Ses cris. Ses yeux paniqués. Sa bouche qui se tord en une grimace de peur. Ses mains qui s'affairent dans ses cheveux blonds. Ses dents qui mordent sa lèvre inférieure. J'adore ça. J'adore le voir paniquer, au bord des larmes, prêt à s'enfuir pour éviter la honte publique. J'adore quand il me regarde avec des yeux suppliants, tandis qu'il se fait hurler dessus par le prof de bio. Tout ça parce que c'est moi qui lui ai pris son cahier. Et qu'il n'ose pas le dire. Et qu'il se prend une retenue. Je sais qu'il déteste que je lui fasse ça. Mais son avis… M'importe autant que l'élection d'un nouveau pape.
Le réveil sonne et je l'éteins d'un geste brusque. Je me lève, jetant presque les couvertures au sol. Aujourd'hui, je sais ce que je vais faire avec lui. Je vais le prendre par surprise au détour d'un casier, pour que tout le monde puisse bien le voir. J'adore quand on est entouré de monde. Il panique encore plus dans ces cas-là. Je m'amuserais à lui poser des questions gênantes, auxquelles il sera obligé de répondre.
Dans notre bahut, il y a des règles contre ce genre de choses, bien sûr. Mais personne ne les respecte, et il faut dire que, comme partout, les profs s'en foutent. Du coup, tout le monde le fait, mais pas autant que moi. Non, moi, quand je le fais, c'est un phénomène. C'est le truc que tout le monde attend dans la journée. C'est le truc que tout le monde connaît, même certains profs. Mais surtout, c'est le truc auquel moi et moi seul peut participer, ainsi que lui, évidemment. Je suis le seul qui ai le droit de faire ça, de l'insulter, de le faire paniquer. D'autres ont déjà essayé…. Et l'hôpital a dû les prendre en charge.
Je me prépare rapidement, je prends mon sac, et je me barre sans même aller bouffer. Je suis déjà trop excité pour ça. Je ne veux que le voir, croiser son regard paniqué quand il aura compris que c'est reparti pour un jour.
L'arrêt de bus est assez proche de chez moi. Quand j'y arrive, il est déjà là, menant une semi-discussion ave Clyde. Ok, rappelez-moi de casser la gueule à ce bâtard une fois les cours finis. Je lui ai pourtant bien dit, comme à la moitié des lycéens, que Tweek n'était pas quelqu'un à qui parler. Non. Il n'y a que moi qui puisse lui parler. Personne d'autre.
Le visage du blondinet change du tout au tout lorsqu'il croise le mien. Ses yeux passent d'enjouées à paniqués, sa bouche passe de rieuse à tremblante, et ses joues passent de pâle à rouges vifs. Je m'approche de lui avec un grand sourire, ce qui le fait trembler un peu plus à chaque seconde. Je pose mes mains sur ses épaules, le serrant du plus possible, mon sourire déformant mon visage d'habitude si neutre. Non, avec lui, il ne l'est jamais, neutre. Il est toujours en proie à des émotions plus que bizarres. Il est différent.
- Bonjour Tweek !
Première partie courte. Dites moi si vous avez aimé, et laissez moi des reviews, ça ne coûte rien et ça motive !
