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(Bella)
- Bella arrête s'il te plait
- Dans la forêt lointaine, On entend le coucou.
Nous sommes sur la route qui mène à la Push. J'étais parti de Forks pour ramener mon meilleur ami, Jacob. Je lui jette un coup d'œil furtif. Il est stressé, mais je sais qu'il aime la vitesse, comme moi, forcément, c'est lui qui m'a appris à conduire, au grand damne de mon père.
- Bella merde, ralenti.
- Du haut de son grand chêne, il répond au hibou.
Je n'appréciais déjà pas le connard qui roule devant nous, mais là, il m'a passablement énervé.
- Bella, ne tombe pas dans le jeu de ce con, merde et pense que tu n'es pas seule dans cette voiture.
- Coucou hibou, coucou hibou, coucou hibou, coucou.
- je te jure que tu es complètement barré comme nénette. Il faut que tu calme tes ardeurs.
- Coucou hibou, coucou hibou, Coucou hibou, coucou
- BELLA SWAN, je suis ton meilleur pote, je tiens à la vie et je te le demande : RA-LEN-TI. Et putain c'est quoi cette chanson de merde qui te vient à l'esprit chaque fois que tu es en colère.
- Jacob, ce con a failli nous envoyer dans le décor avec sa Volvo. Il croit quoi ce fils à papa, que parce qu'il a une jolie voiture, avec de jolie chrome, il croit que . . .
Il a fait une embardé, faisant crisser les pneus de sa voiture sur le rebord de la route. Le cul de sa voiture a glissé, j'ai bien cru qu'il partait dans le décor.
- oh le con, il veut jouer, annonçai-je, il ne va pas être déçu.
Je vois la main de mon ami se serrait sur la poignée de sa portière. Il serre les dents. Je vois sa mâchoire se contracter. J'accélère, je me mets au même niveau que l'autre couillon. Je le regarde, il m'offre un grand sourire. Je lui fais un doigt, et appuie sur le champignon. Si ce salaud croit qu'il me fait peur. Pfiou, il n'a jamais vu ma mustang en action.
Je pousse le moteur à fond. Ce bruit est une pure merveille. Quand je vois que je lui ai mis un vent, je me serre de mon frein moteur, et tire sur le manche du frein à main. Ma voiture opère un tête à queue.
- au putaiiiiiiiiiin, Belllaaaaaaaaaaaaaaaaa.
- chut, chut, Jake, tout va bien.
La voiture se stabilise, je suis face à lui. Je le regarde, il est tout sourire. Je vais lui montrer à ce . . . je vais lui montrer, avec un de nos meilleur jeu, le plus sûr moyen de voir si un mec à des couilles ou pas.
- Bella, c'n'est pas une bonne idée.
- Dans la forêt lointaine, on entend le coucou, du haut de son grand chêne, il répond au hibou.
- Bella, non.
Je fais vrombir mon moteur. L'autre en face à stopper sa course. Il y a un peu moins de 100 mètres entre nous, ce sera rapide. Il appuie sur l'accélérateur, le son de son V6 me parvient.
- mmmh.
- Bella !
- coucou hibou, coucou, hibou, coucou.
- Bella je vais descendre, et tu vas te démerder, je te le dis.
- fais le maintenant, Jake, après il sera trop tard.
- tu fais chier.
- bien.
Il n'y a pas de signal de départ, mais nous partons à la même seconde. Face à face, lui contre moi. Je ne le quitte pas des yeux. Je rétrograde, accélérant un peu plus. Il approche, il est face à moi. Je ne souris pas, il ne sourit pas. Jacob, à côté de moi ne sourit pas, lui non plus.
Les mètres défilent, les mètres passent, comme les secondes. Il va y avoir un grand boom. Je glisse ma main vers la ceinture de mon voisin d'infortune et je tire dessus, pour vérifier qu'elle est bien attachée. Je me redresse, appuyant mon dos contre le dossier de mon siège.
Il est là, emplissant ma vue, l'impact aura lieu, mais je ne me déculotterais pas. Il plonge ses yeux aux fonds des miens. Alors que je m'attends à subir le plus gros choc de ma vie, je ne le vois plus, il est où, je tourne la tête, je le vois sur le côté, passant à vive allure. Il me suit du regard, je vois ses yeux verts. Il rit. Je hais ce type. Je freine sec, le moteur calle, et la voiture glisse sur les feuilles humides qui bordent le fossé, et stoppe.
- pourquoi tu as fait ça, Jacob.
- j'ai promis à ton frère de jamais te mettre dans une situation dangereuse.
- tu fais chier.
- peut-être, mais j'aime trop manger les petits plats de ta belle-sœur pour me la mettre à dos.
- pauvre type.
- moi aussi je t'aime ma puce.
- connard.
- tout pareil ma chérie.
- ta gueule.
Il se tait, un sourire aux lèvres. Mon meilleur pote a tourné le volant, nous faisant mordre dans l'herbe, et l'autre con a dû croire que j'avais fait dans mon froc. Je vais lui faire sa fête. Je vais me le payer, c'est juré. Jusqu'ici, il vient me faire chier. Connard.
Je rumine, serrant mon volant avec beaucoup, mais alors beaucoup de colère, au point de m'en faire blanchir les phalanges.
- je hais cet enfoiré d'Edward Cullen.
- bon Bella, je ne veux pas te bousculer Darling, mais tu dois rentrer sur Seattle et moi j'ai cours demain, j'n'ai pas des horaires à la carte, moi.
Je me tourne vers lui, appuyant ma tempe sur le volant en cuir. Je le détaille longuement. Il garde le silence, me regardant en retour. J'ai vraiment de la chance d'avoir Jacob. Il a un an de moins que moi, il a eu une histoire difficile, un père paraplégique, deux sœurs qui vivent loin et il a perdu sa mère quand il était enfant. Pourtant c'est la personne la plus souriante que je connaisse.
- Merci Jake.
- de quoi ?
- d'être toi, nigaud.
- oh ! Ça ! C'n'est pas trop dur pour moi.
Je lui tire la langue et remets en route le moteur qui avait callé. Je fais demi-tour et reprends la route vers la Push. Arrivé chez lui, je ralenti et remonte la petite allée qui mène à la maison rouge de son père.
- je t'appelle quand j'arrive.
Je tourne la tête vers la gauche, pour voir s'il y a un obstacle derrière ma voiture, puis je jette un coup d'œil dans le rétro intérieur. Pas de problème, et hop, je recule pour qu'il soit juste devant la rampe d'accès.
- et voilà mon bon monsieur, vous êtes arrivé à bon port.
- merci mademoiselle.
Je sors de la voiture en courant et attrape ses béquilles, sur le siège arrière.
- dans combien de temps comptent t'ils te retirer ton plâtre ?
- encore 1 mois.
- tu l'as bien cherché.
- je ne pensais pas que le courant me ramènerait si rapidement contre la falaise.
- tu es fou.
- n'oublie pas que tu as déjà sauté de la falaise toi aussi.
- c'est vrai, mais jamais de si haut. Il n'y a que Sam, qui a réussi l'exploit de ne pas se briser quelque chose.
- bon, il faut qu'on se quitte ma bien aimée, je vais en cours tôt et en bus, la ga-lère.
- pauvre chéri.
- moque toi, mais je me souviens d'une fille qui s'était pétée le poignet et qui était bien contente de me trouver pour l'emmener en cours.
- oui, je te dois une fière chandelle.
Je m'approche de lui et lui fais un baiser sur la joue. Il ferme sa portière et calle les cannes sous ses aisselles.
- ils n'avaient pas un modèle plus ressent pour tes cannes.
- le dispensaire n'est pas tout neuf et a peu de mécène.
- on pourrait organiser un marathon ou n'importe quelle manifestation sportive. On l'a déjà fait dans le passé.
- il faut y réfléchir, mais là, je ne rêve que d'une chose, c'est une bonne douche.
- ok je te laisse ma caille.
- merci, de m'avoir ramené.
- de rien.
Je le regarde remonter la pente en bois. Il est mignon. Je ris, incapable de ne pas me moquer.
- Bella, fais chier.
- mais comprends-moi.
Il me lance le plus noir de ses regards et j'éclate de rire.
- un plâtre Hello kitty, Jacob, vraiment.
- merde.
- tu es mignonne mon ange.
- salope.
- merci.
Je monte en voiture, riant toujours du mauvais coup qu'Emily lui a fait. La femme de Sam, infirmière au dispensaire de la réserve, lui a posé le plâtre le plus rose et le plus ridicule, qu'un homme de près de 2 mètres puisse arborer. Et avec son teint halé, ça flash un max.
Je reprends la route, j'attrape mon sac à l'arrière. Je le pose à côté de moi et en sors mon IPod. Je lance le Bluetooth et la musique empli l'habitacle. Me voilà en route pour l'école. Youpi.
