Bonsoir la compagnie !
Voici un petit OS écrit hier soir en moins de deux heures, qui je l'espère vous plaira. Je tiens également à préciser que je n'ai pas regarder les derniers épisodes de la saison 4, donc j'espère ne pas être trop éloignée de ce qu'il s'y passe et de l'évolution des personnages...
Merci à madoka pour avoir nourri mon inspiration en me bombardant de chansons toutes plus déprimantes les unes que les autres ! Donc comme vous l'aurez compris, cet OS est assez triste et déprimant...
Bonne lecture !
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HURT
Depuis combien de temps étais-je assise dans le noir ? Depuis combien de temps observais-je le ciel déverser ces trombes d'eau sur la ville ? Depuis combien de temps avais-je laissé le froid qui s'était abattu sur la ville s'harmoniser avec celui qui habitait mon âme ? Je ne savais pas. Je ne savais plus. Et cela m'était égal. Le ciel versait ces larmes que j'étais incapable de laisser s'échapper. J'étais comme anesthésiée, détachée de tout, et me contentais de rester là, spectatrice impuissante du désastre qu'était ma vie. Le tonnerre gronda au-dessus de ma tête, et je frémissais en me rappelant de la haine que j'avais perçue dans la voix de Castle, de l'animosité qui habitait son regard. Et le froid s'intensifia en moi, m'emprisonnant un peu dans son étreinte paralysante, me tirant plus que jamais vers ce gouffre sans fond qui s'était ouvert sous mes pieds bien des années plus tôt, et qui aujourd'hui était sur le point de m'engloutir.
Dans un effort titanesque, je fermais les yeux, comme pour échapper à cette réalité qui se faisait trop écrasante, presque insupportable. Mais sur le rideau de mes paupières, le visage fermé et hostile de mon partenaire se dessina, et je rouvrais vivement les yeux sur un gémissement de désespoir. Le cœur battant la chamade alors qu'il était emprisonné dans un étau de fer, mon souffle se faisait hacher dans ma poitrine, et j'avais de plus en plus de mal à respirer, oppressée par cette terrible vérité. Je l'avais perdu. J'ignorais pourquoi, mais c'était un fait. Un râle d'agonie m'échappa à cette constatation, et tout mon corps se crispa violemment, comme pour lutter contre cette évidence. Mes doigts se refermèrent sur mes cuisses, et la douleur provoquer par la morsure de mes ongles sur ma peau délicate me fit à peine tressaillir, dérisoire par rapport à la douleur qui me labourait l'âme. Je l'avais perdu, et je plongeais dans l'obscurité du désespoir.
Alors que les éléments se déchaînaient à l'image de mes sentiments, je restais amorphe, incapable de réagir. Je restais là, me livrant tout entière à cette peine sans fin qui m'inondait par vagues de plus en plus violentes et impérieuses, à la hauteur de ma souffrance. Ma peau était glacée, mais comment pouvait-il en être autrement alors que mon sang s'était gelé dans mes veines, et que mon cœur avait cessé de battre ? Comment pouvait-il en être autrement alors que je n'étais plus qu'une coquille vide ? Terrassée par le poids de la solitude qui était la mienne sans la chaleur réconfortante de sa présence à mes côtés, je restais là, tentant de vaincre la brume qui obscurcissait mes pensées pour comprendre. Comprendre pourquoi. Comprendre ce qui l'avait poussé à abandonner. Comprendre pour réparer. Comprendre pour le reconquérir. Comprendre pour guérir. Mais ma raison souffla la flamme de l'espoir qui s'était rallumée en moi, en me criant qu'il était trop tard, que j'avais laissé passer ma chance.
Une main glacée m'étreignit le cœur, et je portais une main tremblante à ma poitrine comme pour apaiser la souffrance qui investissait en maître chaque parcelle de mon être, Mais je savais cette tentative vaine. L'obscurité qui s'était abattue sur ma vie ne ferait que s'accroitre et s'assombrir chaque jour un plus, et je ne pouvais rien faire pour l'empêcher. Il n'était plus là pour me guider vers la lumière, pour me promettre que la fin du cauchemar était proche. Au lieu d'être le soutien dont j'avais besoin pour m'éloigner du gouffre sur le bord duquel j'évoluais, il m'y avait précipité la tête la première, et la lumière qu'il symbolisait s'était estompée au gré de ma chute. J'aurais voulu hurler, le supplier de ne pas baisser les bras, de ne pas me tourner le dos, mais les mots s'étaient coincés dans ma gorge, et mes cris de désespoir et d'impuissance s'était silencieusement répercutés dans le vide de mon esprit, comme si je me refusais à croire à ce qu'il se passait.
Jamais je ne m'étais sentie si peu maitresse d'une situation, mais là je n'avais rien contrôlé. Je n'avais pu qu'être la spectatrice de sa reddition. Parce que c'était bien de cela qu'il s'agissait. Pour une raison que je ne m'expliquais pas, il avait décidé de renoncer. Il reniait sa promesse et abandonnait. J'avais cru qu'il avait compris et accepter mon besoin de temps, mais ce n'était visiblement pas le cas. J'avais trop attendu, je l'avais trop repoussé, et il en avait eu assez. Je m'étais trop longtemps menti à moi-même, et à lui par la même occasion, et je l'avais perdu. Ma propre stupidité me percutait de plein fouet, alors qu'assise seule dans le noir, je ne pouvais que constater l'échec de mon existence. Je pensais tout savoir, tout maîtriser, mais je ne savais ni ne contrôlais rien. Ma vie n'avait été qu'une succession d'illusions auxquelles je m'étais accrochée pour mieux fuir la réalité, et à présent, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même face au désastre dont j'avais été l'instigatrice.
En le perdant, j'avais perdu une partie de moi-même, celle qui avait accès à la lumière, celle qui reprenait peu à peu goût à la vie, celle qui se sentait chaque jour un peu plus forte, et qui n'appartenait qu'à lui. J'avais eu tant de mal à croire en nouveau aux possibilités infinies qu'offraient la vie, et l'amour, mais il m'avait permis de croire à nouveau, il m'avait fait renaître aux sentiments. Mais à présent, il m'avait tout repris, et je me sentais encore plus seule et démunie que je ne l'étais avant son arrivée dans ma vie. Il avait entrouvert les portes d'un monde chaleureux et accueillant pour finalement m'en claquer la porte au nez, comme s'il m'en avait jugée indigne. A son contact, j'avais cru en cet avenir qu'il me peignait par ses non-dits et la douceur de son regard. J'avais cru que nous étions faits l'un pour l'autre. Et à présent qu'il était parti, je devais me réveiller de ce rêve dans lequel j'avais évoluée grâce à lui, et me confronter à la dure réalité qu'était la mienne.
Assise dans le noir, j'observais le ciel verser ces larmes d'amertume qui empoisonnaient mon âme, et j'étais incapable de me le sortir de la tête. Même le grondement du tonnerre semblait scander son nom, comme pour mieux m'agonir de ces reproches que je me faisais. Il n'était pas là à mes côtés, et pourtant il n'avait jamais été aussi présent. Je ne pouvais que penser à lui, le cœur broyé par un sentiment d'abandon, et luttant contre l'inéluctabilité de cette situation, je tentais de trouver le moyen de le ramener dans ma vie. Mais j'avais beau chercher, je me sentais perdre pied en ne trouvant pas de solution, et ma peine se reflétait à travers les éléments déchaînés. Je n'arrivais pas à comprendre comment l'Enfer avait pu s'abattre sur moi de cette façon sans que je vois la catastrophe se profilée à l'horizon. Et c'était ce qui me blessait le plus. De n'avoir rien vu venir. J'avais cru que tout allait bien entre nous, que nous étions sur la même longueur d'ondes. Et je m'étais lourdement trompée.
Un soupir tremblant, chargé de peine s'échappa de ma poitrine en feu, et je fermais les yeux alors que l'image de ce sourire artificiel qu'il m'avait opposé face à l'incompréhension que son comportement avait éveillée en moi, s'imposait à moi avec la force d'un uppercut. Il avait souri, de ce sourire qu'il ne réservait qu'à ses fans, mais celui-ci n'avait pas atteint ses yeux qui étaient demeurés froids et indifférents. Il semblait tellement détaché, tellement loin de moi, que j'avais eu l'impression que toute une galaxie nous séparait alors que je n'avais qu'à tendre la main pour le toucher. Sous le choc de ce que je lisais dans son regard, je n'avais pas esquissé le moindre geste pour le retenir, l'empêcher de partir loin de moi, de me quitter, et je n'avais pas eu le temps de lui demander des explications, pas eu le temps de lui dire. Mais lui dire quoi ? Lui dire que j'étais désolée, que je ne voulais pas le blesser. Mais ne le savait-il pas déjà ? N'avait-il pas compris ce que je n'avais pas la force de lui dire avec des mots ?
Je savais que mon silence était injuste, et qu'll était normal qu'il se soit finalement lassé, persuadé que ses sentiments ne seraient jamais payer de retour. Et alors que je frémissais violemment, mon corps s'engourdissant de plus en plus, j'en venais à penser que le laisser partir serait la meilleure chose que je puisse faire pour lui. Oui, je devais le laisser prendre ses distances et faire sa vie sans moi. J'étais trop abimée pour réussir à le rendre heureux, et il méritait tant de l'être. Les ténèbres ne m'effrayaient pas, j'y étais habituée, mais je ne voulais pas l'y entraîner. Il appartenait à la lumière, comme j'appartenais à l'obscurité, et je ne devais pas souiller son âme plus que je ne l'avais déjà fait. Oui, je devais lui rendre sa liberté, aussi difficile que ce soit. Prenant de profondes et courtes inspirations, cherchant à me donner le courage de faire ce qui devait être fait, je tendais une main tremblante vers mon cellulaire. Je devais en finir. Ici et maintenant.
« Mon amour pour toi ne sera jamais à la hauteur de celui que tu mérites de recevoir….
Poursuis ton chemin sans moi et sois heureux…
Je n'oublierais jamais ce que tu m'as apporté,
Et le souvenir de ta présence sera ma lumière dans l'obscurité de mon existence…
Adieu Rick »
Mes doigts semblaient volés de leur propre chef sur les touches de mon cellulaire, et je laissais mon cœur me guider dans le choix des mots que je lui adressais. Je voulais qu'il sache, même si ce message était la dernière chose que nous partagions. Je m'ouvrais à lui comme je n'avais jamais eu le courage de le faire, tout en sachant qu'il était trop tard, et qu'il avait tourné la page. Et je devrais vivre le restant e mes jours avec le poids de ce regret. Vidée de mes forces, je laissais choir mon portable sur le sol, et repliant mes jambes contre ma poitrine, je me blottissais sur mon canapé, reprenant ma contemplation des larmes célestes qui ruisselaient contre les vitres de mon appartement, comme les perles salées qui s'échappaient enfin de mes yeux. Mon cœur saignait, mon âme meurtrie agonisait, et pourtant, je me sentais détachée de tout, comme si plus rien n'avait d'importance. Je n'avais plus le goût à rien, et je savais que personne ne pourrait un jour comblé le vide qu'il avait laissé dans ma vie.
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Alors, qu'en avez vous penser?
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Bisous et bonne soirée
