Disclamer : l'œuvre de FMA ne m'appartient pas.
Grand cru 2008.
UA.
Pour me venger du fait que cette année, je n'ai pas eu droit à mes vacances (au moins une semaine, c'est vraiment trop demandé ?) voici un petit OS écrit en une heure et demi sur le thème de Halloween. Bonne lecture !
Edward claqua violemment la porte de sa chambre, les larmes aux yeux.
"Et attention aux meubles !" cria une voix grave depuis le salon au rez-de-chaussée.
"J'fais c'que j'veux !" hurla-t-il en réponse.
Rien ne suivit, et il put aller se jeter sur son lit pour déverser sa rage sur l'oreiller.
Encore une fois, la même conversation venait bouleverser le quotidien de la famille Elric. Edward en avait marre. Marre de ses parents surprotecteurs qui ne le laissaient jamais rien faire seul. Il était au collège depuis deux ans, et ils persistaient à l'accompagner chaque matin et venir le chercher chaque soir ; ils connaissaient son emploi du temps par cœur, si bien que la seule façon de prendre l'air aurait été de sécher les cours, ce qui n'était pas la meilleure solution étant donné qu'ils seraient tout de suite avertis. Mais s'il n'y avait que l'école... Il ne pouvait pas non plus sortir avec ses amis, il n'avait pas le droit de sortir s'amuser dans la rue ; toujours l'un de ses parents le surveillait, que ce soit sa mère depuis la fenêtre de la cuisine quand il était dans le jardin, ou son père qui venait frapper régulièrement à sa porte pour être sûr qu'il était dans sa chambre.
Depuis plusieurs années, Edward demandait pourquoi il n'avait pas le droit de fêter Halloween avec ses amis ; les raisons variaient : "C'est ridicule pour ton âge." "Ton frère est trop jeune." "La nuit tombe vite, c'est trop dangereux." "On ne peut pas t'accompagner." Il y avait bien parfois cet ami de la famille, Roy Mustang, qui leur disait qu'à son âge, il était normal de vouloir passer de bons moments avec ses amis et que fêter Halloween était une distraction comme une autre. Il aurait bien sauté au cou de ce bâtard rien que pour ça. Malheureusement il n'avait jamais réussi à convaincre ses parents, abandonnant rapidement le sujet. Finalement, son poing dans la tronche, c'était pas plus mal. Bref...
Sauf que cette année, Russel et Winry lui avait proposé de les suivre à la fête donnée par un de leurs camarades de classe, dans une vieille bicoque où vivait un vieux bonhomme, qui devait supporter chaque année que les enfants viennent s'amuser chez lui. Cette fois-ci, c'était leur classe qui avait le privilège de la grande maison, parfaite pour un décor à faire peur. Edward avait accepté d'abord, avant de se souvenir de ses parents...
"C'est même pas la peine que je leur demande... Ils vont dire non, comme à chaque fois..."
"Mais on sera pas dans la rue, cette fois !"
"Ah bon ?"
"Enfin, dans la soirée, non. Mais au début, bien sûr, on ira à la chasse aux bonbons..."
"Donc, c'est pas la peine..."
Défaitiste au début, Edward avait fini par se laisser convaincre par ses deux amis. Cette année, il ferait la fête avec eux. Halloween, c'est pour les enfants, non ? Ses parents n'avaient pas besoin d'être au courant...
Malheureusement, sa mère était tombée sur son déguisement. D'où la dispute de ce soir.
"J'y crois pas ! Elle a osé !" s'indigna Russel dans la cour.
"Mais tu lui as dit combien ça a coûté ?"
"Bah... c'était mon argent de poche. Papa m'a calmement expliqué que c'était pour ma pomme..."
Winry avait les larmes aux yeux, les mains jointes devant son visage.
"On va trouvé une solution ! On va se cotiser pour t'en acheter un autre !"
"C'est pas la peine, Winry... C'est trop encombrant, ce genre de truc. Sa mère retombera dessus avant le 31..."
"Alors qu'est-ce qu'on peut faire ?"
"Si tu t'en faisais un ?"
Edward recracha son jus de fruit.
"Ça va pas la tête ? Où t'as vu que j'étais couturière ?"
"Pas besoin d'en faire des tonnes pour un costume... ! Il te suffit de vieux vêtements que tu arranges un peu..."
"J'ai pas de peinture rouge..."
"Ça je peux t'en prêter. Quelques coups de ciseaux en plus et c'est bon !"
"Il va faire froid dehors..."
"T'auras qu'à être un zombie frileux."
"Je vais avoir l'air con."
"T'as qu'à pas chercher à me contredire ! De toute façon, tu peux rien vraiment essayer d'autres..."
"Mouais... T'as raison, je vais essayer ça... !"
C'est ainsi qu'il se mit en quête de son costume, fermant soigneusement sa porte à clé quand il le sortait pour travailler dessus. Russel lui avait prêté du rouge qu'il étala un peu partout, avant de donner de grands coups de lames dans la couleur. Il admira le résultat avec fierté :
"La victime sanglante d'un loup-garou ! J'espère que Winry ne ment pas quand elle dit qu'elle sait maquiller..."
"Edward ! Tu peux venir s'il-te-plaît ?"
Bizarrement, depuis la dispute, sa mère était beaucoup plus gentille quand elle s'adressait à lui. Il sortit du salon pour rejoindre la cuisine, d'où elle l'appelait.
"Tu peux tenir ton petit-frère, s'il-te-plaît ? Je suis débordée... !"
Elle lui tendit Alphonse, qui gazouillait dans son costume de lapin (en réalité il s'agissait de son pyjama), et il l'attrapa, calant sa tête dans le creux de son coude, comme il avait appris à le faire. Le petit blond fixa ses grands yeux dans les siens, et l'intensité de son regard mit Edward bientôt mal à l'aise...
"Pourquoi il me regarde comme ça à chaque fois... ?" marmonna-t-il.
Sa mère tourna légèrement la tête, avant de sourire et continuer sa recette.
"Tu es son frère. C'est normal qu'il cherche à avoir un contact avec toi. Tu devrais t'en occuper plus souvent..."
Pour la contredire, Alphonse se mit à pleurer et gesticuler, agitant les bras comme pour le frapper.
"Mamaaaan... !"
Trisha eut un regard inquiet, et se dépêcha de le récupérer.
"Hum... il doit être fatigué, je vais aller le coucher. Tu veux bien surveiller le ragoût ?"
Elle sortit de la cuisine, laissant Edward seul devant la gazinière. Quoi qu'elle en dise, il avait bien vu de la peur dans les yeux du bébé...
Le jour J était arrivé. Après la fin des cours, son père était venu le chercher, comme d'habitude. Il n'avait pas fait d'histoire pour une fois, faisant simplement signe à Winry et Russel qu'il les rejoindrait bientôt. Une fois le dîner passé, et enfermé dans sa chambre, il se changea rapidement, prit son déguisement qu'il mit dans un sac en papier décoré de citrouilles et chauves-souris, puis ouvrit silencieusement la fenêtre ; il descendit lentement, accroché à la gouttière, puis fit sortit du jardin en passant par celui du voisin.
Il se retrouva donc dans la rue, le soir, sans que ses parents le sachent. L'adrénaline courait dans ses veines, et il se dirigea rapidement vers la maison de Winry, où elle et Russel l'attendaient. Elle avait un costume et un masque de démon, cachant son visage malgré ses cheveux blonds qui dépassaient par derrière ; lui portait une épaisse fourrure brune, qui aurait pu être celle d'un loup-garou s'il n'avait pas le même masque que Winry. Russel l'accueillit d'un grand sourire :
"Te voilà ! Alors tu as réussi ?"
"Non, ce que tu vois est une projection de mon esprit."
"... ?"
"Évidemment que j'ai réussi, puisque je suis là ! Crétin !"
Après d'autres échanges de politesse, il enfila son costume et ils purent sortir.
La nuit était étoilée, malgré les lampadaires clignotant qui éclairaient les rues. Les trois enfants couraient le long des trottoirs, toquant à chaque maison pour crier : "Bêtises ou Friandises !" et remplissant leur sac de toutes sortes de confiseries.
Edward ne s'était jamais autant amuser de sa vie – considérant que c'était la première fois qu'il fêtait vraiment Halloween. Winry et Russel semblaient heureux pour lui, et la soirée passa...
"Dites-donc, vous trouvez pas qu'il y a moins de monde, tout à coup ?"
Edward s'arrêta devant une maison, faisant signe aux deux autres de l'imiter.
"De quoi tu parles ?"
"Y a plus personne... Pourquoi on est tous seuls, par ici ? Vous êtes sûr que c'est par là, la maison du vieux ?"
"Certains ! Continuons..."
Finalement, les lampadaires se firent moins nombreux à leur tour.
"Dites... J'aime pas ça..."
Ils stoppèrent près d'un arrêt de bus.
"Les gars... on s'est paumé, avouez-le..."
Russel fixait la route au loin, une expression concentrée au visage. Winry sourit simplement :
"On est bientôt arrivé... !"
Edward eut une moue sceptique, mais avant qu'il ait prononcé un mot, Russel cria :
"On y va !"
Et il courut, traversant la route, Winry à sa suite. Edward bougea à son route, mais au milieu de la route, un jet puissant de lumière l'aveugla : le camion fonçait sur lui.
Contre toute attente, aucun douleur ne vint. Edward, assis par terre, son sac de bonbons projeté plus loin, ouvrit lentement les yeux. Il y avait toujours la lumière des phares du camion, mais devant se tenait une haute silhouette squelettique ; il plissa les yeux et se cacha d'une main pour mieux voir.
Un hoquet de terreur lui échappa.
La créature sourit, une large fente sans lèvre dévoilant ses crocs jaunis, et se pencha sur lui.
"Salut, bonhomme !"
Edward chercha à reculer ; des coups lui firent tourner la tête derrière lui : Winry et Russel sautillaient sur le bitume, tout excités. Malgré le brouillard dans sa tête, Edward remarqua tout de même un détail : comment les cheveux de Winry avaient-ils disparu, alors qu'il s'était lui-même moqué du fait qu'ils dépassaient de son masque ? et Russel semblait plus tordu, courbé vers l'avant... minute, il ne portait pas de gants dans son costume... d'où venaient ses pattes griffues ?
Il reporta son attention sur le squelette lorsque celui-ci lui attrapa le menton pour le tourner vers lui.
"Ça fait longtemps que je t'attends, Edward."
Le blond cligna des yeux. "Comment ça ?"
"Un jour, j'ai rendu service à tes parents. Je leur ai alors dit que le jour où tu seras en danger, je viendrai te sauver. Et je t'emmènerai."
"... quoi ?"
"J'étais sûr de ce qui arriverait. Ils voulaient tellement te protéger qu'ils ne t'ont même pas appris à regarder des deux cotés avant de traverser une route !"
La créature éclata d'un rire qui résonna dans la rue sombre. Winry et Russel rirent à leur tour.
Edward eut soudain le bon réflexe de se lever, et s'enfuit ; mais les deux démons qu'étaient devenus ses amis lui barrèrent le passage. Il grimaça sous la poigne du monstre quand il l'attrapa par le bras. Dans un éclat de lumière, il fut enveloppé de brouillard, et les quatre silhouettes disparurent.
Personne n'entendit le hurlement du garçon.
Aussitôt qu'ils constatèrent la disparition de leur fils, les parents d'Edward firent appel à la police local. Celle-ci mena d'actives recherches, qui se révélèrent vaines. Naturellement, ils conseillèrent d'aller interroger les amis d'Edward, Winry Rockbell et Russel Tringham. Quelle ne fut pas leur surprise de s'entendre répondre qu'il n'existait aucune famille dans le village portant ces noms...
31/10/2008
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