Bienvenue sur ma nouvelle fanfiction sur le Big 4 et compagnie! C'est une histoire que j'avais en tête depuis un moment et qui est inspiré d'Erased ( Manga ). Il sera du genre policier, suspense mais également amitié, amour et Voyage temporel. Je pense qu'on peu le considérer comme un Thriller. J'espère que ce premier chapitre vous plairas, bonne lecture :)

Le Labyrinthe du temps

Chapitre 1 : L'horloge redémarre

Quatre petits enfants jouaient dans le parc, riant , s'amusant, chantant. Ils montaient sur les cages à poules. Glissaient dans le grand toboggan jaune et creusaient dans le sable frais. Ils s'amusaient tellement qu'ils en oubliaient le froid piquant qui s'abattait dans leur ville et rosissait leurs joues en cette fin de mois de décembre.

- Un, deux, trois... Soleil !

Le plus heureux d'entre eux était un petit garçon aux cheveux courts et argentés qui adorait la neige. Il était pâlichon, avec de grands yeux bleus malicieux et un regard de tueur. L'hiver était sa saison préférée. D'un caractère joueur et espiègle il adorait jeter des boules de neige dans le dos de ses amis. Il sortait toujours de bonnes blagues et faisait le pitre pendant les heures de cours. Il était très apprécié de ses proches. Son nom était Jack Frost.

Jack avait toujours été un enfant rejeté à cause de sa couleur de cheveux et son air maladif. Mais un jour il avait rencontré des personnes formidables. Trois grands fous qui se fichaient bien des apparences. Les débuts avaient été difficiles bien sûr mais après une année dans la même école, ils avaient noué un lien indestructible. Un lien doré et précieux que chacun chérissait.

- Ah, tu as bougé!

Jack pointa du doigt un autre petit garçon, l'air chétif. Possédant des petites tâches de rousseur sur le nez et des cheveux bruns de longueur moyenne. Il était très timide mais en présence de Jack son premier ami et camarade de classe, il avait réussi à se détendre. C'était lors de son premier jour de cours dans l'école qu'il avait été placé à côté de Jack Frost. Peureux et distant il avait repoussé son camarade jusqu'à ce que Jack réussisse à le faire rire à en avoir mal au ventre. Les deux reclus, au fond de la classe, avaient fini par se parler de plus en plus chaque jour et devenir de vrais amis. Jack avait son premier compère Harold Haddock.

- Allez tu recommences, Harold! Bonne chance les filles!

Jack recommença à compter. Près de lui se tenaient deux filles qui se stabilisaient sur un pied. A droite, c'était une belle blondinette aux cheveux très longs avec de grands yeux verts émeraude. D'une gentillesse incroyable elle avait su s'occuper d'une ample bataille entre Jack et l'autre petite fille. Celle-ci, à gauche, arborait une mine taquine avec des grandes tâches de rousseur et une chevelure volumineuse en bataille de même couleur. Une vraie rousse à la peau blanche mais à l'allure garçonne. Elle adorait se battre, rire et sauter partout. Hyperactive elle avait tout de suite cherché la baston avec d'autres enfants qui l'avaient fuit pour sa rousseur et son caractère. Elle avait alors jeté son dévolu sur Jack, le seul garçon qui osait l'affronter et qui la ridiculisait toutes les cinq minutes.

Les deux enfants avaient entamé une guerre sans merci qui empirait de jour en jour. Entre les farces de l'eau dans les chaussures, du bureau tagué et des noms d'oiseau dans les couloirs, ils avaient fini plusieurs fois en retenue. Mais grâce à la petite blonde, chef de classe, ils avaient réussi à se comprendre plus facilement et leur rivalité se noua en une amitié solide. Amitié qui entraina la blonde dans son sillage.

- SOLEIL! Mérida tu as bougé!

- Même pas vrai! Grogna la rouquine.

Elle se nommait Mérida Dunbroch. Et son amie aux cheveux blonds Raiponce Corona.

- Retourne derrière avec Harold.

- Pfff, tout ça pour privilégier Raiponce.

Jack et Raiponce rougirent.

- Allez vient ne fais pas ta mauvaise joueuse, commenta Harold.

- D'accord, j'abdique!

Tous rirent en cœur. Oui c'était les quatre meilleurs amis du monde. Jack Frost, Harold Haddock, Mérida Dunbroch et Raiponce Corona. Quatre enfants qui passaient leur journée ensembles. Jouaient, faisaient des farces, étudiaient. Que demander de mieux pour eux?

- Hey, le Big Four! Les cours vont commencer! Commenta une jeune fille blonde platine.

- On arrive!

Le Big Four c'était leur petit surnom. Oui tout le monde ne les appelait plus que comme ça et ils avaient approuvé. Les quatre délaissèrent donc leur jeu, mirent leur cartable de couleur sur le dos et filèrent derrière l'autre petite fille prénommé Elsa Arendelle, accompagnée de sa sœur Anna.

* Ding Ding Ding*

La cloche sonna. Ils entrèrent et prirent place à leur table. Oui, comme à leur habitude.

Alors pourquoi la routine devait-elle changer? Pourquoi tout devrait être détruit..? D'un coup d'un seul, le néant. La tristesse. La mort.

Jack Frost hurlait, du haut de ses dix ans. Il pleurait à chaudes larmes alors que la neige recouvrait peu à peu son corps. Il tenait dans ses mains la frêle Raiponce Corona. Froide, blanche, le regard dans le vide. Ses yeux verts avaient perdu de leur couleur et de leur éclat habituels. Son sourire s'était évanoui. Il n'y avait qu'une simple ouverture dans la bouche. Mais rien n'en sortait. Pas un souffle d'air. Oui Raiponce Corona était morte. Les bras pendants dans le vide, recevant les larmes gelées de Jack sur son buste. Harold fuyant la scène à toutes jambes pour appeler la police alors que Mérida tombait à genoux, pétrifiée.

"La France est en émoi. Dans le parc gelé d'une ville de l'Est, Raiponce Corona , disparue depuis une semaine vient d'être retrouvée morte, lançaient les journaux. " C'était en 2001. Puis la roue tourna encore sur elle même. Le film s'accéléra et Jack se sépara des deux autres. Ils n'osèrent plus se parler. Alors survint la deuxième tragédie. " Mérida Dunbroch âgée de dix ans est retrouvée morte après trois jours de disparition. Violée et battue, s'ébranlèrent les journaux. Encore une victime après les suites des disparitions mystérieuses du dernier mois de l'année. "

Les deux garçons se retrouvèrent seuls. A jamais détruits. Là alors que minuit de la nouvelle année allait sonner de sa cloche à l'église de leur ville. L'un et l'autre surent que c'était la fin.

- Tu devais les protéger ! Hurla Harold sous l'arbre saint. Tu avait promis d'être là pour Raiponce et surtout Mérida! Après le drame tu nous as laissé tomber! Tu n'as rien fais!

- Je...

- Tu n'as aucune excuse! S'emporta Harold alors que les feux d'artifices se lancèrent.

- J'aurais voulu les sauver! Mais je n'ai pas pu, pleura Jack. J'aurais tellement voulu...

Harold serra les poings, sa colère, sa tristesse le submergeaient. Il ne savait plus quoi en faire si ce n'est la diriger sur Jack:

- Moi aussi j'aurais voulu les sauver ! Mais tu n'as pas été la pour Mérida et je ne te le pardonnerais jamais! Je ne veux plus jamais te revoir espèce de lâche!

Le jeune garçon pleura à son tour alors que le son de cloche du nouvel an sonna en même temps que les feux d'artifices. 2002 était là.

Harold partit en courant, ayant envie de fuir à tout jamais Jack qui lui rappelait ses deux amies décédées. Il sombra dans la dépression. Puis il disparut à jamais de la vue du jeune Jack Frost qui se retrouvait à nouveau seul.

Le corps de Raiponce, encore et toujours meurtri. Sous le regard de Jack. Encore et encore et Encore!

- Nooooooooon!

Essoufflé, Jack Frost se releva, en sueur. Il reprenait son souffle alors que le corps de Raiponce se représentait encore dans ses yeux bleus océan. Il pleurait sans s'en rendre compte et son cœur tambourinait contre son torse. Regardant de droite à gauche il fixa sa petite chambre d'étudiant et soupira.

- Pourquoi? Pourquoi dès qu'il y a de la neige. Dès que décembre arrive je ne rêve que de ça...

Il se laissa aller, ses genoux repliés sur lui même. Il fixa les flocons à travers la fenêtre et ne se souvenait même plus de comment il avait fait pour aimer la neige par le passé. Un rictus amer sortit de sa bouche et il déglutit en fixant l'heure du réveil. Il n'était que quatre heures et demi. Son réveil ne sonnerait pas avant six heures mais il ne pourrait pas se rendormir. Cela faisait une semaine il y était habitué.

Jack se leva et se prépara pour aller à la fac. Agé de dix-neuf ans à présent, il arborait un vrai corps d'homme malgré l'air pâle qui lui collait à la peau et son éternelle maigreur. De toute manière il se fichait bien du regard des autres. Depuis son enfance, depuis ces tristes jours. Jamais plus il n'avait voulu recréer de liens avec quiconque. Repoussant tout le monde. Froid, distant et solitaire, tel était le nouveau Jack Frost. Loin de sa jeunesse de pitre.

Il n'avait pas d'amis. Sa famille n'avait plus cherché à le sauver de son traumatisme. Il était seul, ou presque. Sa jeune sœur, Elena Frost, ne cessait de venir lui rendre visite tous les week-ends ou après le lycée. Il l'adorait et c'était réciproque. C'était la seule personne qui arrivait à le détendre alors que la période des neiges arrivait, chaque année elle revenait le frapper en plein visage.

Remis à neuf et amplement réveillé, Jack quitta son tout petit appartement avec une chambre et une salle d'eau en fermant à clef. Il venait de s'habiller d'un manteau bleu foncé avec des paillettes blanches sur les bords ainsi que d'un legging brun. Il lança son sac bleu clair en bandoulière sur l'épaule puis marcha longuement d'un air dépressif dans la neige.

- Ils pourraient au moins nettoyer les trottoirs, grogna Jack avant de prendre le bus.

Sa journée débutait comme d'habitude. Transparent , personne ne le regardait. Et il ne se faisait pas remarquer. Tout roulait sur la même ligne directrice, chaque jour. Métro Boulot Dodo.

Mais malgré tout, Jack cachait un terrible secret. Quelque chose qu'il avait complètement oublié après ses terribles angoisses nocturnes. Oui un jour il avait reçu un don. Il ne savait plus quand, ni comment, tellement le passé avait été rayé de sa mémoire. Ce don n'était pas un cadeau. C'était une tare de plus dans sa vie. Cela lui joua encore des tours.

Le bus se stoppa. Il s'apprêta à descendre.. Une vielle personne lui barra la route et il patienta qu'elle s'active. Le casque sur les oreilles il oublia ce qui l'entourait. Il sentit simplement deux petites filles le pousser pour passer devant la personne âgée et sortir dehors en trombe. Il avait l'impression de revoir Mérida et Raiponce... Vivantes...

Il s'éclaircit les pensées et suivit le troupeau doucement. C'est alors qu'en arrivant enfin sur le sol gelé, à la sortie du bus, un son de cloche résonna dans sa tête puis un papillon bleu passa devant lui. Il se sentit mal et sa tête le brûla. Il ferma les yeux de douleur et les rouvrit instantanément. Il était dans le bus à nouveau. Un vieil homme passa devant lui et prit son temps pour descendre. Il écarquilla les yeux:

- Une rediffusion!? Maintenant!

Son don s'était mis en marche et l'avait propulsé quelques secondes en arrière. C'était cela son pouvoir. Dès qu'un danger se présentait autour de lui, un papillon bleu arrivait sous un son de cloche et une rediffusion commençait. Il retournait en arrière de quelques secondes pour changer quelque chose, s'il le voulait. Plus précisément pour sauver une vie. Au début il avait eu des coups de chance pour réussir, mais maintenant il était rôdé et il ne voulait plus voir personne mourir.

Respirant un grand coup il regarda chaque passager qui descendait. Où se trouvait le danger? Qui allait mourir? Le vieil homme? Il tourna la tête de tous les côtés avant de se sentir poussé par les deux petites filles. Elles se glissèrent entre les adultes pour descendre. Jack comprit tout de suite. Il poussa à son tour la foule qui le remarqua enfin et râla. Il poussa le vieux qui vociféra des insultes contre la jeunesse d'aujourd'hui. Puis en posant le pied au sol il chercha les deux petites du regard.

Elles riaient et sautaient aux abords du trottoir puis sans regarder elle avancèrent sur la chaussée avec leur petit cartable d'enfant. Une voiture arriva au même instant dont le conducteur semblait occupé par son téléphone. Jack se précipita, glissa au sol mais se releva instantanément, la main écorchée vive. Il hurla mais les petites semblaient en grande conversation.

La scène ne prit que quelques secondes. Jack se précipita sur la route. Il tira sur les jeunes filles qui retombèrent sur le trottoir puis la voiture freina et Jack s'envola. Projeté au sol juste à côté du car et des passants qui hurlaient maintenant de panique. Il souriait puis tomba dans l'inconscience. Au moins il les avait sauvées. C'était souvent comme ça , après tout.

Raiponce Corona lui souriait. Comme à son habitude elle sautillait de joie et prenait Jack par le bras. Puis son regard devint livide et elle tomba raide morte alors que Jack tendait la main vers elle. Impossible de l'atteindre elle pourrissait devant ses yeux. Il pleurait toujours plus fort mais le corps de Raiponce s'éloignait à vue d'œil. Il trébucha. Quand il rouvrit les yeux le corps mort de Mérida le regardait. L'insultant pour l'avoir trahie et oubliée.

Jack se releva brutalement puis poussa un cri de douleur. Il prit quelques secondes pour se remettre de ses émotions et se souvenir de ce qu'il s'était passé. Il soupira et parla pour lui même:

- Et voilà encore une rediffusion qui tombe sans prévenir. Quand est-ce que le malheur me lâchera? Laisse-moi tranquille, laisse-moi être transparent dans ce monde inutile...

Il posa une main sur son front et constata qu'il avait des bandages. Il s'inspecta et remarqua qu'il était dans un sale état. La jambe bandée et en l'air. Le bras du même aspect et des bandages sur le corps et la tête.

Soupirant il se laissa retomber dans son lit et profita de ce petit confort. Les infirmières et un docteur passèrent prendre des nouvelles et lui expliquèrent qu'il avait eu de la chance de n'avoir rien eu de grave. Elles le connaissait puisqu'il avait souvent des maux à se faire soigner. Mais il n'expliquait jamais pourquoi.

Bien entendu, Elena, sa petite sœur, déboula dans sa chambre le soir même.

- Grand-frère! Qu'est-ce que tu as encore fait!?

Il lui sourit et se gratta l'arrière de la tête. La petite lui donna une fausse tape puis posa une boite de chocolat:

- Tiens pour ton rétablissement. Il parait que tu as sauvé deux petites filles aujourd'hui. Tu te prends toujours pour un justicier?

Elle n'était bien entendu pas au courant pour les rediffusions et son étrange don. Il avait beau le nier toutes les apparences portaient à croire qu'il était un héros.

- Tu sauves un bébé, puis un couple au bord d'une falaise, après c'est carrément un car scolaire et maintenant des fillettes. Ma parole c'est une vocation.

- Je pense que c'est simplement que je porte la poisse à moi-même et autour de moi.

Jack regardait à nouveau par la fenêtre les flocons qui tombaient en masse. Elena se mordit la lèvre et ferma les rideaux.

- Tu te fais du mal. Tu sais... Ce n'est pas parce que tu n'as pas pu sauver tes anciennes amies de la mort que tu dois sauver tout ceux que tu croises...

Il lui lança un regard noir. Jack détestait que l'on parle de ça. Elle se renfrogna et se servit dans sa propre boite de chocolat offerte.

- Fais au moins un peu plus attention à toi... Hein...

- Hmmm , promis.

Un silence pesant arriva et Elena décida de repartir. Elle lui fit un grand câlin et lui promis de repasser demain. Chaleureusement Jack lui fit ses aux-revoirs puis retourna à ses sombres pensées.

Après cet incident, Jack reçut des fleurs et des remerciements des parents aux fillettes. Elles lui firent même un dessin et un câlin. Il les remercia poliment de la visite. Une fois partis ils les oublia presque aussitôt, comme toujours. Elena passa plusieurs jours de suite en fonction de son emploi du temps. Elle s'occupa de lui ce qui lui remontait toujours le moral. Il adorait manger ses petits plats et ses gâteaux. Les pâtisseries ça avait toujours été son péché mignon même s'il ne savait plus pourquoi.

Le jour de sa sortie Elena le raccompagna et passa la nuit chez Jack qui se sentait bien heureux. C'était le week-end après tout, elle n'avait pas de compteq à rendre avec leur parents puisqu'ils étaient de toute façon à l'étranger. Il s'amusa à un jeu vidéo avec elle jusqu'à tard dans la nuit puis ils s'endormirent bras dans les bras. La seule chaleur qui entourait Jack Frost.

Le lendemain matin, Elena le réveilla alors qu'il tremblait de tous ses membres. Elle fit comme si de rien n'était bien qu'elle savait que c'était un rêve sur le même sujet que d'ordinaire. Il apprécia le fait qu'Elena ne l'assomme pas de questions avec ça. Elle préféra choisir un sujet plus léger:

- Jack tu n'as rien dans ton frigo! Dit-elle en claquant la porte du mini-frigidaire. Tu ne manges quand même pas que des plats préparés? Tu manges au moins?

- Cesse de t'inquiéter tout le temps, grogna Jack en se levant. Je n'ai pas souvent faim alors je mange quand j'en ai envie et puis je ne grossis pas alors.

- Normal tu ne mange pas assez, s'exprima-t-elle en jouant la matriarche. Allez zou, au supermarché!

- Ah là là, attends au moins que j'émerge.

Elena sourit et Jack le lui rendit. Une fois prêts ils partirent bras dessus bras dessous. Jack en oublia ses soucis et la neige qui collait à leurs chaussures. Il passa un bon moment à discuter sur le chemin et aucune rediffusion n'arriva. Fort heureusement pour lui ce n'était pas quelque chose de régulier et souvent rarissime. Personne ne mourait aux quatres coins des rues.

Sur ce, Elena et Jack firent leurs courses. Calmement, doucement, avec bonheur. C'est ce que Jack remarqua en arrivant à la caisse. A chaque fois qu'il était heureux ou serein il y avait quelque chose de mauvais qui se passait. Comme frappé par le malheur. Même si ce n'était que des coïncidences il y croyait fortement. Il angoissait. Elena ne remarqua rien et continua de ranger les courses dans des sacs. Jack paya et sortit. Il reprit son souffle quand rien ne se passa.

Ils reprirent leur route en sens inverse. C'est là qu'il croisa le malheur qu'il attendait tant. Oh ce n'était pas grand chose mais il n'aimait pas du tout ça. Oui en face de lui un beau garçon, sexy, aux cheveux bruns avec deux fines nattes derrière et aux yeux verts le fixa quelques secondes avant de détourner le regard. C'était Harold Haddock accompagné d'une femme aux cheveux blonds clairs attachés en une natte dans le dos. Il se souvenait qu'elle s'appelait Astrid mais c'est tout ce qu'il se rappelait. Harold avait gardé contact avec ses anciens camarades de classe, pas comme lui. Ils étaient dans la même fac mais il faisait toujours tout pour ne pas le croiser.

Il ne voulait pas le revoir, se souvenir, souffrir. Jack serra fortement la main d'Elena et passa à côté de lui. Le temps passa longuement quand leur tête se croisèrent, d'un regard sans mot. Yeux océan dans yeux émeraude. Tant d'émotions en quelques centièmes de seconde puis le temps reprit son court et les deux anciens amis s'éloignèrent comme si jamais ils ne s'étaient connus.

Elena n'aimait pas du tout cette situation et aurait tout fait pour que Jack et Harold redeviennent amis mais c'était impossible. Pas après la tragédie. Soupirant elle suivit son frère dans les allées. Son regard s'égara sur les alentours. Jack lui regardait le ciel. La jeune sœur fronça soudainement les sourcils. Une scène la perturba. Quelque chose la dérangea alors qu'elle regardait dans le parc.

Puis elle se stoppa et hurla:

- Hé vous! Lâchez-là !

Une personne adulte fila. Jack n'avait rien compris et regarda Elena courir pour prendre la petite fille par la main.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Cette fillette à faillit se faire enlever! Par cette personne!

La petite pleurait.

- Ca va ma chérie? Tu es perdue?

- Je veux ma maman! Ouinnnn!

Jack reprit son souffle. Un kidnapping juste devant eux et il ne l'avait même pas vu. Comme le kidnapping de Raiponce et Mérida... Oui il devait être aveugle...

- Jack arrête de tirer cette tête d'enterrement et aide-moi à trouver sa mère avant que ce pédophile ne revienne!

- Pardon, tu as raison.

Il se ressaisit puis prit l'autre main de la fillette. Ce ne fut pas très long avant qu'une mère en pleurs les accoste et les remercie pour leur aide. Les deux Frost se penchèrent et repartirent à leur train-train quotidien.

Pourtant, en rentrant, Elena semblait dans ses pensées.

- Quelque chose ne va pas?

- Je ne sais pas.

- Comment ça?

Jack lui tendit un chocolat chaud. Elena le serra fortement avant de se brûler.

- Fais attention. C'est toi qui est perdue dans tes pensées cette fois-ci. C'est à cause de ce presque kidnapping?

- Oui... J'ai eu une drôle de sensation en voyant ça et surtout le kidnappeur. J'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part.

- Ah bon? Un voisin?

- Non... Je ne sais pas. Ca ne me revint pas ça doit venir de loin. Pas grave c'est passé.

- Oui tu as été une vrai héroïne. C'est de famille je crois.

Passant un agréable moment , les jeunes passèrent un doux samedi sans plus de remous. Puis Elena alla se coucher après s'être enfilé tout un paquet de glace au chocolat. Jack lui, avait jeté son dévolu sur des pâtisseries à la vanille. Se serrant l'un contre l'autre ils s'endormirent d'une traite.

" Une toute petite fille se tenait dehors dans le grand froid. Il faisait tard et elle se dépêchait de rentrer chez elle, les mains et les bras gelés. Elle choisit de couper par le parc. La nuit lui faisait très peur et elle augmenta le pas. Son souffle créant de grandes volutes de fumée. Ses cheveux bruns coupés courts voletaient au rythme de ses pas. Elle avait hâte de retrouver sa chaude cheminée et son grand-frère adoré.

Elle sursauta lorsqu'elle entendit une voix derrière elle, alors qu'elle allait quitter le parc. La petite Elena, six ans, regarda par delà les grilles et remarqua une personne. Elle se pencha pour mieux voir et fixa une petite blonde qui semblait pleurer. Elle la reconnut comme étant une amie à son frère, Raiponce Corona. Elle voulut aller la voir quand une grande personne qu'elle ne voyait pas bien arriva. Il lui prit la main contre son gré et la tira plus loin. Elena trembla et repartit vers sa maison. C'était sûrement sa maman ou son papa après tout."

Elena ouvrit grand les yeux comme des billes. Cette personne. Oui c'était cette personne qu'elle avait revu plus tôt. Elle se releva alors qu'il faisait à peine jour et que Jack dormait encore. Son esprit embrumé elle se jeta sur son sac et se prépara en quatrième vitesse. Elle écrivit un mot à son frère puis se rua sur la porte. Son cœur battant à la chamade elle se stoppa sur la poignée. L'inviter à venir? Non elle devait le laisser tranquille. Il avait trop subi elle ne voulait pas le faire retomber dans la dépression. Lui rappeler son passé maudit qui ne cessait de le torturer. Se ressaisissant Elena partit en refermant la porte. Son regard fixé droit sur son objectif. Retrouver cette personne et tenter de comprendre la vérité.