Note de l'auteur: Hello!! J'ai pas grand-chose à dire alors je ne vais pas vous embêter longtemps. Bon ben, comme pour scary trip j'ai mis des citations en début de chapitre. Ceci n'est absolument pas une song fic, c'est juste que le titre collait à ma fic et que j'aime bien les paroles. A part ça…Je vois rien d'autre. Ah, si! Sam/Jack ship (mais pas toute la fic…)
You will be the death of me
Our
time is running out
You can't push it underground
You can't
stop it screaming out
TIME IS RUNNING OUT
I have seen the rain,
I have felt the pain.
I don't know where I'll be tomorrow.
I don't know where I'm going,
I don't even know where I've been,
But I know I like to see them again.
(Pink-I've seen the rain)
Chapitre 1 :
Jack pianota inconsciemment sur la table de briefing, son coude toujours appuyé sur la table. Il essayait vainement depuis plus de trente minutes de rester éveillé mais le discours de l'archéologue l'assommait de plus en plus. Il jeta un regard vers la droite et tomba sur le profil de son second. Bien, bien plus intéressant à regarder.
Il détailla chaque trait de son visage, jusqu'à ce qu'elle prenne une délicate couleur rouge. Elle détestait se sentir observée et le grand jeu des briefing ennuyeux consistait, pour Jack, à obliger Carter à se tourner vers lui avant de prendre un air innocent et indigné. Il ne détourna pas un instant le regard, pariant en lui-même qu'elle ne tiendrait pas plus d'une minute de plus avant de l'envoyer paître. Et effectivement, trente secondes plus tard, elle lui jeta un regard noir. Il battit en retraite avec un sourire heureux, il était certain que si elle avait pu, elle l'aurait frappé. Mais la sécurité était un des rares privilèges que lui offrait le fait d'être son supérieur. Ne pouvant pas la mettre plus mal à l'aise qu'elle ne l'était déjà, il retomba dans une catatonie dont il ne ressortit que dans les vestiaires.
« Daniel ! Comment pouvez vous dire ça ! »
« Sam ! On dirait que vous ne vous rendez pas compte ! »
Jack ajusta machinalement son gilet, écoutant avec amusement Carter et Daniel se chamailler à propos du bien fondé de la découverte qu'ils s'apprêtaient à faire. L'archéologue soutenait que c'était très intéressant d'un point de vue historique et Carter maintenait, depuis près d'une heure maintenant, que jouer avec le temps était dangereux. Le colonel leva les yeux au ciel avant d'échanger un regard avec Teal'c. La Tok'ra n'apportait généralement que des ennuis. Quand ils les avaient contacté pour leur parler d'une machine capable de remonter le temps, les Terriens avaient tout de suite été intéressé, avec comme l'avait souligné Carter -à de très, très, très nombreuses reprises-, un manque total de bon sens. Enfin, Jack faisait confiance à son second, elle réussirait à se faire entendre. Surtout que cette machine semblait avoir ses inconvénients, elle ne marchait qu'une fois. Il n'y avait qu'un seul voyage possible. Et jusqu'à récemment, c'était un mythe, il n'y avait donc aucune preuve concrète de son existence.
Il ferma la porte de son casier dans un claquement sec, mettant fin par la même occasion à la dispute opposant ses coéquipiers. Que Carter le veuille ou non, de toute façon, ils allaient aller sur la planète indiquée par la Tock'ra, ils n'avaient pas le choix, c'était leurs ordres.
« On peut y aller ? »
Daniel lui lança un faux regard noir, mais il s'était habitué à être interrompu maintenant, et Carter lui envoya un sourire d'excuse. Lui rendant son sourire, il prit la tête de l'équipe et remonta les couloirs jusqu'à la salle d'embarquement.
« Bonne chance, SG-1 ! »
Avant de traverser le vortex, le colonel se retourna une dernière fois et fit un geste de la main à l'attention du vieux général, priant pour que ce soit une mission facile.
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2 mois plus tard…
Jack heurta violemment le sol, et grogna en direction de celui qui lui avait sauté dessus, lui évitant ainsi de se prendre un coup meurtrier de lance Jaffa. Ne parvenant pas à discerner son sauveur en raison de la panique qui régnait autour de lui et de la faible lueur que les lampes de secours dispersait encore, il se releva et recommença à tirer sur les Jaffas qui tentaient de percer la barricade de fortune érigée par les soldats. Ca devenait de plus en plus dur de les repousser ces temps ci. Pourtant, bientôt, le dernier membre de la patrouille ennemi tomba et le silence revint brutalement sur les couloirs dévastés du SGC.
Ils perdaient…Jack le savait. Comment en aurait il pu en être autrement ? Pendant une semaine entière, ils avaient réussi à tenir leur position sur le SGC, sachant pertinemment qu'il n'y avait plus rien à sauver à l'extérieur. Les goa'ould avaient gagné. Aussi simplement que ça. Il était évident que le SGC ne vaincrait pas cette fois. Pas avec Daniel à la tête des serpents. Le jeune archéologue s'était fait capturer lors de cette foutue mission à la recherche de cette maudite machine et en plus de faire chou blanc de ce côté-là, Daniel avait été obligé de passer à l'ennemi. Ses amis n'avaient rien pu faire, il était perdu. Rapidement, le goa'ould en Daniel avait pris la tête des Grands Maîtres, avant de tous les éliminer et de se retrouver à la tête de l'armée la plus puissante que la galaxie ait jamais connue. La Terre était la suivante sur la liste et rien ne pourrait l'arrêter après ça. Rien…
Jack avait très vite dû prendre lui-même les décisions importantes. Le général avait été abattu dès les premières attaques. Hammond mort, il était devenu le plus haut gradé de la base et avait entrepris de garder le plus de gens possibles en vie. L'aide que Carter lui avait apportée n'avait pas été négligeable et ils avaient réussi à défendre la base pendant presque deux semaines. Deux pénibles semaines de siège, de restrictions, d'insomnie et de crainte. Mais, tout avait changé quand Daniel était rentré en personne dans la bataille. Le goa'ould en lui dégageait une telle aura que les Jaffas, sublimés, avaient redoublé d'efforts, et avaient fini par percer leur défenses. Tous les membres du SGC qui s'étaient retrouvé face à lui avaient hésité avant de tirer…Et l'avaient payé de leur vie…
Comptant mentalement le peu de soldat qui l'entourait, il sentit brusquement son cœur s'emballer quand il s'aperçut que son second n'en faisait pas partie. Les hommes, fatigués, commencèrent à consolider la barricade comme ils le pouvaient. La poussière volait, empêchant Jack de bien discerner les visages et les formes qui se mouvaient près de lui. Résigné au pire, il s'approcha d'un des corps en tenue kaki échoués sur le sol. Les pertes étaient apparemment lourdes, au moins dix soldats…Plus peut-être, si les Jaffas avaient réussi à percer sur un autre front. Il inspecta deux autres cadavres, mais ne trouva aucune trace de Carter. Il parcourut du regard une seconde fois les alentours, ses yeux se posant par réflexes sur les corps livides affalés sur le sol. Il refusa d'imaginer qu'elle pouvait être morte elle aussi. Pas après Teal'c, pas après Hammond…Sans elle, il serait véritablement seul.
Un des lieutenants s'éloigna lentement de la barricade et le rejoignit. Jack fut frappé par sa jeunesse, il devait à peine sortir de l'école pour être aussi jeune.
« Monsieur… » Sa voix tremblait, et Jack se demanda si c'était de peur ou de fatigue. « Le major Carter, … » continua-t-il, d'un ton qu'il voulait plus ferme.
« Vous savez où elle est ? » le coupa Jack brutalement. Il ne voulait pas, ne pourrait pas croire à sa mort tant qu'il ne la verrait pas.
Le jeune lieutenant, visiblement surpris par la brutalité de son supérieur, se contenta de pointer son doigt tremblant vers la fragile barricade. Sans un remerciement, Jack se dirigea lentement vers l'endroit indiqué. Il avait peur de ce qu'il allait découvrir. Plus, il était empli de remords. Au cours des dernières semaines, Carter en avait fait beaucoup, le secondant si efficacement que sa charge de travail était réduite de moitié. Elle avait été efficace et professionnelle jusqu'au bout des ongles et lui n'avait jamais rien dit, rien fait pour lui prouver qu'il appréciait son aide…Mais d'un autre côté, qu'attendre d'autre du major Samantha Carter ? Et puis, au moment précis où ils auraient dû se soutenir, ils s'étaient éloignés l'un de l'autre, mettant entre eux une distance qui n'avait jamais existé.
Lorsqu'il arriva au niveau des soldats, il perçut l'agitation et serra les poings, préparant son esprit au choc que provoquerait la vision du corps sans vie de Sam.
Preuve qu'ils connaissaient bien leur supérieur, les soldats s'éloignèrent, laissant seuls le colonel et le major. A la fois stupéfait et heureux qu'elle soit vivante, Jack mit une seconde à s'accroupir auprès d'elle. Assise, les yeux clos, dos au mur, elle se forçait visiblement à respirer calmement. Fronçant les sourcils, et sans rien dire, il tendit la main vers la large plaie qui s'étalait de son épaule à son coude. Rouvrant brusquement les yeux, elle eut un mouvement de recul.
« Tout va bien, Carter. C'est moi. »
Mensonge éhonté, mais que pouvait-il lui dire d'autre ? 'Allez y, Carter, paniquez ! Ca nous fera avancer, c'est sûr !'
Elle secoua la tête. « Ca va, mon colonel. C'est superficiel. Mais si vous touchez, ça va me faire mal. »
Il esquissa un sourire devant la puérilité de la remarque, et désigna son épaule.
« Je croyais avoir ordonné de ne pas se faire tirer dessus ? »
Un faible sourire étira les lèvres du major. « Vous devriez suivre vos propres ordres, mon colonel. Ca m'évitera d'avoir à vous sauter dessus. »
Comprenant instantanément qu'elle était son sauveur mystère, mais peu désireux de mettre fin à l'ambiance la plus amicale qu'ils aient partagée depuis des semaines, il répondit.
« Vous voyez où j'en suis réduit pour m'attirer vos faveurs ? »
Elle sourit franchement pour la première fois depuis cette mission fatidique et Jack eut l'impression que la température du couloir avait brusquement augmenté de plusieurs degrés.
« Comme si vous aviez besoin de vous faire tuer pour ça ! »
Jack se releva, dissimulant son sourire amusé et lui tendit la main pour l'aider à se remettre sur ses deux pieds. Lorsqu'elle commença à s'éloigner vers le reste de la troupe qui les attendait un peu plus loin, il la retint par la main. Son visage redevenant soudain sérieux, il ajouta à voix basse.
« Merci, Carter. Mais je vous interdis de vous mettre en danger pour moi, c'est clair ? »
L'idée qu'elle puisse se faire tuer à cause de lui, pour lui, lui était insupportable. Le seul fait qu'elle se soit blessée, même pour lui sauver la vie, lui était intolérable. Elle secoua la tête d'un air désespérée et recommença à s'éloigner. Il la rattrapa et se maintint à son niveau. « Je ne plaisante pas, Carter. Si vous refaites ça… »
« Si je refais ça, quoi ? Vous me ferez exécuter ? »
Le ton énervé qu'elle employa irrita Jack, et il se surprit à regretter la complicité des instants précédents. « Ne soyez pas stupide ! Je vous empêcherai juste de participer au combat. »
Un sourire ironique fusa sur ses lèvres, mais il n'avait pas la chaleur du précédent.
« Et c'est moi qui suis stupide ? A votre avis, une fois que vous serez mort, qui m'empêchera de me faire tuer ? » Après un moment de silence pendant lequel ils échangèrent un regard où s'affrontait leur volonté, elle désigna le groupe de soldats épuisés. « Et eux ? Qui les sauvera ? »
Jack sourit tristement, toute animosité disparaissant de son visage. « Je ne peux pas les sauver, Carter…Je croyais que vous, vous l'aviez compris…Tout est fini, maintenant. »
La colère la quittant à son tour, Sam plaça sa main sur le bras de son supérieur, et l'obligea à croiser son regard. Il fut surprit de ne trouver aucune trace de plaisanterie dans ses yeux et se demanda à quel moment elle avait perdu cette étincelle enfantine qui l'habitait habituellement.
« Tant qu'ils croient le contraire, ils y aura une chance. S'ils pensent que tout est perdu, alors ce sera l'anarchie, et ça ne nous avancera à rien. »
Jack savait qu'elle avait raison. Il restait peu de soldats, et ils ne lui obéissaient que parce qu'ils le respectaient. Un autre officier n'aurait sûrement pas réussi à les garder sous ses ordres aussi longtemps dans la même situation. Mais il le fallait, parce que s'ils étaient réduits au désespoir, ils s'entretueraient probablement pour un bout de pain. C'était la nature humaine. Même le meilleur soldat avait besoin de quelque chose à quoi se raccrocher en milieu hostile. Sans aucun but, il redevenait aussi indiscipliné qu'un autre homme et son instinct prenait le dessus. Oui, elle avait raison. Il ne pouvait pas les sauver de la mort, mais il pourrait peut-être les sauver d'eux même. Avec un sourire désabusé, il fit signe à Carter qu'il avait compris. Elle hésita alors à avancer, puis finalement, laissa sa main descendre le long du bras du colonel jusqu'à ses doigts et les serra brièvement.
« J'ai confiance en vous. Toujours. »
Toujours. Elle ne lui en voulait sûrement pas pour Daniel, alors…Ce qui n'était pas son cas. Lui, s'en voudrait probablement tout le reste de sa vie. Ou ce qu'il en restait… Croisant furtivement son regard azur, Jack se sentit soudain empli d'espoir. Cependant, il savait quel en était le prix. Bien sûr, il restait la solution de la Porte. Mais en envisageant qu'ils arrivent à enclencher un vortex avant que les goa'ould en ouvre un autre, où iraient-ils ? Non, la meilleure solution consistait à gagner assez de temps pour que la Tock'ra réalise le Plan. Leur faire confiance était quelque chose de nouveau pour Jack, mais à situation désespérée…
Gagner du temps…Ils y étaient parvenu jusque là, avant que Daniel arrive et réduise leurs effectifs de moitié. C'était donc la seule solution. Se battre, encore et toujours. Seul, bien évidemment, comme toujours. Et gagner si possible. Dans le cas contraire, dans le cas où il ne s'en sortirait pas, il ne serait pas inquiet parce qu'il y avait quelque chose qu'elle n'avait pas compris. Les soldats le suivaient, lui. Mais ils la suivaient aussi. Ils la respectaient et lui obéiraient sans difficultés. Elle était prête. En cas d'urgence, elle serait là pour prendre le relais.
Jack la regarda s'éloigner et parler avec quelques hommes, sa décision enfin prise. Il le leur annoncerait tout à l'heure. En attendant, il emboîta le pas à son second et à ses hommes.
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« La seule solution est de tuer Daniel. »
Reynolds leva les yeux au ciel et apostropha le colonel.
« C'est vrai que ça a tellement réussi à ceux qui ont essayé ! Et d'après vous, qui devrait-on envoyer ? Un commando ? »
« Moi. »
La voix de Jack couvrit le chuchotement de ses subordonnés et un silence pesant tomba sur la salle briefing. Il toisa les quatre personnes installées autour de la grande table, les défiant de protester. C'est ainsi qu'il avait organisé leur défense. Quatre équipes principales protégeant simultanément le sud, l'est, l'ouest et le nord de Cheyenne Mountain. Reynolds, Boyle, et Harper en commandant trois et Jack se chargeant de diriger la dernière. Les briefings, si on pouvait encore les appeler comme ça, ne comptaient comme participants que les chefs d'équipes et Carter. Elle était son second et il avait décidé qu'elle y avait sa place. Personne n'avait d'ailleurs contesté.
Jack observa les différentes émotions se succéder sur le visage de ses coéquipiers. Boyle et Harper se regardaient, incrédules, Reynolds secouait la tête comme si Jack avait perdu la raison mais ne fit pas d'objection et le colonel devina qu'en son for intérieur, il avait toujours su qu'ils en arriveraient là. Cependant, quand ses yeux se posèrent sur Carter, il fut incapable de déchiffrer son visage. Pour la première fois en sept ans, il n'arrivait pas à lire en elle. Une espèce de masque impassible avait remplacé son habituelle expression amicale, et ses yeux ne laissaient rien apercevoir de ses sentiments. Légèrement décontenancé, il se tourna vers Reynolds qui semblait être le seul de son côté.
« Des suggestions ? »
L'homme le dévisagea un instant puis observa les deux autres colonels et le major. Réalisant qu'aucun d'eux ne dirait rien, il leva les deux mains en signe d'assentiment.
« Je suppose que vous avez un plan ? »
Jack haussa les épaules, et se contenta de répondre à Reynolds.
« Localisez le, c'est tout. » Il se tourna vers le reste de l'assistance. « Disposez. »
Pendant que les autres officiers se levaient et sortaient de la pièce, Jack se dirigea vers le vaste panneau de verre qui offrait une vue de la Porte. Profitant du répit que lui offrait la solitude, il contempla longuement l'anneau et l'iris qui empêchait l'invasion. Il avait toujours été admiratif devant un tel miracle de technologie. Puis, comme à regret, il lâcha un soupir et se retourna.
Son cœur manqua un battement quand il s'aperçut qu'il n'était pas seul. Carter était là, dans la position exacte où elle était quand il avait expliqué son idée. Son regard océan perdu sur le mur devant elle. Il l'observa sans rien dire, attendant qu'elle explose. Au bout d'un long, très long moment, elle parla, calmement.
« Je viens avec vous. »
« Non. »
Définitif. Ferme. Ca n'admettait aucune contradiction. Elle tourna alors ses yeux vers lui.
« Je viens avec vous, mon colonel. Ce n'est pas une demande. »
« Désolé, major. J'avais oublié qui de nous deux commandait. »
Ignorant la réprimande évidente, elle se leva et se plaça en face de lui, les larmes menaçant brusquement de déborder et la voix tremblante.
« Vous ne pouvez pas faire ça ! Si vous y allez seul, vous vous ferez tuer… »
Réprimant le désir de la prendre dans ses bras, Jack se détourna, ne lui offrant que son dos. Il savait que s'il la regardait dans les yeux, il perdrait.
« Si vous venez avec moi, vous risquez d'y rester aussi. »
Attrapant son bras des deux mains, elle le força à se retourner, et après avoir baladé son regard partout dans la pièce, il finit à contre cœur par plonger dans ses yeux et à écouter.
« Je ne veux pas mourir, mais je ne veux pas vous…Je ne pourrai pas… » S'arrêtant de bégayer un moment, elle soupira et essaya de redonner un ton un peu plus neutre à sa voix. « Je suis prête à mourir pour ce qui est juste. »
Jack tenta de lui sourire mais ça ressemblait plus à une grimace. « Je sais, et je le respecte. Mais vous ne viendrez pas, pas cette fois. »
« Mon colonel, je pourrai…
« Non, Carter ! Dans quelle langue il faut que je vous le dise ! Vous ne pouvez pas m'aidez ! »
A ce moment, il vit passer dans ses yeux un flash de colère et il comprit que c'était peut-être la solution. S'il arrivait à la mettre suffisamment en colère contre lui, elle ne chercherait plus à le suivre et aurait moins de peine dans le cas où…Résigné, il détacha brutalement son bras de ses mains et marcha vers l'ancien bureau du général.
« Ca suffit, maintenant, major. Arrêtez vos jérémiades et mettez vous au travail. »
Faisant un garde à vous grotesque, elle attendit qu'il soit rentré dans le bureau pour quitter la pièce et ne vit pas le geste instinctif que Jack fit pour la retenir.
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Prenant le MP-5 des mains de Reynolds, Jack scruta une nouvelle fois les visages des soldats face à lui. La plupart s'étaient repliés pour la nuit, pour tenter de prendre un peu de repos. Reynolds avait localisé Daniel il y avait moins d'une heure dans une des salles de stockage, apparemment, le goa'ould avait décidé de se créer un petit nid douillet en refaisant la déco. Le style Egyptien était un peu voyant au goût de Jack mais après tout, chacun ses préférences.
Comme il l'avait annoncé aux autres précédemment, Jack partait seul. Il comptait sur l'effet de surprise. Espérait, serait plus juste, parce que le goa'ould avait en lui tous les souvenirs de Daniel et l'archéologue le connaissait probablement mieux que lui-même…
Il serra la main que lui tendit Reynolds et répondit à son 'bonne chance' d'un signe de tête. Il en profita pour glisser quelques mots au colonel face à lui.
« Reynolds…Pour Carter…Enfin…Elle est fâchée, mais…Si jamais… »
« Vous lui direz en revenant. »
Hochant brièvement la tête à l'homme souriant, Jack se détourna et s'éloigna à peine étonné. Lorsqu'il arriva au détour du couloir, il entendit la voix forte de Reynolds.
« Garde à vous ! »
Tous les soldats venus assister à son départ se tendirent, dans un ultime geste de respect. Il ne se retourna pas et continua sa route, tentant d'ignorer l'appréhension qui lui nouait le ventre. Partir demandait bien plus de courage qu'il ne l'aurait cru. Il se surprit à penser que finalement c'était bien que Carter ne soit pas venue lui dire au revoir. Les adieux n'avaient jamais été son truc de toute façon. Et puis, s'il mourrait, elle accepterait mieux sa mort, fâchée que…autre chose. Oui, c'était le mieux. Il avait bien fait. Il l'avait fait pour elle et c'était tout ce qui comptait. Se concentrant sur son environnement, il essaya d'éloigner de son esprit l'image des tristes yeux bleus.
Jack avait l'avantage de connaître la base comme sa poche, éviter les différentes patrouilles Jaffas ne fut pas trop compliqué. Cependant, il devint méfiant quand il s'aperçut qu'elles s'espaçaient de plus en plus à l'approche de la salle de stockage. Daniel avait choisi la plus grande évidemment, et la plus facile à défendre. Une entrée, pas d'autre sortie. Jack s'était attendu à devoir batailler sec pour pouvoir ne serait-ce que mettre un pied dans la pièce, pourtant, il n'y avait que deux Jaffas. Deux gardes et rien d'autre. Ce n'était pas logique. D'après Reynolds, Daniel n'avait pas bougé de là depuis les deux derniers jours. Ca devait être trop éreintant de coloniser la galaxie. Tout ça sentait le piège à plein nez. Mais il n'avait pas le choix, il devait faire quelque chose.
Zattant rapidement les deux Jaffas, il pénétra agilement dans la salle et tira sans chercher à comprendre sur tout ce qui bougeait. Il s'arrêta quand il comprit que ça ne servait à rien. Face à lui se tenait un Daniel souriant en tenue kaki. S'il n'avait pas su que Daniel n'était plus là, il l'aurait sans aucun doute pris pour son ami. Jack fit un pas en arrière, écoutant sans réfléchir son instinct de survie. Un bouclier énergétique doré s'étendait sur toute la largeur de la pièce, protégeant Daniel d'une quelconque attaque. Il s'arrêta quand il entendit un bruit métallique derrière lui. Il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qu'au moins six Jaffas étaient postés dans le couloir. Il était mort. Il réalisa à cet instant que tout ce qu'il regrettait c'était de ne pas avoir dit au revoir à Carter. De ne pas s'être noyé une dernière fois dans ses yeux, de ne pas lui avoir avoué ses sentiments, de ne pas l'avoir embrassée…Et de la décevoir, surtout.
Cherchant à maîtriser la panique qui menaçait de lui vriller les entrailles, il se lança dans l'ironie. C'était la seule chose qui le détournerait de sa peur.
« Daniel ! Ca alors ! Comment ça va ? »
Le goa'ould se contenta d'un sourire satanique qui ne collait pas sur le visage candide de l'archéologue.
« En forme je vois ! Quel dommage et moi qui espérais que… »
Il n'eut pas le temps de finir, Daniel avait levé sa main, harnachée du gant goa'ould, et Jack se retrouva projeté par terre un peu plus loin. Il lâcha un grognement, mais n'eut pas le loisir d'essayer de se relever. Une détonation retentit dans le couloir, réglant le problème des Jaffas et envoyant voler une bonne partie du mur. Moins de trois secondes plus tard, une silhouette fine se jeta dans la poussière qu'avait provoquée l'explosion de la grenade et fit la même erreur que lui. Tirant sur le goa'ould, Carter ne comprit que trop tard qu'elle ne pouvait rien faire. Le sourire de Daniel s'étira davantage quand il la vit jeter un regard de dépit au bouclier.
« Lequel des deux veut voir l'autre mourir ? »
Un frisson parcourut Jack au son de la voix cruellement normale de Daniel. Pour un peu, on aurait presque dit qu'il leur offrait un thé. Sam fit deux pas vers Jack, surveillant le goa'ould du coin de l'œil.
« Quoique, je n'ai toujours pas trouvé d'hôte pour ma reine… »
Jack se releva brusquement, se plaçant vivement devant Carter. Les mots de Daniel pourraient faire bien plus de mal que n'importe quel acte. Et s'il y avait une chose qu'il ne voulait pas entendre de la part de son ex meilleur ami c'était ce genre d'insinuation sur Carter. Mais visiblement, le geste de protection de Jack dût déplaire à Carter car elle se décala avec un claquement de langue pour faire face au goa'ould. Jack se rappela brusquement pourquoi ce n'était pas bon que Carter soit fâchée contre lui…Fâchée, elle détestait toute marque de possession ou d'affection qui pourrait la faire passer comme étant quelqu'un de vulnérable et pouvait donc se mettre en danger par simple bravade envers lui. Plantant ses yeux bleus dans ceux de Daniel, elle joua la carte de l'ironie.
« Vous avez toujours été prétentieux. »
L'homme se contenta d'élargir son sourire tandis que la lueur dorée du bouclier déclinait. Illusion de sécurité. Jack savait qu'il se rallumerait dès que les tirs recommenceraient.
« Ha…Sam, Sam, Sam… » Le ton faussement inquiet révulsa Jack. « Toujours si sûre de vous-même…Vous avez toujours réponse à tout, n'est ce pas ? »
Le goa'ould fit quelques pas en avant se tenant à la limite de la portée du bouclier et fixant la jeune femme sans aucune gêne. Elle ne cilla pas une fois et garda le silence, comprenant que l'issue de la situation dépendait peut-être de cette joute verbale. Jack leva discrètement son arme, essayant d'évaluer les chances pour que le bouclier disparaisse une fois la frontière franchie. L'archéologue surprit son geste d'un regard moqueur mais continua comme si de rien n'était.
« Répondez donc à cette question…Savez vous pourquoi je vous ai épargnés ? »
Jack échangea un regard avec Sam, tentant de trouver une solution géniale au problème ou au moins pour voir si, elle, en avait une.
« C'est vrai que c'est difficile…Je vais essayer de vous aidez…Que fait Jack, quand quelqu'un menace la planète ? » Après une pause où il remonta ses lunettes maintenant inutiles, Daniel continua. « Il cherche à le tuer. Et vous, Sam, que faites vous quand Jack est en danger ? »
Jack marmonna que de toute façon, elle n'en faisait qu'à sa tête qu'il soit en danger ou pas, mais il battit très vite en retraite devant le regard noir de Carter.
« Ne faites pas cette tête là, Sam ! Il a raison, vous n'écoutez jamais les conseils…Donc, quand Jack est en danger, vous foncez le sauver, sans prendre la peine d'utiliser ce que vous croyez être une intelligence suprême. »
Jack observa Sam baisser les yeux, blessée. Une soudaine envie de tuer monta en lui à la vue de l'expression coupable qui traversa fugitivement son visage.
« Elle a eu raison. Je ferai pareil pour elle. Et vous aussi, à une époque. »
Jack comprit instantanément trois choses. D'abord, il réalisa, au sourire fugace qu'elle lui envoya, qu'il venait de se faire pardonner. Ensuite, il regretta d'avoir fait l'amalgame entre le goa'ould et Daniel car au vue du regard supérieur qu'il lui jetait, ce n'était sûrement pas une bonne chose. Et enfin, il sentit qu'ils s'étaient fait avoir. Evidemment que c'était un piège, évidemment. Mais dans quelle mesure, là était la question.
« Vous commencez à comprendre, n'est ce pas ? » la voix froide sembla raisonner dans l'air quelques secondes. « Vous avez perdu. »
Il fit deux pas en avant, dépassant, par là même, la limite du bouclier.
Sans plus réfléchir, Jack leva son arme, suivi de près par Sam. Daniel observait, amusé, les réactions des militaires. Aucun d'eux ne se décidait à tirer.
« Carter ! »
L'injonction suffit à Carter, elle se rangea à ses côtés tandis qu'il reculait vers la porte. Arrivés dans le couloir, ils se mirent à courir sans s'arrêter ni se concerter. Le goa'ould n'avait fait aucun geste pour les stopper. Tout en ralentissant sa course, Jack essaya de déduire ce qu'il avait en tête. Il ne les avait sans doute pas laissé partir par grandeur d'âme, il jouait avec eux depuis le début. Il n'y avait qu'à voir comment il s'était mis à jubiler quand il les tenait sous sa coupe.
Il vit du coin de l'œil Carter se raidir mais ne comprit pas pourquoi. Ils étaient arrivés dans la « partie SGC ». Les Jaffas ne les retrouveraient pas ici, ils étaient en sécurité. Pour autant que ce mot est encore un sens.
« Mon colonel… »
Aucun de ses muscles ne bougea. Elle resta parfaitement immobile. Suivant son regard, il remarqua bientôt les tâches sombres sur le sol. Du sang. Frais apparemment. Refusant de laisser l'appréhension prendre le contrôle, il continua à avancer, arme braquée devant lui.
Il y avait des corps partout…Le reste des survivants n'était plus. Cette fois, il ne restait vraiment plus personne à sauver, mais ce n'est qu'en approchant de la salle de briefing qu'ils entendirent les coups de feu. Se précipitant en avant, ils déboulèrent dans ce qui était un véritable carnage. Analysant la situation en un quart de seconde, il réalisa qu'il ne restait plus que Reynolds à sauver et ce, pour un temps restreint. En effet, un Jaffa embusqué se tenait juste derrière lui et s'apprêtait à faire feu. Carter tira avant qu'il ait le temps d'esquisser un geste, comprenant que ça ne servirait à rien, qu'ils n'avaient aucune chance de le sauver, il baissa son arme et se servit de l'élan de sa course pour projeter la jeune femme à terre, à l'abri de tout tir.
Leur intervention semblait être passée miraculeusement inaperçue. Apercevant le corps désormais sans vie de Reynolds un peu plus loin, il attira rapidement Carter hors de la pièce. Le regard qu'elle lui jeta était entre l'étonnement et la gratitude mais elle ne fit aucun commentaire. Lorsqu'il se remit debout, elle le suivit, plus par habitude que par réelle volonté. Jack s'engagea dans le dédale de couloirs, il savait où il voulait aller.
Il analysa les décombres à la recherche d'une solution ou au moins d'une arme potentielle. Le labo de Carter n'était plus que l'ombre de ce qu'il avait été, mais on pouvait dire la même chose de sa propriétaire. Ses yeux se posèrent sur la jeune femme, appuyée contre le mur elle surveillait le couloir avec trop peu de conviction. Il la détailla rapidement pour la première fois depuis des jours, son teint était beaucoup plus pâle que d'ordinaire, de nombreuses traces de sang maculaient son uniforme, déchiré par endroit, et il pouvait dire qu'elle était tendue rien qu'à la façon dont elle tenait son arme. Elle l'agrippait tellement fort que les jointures de ses doigts étaient blanches.
Se sentant observée, elle tourna la tête vers lui et il put noter que même son regard semblait plus vide qu'avant. Mais ça, ça pouvait être mis sur le compte du manque de sommeil. Une explosion retentit au loin et l'accalmie cessa. A nouveau, ce fut des tirs, des cris et des bruits d'explosions…Si au moins, ça avait été à leur profit ! Sans se concerter, ils quittèrent l'abri provisoire que leur avait offert le labo et se dirigèrent en courant vers la salle de contrôle.
La discussion qui avait suivi leur petite excursion dans la salle de briefing, avait été houleuse. Il ne savait plus vraiment qui avait suggéré de faire ça. Peut-être lui…Peut-être elle. Elle avait admis ne plus pouvoir supporter ça, ne plus en avoir la force. Jack n'avait rien dit, mais avait acquiescé.
Jack vit du coin de l'œil Carter arrêter sa course pour faire face à leurs poursuivants et tirer une rafale sur eux. Il la tira brutalement à l'abri d'un des tournants du couloir et lança sa dernière grenade sans se donner le temps de réfléchir. Une fois sûr qu'ils étaient à nouveau seuls, il la plaqua contre le mur, poussée par une colère qu'il ne pouvait pas évacuer.
« Vous cherchez quoi ! A vous faire tuer ! »
Elle ne se dégagea pas et baissa les yeux, acceptant les reproches sans un mot. Il lui leva rageusement le menton, l'obligeant à croiser son regard.
« Pas vous, Carter…C'est compris ? Pas vous… »
Elle hocha hâtivement la tête, et se dégagea doucement, attendant qu'il reprenne la tête de leur équipe mutilée, réduite à un duo. Une nouvelle explosion retentit plusieurs étages au dessus d'eux et Jack ferma brièvement les yeux, réalisant que ça signifiait probablement la mort de ce qui restait de leurs amis.
Ils reprirent silencieusement leur route, attentifs au moindre bruit, au moindre frémissement qui trahirait la présence de soldats ennemis. Cinq Jaffas et trois étages plus tard, ils parvinrent enfin à la salle de contrôle. Jack regarda Carter pianoter sur le clavier de l'ordinateur avec un pincement au cœur. Déclencher l'autodestruction était le plan ultime. Il se consola en pensant qu'ainsi, ils perdraient avec un certain panache. Certes, ils mouraient…Mais Daniel mourait avec eux.
Jack revint à la réalité quand il vit Carter se lever et le regarder, attendant visiblement des instructions. Une voix stridente commença à égrener le compte à rebours, encore 2 minutes 30. Il réalisa que dans moins de trois minutes, il serait mort et se demanda si ça serait douloureux. Probablement pas, se serait sûrement comme s'endormir d'un sommeil sans rêves…
Son regard détailla sans vraiment sans rendre compte la mâchoire crispée de Carter, il nota également qu'elle avait posé son arme pour la première fois depuis tellement longtemps qu'il ne pouvait même pas compter. Son esprit se focalisa aussi sur les larmes qui perlaient au coin de ses yeux. Il comprit qu'elle avait peur et qu'elle l'avait réellement bien caché pendant des semaines. A ce moment là, elle lui apparut plus belle que jamais, plus inaccessible aussi…Elle approcha lentement, soutenant son regard et avant qu'il ait pu réagir, elle était collée contre lui, sa tête au creux de son épaule. Par réflexe, le bras de Jack vint s'enrouler autour d'elle et percevant les frissons qui la traversaient de part en part, il la serra un peu plus fort. Il sentait sa peur. Peur d'un inconnu inimaginable. Sam n'aimait pas l'inconnu, elle n'était à l'aise que quand elle maîtrisait la situation. Ils allaient mourir ensemble…À défaut d'autre chose, c'était toujours une consolation…Oui, une mort rapide et sans douleur. Son regard se perdit à travers la paroi vitrée, se posant sur l'immense anneau dont l'iris miraculeusement toujours fermé empêchait l'arrivée d'autres troupes.
Plus qu'une minute trente…
Jack vit sans trop y croire la Porte se désengager. Réagissant par instinct plus que par volonté, il repoussa Carter pour se jeter sur le clavier commandant l'anneau. Entrant des coordonnées totalement au hasard, il pria pour que sa bonne étoile l'entende. Durant une seconde, une terrible seconde, il crut que ça avait échoué mais il constata avec soulagement que c'était bien lui qui avait ouvert la Porte. Il croisa alors le regard à la fois perdu, surpris et rempli d'espoir de la jeune femme et repoussa la petite voix qui le traitait de lâche. S'il pouvait sauver Carter alors ce serait déjà ça. Sans plus de réflexions, il fit signe à Carter d'attraper son arme et de le suivre. Il l'entraîna à travers les couloirs vers la salle d'embarquement tirant par-dessus son épaule, sans prendre la peine de viser, en direction des Jaffas qui s'étaient mis à les poursuivre…
Trente secondes…
Fin du premier chapitre.
