Disclaimer : Elfen Lied ne m'appartient pas, je n'ai aucun droit dessus, blablabla…

Note : J'ai pas mal de fics à continuer, mais bon… Elfen Lied, sous ses premiers abords gores et ecchi, est en fait tellement déprimant, intéressant et profond que je n'ai pas pu m'empêcher d'écrire une fanfiction dessus – Lucy est plutôt inspirante, il faut dire…

Donc voilà, ça m'est venu comme ça, juste un court OS introspectif, écrit d'un trait en écoutant en boucle diverses versions de Lilium… J'espère que ça vous plaira, et bien sûr, n'hésitez pas à commenter, pour me dire ce que vous en avez pensé !

Ceci est donc le résultat de trop de café, d'un coup de déprime et d'une overdose de musique tristes (genre Lilium et musiques de Yuki Kajiura)… et bien sûr d'un anime et d'un manga très beaux. Enjoy :)


SANG

C'est cette traînée de sang, ombre rouge sur ma peau pâle.

C'est mes cheveux couleur de sang trop faible, mèches comme des sillons de veines malades.

C'est mes prunelles, flaques de sang clair, larmes de rubis transparent.

C'est le sang, mon sang que les hommes ont fait couler, le sang d'un petit animal effrayé, le sang d'une enfant terrifiée.

C'est le sang des hommes que j'ai déversé.

Mon cœur est vide de joie – je le remplis du sang des monstres. Des hommes qui m'ont mangé le cœur.

Peut-être était-ce un peu ma mort que je recherchais, dans tous ces flots de sang qui pleuvaient derrière moi. Peut-être était la vengeance, ou l'inconscience. La recherche de moi-même, ou du bonheur. D'une possible paix, que je ne connaîtrai jamais.

Ou de toi, peut-être… Sûrement. Toi aux yeux doux, toi aux gestes taquins, toi si différent… si différent…

Enfant – trahie, blessée et délaissée -, j'ai lavé ma douleur dans le sang. J'ai été le monstre que dés ma naissance l'on m'accusait d'être… Partout où j'ai cherché la douceur je n'ai reçu que la douleur. J'ai espéré les cascades d'or chaud que déversent parfois dans le cœur les rires sincères et les étreintes aimantes, je n'ai trouvé que des averses de sang glauques, bains de flammes où je me complais comme un diable au cœur brisé. Et dans les éclats de mon être broyé, à la fin, il ne restera que toi. Il n'y a jamais eu que toi. Toi qui souffres, à cause de moi… De moi qui souffre, à cause de tout.

Moi, l'enfant blessée qui ne sera jamais sauvée. Les nuées sont loin de moi, mon corps nu colle à la terre, et toi… toi, tu es plus loin que le ciel de mes bras de sang, et plus proche que les larmes du bord de mes paupières à la fois…

Toi qui m'atteins, me touches et me serres dans tes bras, comme une enfant, comme une femme... Ta main, hésitante et aimante, dans la mienne où coule encore le sang de ton jeune trésor... qui n'était pas moi.

Peut-être qu'un jour, tout s'effacera, que mes veines seront vides, que mes yeux seront secs, que ma peine sera morte. Que je serais… heureuse… comme j'aurais pu l'être, qui sait, si les hommes n'étaient si…

Monstrueux.

Je pense, je pleure, je tue.

Je cherche…

… Toi, moi, la vie, le souffle qui me dira qui aimer, la voix qui me dira où aller.

… Ou peut-être, juste une petite boîte à musique, serrée dans les mains d'un enfant au regard clément, laissant entendre une mélodie triste et belle comme la pluie.

Comme le sang.

Kyrie, ignis divine, eleison


O quam sancta, quam serena,

Quam benigma, quam amoena

O castitatis lilium