Vous trouvez ça normal ?
EDIT 29 / 09 : Prochain chapitre lundi 4 octobre.
