Disclaimer : puisqu'il faut en passer par là, les personnages de gundam ne m'appartiennent pas, excepté Tria. Mais si l'auteur veut bien me les envoyer pour les vacances, ils seront très bien reçus !
Vos reviews pour tous commentaires seront les bienvenues mais quoi qu'il en soit, merci à vous d'être là

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Détresse

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(POV de Duo)

Juillet 2XXX.

Je me demande encore comment on a pu en arriver là…
Me sentir aussi inutile devant toi, te regarder, inerte et froid alors que j'ai déjà su prendre tant de vies…
La vie est injuste, la mort aussi.
Elle frappe à l'aveuglette, sans chercher à savoir, à comprendre et peut trahir jusqu'à ses serviteurs.
je souris malgré moi… tu m'aurais dit que je n'étais pas mort, que j'étais sur le seuil, à l'entrelacs des amants que sont le jour et la nuit.
Peut-être n'as-tu pas tord…peut-être aurait-il mieux valu que tu ne croises pas mon chemin dans cette ruelle ce soir là…
Peut-être aurais-je du laisser Tria te prendre ce soir là.
Peut-être…peut-être trop.

Je me souviens de tes réflexes de chat sauvage contre elle, de tes yeux luisants, je t'aurais cru des nôtres…

Juillet 1789.

Gamin des rues, je me jetais hors de l'usine, le charbon colorant mes joues, un sourire gravé sur mon visage, jeune chenapan voleur de pain.
Les cris du marchand retentissent derrière moi, je n'en ai cure, ce pain est mon butin.
Ma natte volette derrière moi, ultime étendard qui signe mon crime.
A la veille de ce qui allait être mon baptême du sang, à juste et double titre, j'écoutais les conversations enflammées autour de moi.
Les fourches étaient brandies contre l'inflation du pain, la luxure des nobles qui comme le disait un homme à l'esprit acéré « n'en avait que le nom » (1)
Je me lovais contre une pierre, chauffée par le soleil d'été et me gavais de pain frais, durement acquis face au rouleau de bois du boulanger, laissant quelques miettes aux oiseaux et autour de ma bouche.
Le lendemain allait être une journée sanglante, une journée où la liberté allait guider le peuple, où la Bastille ne serait plus que ruines et où une nouvelle vie commençait…
Je me souviens, jeune orphelin que j'étais, avoir pris les armes pour me joindre au peuple.
Timmy et Aline étaient plus loin dans les rangs.
J'eus à peine le temps de faire un signe à mes meilleurs amis que les cris retentirent sur les palissades.
Les coups de feu sifflèrent.
Je n'eus pas de chance.
La première balle fut pour moi, logée dans ma poitrine, œuf chaud éclatant dans ma chair.
Le sang qui s'écoulait de la plaie me semblait non pas rouge mais bleu.
Je me dis ironiquement qu'il s'accorderait volontiers aux drapeaux que je voyais flotter au dessus de moi et sombrais dans l'inconscience, les cris rutilants, les frottements des armes et les vagissements de la foule brisant mes tympans.
Pour moi, la nuit tomba vite.
Bientôt les derniers pas dans les rues s'enfuirent.
Une odeur nauséabonde flottait dans la rue, les pavés étaient froids et mon corps se vidait.
Je me disais qu'au moins mon dernier jour sur la terre avait été appétissant et ensoleillé, et j'essayais d'emporter avec moi quelques uns de ces rayons que je chérissais tant.
Mais mes songes mortuaires furent vite interrompus par un bruit sourd et un éclair me fit brutalement ouvrir les yeux.
Un éclair de douleur.
Je distinguais sans peine un être penché au dessus de moi, du sang s'échappant de sa bouche, de son cou.
Son manteau sombre, en lambeau, traînait au sol, son catogan était à moitié défait et ses bottes étaient maculées de boue rougie.
Je gémissais lorsque la douleur se fit plus aiguë, et j'entrouvrais un peu plus les yeux. Mon agresseur s'en aperçut et eu un étrange sourire.

- Tu es vigoureux gamin. Malheureusement, ton sang ne me suffira pas…

Il se laissa tomber près de moi et regarda le ciel.

- C'est une belle nuit pour mourir, qu'en dis-tu mon jeune ami ?

- …hung

Je ne réussi pas à articuler autre chose.
L'homme sembla le comprendre et hocha la tête.

- Pour moi, la vie s'arrête ce soir. Je n'en suis pas malheureux. J'ai désiré l'immortalité toute ma vie et la mort toute ma mort. L'homme, quelle que soit sa nature est un éternel insatisfait…peut-être était-ce la leçon que je devais apprendre…

Il me regarda un instant. Une once de lucidité naquit en moi et je percevais mieux ses yeux verts. Il s'en aperçut et recommença à parler.

- Les tiens sont d'un violet magnifique sais-tu ? Un violet qui mérite de vivre.

Il inspira profondément et se pencha tout près de moi, ses lèvres pâles près des miennes. Malgré ma douleur je remarquais que je ne sentais aucun souffle échouer contre mon visage. Je devais être bien plus prêt de la mort que je ne le pensais.

- Ceci est mon cadeau gamin. Tâche d'en faire un meilleur usage que moi… je regrette de ne rien pouvoir t'apprendre de plus, si ce n'est mon nom. Souviens t'en, il te servira. Souviens toi du vampire Solo.

Sans plus de procédure il murmura quelque chose qui sonnait comme un « attention » et ses dents se plantèrent dans mon cou sauvagement. Il but goulûment le peu qu'il restait et lorsqu'un long râle s'échappa de sa gorge il ouvrit son poignet sans la moindre douceur et le coinça dans ma gorge. Un flux vibrant coula le long de ma trachée et je sentis mon cœur réagir, prêt à bondir, à vomir.

Cette nuit là je sentis mon cœur battre différemment tandis que celui de mon maître s'éteignait. Je suis devenu celui qui des années plus tard allait te rencontrer. Je suis devenu un vampire.

Juillet 2XXX.

Comme je voudrais avoir aujourd'hui la force de cet homme.
Mais tu aimes trop la lumière Heero, comment te condamner à une existence d'obscurité ?
Comment me permettre de caresser tes cheveux dans ce coma sans fin, sans solution.
Si tu étais à ma place, que ferais-tu ? T'introduirais-tu dans l'hôpital pour me voir ?
Te poserais-tu les mêmes questions ?
Sans doute, tu étais étrangement trop humain pour l'un des tiens, pour ce que je fus autrefois, et pourtant tu étais d'apparence si froide…
Peut-être les épreuves de ton passé avait été trop dures pour que tu laisses qui que ce soit percer ta carapace.

Tu me l'as permis pourtant…en partie.

Je n'ai jamais pu connaître tous tes secrets, tu en avais trop, tu parlais trop peu. Mais je t'aime, tel que tu es puisque tu m'as pris ainsi dans ma monstruosité.
Tu me dirais sans doute que c'est celle commune aux humains et aux vampire, la soif de vivre...
Et tu aurais raison, c'est une chose que tu m'as apprise.
Et moi que t'ai-je appris sinon la nuit, moi qui ne souhaitais être que ton astre ?
Je voudrais pouvoir écrire la fin de notre histoire. Une fin classique avec des protagonistes tels que nous, moi le vampire, toi l'humain, moi le maudit, toi l'ange, l'un et l'autre trop fragiles, l'un pilier de l'autre.

Peut-être aurais-je le temps de trouver une solution dans notre histoire, peut-être sauras-tu me donner la solution à ce poison qui court dans tes veines et qui m'était destiné…

Peut-être pourrais-je enfin passer cette alliance à ton doigt, une alliance de sang certes, mais du mien et du tien, une alliance qui je le voudrais pourrait purifier ce qui ronge rageusement tes veines et que je maudits souhaitant que ce soit les miennes qui disparaissent dans les tiennes pour te protéger…

Notre histoire commençait ainsi : il était une fois dans l'ombre…

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A suivre...

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(1) : référence aux Caractères de La Bruyère.