Hey ! Avant de commencer la lecture de ma fanfiction (que j'avais posté d'abord en deux chapitres, puis que j'ai supprimé pour mieux la travailler pour la re-poster), je vous propose un petit résumé du quoi, du pourquoi du comment de cette fanfic :
Je suis une fane des Tortues Ninjas depuis l'enfance. Leur marginalité, leur personnalité, leur lien de fraternité m'ont toujours extraordinairement touchée et intéressée. Aussi, ayant adoré le film "Ninja Turtles" de Jonathan Liebesman, les quelques indices sur la suite prévue pour 2016, comme par exemple l'apparition de Casey Jones, de Krang et d'autres mutants, m'ont conduite à imaginer une histoire supposée de la suite, en l'adaptant à ma vision des Tortues Ninjas et à mes choix (par exemple, Casey Jones devient un personnage féminin dans ma fanfic, renommée Kessie Jones). J'avais vraiment envie d'écrire une histoire sur les Tortues Ninjas, dans un ton légèrement plus sombre que le film, tout en explorant les thèmes propres à cet univers (la famille, les relations fraternelles, la différence, la monstruosité, l'amitié, la solitude...il y en a trop!) ainsi que les interactions entre tous ces personnages.
Sur ce, je vous souhaite bonne lecture !


PROLOGUE


« Mes fils, vous vous êtes battus ensemble, vous vous êtes soutenus les uns les autres. Je ne vous croyais pas encore prêts pour affronter cette menace et vous avez surpassé mes attentes : les mots ne pourraient jamais traduire ma fierté et l'honneur que j'ai d'être votre Sensei. Vous avez agi comme de vrais ninjas mais surtout comme des frères. Ce sont l'amour et la confiance que vous vous portez, vos différences dont vous vous êtes mutuellement enrichi les uns les autres qui a triomphé du mal. Vous avoir pour fils me remplit de joie.

Malgré tout, je ne peux m'empêcher de craindre le futur. Au fil du temps, la chute de Shredder s'est avérée une victoire à double tranchant : elle nous a éliminé un ennemi mais en contrepartie, au lieu d'apporter la lumière dans cette cité, a ramené des jours sombres. La dissolution du clan Foot a engendré d'autres accès de violence à travers la ville. De nouveaux terroristes effraient les citadins. Ils sont comme un réseau tentaculaire, un fantôme qui hante New-York et frappe aux coins de rues les plus inattendus. Le monde d'au-dessus est dangereux, la destruction n'y engendre que la destruction. Une nouvelle menace arrive et plus que jamais, vous devrez être prêts. Le temps nous est compté et peut nous être fatal.
Restez unis. Ne laissez rien ni personne détruire le lien que vous avez entre vous. Restez cachés, comme des ombres dans la nuit. L'obscurité est votre alliée. J'ai pendant des années espéré que votre héroïsme effacera aux yeux des citadins votre nature, toutes vos différences qui vous écartent de ce monde que vous chérissez tant et mon coeur se remplit de tristesse en pensant que le monde ne vous verra peut-être jamais à votre juste valeur, ne vous réduise à des figures de monstres...»


Un immense bâtiment blanc comme un cercueil géant. Des relents acides de médicaments imprégnaient les couloirs, les médecins du centre hospitalier des Foot cheminaient sous les néons comme des automates dans un dédale de couloirs froids. Alors que deux médecins s'entretenaient sur l'état catastrophique du leader du clan des Foot, une silhouette au loin écourta aussitôt leur flot de paroles. Vêtue d'un pantalon déchiré collé à la maigreur de ses jambes, ses bottes militaires frappaient le sol rigoureusement, un foulard gris entourait son cou fin et soutenait un visage aussi lisse qu'un masque, les joues naturellement creusées, les yeux vides de toute émotion. Les visages des médecins s'affaissèrent aussitôt.

Impassible, la jeune femme s'approcha d'un des médecins et engagea rudement la conversation dans un japonais parfaitement maîtrisé :

- Comment va t-il ?

Son visage était fermé, son regard braqué sur le docteur qui répondit d'un ton neutre, avec le calme le plus professionnel dont il était capable.

- Sa fréquence cardiaque est instable. Nous le gardons en vie autant que nous pouvons...mais ça ne durera pas éternellement.

Le docteur nota une lueur dangereuse dans le regard noir de son interlocutrice qui le fit déglutir. Il devina que cette réponse ne lui plaisait pas. Il crut voir ses lèvres se pincer, mais il entendit clairement sa voix ombrageuse fuser un ordre.

- Partez.

Il ne suffit pas de plus pour que le docteur, malgré ses efforts pour paraître digne et impassible, accélère le pas vers la sortie avec précipitation.
Karai tourna la tête vers la chambre où reposait le corps inanimé de son maître. Aussitôt, elle ouvrit la porte et y pénétra pour s'arrêter à son chevet. Elle resta quelques longues minutes debout, à contempler avec une admiration malsaine les plaies grandes ouvertes que les multiples bandages ensanglantés ne suffisaient pas à dissimuler sur son visage et ses bras, les hématomes foncés et les nombreux dispositifs de métal branchés à son organisme pour tenter de le raccrocher à la vie. Karai frissonna : il était douloureux de songer que la vie pouvait persister encore dans un corps qui ressemblait autant à un cadavre.

Tentant de ravaler sa compassion pour qu'elle ne transparaisse pas sur son visage, Karai se saisit d'un siège et s'y installa pour fixer Shredder. Sacks ayant péri lors du sabotage du Projet Renaissance, le repli était la seule solution envisageable. Le transport clandestin de « la dépouille » de Shredder, le voyage jusqu'à son Japon natal, le berceau même du clan des Foot, l'incertitude de la survie de son maître, tout cela l'avait épuisée. Les cernes commençaient à se dessiner sous ses yeux effilés qui exploraient l'horreur de ce tableau, vidant son esprit de toute parole sensée. Des mèches blondes qui filaient dans sa chevelure d'un noir sans reflets trahissait la coloration qui s'était délavée au fil des semaines. Quelques taches rouges disparates restaient malgré tout accrochées, ce qui donnait à ses cheveux l'effrayante illusion d'être tachés de sang. L'arrière de son crâne arborait une nuque blonde platine, se fondant presque dans le jaune pâle de sa peau.

Karai serra les dents d'une telle force qu'elle crut les entendre se fissurer. Tout était de sa faute. Tout ce qu'elle avait fait était de hurler des ordres et d'échouer misérablement. Elle n'avait pas fait honneur à l'enseignement de son maître. Plus elle y pensait, plus le poids de l'échec pesait dans son cœur, abaissait sa tête avec un regard douloureux. Si elle avait été plus forte...si elle avait été plus forte qu'eux...

Eux. Ces guerriers inhabituels. Ces tortues mutantes…ces monstres. Par deux fois elle avait encaissé leurs coups fulgurants et son corps s'en rappelait encore : elle se rappelait du tremblement intense qu'elle avait ressenti alors qu'elle avait été projetée contre le mur du métro et était retombée comme un vulgaire jouet cassé. Elle se rappelait comment l'un d'eux avait percuté la voiture dans laquelle elle se trouvait d'une violence inimaginable et l'avait envoyée valdinguer. Impuissante, elle ne pouvait qu'attendre que tout s'arrête, tout ses organes remués et retournés sur le point de céder. Elle se rappelait chaque seconde de cet impact qui l'avait entraînée dans son tournoiement infernal, la secouait dans tous les sens, les chocs se répétant inlassablement. Elle en était consciente maintenant : elle aurait pu mourir ce jour-là. Cette pensée ramenait en elle le froid de la terreur ainsi que l'ignoble frisson de l'humiliation que lui avaient fait subir ces créatures grotesques.

« Des contes de fées » : c'est ainsi qu'Oroku Saki les avait nommé la première fois qu'elle en avait fait mention. Cette dénomination ramena à Karai une vague de dégoût mêlée d'effroi : elle n'avait jamais aimé les contes de fées que l'on mentionne souvent comme des histoires innocents et mielleuses mais qui en réalité cachent de sombres récits sanguinolents à la violence percutante. Lorsqu'elle avait entraperçu leurs silhouettes foncer sur elle la première fois, tellement rapides qu'il avait été impossible de deviner un de leurs traits, elle croyait vivre un cauchemar éveillé…Et maintenant qu'Oroku Saki n'était plus là, le cauchemar continuait et ses tentatives de combattre l'évidence semblaient vouées à l'échec : elle n'était plus qu'une jeune femme abattue, sans père, sans raison de vivre, et cette situation faisait frémir en elle une haine indescriptible.
Non. L'abandon ne pouvait pas être une option...pas maintenant. Elle n'avait pas survécu pour échouer, elle n'avait pas combattu toutes ces années pour en arriver là…

La fureur tirailla tellement son cœur qu'il lui fit mal. Non. Elle ne restera certainement pas là, à pleurer dans le miroir que lui renvoyait le souvenir de l'armure brisée de son mentor qu'elle avait soulevée elle-même après sa chute. Il fallait qu'elle retrouve ces monstres. Qu'elle venge son maître. Mais comment ? Elle était une ninja, pleine de ressources, mais ses ennemis n'étaient pas des humains ordinaires...
Elle s'apprêtait à explorer différentes tactiques, mais un râle sourd la fit se retourner vers Shredder.
C'était la preuve de vie la plus manifeste dont il avait fait preuve jusqu'à présent. Karai se pencha aussitôt vers lui. Sa mâchoire se contracta difficilement, comme s'il essayait de parler, mais elle restait en retrait, devinant trop bien ses intentions s'il avait été en pleine mesure d'utiliser ses capacités physiques...S'il pouvait bouger, il l'aurait sûrement étranglée pour avoir failli à nouveau. Morte de honte, Karai baissa la tête, le regard soumis au sol.
Lorsqu'elle le releva vers Shredder, le noir de ses yeux scintillait de détermination.
Aujourd'hui plus que jamais, elle devait se faire pardonner son échec. Et plus que jamais, elle devait prouver qu'elle était digne d'être la responsable du Clan des Foot. Digne d'être sa fille.

- Oto-san, murmura t-elle d'une voix sèche qui ne s'accordait pas avec la tendresse qu'elle essayait d'insuffler dans ses mots, je suis là…je suis avec vous…

Elle effaça les larmes de ses yeux. Lorsqu'Oroku Saki entrouvrit ses yeux et les posa sur son élève, il dévisagea une jeune fille aux traits solides, absolument stoïque, comme une statue de guerre.
La force que Shredder n'avait plus, c'était à elle de la porter, de lui insuffler. Aussi lui souffla t-elle lentement avec une voix cadencée par sa respiration ferme.

- Je trouverai un moyen. Quoiqu'il arrive, je vous vengerai. Je ne lâcherai rien... Tant que je saurai ces monstres vivants, tant que je ne leur aurai pas ôté la plus petite raison de sourire, de respirer, je ne cesserai de me battre pour les détruire. Je vous le promets.


(Si vous êtes en train de lire ce petit mot en italique, alors merci pour votre lecture! Comme vous l'avez peut-être deviné, c'est une fanfic qui sera assez longue mais je compte poster les chapitres assez rapidement, au moins un par semaine, voire plus mais je préfère ne rien promettre pour l'instant, surtout que je ne sais pas encore si mon histoire peut plaire à certaines personnes. C'est la première fanfiction que je poste. Alors n'hésitez pas à me donner vos impressions dans les reviews. Merci d'avance !

Iokay )