Helloooo, je suis trop contente de vous partager aujourd'hui une histoire qui mûrit dans ma tête depuis si longtemps (plus d'un an déjà) ! Je me décide enfin à partager ce que j'ai commencé à écrire... J'espère vraiment que cela va vous plaire ! N'hésitez pas à me faire part de vos remarques. J'ai un gros faible pour Genzô Wakayashi depuis très longtemps, et s'il est bien le personnage principal de cette histoire, les autres ne sont pas en reste et il y en a donc pour tous les goûts ;)
Sur ce, bonne lecture !
Pourrait-on croire qu'un événement, banal comme il s'en produit à chaque instant dans le monde, en apparence sans conséquence et qui en entraîne d'autres tout aussi insignifiants, serait à même de bouleverser le cours de plusieurs existences ? Nous aurions du mal à l'admettre, en effet. Et pourtant, le récit qui suit et dont je me fais le narrateur en est une formidable démonstration. Laissez-moi vous montrer…
Il savait pourtant que ce ne serait pas une bonne journée. Il y a des signes qui ne trompent pas. Un réveil qui ne sonne pas par exemple. Lui, d'ordinaire si ponctuel, avait déjà un quart d'heure de retard. Pas le temps de prendre un petit déjeuner. Cela le rendait grognon. Il en fallait peu pour le mettre de mauvaise humeur de toute façon. Et pour finir la série des ennuis – du moins c'est ce qu'il croyait – son chien était malade et il faudrait l'emmener chez le vétérinaire en fin d'après-midi, à l'autre bout de la ville, le tout sans voiture. La journée commençait donc mal.
Ce que Genzô Wakabayashi ne savait pas encore en se rendant à l'entraînement ce matin-là, c'était que la situation allait empirer. Néanmoins, il ne se doutait pas non plus le moins du monde que cette journée risquait bien de marquer un tournant irréversible dans son existence. A 21 ans, avec à son actif une carrière de footballeur mondialement reconnu, il croyait avoir vécu bien des choses. Il se croyait épanoui, heureux. Pourtant, il avait l'impression, tout au fond de lui, qu'il lui manquait quelque chose. Il n'arrivait pas bien à mettre le doigt dessus. Comme pour chasser ces pensées de son esprit – il était déjà d'une humeur assez exécrable pour en rajouter – il sortit son téléphone portable de la poche de son jogging et composa un numéro.
- Tsubasa, salua-t-il lorsque la personne à l'autre bout du fil décrocha.
- Salut Genzô !
- Je suis désolé, je vais être en retard aujourd'hui.
- Ne t'en fais pas ! dit Tsubasa. Par contre, dépêche-toi quand même, ce n'est pas Mikami qui fait l'entraînement aujourd'hui, rappelle toi.
Genzô grommela quelques paroles presque inaudibles et raccrocha. Il enfonça les mains dans ses poches. Merde, il avait oublié ! Tatsuo Mikami, le coach de l'équipe, ne pouvait pas assurer l'entraînement ce matin-là et il avait chargé quelqu'un d'autre de le faire. Ce n'était vraiment pas le jour pour arriver en retard. Il accéléra la cadence et finit par arriver au stade. Il vit ses amis, alignés devant le banc de touche. Il s'avança, la tête baissée, et se glissa entre Tarô et Ryô. Il salua l'entraîneur remplaçant sans même le regarder, ne tenant pas particulièrement à se faire remarquer alors qu'il venait déjà d'arriver en retard.
- Tiens, Genzô Wakabayashi. Alors, on se fait désirer ?
L'intéressé releva brusquement la tête, surpris. Du pouce, il remonta sa casquette, dégageant ainsi son regard. Il détailla le jeune homme qui se tenait devant lui. Celui-ci ne devait pas être beaucoup plus âgé que lui, peut-être 24 ou 25 ans. Il était assez grand, mais pas autant que lui. Il avait des yeux bleus perçants et un sourire narquois s'affichait sur son visage. Genzô ne répondit rien. Le jeune homme reprit, d'une voix traînante :
- Ikuro Matsuda. Je vais vous entraîner aujourd'hui en l'absence de Tatsuo Mikami.
Genzô s'inclina légèrement pour le saluer. A ce moment, il remarqua derrière lui une jeune fille qui l'observait avec de grands yeux bleus. Elle ne cilla pas lorsqu'elle s'aperçut qu'il l'avait remarquée. Genzô se redressa et reporta son attention sur Ikuro Matsuda. Celui-ci s'approcha de Genzô, et le regarda attentivement de bas en haut. Genzô, gêné, regarda ses compagnons d'un air interrogateur. Hikaru Matsuyama secoua la tête, signe qu'il ne comprenait pas plus. Le jeune entraîneur ouvrit alors la bouche :
- Tu es capitaine depuis quand ?
Il fixait le brassard bleu et blanc que Genzô portait autour du bras.
Pas longtemps, répondit-il, fronçant les sourcils. Tsubasa n'a pas souhaité le garder après la coupe du monde, Kojirô n'en a pas voulu non plus, donc je l'ai récupéré.
- J'aimerais qu'Ozhora le reprenne.
Il parlait très bien japonais, mais avec un léger accent. Genzô, surpris, se tourna vers Tsubasa. Celui-ci prit la parole :
- Je l'ai volontairement donné à Genzô, qui fait un très bon capitaine. De plus, je suis blessé en ce moment, et je ne tiens pas à être capitaine si je ne suis pas en état de l'assumer correctement. Je ne veux pas le récupérer.
Ikuro semblait contrarié.
- Bien. Alors Hyugâ, tu vas le prendre.
Ce dernier ricana, certain que Wakabayashi ne se séparerait pas si facilement du brassard. De toute façon, lui n'en voulait vraiment pas. Pourquoi ce Matsuda s'entêtait-il à vouloir retirer sa fonction de capitaine au gardien ? Kojirô jeta un regard à ce dernier, qui serrait les poings. Les autres le regardaient aussi, inquiets de sa réaction. Tarô Misaki esquissa un geste pour tenter de retenir son capitaine, mais Tsubasa l'en dissuada en secouant la tête. Genzô se rapprocha de l'entraîneur, le dominant d'une tête. Si Ikuro était plutôt grand et bien bâti, Genzô était plus grand et beaucoup plus imposant. Le sourire de Kojirô s'agrandit encore plus. « On va enfin se marrer ». Il savait que Wakabayashi n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds par le premier venu et qu'il n'y avait pas grand-chose qui l'impressionnait. « D'un côté, on se ressemble pas mal lui et moi » songea l'attaquant. Il y avait toujours eu des tensions entre eux deux, même si celles-ci semblaient s'apaiser quelque peu avec le temps qui passait. Après tout, ils n'étaient plus les deux gamins arrogants et fiers qu'ils avaient pu être à 12 ans. Kojirô, perdu dans ses pensées, réagit lorsqu'il entendit la voix grave et basse de son capitaine s'élever.
- Tu te prends pour qui ? Tu n'es là qu'une journée en remplacement de Mikami, ne crois pas que tu vas pouvoir changer la disposition de l'équipe comme ça t'arrange, siffla Genzô, étrangement calme.
- Déjà, j'apprécierais que tu ne me tutoies pas, je ne suis pas ton pote, persifla l'autre, tâchant de se défendre face à la stature de Genzô. Ensuite, quand on arrive en retard, on ne la ramène pas. Enfin, Mikami m'a confié l'équipe, non pas pour une journée comme tu sembles le croire, mais pour quelques jours, donc tu vas me montrer plus de respect. Ainsi si je décide de certains changements, tu les acceptes ou tu vas sur le banc de touche, ajouta-t-il en indiquant le banc derrière lui, où était assise la jeune fille qui suivait toujours la scène avec attention.
Genzô fulminait. Il détestait qu'on lui tienne tête. Mais où Mikami avait-il dégotté cet énergumène ? Il arracha son brassard, le balança à la tête d'Ikuro et alla s'asseoir sur le banc, les bras croisés sur sa poitrine. Il avait sa fierté, il n'allait pas se plier aux ordres de cet emmerdeur quand même !
Ikuro arborait un sourire victorieux. Il ramassa le brassard et le tendit à Kojirô, qui le regarda avec mépris, n'esquissant aucun geste pour le prendre.
- Je n'en veux pas, Wakabayashi te l'a dit ! Qu'est-ce que ça change pour toi que ce soit lui le capitaine ?
Ikuro était excédé ! Il ne pensait pas que les joueurs lui donneraient tant de fil à retordre, et il avait espéré se faire respecter un peu plus. Il ne tenait pas à se mettre tous les joueurs à dos, encore moins Kojirô Hyugâ. Il ne prit pas la peine de lui répondre. Kojirô haussa les épaules, affichant un air mauvais. Le jeune entraîneur s'avança vers Tsubasa, qui, après un regard entendu avec Genzô, passa le brassard de capitaine à son bras sans broncher.
Ikuro continua à donner quelques indications aux joueurs pour l'échauffement, et ceux-ci semblaient assez désemparés. Il ne s'occupa plus de Genzô, ne lui lança même plus un regard. Celui-ci aurait pu s'en aller, mais il tenait à discuter avec ses amis à la fin de l'entraînement, et prit donc son mal en patience.
Il s'était machinalement assis le plus loin possible de la jeune fille, qu'il supposait être la sœur d'Ikuro au vu de la ressemblance physique. Il lui lança un coup d'œil, n'ayant rien d'autre à faire. Elle était concentrée sur tout autre chose à présent, et ne prêtait plus du tout attention au garçon qui s'était assis près d'elle. Elle était en train de griffonner dans un carnet. Genzô resta fasciné un moment par ses longs doigts fins qui semblaient presque caresser le papier. Une boucle de cheveux bruns vint effleurer la feuille alors qu'elle se penchait un peu plus, collant presque son nez mince et long contre la page. Elle finit par se redresser, rejetant ses longs cheveux en arrière. Ils avaient par endroit des reflets auburn. Elle porta son crayon de papier à sa bouche aux lèvres remplies et rosées, le regard perdu dans le vague. Genzô remarqua un grain de beauté, discret, près de son œil, ainsi qu'une petite fossette au menton, et des taches de rousseur parsemées sur son nez. Il détacha ses yeux du visage de la jeune fille et vit qu'elle était vêtue d'un jean et d'un sweat, dans lesquels elle flottait. Il s'en étonna car il faisait déjà une chaleur étouffante pour ce mois de mai. Il en profita d'ailleurs pour retirer son propre sweat. Lorsqu'il releva la tête, il vit qu'une paire d'yeux curieux l'observait également. Il ne put détourner le regard, comme hypnotisé par ces deux yeux en amande d'un bleu profond, qui n'avaient rien de japonais. Encore une fois, elle ne cilla pas en croisant son regard sombre. « On dirait deux onyx » songea-t-elle. Ce fut lui qui détourna le regard le premier, et il s'en étonna à nouveau. Ce n'était pas son genre de baisser les yeux devant quelqu'un. Il sentait toujours le regard de la jeune fille peser sur lui, et cela le gênait.
Il se concentra alors sur la fin de l'entraînement. Etrangement, il se sentait un peu moins en colère. C'était comme si la présence de la jeune femme à ses côtés l'avait un peu calmé, de par la douceur et la tranquillité qu'elle dégageait.
- Wakabayashi !
La voix du coach résonna à ses oreilles. Il soupira, sentant la colère monter à nouveau. Ikuro ne semblait pas apprécier la façon dont sa sœur et le gardien se dévisageaient. Visiblement, il semblait trouver préférable de garder Wakabayashi loin de la jeune fille. « On ne sait jamais » pensa-t-il. « Je ne veux pas qu'il se venge sur elle ».
- Tu vas venir t'entraîner un peu finalement, tu ne vas pas rester là à ne rien faire tandis que les autres triment ! Montre-moi donc ce que tu as dans le ventre. On m'a pourtant dit plus d'une fois que tu étais un joueur de talent, j'attends la démonstration.
Il le provoquait volontairement. Il affichait toujours un sourire goguenard. Genzô se leva. « Mais pourquoi Mikami ne m'a-t-il pas dit qu'il allait nous coller un chieur pareil… ? Et ne l'a-t-il pas prévenu pour ma cheville ? »
En effet, à cette période, la cheville de Genzô, qui avait pourtant tenu bon durant la coupe du monde, le faisait encore souffrir. A croire que cette foutue cheville ne serait jamais totalement guérie. Mais si Mikami n'avait pas jugé bon de prévenir le remplaçant, c'est qu'il pensait qu'il n'y avait pas besoin. Genzô n'allait certainement pas s'abaisser à rappeler sa faiblesse à ce type. Il s'avança, toujours sous le regard concentré de la sœur d'Ikuro.
- Allez, fais-moi une trentaine d'abdos et une trentaine de pompes, et ensuite tu iras courir.
En temps normal, le jeune footballeur faisait ces exercices sans problème. Seulement, avec sa cheville blessée, ça allait être plus compliqué. Il jeta un coup d'œil à Ikuro et fut alors persuadé qu'en réalité, celui-ci était bien au courant de son état et cherchait justement à le mettre à l'épreuve. De toute façon, il n'allait pas faire profil bas devant lui, alors il débuta son entraînement. Il commença par les abdos, qu'il fit très rapidement. Mais les pompes lui posèrent plus de difficulté. Il ne dit rien, mais lança des regards noirs à Ikuro.
- Alors, tu te magnes ? On ne va pas y passer la nuit !
Décidément, il se demandait comment il allait réussir à rester calme.
- Ikuro, tu vois bien qu'il est blessé à la cheville !
C'était la jeune fille qui avait parlé. Elle n'avait pas bougé. Elle ne le regardait plus. « De quoi se mêle-t-elle, celle-là ? » se demanda Genzô, irrité.
Mais ses coéquipiers avaient eux aussi suivi la scène de loin, et arrivèrent à sa hauteur. Genzô savait que si la sœur d'Ikuro n'était pas intervenue, eux l'auraient fait. D'ailleurs, ils argumentèrent eux aussi avec Ikuro pour qu'il laisse Genzô tranquille. La tension était palpable, mais le jeune entraîneur finit par lâcher l'affaire. Genzô se redressa, cachant une grimace de douleur en abaissant sa casquette sur son visage.
Tsubasa le regarda s'éloigner en songeant qu'il ne devait vraiment pas être dans son état normal. D'ordinaire, jamais Genzô ne se serait laissé défendre ainsi par les autres. Mais il connaissait sa fierté et son orgueil, et savait aussi qu'il n'aurait jamais avoué sa faiblesse. Il se jura de discuter de tout cela avec lui au plus vite.
Ikuro, vexé par l'intervention des autres, ne put s'empêcher de lancer une dernière remarque provocatrice à l'intention du gardien de buts :
- Tu n'iras pas te plaindre auprès ta mère j'espère ? Ou pire, auprès de Mikami ?
Genzô fit volte-face, furieux. Il s'approcha à grands pas d'Ikuro et le saisit par le col de son T-shirt. « J'ai parlé trop vite » songea Tsubasa, mi inquiet, mi amusé. La face d'Ikuro s'était décomposée lorsqu'il avait vu Genzô faire demi-tour.
- Ecoute moi bien, cracha ce dernier, je ne sais pas trop ce que tu as contre moi, et je m'en moque royalement. Je ne sais pas non plus comment tu as bien pu réussir à te mettre dans les petits papiers de Tatsuo, toujours est-il que ça ne signifie pas que je vais t'obéir au doigt et à l'œil, compris ? Et si jamais tu t'avises encore une fois de parler de ma mère, je te démonte !
Ikuro ne faisait plus le malin, mais savait qu'il avait touché un point sensible. Il tentait vainement de se dégager de la poigne de Genzô. Après ce que venait de dire le gardien, il n'avait plus d'autre choix que d'acquiescer. C'est ce qu'il fit, à contrecœur et de mauvaise foi. Mais Genzô ne semblait pas encore décidé à le laisser filer si vite. Encore une fois, une voix féminine se fit entendre :
- Lâche-le !
Surpris, Genzô laissa retomber Ikuro. Il regarda la jeune fille qui s'était levée de son banc et qui lui faisait face. Elle était assez grande, mais bien sûr, elle était, elle aussi, loin d'atteindre la hauteur de Genzô. Elle planta son regard déterminé dans les yeux du garçon. Lorsqu'il eût lâché son frère, elle ne lui prêta plus attention et s'éloigna, tirant Ikuro par le bras jusqu'au banc.
- Pourquoi tu n'arrêtes pas de le provoquer ?
- Laisse tomber, répondit Ikuro d'un ton agressif.
Cet entraînement catastrophique touchait à sa fin, et les joueurs se rendirent aux vestiaires pour se changer. Genzô fut le premier à y entrer. Il retira son T-shirt avec hâte. Ses amis le rejoignirent et tentèrent de le calmer.
- Essaie de joindre Mikami pour lui demander des explications, peut-être ? proposa Hikaru.
- Je ne vais pas l'embêter, il est sûrement occupé, répondit Genzô, les poings encore serrés et tremblants de rage.
- Moi je ne me gênerais pas à ta place ! lança Kojirô, qui semblait aussi énervé que le jeune homme.
Tsubasa, qui n'avait encore rien dit, s'avança vers le gardien. Il retira le brassard de capitaine de son poignet et le lui lança. C'était lui qui le lui avait confié après la coupe du monde, et Genzô avait d'abord refusé. Tsubasa savait très bien qu'il ne souhaitait pas plus que cela être capitaine de l'équipe, et qu'il n'en tirait aucune gloire. Il avait accepté au nom de son amitié avec le numéro 10, c'était tout.
- Je n'en veux pas, reprends-le, déclara Tsubasa à son ami. Tu es un meilleur capitaine que moi.
- Je me fiche de ce brassard, garde le pour l'instant, je ne tiens pas à provoquer un autre esclandre avec « l'entraîneur ». Quelqu'un a retenu son nom d'ailleurs ?
Ikuro Matsuda, répondit Jun Misugi.
- Au moins, sa petite sœur n'est pas mal du tout, pas vrai Genzô ? s'écria Ryô, lançant une œillade au gardien tout en battant des cils.
Il reçut le T shirt du jeune homme en pleine figure, suivi d'un « La ferme Ryô ! ».
- J'ai bien vu comment tu la regardais, pouffa de rire le concerné.
Mais les autres ne rentrèrent pas dans son jeu, voyant bien le regard noir de leur gardien. De plus, tous savaient que les filles intéressaient bien plus Ryô que Genzô, et aucun n'avait vraiment prêté attention aux deux jeunes gens sur le banc, tout à l'heure.
- C'est vrai qu'elle est jolie, approuva pourtant Tarô, un léger sourire en coin.
- Mais si elle est aussi chiante que son frangin, je m'en approche pas, grommela Kojirô.
Genzô, tout en se changeant, réfléchissait. Il l'avait à peine regardée, cette fille, et il avait fallu que Ryô le voit ! Mais bon, il avait d'autres chats à fouetter. En plus, il ne l'avait même pas trouvée belle. Enfin, peut-être un petit peu… Bon d'accord, en y réfléchissant, c'est vrai qu'elle était plutôt jolie finalement. Et puis ? Il sortit pour prendre l'air. Malheureusement, les deux Matsuda étaient encore là, accompagnés d'une troisième personne. C'était un garçon trapu, avec un visage aux traits anguleux surmonté de cheveux bruns très courts. Il discutait avec Ikuro et sa main droite était posée sur la hanche de la jeune fille aux yeux bleus, dans un geste possessif. Celle-ci vit Genzô arriver, mais cette fois, elle ne soutînt pas son regard et baissa rapidement la tête.
Genzô s'éclipsa en remarquant que les deux garçons lui lançaient des regards appuyés. Il rentra chez lui pour s'occuper de son chien, John. Il fallait l'emmener chez le vétérinaire. Une fois cela fait, il était tard. Il se sentait épuisé. Cette journée lui avait laissé une drôle d'impression. Il n'avait pas encore eu de nouvelles de Tatsuo Mikami. Il était très proche de ce dernier, et il le considérait presque comme son père. Il avait vécu avec lui dans la grande demeure des Wakabayashi avant qu'ils ne partent tous deux en Allemagne. Puis Mikami était rentré au bout de trois ans, estimant que son élève n'avait plus besoin de lui là-bas. Ils s'étaient retrouvés pour la coupe du monde junior, puis pour d'autres matches, et enfin pour la coupe du monde qui s'était déroulée l'année précédente. A présent, Genzô avait décidé de rester au Japon avec ses amis pour un temps, et il vivait à nouveau dans la maison de ses parents, seul. Genzô Wakabayashi était un jeune homme plutôt solitaire. Ses parents, avec qui il n'avait quasiment jamais vécu, habitaient à Londres avec sa petite sœur de 8 ans, Romi. Ses deux grands frères, Keiji, âgé de 23 ans, et Takao, 27 ans, vivaient au Japon, mais il les voyait très rarement. Ils ne constituaient pas ce qu'on pouvait appeler une famille unie. Cela manquait au jeune gardien, même s'il refusait de se l'avouer. Il en avait assez de la solitude. Il détestait cette grande maison, dans laquelle il n'avait aucun bon souvenir. Elle était très belle, certes, mais il l'avait toujours connue vide…
Cette nuit-là, comme toutes les autres nuits, il eut du mal à s'endormir. Cela faisait plusieurs années qu'il souffrait d'insomnies. Au bout de plusieurs heures, il finit par sombrer dans un sommeil agité, durant lequel deux yeux d'un bleu intense vinrent le visiter. A ce moment, ni lui, ni personne n'aurait pu savoir l'importance qu'allait prendre cette rencontre et tout ce qu'elle allait bouleverser par la suite.
Pour l'instant je suis très occupée par mes études (concours et tout ça tout ça) donc je ne sais pas encore avec quelle régularité je vais poster (même si j'ai déjà quelques chapitres de prêts !) mais restez dans le coin si ça vous a plu :)
