Genre/rating : romance Klaine et amitié Sam-Kurt (plus quelques membres de ND dans le lot).

Spoiler : cette fic' se situe pendant l'épisode 2x19, Rumours (wouaouh, j'écris sur un autre épisode que Prom Queen. Incrédibeule !).

AN1 : le titre est tiré d'une chanson interprétée par Lenka que vous pouvez écouter sur YouTube.

Disclaimer : Not mine !

"Underneath the moon, underneath the stars
Here's a little heart for you
Up above the world, up above it all
Here's a hand to hold on to

But if I should break, if I should fall away
What am I to do?
I need someone to take a little of the weight
Or I'll fall through

You're just the one that I've been waiting for
I'll give you all that I have to give and more
But don't let me fall"

Paroles, Don't let me fall

- … et ça, tu crois que ça lui irait ? Demanda Blaine, accroupi par terre devant un tas de vêtements.

Il tenait entre les mains un pull en laine, couleur lie de vin, une petite couronne de lauriers brodée côté coeur.

- Ca, Blaine, c'est un Fred Perry, répondit Kurt.

Agenouillé sur son lit, il roulait soigneusement en boule des paires de chaussettes.

Blaine fronça les sourcils.

- Hey, ce n'est pas une des marques préférées des Skinhead ?

Kurt se leva, récupéra le pull, le plia soigneusement et le posa dans le carton avec les autres affaires qu'il comptait donner à Sam.

- Ces abrutis ont aussi peu de cervelle que de cheveux sur la tête, soupira Kurt. Je suis certain qu'ils ignorent que Fred Perry était de confession juive (1). Et que la couronne de laurier ne célèbre pas uniquement les chefs de guerre victorieux. En fait, les poètes grecs portaient une couronne de lauriers en hommage à Apollon. Ils doivent aussi ignorer que la tradition fait remonter l'usage du sacre glorieux par une couronne de lauriers à Alexandre le Grand.

Blaine sourit.

- Huhu, et donc nous avons des Skinheads secrètement poètes et … gays (2) ?

Kurt se pencha vers lui et l'embrassa.

- Exactement ! Et ce Fred Perry ira parfaitement au teint de Sam. Je l'ai eu en solde parce qu'il y avait un petit accroc à une des manches.

Blaine (qui s'interrogeait toujours sur la manière dont Kurt pouvait s'offrir des vêtements de haute couture) mit la main dans le carton et souleva le pull pour en examiner les manches. Il leva un sourcil interrogateur.

- Je ne vois aucun accroc.

- Je fais des miracles avec du fil et une aiguille, lui répondit Kurt d'une voix étouffée (il venait de plonger la tête dans sa seconde penderie, celle des vêtements « saison passée », à la recherche d'un cardigan qu'il était certain d'avoir entreposé là).

- Cordon bleu, fée du logis et mains de brodeuses, Kurt Hummel, avez vous d'autres talents que j'ignorerais encore ?

Kurt sortit la tête de la penderie et lui adressa un sourire entendu. Il fit un petit signe de la main – une petite vaguelette – en direction de Blaine.

- Mes mains ont en effet bien d'autres talents qu'elles ne demandent qu'à exercer. Ce soir par exemple ? Je commencerais volontiers par les sourcils …

Blaine fixait les longs doigts blancs de son petit ami. Gah ! Oui, il connaissait bien les multiples talents de ces dix doigts agiles. Et ces derniers connaissaient fort bien en retour les petites faiblesses de Blaine. Faiblesses que Kurt avait eues vite fait de transformer en fétiches.

Il y avait d'abord ses cheveux, plus précisément, ses boucles. Blaine les détestait. Si Kurt passait des heures à s'hydrater la peau, Blaine lui, passait encore plus de temps à tenter de faire disparaître ses foutues bouclettes. Le combat était rude. Dès qu'il faisait humide, elles réapparaissaient, comme la vermine que rien ne peut détruire. C'était d'abord une petite arabesque sur ses tempes puis, comme une armée en ordre d'invasion, le mouvement ondulant remontait jusqu'à sa frange.

L'horreur.

Mais Kurt aimait les cheveux de Blaine. Il aimait passer ses doigts dans les boucles, tirer sur les mèches jusqu'à les détendre puis les relâcher, laissant les boucles retomber mollement sur le front de Blaine. Ses longs doigts caressaient, déliaient, coiffaient. Et ces mèches rebelles à qui Blaine livrait une guerre sans pitié depuis qu'il était entré pour la première fois chez un coiffeur (il avait cinq ans. Et sa mère s'était effondrée en pleurs lorsqu'ils avaient coupé ses anglaises. Des anglaises. Abomination des abominations. Il en frissonnait encore rien que d'y penser) s'étaient tout simplement rendues. Juste comme ça. Elles avaient capitulé devant un pouvoir plus fort qu'elles.

Traîtresses.

Sous les doigts de Kurt, les boucles de Blaine n'étaient plus un amas de petites boules ridicules et épaisses. Elles prenaient vie. S'animaient comme … comme une œuvre d'art. Elles étaient Galatée sous les doigts de Pygmalion.

Pour un peu, Blaine les apprécierait.

Mais le pire (le meilleur ?) c'était ce que Kurt faisait à ses sourcils. Et pas seulement avec ses mains …

- Blaine ?

… il passait ses lèvres dessus, les effleurait et soufflait délicatement dessus et ensuite, il …

- BLAINE !

Blaine cligna des yeux. Kurt le fixait, bras croisés sur la poitrine, un air préoccupé sur le visage. Le genre d'air qu'il adresserait certainement à un pauvre Skinhead en polo Fred Perry. Ou pire, à un footballeur de McKinley.

Ouch.

- Euh, oui, répondit Blaine en se raclant la gorge.

- J'ai cru que je t'avais perdu pendant un moment.

Blaine se releva, fit le tour du lit et prit Kurt par la taille puis l'attira à lui.

- Il faut que je t'avoue que j'étais en effet un peu perdu, lui répondit-il d'une voix volontairement rauque et sensuelle.

Kurt perdit immédiatement son air ronchon et rougit.

Il y avait bien des choses que Blaine Anderson aimait chez Kurt Hummel. Ses mains (et leurs obsessions capillaires) étaient l'une d'elles. Mais ce qui le faisait fondre à tous les coups, c'était de le faire rougir. Kurt était positivement craquant lorsqu'il rougissait.

- Blaine …

- Huhuhu (voilàààààààà. Si Blaine lui titillait l'oreille, ça marchait à tous les coups, une petite flamme rose s'allumait sur ses joues).

- Blaine, chuchota Kurt dans son oreille. Sam m'attend dans une demi-heure. Wes et les Warblers t'attendent depuis déjà dix minutes. Et ma voiture et moi t'attendons pour 22 heures.

Kurt déposa un rapide baiser sur la joue de Blaine et récupéra les deux cartons de vêtements qu'ils avaient préparés pour Sam. Il en tendit un à Blaine.

- Tiens, aide moi à mettre ça dans la voiture.

Blaine sourit.

La chose qu'il aimait par-dessus tout chez Kurt Hummel, c'était sa compassion.

Lorsqu'ils avaient découvert que Sam Evans était lycéen le jour et livreur de pizzas la nuit, il n'avait pas fallu longtemps à Kurt pour « convaincre » Sam de lui fournir une explication. Blaine ignorait comment Kurt s'y était pris. Tout ce qu'il savait, c'était que lorsque Kurt était revenu dans la salle de chant après avoir raccompagné Sam, il était bouleversé. Blaine avait demandé au conseil des Warblers d'écourter leur répétition et il avait raccompagné Kurt chez lui.

En voiture, Kurt était resté silencieux. Blaine avait alors déployé la tactique qu'il avait mise au point lorsque Kurt … et bien, n'était pas tout à fait « Kurt ». Il s'était mis à lui parler de tout ce qu'il aimait : la collection printemps été de Marc Jacobs, le dernier numéro de Vogue sur la décoration intérieure et, lorsque même ça ne marcha pas, (Kurt avait à peine desserrer les dents pour lui répondre) il se lança dans une comparaison entre la cuisine française et la cuisine espagnole.

- C'est … c'est si injuste, avait soudain lâché Kurt qui continuait à fixer le paysage (pas franchement la réaction que Blaine attendait après un débat de 20 minutes sur les mérites des crêpes versus les tortillas).

Il y avait dans la voix de Kurt un léger tremblement. La première fois que Blaine l'avait entendu, ç'avait été à Dalton, lors de leur première rencontre, lorsque Kurt lui avait expliqué qu'il était harcelé au lycée. La seconde sur les marches de McKinley lorsqu'il lui avait avoué qu'il n'avait jamais été embrassé, du moins lorsqu'il l'avait souhaité, avant Karofski.

Blaine mit son clignotant et se gara sur le côté.

- Kurt …

Les épaules de Kurt tremblaient.

Blaine le prit dans ses bras.

- Je … je sais que je ne devrais pas … dire ça, penser ça, murmura Kurt dans son épaule, mais … mais ce sont toujours les gens bien qui souffrent jamais … jamais ceux qui … qui ….

Kurt hoquetait, cherchant à ravaler ses larmes.

Et c'est comme ça que Blaine avait eu, petit 1, connaissance de l'épreuve que traversait Sam Evans, petit 2, la confirmation que son petit ami avait une belle âme.

Kurt avait passé le reste de la soirée, et une bonne partie de la nuit, à texter Blaine sur ce qu'il pourrait faire pour aider Sam. Entre le don d'organes (proposition n° 6) et celui de leur premier né (proposition, n°15, Blaine a les textos pour preuve !), ils tombèrent d'accord sur un compromis : Kurt avait remarqué que Sam portait le même sweater depuis le début de la semaine. Et Kurt possédait des sweaters que lui, il ne portait plus du tout. De quoi rendre tout le monde heureux.

Ils s'étaient donc retrouvés aujourd'hui pour faire le tri dans les vêtements susceptibles d'aller à Sam (ce qui les avait conduits à séparer en deux la pile de vêtements que Kurt ne portait plus. La pile brillante/cloutée/corsetée/sequinée allait rester encore un petit moment dans la penderie).

Blaine descendit le carton jusqu'à la voiture de Kurt, lui dit au revoir et prit la route vers Dalton le cœur léger. Il alluma la radio et se mit à chantonner. Il pensait déjà à ce soir. Ce qui est bien avec une flamme, se dit-il, c'est que l'on peut toujours la raviver. Et Blaine allait avoir tout le temps de la répétition avec les Warblers pour penser aux moyens qu'il allait utiliser pour le faire.

Tou bi continioude (avec Sam et Kurt)

(1) Fred Perry était un joueur de tennis anglais. Il a fondé en 1940 sa marque de vêtement : il est l'inventeur des poignets éponge bien connus des tennismen. Malheureusement, ses polos furent utilisés (récupérés !) par les Skinheads, puis plus récemment par les néonazis, en raison des coloris (beaucoup de noir, blanc et rouge, couleur du drapeau nazi) et de la fameuse couronne de lauriers, emblème de la marque, symbolisant la victoire du pouvoir blanc (celui de César sur les Barbares).

(2) Hephæstion aurait été l'amant d'Alexandre le Grand. Il y a beaucoup de déchirements entre historiens sur ce point. La plupart du temps marqués par le fait qu'il serait inacceptable de voir en ce grand chef militaire, un homosexuel. Franchement, on s'en fout (si) ! Alcibiade fut bien l'amant de Socrate, et alors, il reste Socrate, non ? Ces hommes étaient Grands même s'ils étaient gays. Grrrr, que les gens bien pensant peuvent m'énerver ! D'ailleurs, ils énerveraient aussi Kurt.