Disclaimer : je précise que je ne m'approprie pas l'univers de l'œuvre existante et que je ne retire aucun bénéfice financier de mes écrits. En clair, les personnages de CSY NY ne m'appartiennent pas, malheureusement... :) mais… tout le reste est à moi !
Thème : cette fiction se situe à la saison 7. Stella Bonasera est partie travailler à la Nouvelle Orléans et est remplacée par Jo Danville.
Retrouvailles
Chapitre 1.
Mac Taylor posa sa brosse à cheveux sur le rebord du lavabo et se regarda une dernière fois dans le miroir. Une nouvelle journée de travail l'attendait. Il soupira. Son enthousiasme faiblissait à vue d'œil il avait envie de tourner la page, de changer de vie…
Il connaissait très bien les raisons profondes de ce mal-être, de ces changements d'humeurs constants : elle n'était plus là.
Le métier n'était plus le même sans elle. Il avait perdu son soutien, son mentor, sa confidente, son rayon de soleil…
Il enfila sa veste et prit son arme de service dans le tiroir de la commode de l'entrée. Son regard se posa sur le cadre, sur elle, sur son sourire, sur ses boucles soyeuses…
Il la tenait par les épaules. Cet instant volé, lors de leur dernier Noël, témoignait de leur profonde et sincère complicité.
Il ne l'avait pas retenue lorsqu'elle était partie, se contenant lâchement de lui souhaiter bonne chance dans sa nouvelle vie. Elle lui avait souri avec tendresse, comme elle savait si bien le faire, et lui avait caressé la joue en lui souhaitant tout le bonheur du monde avec Aubrey, sa compagne d'alors.
Mac laissa échapper un ricanement teinté d'amertume à ce souvenir. Il se revoyait à l'aéroport, l'envie furieuse de lui hurler qu'il se fichait éperdument d'Aubrey ! Qu'il la voulait elle et personne d'autre !
Et honteusement, il s'était contenté de hocher doucement la tête et de la regarder partir, le cœur brisé.
Mac claqua la porte de son appartement et marcha jusque sa voiture d'un pas vif et contrarié.
A quoi bon ressasser le passé encore et encore ?
Il démarra en trombe et parcourut, presque comme un automate, les rues de New York, pour se rendre sur la scène de crime.
Au téléphone, Don Flack s'était contenté de lui donner l'adresse en lui conseillant d'avoir le cœur bien accroché. Cela ne présageait rien de bon !
Il vit les gyrophares au loin et ralentit ostensiblement sa vitesse. Il se gara juste devant le cordon jaune de sécurité. Jo Danville l'attendait.
Dès que Mac eut franchi les limites du cordon, elle lui résuma la situation :
- Jeune femme, la trentaine, multiples blessures par arme blanche. Alertée par les volets fermés depuis quelques jours, sa voisine a donné l'alerte.
Mac hocha la tête sans répondre et marcha jusque l'appartement. Une odeur pestilentielle l'accueillit et se propageait déjà sur le perron. Il mit par réflexe la main sous son nez et fronça les sourcils : le cadavre avait déjà commencé sa décomposition.
Il avança jusqu'à la chambre de la victime, précédé de Jo.
Flack se tenait à côté du lit. Voyant Mac entrer dans la pièce il sortit son calepin noirci de notes.
- Bonjour Mac.
- Qu'est-ce qu'on a ?
- Judy Barns, 32 ans. Elle habite ce petit appartement depuis trois ans. Selon les voisins, c'était une jeune femme sans histoires, souriante, serviable. Elle vivait seule, sans enfant. Sa famille est originaire de Géorgie.
- Ceci explique l'absence de signalement au fichier des personnes disparues.
Mac s'approcha du corps, tout en enfilant ses gants de latex blanc. Il observa lentement la victime de la tête aux pieds, oralisant d'une voix morne ses constations :
- Ses yeux n'existent plus. J'ai l'impression qu'ils ont été brûlés, peut-être de l'acide. De multiples traces de coupures à l'arme blanche, plus ou moins profondes selon les endroits. Son corps en est parsemé. Elle a dû mourir lentement. Son meurtrier a joué de longues heures avec elle mais n'a pas voulu croiser son regard. Sid confirmera. Plus de raideur cadavérique, le meurtre remonte au moins à quatre jours.
Flack, retournez interroger chaque voisin, il est impossible qu'ils n'aient rien entendu ! Jo et moi passons l'appartement au peigne fin.
Mac s'écarta pour laisser les employés du légiste emmener le corps puis, ouvrant sa mallette grise, il s'occupa d'analyser la chambre tandis que Jo s'octroyait le salon.
Ils travaillèrent longuement en silence, ramassant moult échantillons : fibres, empreintes, pièces à conviction.
Mac emballa aussi l'ordinateur portable, afin de mieux connaitre la vie intime de la victime.
Ce ne fut qu'en début d'après-midi qu'ils purent rejoindre le labo, s'arrêtant tout juste cinq minutes, le temps d'acheter des sandwichs.
Aussitôt arrivé, Mac s'enferma dans son bureau et vérifia son répondeur : aucun message.
Il vérifia ensuite son portable : vide également.
Il soupira : toujours le même réflexe, toujours le même espoir, toujours la même déception…
Il recula son fauteuil d'un geste brusque, enfila sa blouse blanche et alla travailler au labo.
Deux heures plus tard, il n'avait pas bougé. Il aimait se plonger corps et âme dans son travail. Ainsi, il oubliait, faisait abstraction de ses soucis, les rangeant dans un coin de sa tête. Le travail l'apaisait.
Il pensait à autre chose, il l'oubliait, elle.
- Mac !
La voix de Jo le tira de sa solitude. Il se tourna et l'interrogea du regard, le visage peu amène.
Elle prit le tabouret et s'assit à ses côtés :
- Mac, je viens d'aller voir Sid. Vous aviez raison : ce fut une mort lente. Une très longue agonie pour cette pauvre femme. Aucune des plaies n'est mortelle, ce qui signifie qu'elle s'est vidée lentement de son sang. Elle a senti le moindre coup. Avant de s'attaquer à elle, à l'arme blanche, un couteau de cuisine probablement, il a versé de l'acide sur ses yeux.
Mac eut un hoquet de dégout. Combien de malades encore allait-il rencontrer dans sa carrière ?
Il s'énerva :
- Elle a dû hurler ! Les voisins auraient dû réagir plus vite !
- Non Mac, elle ne pouvait pas. Sid a trouvé des fibres de coton blanc sur sa langue ainsi que des résidus collants autour de sa bouche.
- L'enfoiré lui a obstrué la bouche avec un linge et du scotch ! Personne ne pouvait l'entendre !
- Il y a aussi des traces de liens autour des poignets et des chevilles. Surement une corde. Le meurtrier l'a attachée a pris le temps de tout enlever avant de partir…
Jo laissa quelques minutes à Mac pour engranger ces dernières révélations. Il se tourna soudain vers elle :
- C'est tout ?
- Non. J'ai trouvé plus intéressant ! En entrant toutes ces données dans le fichier national, j'ai trouvé trois meurtres similaires. Même type de victime, mêmes découvertes.
- Même tueur. Où se sont passées ces trois autres affaires ?
- A la Nouvelle Orléans. Le dernier crime date d'un mois à peine.
Jo vit Mac sursauter et filer sans demander son reste un très léger sourire sur les lèvres.
Il s'enferma dans son bureau et se laissa tomber dans son fauteuil. Il respira et inspira longuement, tenant de réguler les battements désordonnés de son cœur.
Sa sérénité retrouvée, il décrocha son téléphone et attendit patiemment que son interlocuteur décroche.
- Stella ? C'est Mac…
Tbc…
