- Les Orphelins -

Après quelques mois à lire, et relire, les magnifiques Flight-fictions se trouvant sur ce site (entre autres), je me suis dit qu'il était temps d'apporter ma propre contribution dans cette catégorie. Voilà donc le début d'une nouvelle fanfiction. J'ai imaginé et crée de moi-même le monde dans lequels les personnages évoluent. Seuls ceux-ci ne m'appartiennent pas et dépendent de Square Enix, et du jeu Final Fantasy XIII.

« With silence, comes peace with peace, comes freedom with freedom comes silence. »

- Chapitre 1 -

L'or et la rose, colorés du rouge écarlate. La mort se lisant sur les traits de son visage d'albâtre. Et ses yeux d'un bleu profond, aussi profond qu'une abyme sans fin. Aussi dur qu'une lame d'acier, mais un semblant aussi fragile qu'une même lame émoussée. Ses gestes étaient fins, précis, empreint d'une violence sans pareille. La rage prenait sa place dans l'affrontement qu'elle menait, mais n'importe qui aurait put en prédire la fin.

Sa lame se figea dans la poitrine de l'homme, en un coup sec et sans appel. Lorsqu'elle la retira, le corps s'effondra, et le sang inonda bientôt sa bouche, une flaque rougeâtre se formant tout autour du cadavre. La brunette tremblait, n'oser dire mot, et c'est à ce moment qu'elle la croisa. Son aura toute entière n'était que colère, contre la sienne qui paraissait maintenant bien fragile. Ses orbes céruléennes croisèrent son visage d'où coulait de fines larmes. Et son poignard en main, elle s'avança vers elle.


« Il y a cela 6 ans, une guerre à éclatée parmi notre monde de prospérité. La rébellion des Mercenaires n'avait, en aucun des cas, été anticipée. Nous savions cependant que la monté des Soldats au pouvoir avait eut des conséquences sans pareilles. Mais la guerre n'avait jamais était aussi intense que cette année là. Les Soldats postés dans entre les régions de Cocoon et Pulse, n'avaient cessé de repousser les assauts intensifs des ennemis. Mais c'était comme si leur force n'avait pas d'égal.

On dit que les Mercenaires, anéantis par leur échec à la tête du pays, furent pris de mépris pour les nouveaux gouverneurs. Ce fut pour cette raison qu'ils s'allièrent à la déesse du Chaos, Etro. Les études n'ont cependant jamais put montrer en quoi leur pouvoir se différenciait du notre. Mis à part leur force surhumaine, rien ne différencie vraiment un Mercenaire d'un Soldat ou d'un tout autre homme. La guilde des Chercheurs ont pu émettre maintes théories à ce propos, mais ,en dehors de sa puissance, un Mercenaire semble égal à un Soldat. Un seul point précis de leur corps peut dévoiler leur véritable nature... »

Fang referma le livre avec soin, et le rangea au fond de son sac à bandoulière. Elle secoua la tête, essayant de chasser de son esprit ces pensées néfastes. La jeune femme savait pertinemment que la guerre était loin d'être achevée, et quoi qu'en dise les Évangiles, aucun miracle ne viendrait les sauver. "Tous des fous, ces gars là", c'était ce qu'elle s'amusait à dire.
Elle inspecta les lieux quelques instants. Elle se trouvait dans une maison abandonnée, sans doute pillée il y a quelques temps déjà. Les temps se faisait dur pendant la guerre, et n'importe qui, recherchant un semblant de nourriture, n'aurait pas hésité a dévaliser les provisions accumulés d'une famille. Qu'elle soit pauvre ou riche.

Fang prêtait une attention particulière à tout ce qu'elle trouvait, nourriture ou non. Les livres, et parfois journaux, était la seule source de savoir dont elle disposait. Il arrivait quelle trouve des objets dont personne ne voyait utilité et parvienne simplement à en trouver une. Un pied de chaise, retaillé, par exemple, pouvait servir d'excellent maillet. L'imagination de Fang n'atteignait pas de limites distinctes, une idée pouvait germer avec rapidité et en une seconde, elle décidait de l'amener à se réaliser.

Elle trouva de nouveaux livres, certains l'intéressant plus que d'autres, qu'elle choisit d'emporter. Son cheval hennit depuis l'extérieur, celui-ci se sentait peut-être seul ? Ayant finie sa rapide fouille de la journée, elle choisie de partir. Sans doute y reviendrait-elle le lendemain. Elle empoigna son arc qu'elle avait préalablement posée sur la table en acajou du salon avant de prendre la direction de l'entrée.

« -J'arrive B… »

Elle se tut soudainement. Les hennissements de la bête ne semblait pas se calmer, bien au contraire. Elle accourue à l'extérieur, et resta de marbre face à la scène qui se déroulait sous ses yeux. Sa monture se retrouvait face à deux créatures d'une grandeur égale à la sienne, pour seule différence qu'ils se déplaçaient sur leurs deux pattes arrières. Leurs gueules, ouvertes et dégoulinantes de bave, cherchaient à mordre l'une des pattes de l'étalon. Elles claquèrent, n'atteignant pas leur cible qui se débattait continuellement, laissant entrevoir des dents naturellement aiguisées et recouverte du sang de leur précédentes victimes. Le rouge n'était pas présent qu'ici et les yeux des apparents canidés s'allumaient d'un éclat rappelant le rubis.

Fang dégaina son arc, avec rapidité et précision, et le banda sur une des créatures. Elle s'effondra, une flèche d'acier planté en pleine tête. L'autre, dont le regard s'était dirigé vers la jeune femme s'élança vers celle ci. Fang évita le coup de patte monstrueux qui aurait du la couper en deux, se releva en une roulade et frappa du bout de son arc. La tête de l'animal tomba au sol tandis que son corps se vidait lentement de son sang.

« -C'était moins une. Ces petites modifications sont bien efficaces ! »

Elle déposa son arme à terre, plantant le haut dans l'herbe fraîche pour nettoyer le sang. Elle avait, en effet, modifié l'aspect de son arc, pour qu'il puisse lui servir au corps a corps, en cas de besoin. Celui ci était fait d'un métal rouge précieux qu'elle avait eu énormément de mal a dénicher. Le haut et le bas de l'arme était surmonté de deux pointes en acier, prêt a embrocher, tailler en pièces, quoi que ce soit. La corde était faite d'un fil, élastique et très souple, qu'elle pouvait maintenant facilement manipuler, après plusieurs entraînements.

Elle fit trembler la corde, satisfaite que son arc ait enfin put lui servir. Elle excellait aussi au poignard, mais la surprise d'attaque qu'apportait l'arc était différente, et elle ne se voyait pas lancer des couteaux. Elle s'approcha de sa premiers victime, les yeux écarquillés par la mort, et retira la flèche de la tempe du monstre, avant de la juger acceptable et de la nettoyer tout comme son arc. Le rouge de la plume sur le bout de celle-ci était assortie à la couleur de son instrument, tout comme l'était son bout en acier, lui aussi. Fang adorait ces deux couleurs, se mariant parfaitement à son avis, et même si elle n'était pas seule à l'origine de la conception de son arme, elle ne pouvait s'empêcher d'en être fière.

La jeune femme s'approcha de sa monture, se débattant toujours malgré le fait qu'il soit attaché sur une clôture. Elle caressa lentement la mâchoire du cheval, dont le pelage noir faisait ressortir le pourpre de ses iris, et en signe de réconfort, passa ses doigts dans la crinière de l'animal. Celui-ci renâcla, rassuré par la présence de sa maîtresse.

« -Il faut toujours que tu te fasse remarquer, pas vrai ? » Lui lança t-elle en souriant.

L'étalon brun la poussa de sa tête, avant de la laisser se hisser sur son dos. Elle retira la corde nouée autour de son cou, et s'accrocha fermement à son encolure. En un instant, l'animal était déjà au galop, et le son qu'elle pouvait percevoir n'était que celui de ses sabots frappant contre le sol humide et le vent fouettant son visage à travers la forêt. Elle se stoppa à certains endroits, où le matin même elle avait posée quelques pièges. Le résultat de sa journée allait lui rapporter de quoi préparer le dîner de ce soir. A condition que son aimable colocataire ait fini ses étranges expériences que Fang qualifiaient bien souvent d'illuminées.

Elle déposa les quelques proies attrapées au fond de sa besace, accrochée à la selle, et se décida finalement en prendre le sentier de retour.


Les fenêtres étaient grande ouvertes et une odeur de plantes et de fruits s'échappait, laissant Fang penser que son amie avait une fois tenté une recette impossible. A peine eut-elle ouverte la porte qu'une masse verte se jeta sur sa tête. Avec un grognement, elle repoussa l'énorme feuille de son visage et se dirigea vers la cuisine, pièce où elle trouverait sûrement la raison de toutes ces bizarreries. Sur la table, une dizaines de feuilles identiques reposait, tandis que d'autres végétaux s'entassait sur le contour. Des baies étaient déposes dans un panier près de l'évier et une petite rouquine a couettes se pressait de les laver.

« -'Nille, tu peux m'expliquer ? »

La jeune fille se retourna, affichant un grand sourire et vint d'une voix enjouée saluer son amie.

« -Fang ! Déjà de retour ?! »

Voyant que la Fang en question ne répondait pas, elle poursuivit.

« - C'est une bonne saison pour les baies, et les livres que tu ramènes sont toujours pleins de recettes alors...tu sais que je ne peux pas m'en empêcher.. »

La jeune femme fie la moue, et sa rapide animosité fit place à un sourire.

« -Tu aurais pu m'attendre, tout de même. Qu'est ce que tu prépare aujourd'hui ? »

La rouquine lâcha un soupir de soulagement, et se retourna vers ses "ingrédients", postés sur le plan de travail.

« -Regarde, les arbustes qu'on a planté l'année dernière donnent enfin des fruits. Goûte ça pour voir ! »

Elle lui tandis une petite baie de couleur rosée. Fang ne parue nullement intimidée et l'avala, laissant le fruit éclater sur sa langue.

« -Pas mal…trop sucré a mon goût.

-Quelle rabat joie! Bon essaye ça plutôt ?! »

Elle lui tandis un nouvel ingrédient, celui-ci d'une forme allongée et coloré d'un rouge sanguin.

« -Attention ça.. »

La rousse n'eut pas le temps de finir sa phrase que son amie avait déjà croqué le piment qu'elle lui avait tendu. L'expression de son visage changea radicalement en un instant, et elle devint aussi rouge que le fruit lui même

.« -Donne…moi…de l'eau. Vite ! »

Et malgré les hurlements étouffés de Fang entre deux filets d'eau, son amie ne put s'empêcher de rire aux éclats.


« -Vanille, pourquoi tu dépasse toujours le délais de cuisson ? Je t'ai déjà dis que lorsque la viande devient noire, ça relève de l'immangeable. C'est cramé, fini ! Over ! »

La personne à qui Fang s'adressait mordit une nouvelle fois dans la cuisse de l'animal, apparemment trop cuit. Elle avala le tout goulûment, comme pour prouver à son amie qu'elle avait tord. Taquiner Fang était l'un des hobbys favoris de Vanille, venant juste après ses expériences douteuses. Elle n'était pas sadique, mais c'était sa façon de s'amuser. En dehors de sa bêtise naturelle envers son amie, Vanille adorait Fang. La rouquine connaissait son amie depuis six années déjà, mais jamais elle ne s'était plainte de leur existence solitaire. Elle savait qu'elle n'avait pas le choix. C'était comme choisir entre vivre ou mourir.

La guerre avait fait de terribles ravages, et l'ennemi ne reculant pas, les Soldats accourraient sur le champ de bataille, laissant villes et villages sans autre surveillance que les Civils. Ceux ci, ayant tous en dessous de 20 ans devait survivre dans un monde où la nourriture se faisait rare et où tomber sur une bande d'ennemis n'était pas quelque chose d'anodin. La famille de Vanille n'avait malheureusement pas tenu le choc, et la jeune fille avait passé de nombreux jours sans bouger, comme pétrifiée, car n'ayant plus personne. Jusqu'à ce que Fang la trouve, un matin pluvieux où la jeune brunette explorait, comme à son habitude, les maisonnettes abandonnées.

La situation, passé six ans, n'avait cependant pas évoluée. Les Mercenaires ne reculaient pas et le camp adversaire allait en faire autant. Beaucoup d' habitants des deux régions de Cocoon et Pulse avaient péris dans une guerre qui semblait sans fin. Et d'autres, tels que Fang et Vanille, avaient choisit de vivre sans renoncer à l'habituelle gaieté qui avait régné dans le pays lorsqu'elles étaient plus jeunes. Elles rêvaient secrètement de pouvoir retrouver cette paix d'antan, de se réveiller un jour et réaliser que tout ces années de traumatismes étaient achevées.


« -Doucement Odin. »

Le magnifique pur-sang se stoppa brusquement, se perchant sur ses deux pattes arrière. Sa maîtresse lui flatta l'encolure avant d'enjamber la selle et de se laisser tomber au sol. Elle ouvrit une sacoche qu'elle avait habilement accroché sur sa hanche gauche, dépliant un morceau de papier sur lequel ont pouvait y voir quelques mots ainsi qu'un visage en son milieu. C'était celui d'un homme, moyennement âgé, portant le bouc ainsi que des longs cheveux noirs qui lui tombait sur les yeux. A première vue, rien ne paraissait mauvais chez cet être. Mais son regard en disait long sur sa souffrance, ainsi que sur celle qu'il avait déjà infligée. On voyait la haine se cachant sous un masque, et la cruauté de l'homme se retrouvait dévoilée. Le visage de la jeune femme se crispa. Ces vermines ne perdaient rien pour attendre.

Elle tira sur les rennes de l'animal, décidant de continuer son chemin à pied. Ce n'était pas la première fois qu'elle venait dans cette zone de la forêt, mais cela datait de l'époque où elle était enfant. Depuis le début de l'affrontement entre les Soldats et les Mercenaires, plus personne ne se risquait à sortir. Sauf elle. Mais comme elle le disait souvent, « Ce n'est pas une question de pouvoir ou non, il y a des choses dans la vie que l'on doit faire ».

« -Farron ? Farron ? Bon sang, Lightning répond moi ! »

Elle sortit un émetteur dont elle avait oublié l'existence et l'approcha de son visage.

« -Je te reçois Snow. Comment vont les autres ?

-Bien, loin derrière. Quelque chose à signaler ? Questionna t-il la jeune femme.

-Rien du tout. »

Sur ces mots, elle remis l'objet à sa place habituelle avant de continuer son chemin. Lightning était une solitaire, et peu importait qu'elle ait rejoint la guilde, l'esprit communautaire n'était pas son fort. Elle choisissait donc les postes d'éclaireurs pour la plupart du temps, sachant que peu d'autres allaient s'y proposer. D'un naturel tranquille, mais peu sociable, elle exigeait un minimum de temps d'éloignement. Les Orphelins pouvaient en penser ce qu'ils voulaient.

Elle continua son chemin, observant la nature vierge qu'elle ne connaissait plus depuis bien trop longtemps. Les villes et les fouilles étaient devenues son quotidien, et bien que ce ne fus pas chose qu'elle regrette, elle admettait le manque évident de paix. Cette forêt était en paix, en somme, bien que ce fus pas vraiment le cas. Rien ne portait cependant traces de la guerre, et c'est ce qui ravit Lightning. Voir qu'au moins un endroit avait échappé au calvaire auquel elle participait.

Les recherches étaient intensives, et elle trouvait rarement le temps de se reposer. Certaines semaines, elle enchaînait les nuits blanches, ne s'endormant que quelques minutes, lorsque l'on lui en donnait la permission. Elle s'était engagée il y avait quelques années déjà, mais n'avait jamais manqué au devoir qu'elle avait choisie. Aider son prochain, le sortir d'embarras, de situations fructueuses. C'était une chose qu'elle avait manqué à faire, une blessure qu'elle avait tenté d'enfermer mais qui se réveillait sans cesse.

Quelques jours plus tôt, elle avait sortit un enfant des décombres. Âgé d'environ quatorze ans, peut- être plus, peut-être moins. Elle ne le connaissait pas, ne l'avait jamais côtoyé mais s'était juré de veiller à son bonheur. Au sien, mais également à celui de tout ceux qu'elle avait déjà secourue. Lightning était une femme droite, qui savait se donner entièrement dans l'espoir de protéger son prochain. Et c'était donc ce qu'elle faisait, pensant que toutes ses actions finirait par payer. Et sans doute, pensait-elle que cela lui ferait oublier le jour où...

Un cri retentit dans l'immensité végétale et d'un coup sec, elle dégaina son épée. L'arme, faite d'un acier tranchant, étincelait au soleil, faisait se refléter l'étrange couleur rosée des cheveux de la jeune femme. Elle lâcha les rennes d'Odin et celui ci se courba, laissant à la cavalière sa place habituelle. Le cheval s'élança à travers la prairie, tandis qu'un nouveau cri retentissait. Quelque chose se passait, quelque chose de terriblement mauvais. « Cela ne me dit rien qui vaille » Elle sortit son émetteur, rappelant l'homme à l'ordre.

« -Snow, j'ai besoin de vous. Direction plein sud. Maintenant. »

La tension dans sa voix était bien palpable, mais Snow savait qu'il ne fallait rien laisser paraître. Il savait que l'état dans lequel se trouvait Lightning en ce moment même était tout sauf calme. Tout ces souvenirs affluaient de son esprit, sans que rien ne puisse les retenir. Le cri, les cris, l'agonie, les pleurs. La jeune femme ravala ses larmes qu'elle sentait déjà monter en son intérieur, et accéléra la cadence.