Lea Conte
"Je suis... waow ! Non seulement tu écris vite, mais c'est toujours d'une qualité remarquable. Je t'avoue que lorsque j'ai commencé à lire, je m'attendais à quelque chose de niais. Mais c'est tout sauf « cul-cul » ce que tu écris et j'aime beaucoup. "
Lunita01
"chapitre très poignant... que j'ai adoré vraiment.. que prépare le capitol? vont ils s'en sortir? il me tarde déjà de lire le prochain chapitre.. il doit etre palpitant!"
Nanou973
"Franchement j'ai trouvé ta fiction tout simplement magnifique ,les détails,la description des sentiments ,en puis cette histoire d'amour triste et émouvante, j'ai adoré l'esprit sauvage de Cassandre et la douceur de Eydan, j'avoue avoir pleurer à la fin mais franchement j'étais tellement pris dans ton histoire que j'ai eu l'impression de lire un tome de Hunger Games! Pour une première fiction je te dis chapeau c'était magique bravo!"
Lyris
"Je voulais simplement te dire que j'ai pris énormément de plaisir à te lire tous le long de ces six chapitres, et te remercier pour nous avoir fait partager cette histoire. Bravo en tout cas, et au plaisir de te lire à nouveau bientôt ! "
Chapitre 1:
Jour 1 :
10h :
C'est à peine si je fait attention à la brise fraîche qui m'ébouriffe les cheveux tant mes muscles sont tendus. Une perle de sueur me dégouline le long de la tempe tandis que je me concentre sur les épées fixées au fond de la corne. Je dois me faire violence pour détourner les yeux. Je suis rapide, certes, mais je ne connais pas encore mes adversaires. Un seul faux pas et mes Hunger Games s'arrêtent aussi vite qu'ils ont commencés. Les voix de Katniss et d'Haymitch me raisonnent dans la tête alors que le compte à rebours commence.
« Dès que le gong retentit, débrouille toi pour t'éloigner le plus vite possible de ce bain de sang et trouve de l'eau ! »
Malgré tout j'ai du mal à me résoudre à m'enfoncer dans les bois qui m'entourent sans aucun matériel alors que les autres auront presque tous quelque chose. Si seulement je pouvais réussir à emporter un de ces sacs posés au sol à peine à 20 mètres de moi. Sans doute contiennent-ils des objets de bases si précieux pour la suite du jeu. J'hésite. J'évalue la distance. Je compte les secondes à mi voix. C'est décidé, j'emporterai le sac rouge sur ma gauche avant de détaler vers la foret.
Le gong retentit et c'est comme si plus rien d'autre n'existait à part les battements de mon cœur. Je cours aussi vite que les jambes me le permettent en direction du sac rouge. Je suis tellement concentrée sur mon objectif que je ne vois le garçon à ma gauche que trop tard. On se rentre dedans avec un choc qui me coupe la respiration et me fait rouler au sol. L'adrénaline m'oblige à me relever d'un bond et nos yeux se croisent. Des orbes bleus se posent sur moi avec intensité avant de reporter leur attention vers le bain de sang et de s'éloigner. Le garçon du district Deux a décidé qu'il avait quelque chose de plus important à faire pour l'instant que de m'ôter la vie. Ma frayeur passée j'empoigne d'une main le sac de randonnée qui pèse un bon poids avant de m'élancer dans une direction au hasard à travers la forêt, prenant soin d'en choisir une opposée aux autres tribus.
12h30 :
J'ai couru une bonne partie de la matinée à travers la foret, m'enfonçant le plus profondément possible pour être sûre de mettre assez de distance entre les autres tribus et moi avant la tombée de la nuit. Mon sac à dos pèse lourd sur mes épaules mais je n'ai pas encore osé m'arrêter pour en inspecter le contenu. Depuis que je m'éloigne ainsi dans la foret, dix coups de canon ont retenti au fur et à mesure que les juges ont recensé les victimes. Cela veut dire que nous sommes quatorze en tout à avoir survécu à cette matinée. J'ai donc treize ennemis potentiels qui rodent dans les parages. Enfin, j'espère m'être suffisamment éloignée d'eux depuis le coup de gong qui a annoncé le début des jeux. J'avise un rocher et entreprend de faire une courte pause le temps de rassembler mes esprits et de faire l'inventaire de mon sac.
J'ai un sac de couchage imperméable à la pluie et qui garde la chaleur du corps, une gourde de deux litres vide, un paquet de gâteaux secs, de la corde, une boite de doliprane et une deuxième paire de chaussettes épaisses. C'est un maigre butin mais je sais que cela aurait pu être pire. Au moins je ne mourrai pas de froid cette nuit.
Je dois décider d'une stratégie au plus vite. Il faut que je me procure à manger pour économiser les gâteaux que j'ai déjà. Le problème est que je ne sais pas chasser aussi bien que Katniss et que je n'ai pas d'arc ni de flèches. Je comprends que si je ne trouve pas une solution maintenant, la nourriture va devenir un véritable problème. Il me faut également trouver de l'eau car je me rappelle très bien comment Katniss a failli mourir le premier jour de déshydratation.
17h30 :
J'ai continué à m'enfoncer dans la foret après m'être armée d'un bâton suffisamment solide et long pour pouvoir le manier avec aisance. Ce n'est pas comme une épée mais c'est mieux que rien. Je n'ai pas trouvé d'eau mais j'ai remarqué que cette partie de la foret grouille de lapins et d'écureuil. Je me maudis encore de ne pas avoir osé pénétrer dans la corne pour tenter de me procurer un arc. Mais je sais que de toute façon, je suis loin d'avoir autant d'aisance que ma mentor dans ce domaine. Le mien est tout autre mais malheureusement, l'art de l'escrime ne me sera d'aucun secours face au gibier. Avant de me mettre en quête d'un abri, j'installe néanmoins quelques pièges de mon invention dans l'espoir de pouvoir avoir un casse croûte pour le petit déjeuné de demain matin.
18h45 :
Comme Katniss me l'a conseillé, j'ai grimpé dans un arbre le plus haut possible avec un feuillage assez dense pour me camoufler. Sujette au vertige, je n'aime pas du tout l'idée de dormir à 15 mètres du sol mais entre ça et mourir égorgée pendant la nuit, je préfère encore me prendre pour un oiseau. A peine me suis-je glissée dans mon sac de couchage que l'hymne retentit. Le ciel s'illumine sur les visages de ceux qui sont morts aujourd'hui. Je regarde avec attention, tentant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. Les deux tribus du district Neuf n'ont pas survécu au premier massacre. Il en va de même pour la fille du district Dix, les garçons des districts Onze et Sept, la grande blonde du district Six, celle du Huit et le garçon du Quatre. La gamine du Cinq n'a pas survécu non plus et j'espère au fond de moi qu'elle n'a pas trop souffert. Mais j'oublie presque de respirer lorsque je vois le visage du dernier mort de la journée : Roma Bleekers du district Douze. Mon partenaire s'est fait tuer dès le premier jour me laissant totalement seule dans l'arène ! Je n'en crois pas mes yeux. Bientôt l'obscurité reviens et avec elle le silence d'une nuit sans lune. Je tremble malgré moi dans mon sac de couchage, resserrant machinalement le nœud de la corde qui me retient à la branche. Je suis définitivement seule à présent. Le garçon de mon district n'est plus. Je suis la seule concurrente de mon district et tous les espoirs reposent sur moi désormais.
Je ressens un mélange de peur et de colère contre ce garçon qui n'a pas su se montrer assez fort pour survivre rien qu'une heure dans l'arène. Je suis presque sûre qu'il a voulu s'entêter à aller chercher un arc près de l'entrée de la corne alors qu'on lui avait déconseillé de le faire. Je l'avais déjà entendu se disputer avec Haymitch et Peeta à ce sujet mais il ne voulait rien entendre. Roma était peut être bien bâti pour un garçon de Seize ans, mais il était indiscutablement con. Avec lui, aucune chance de rejouer le coup des amants maudits du district douze. Froussard et lâcheur, il avait accepté dès le début de mourir vite. D'ailleurs à ses yeux, il était déjà mort lorsqu'Effie Trinket, notre responsable de district, avait tiré son nom dans l'urne. Pour ma part je ne pouvais pas me permettre de penser ainsi. Passé le premier choc des moissons, je n'ai cessé de saisir toutes les occasions qui se présentaient pour en apprendre plus sur mes chances de survivre et sur la manière dont il fallait m'y prendre. Il faut dire que j'avais d'excellents mentors. Katniss, qui avait seulement deux ans de plus que moi, m'avais inspiré tout de suite une confiance sans borne. Méthodique et instinctive, elle m'avait donné d'excellents conseils de survie et de chasse. Quand à Peeta son fiancé, il m'avait appris comment me fondre dans le paysage à ma guise en quelques coups de pinceaux ce qui s'avérerait très utile lors des jeux pour échapper à mes éventuels poursuivants. Et puis il y avait l'imprévisible Haymitch dont le regard perçant vous donnait l'impression qu'il lisait dans vos pensées. Il m'avait souvent agacée avec ses manières étranges tantôt brusques tantôt légères selon le degré d'alcool qu'il avait ingéré mais au fond, je l'aimais bien.
Je me demande si je passe à l'écran en ce moment même, si on a prit la peine de zoomer sur mon visage pour filmer ma réaction devant la mort de Roma. Est-ce que des sponsors ont pariés sur moi ? Je ne suis pas mécontente de mon 9 à l'examen mais je doute que cette note attire grand monde.
Je reste immobile sur ma branche sans réussir à trouver le sommeil jusque tard dans la nuit. J'observe une chouette qui a élu domicile en face de mon arbre et qui ramène des rongeurs dans son nid à intervalles réguliers. Je crois qu'avant de vérifier mes collets demain matin, j'irais faire un tour par sa réserve.
Jour 2 :
6h :
J'ai dormis à peine 4 heures cette nuit tant j'avais peur de tomber de la branche. Maintenant qu'il fait jour je n'ose pas regarder le sol et c'est avec d'infinies précautions que je me détache et m'agrippe à l'arbre pour redescendre. Une fois en bas, je suis tellement heureuse d'être indem que j'abandonne l'idée de voler sa nourriture à la chouette. Je ne suis décidément pas faite pour grimper aux arbres et ce soir il me faudra trouver une autre solution. En attendant je grave néanmoins le tronc du volatile avec une pierre au cas où la faim me tenaillerait au point de remettre l'escalade en question et je pars vérifier mes collets.
Un beau lapin au pelage gris cendre m'attend en hauteur pour ne pas que les prédateur me le vole. Je le détache l'eau à la bouche et entreprend de le préparer. Comme j'ai peur d'allumer un feu pour l'instant alors qu'il fait encore un peu sombre, je range la nourriture dans mon sac à dos et grignote lentement quelques gâteaux. Aujourd'hui il faut que je trouve de l'eau au plus vite si je ne veux pas mourir de soif.
8h30 :
J'ai trouvé un ruisseau pour remplir ma gourde et j'ai pu me désaltérer autant que je le voulais. J'envisage les jeux sous un meilleur jour à présent que je sais que mes besoins primaires sont satisfaits. Mais à peine me suis-je éloignée du ruisseau que des éclats de voix résonnent un peu plus loin. Paniquée, je cherche désespérément une cachette faute de pouvoir détaler sans être vue. J'avise une souche d'arbre mort et me jette dessous en me recouvrant comme je peux avec des feuilles mortes. Si les tribus me trouvent, je ne pourrai offrir aucune résistance. Je me surprends à trembler comme une feuille, les articulations de mes mains blanchies tellement je serre mon malheureux bâton contre ma poitrine. Les voix se rapprochent avec le craquement des feuilles mortes et des brindilles qui tapissent la forêt et je retiens mon souffle. A les entendre bavarder sans peur d'être découverts, je devine qu'il s'agit des deux tribus du district Un et de la fille du district Deux. Je me souviens d'un garçon taillé dans un roc avec des cheveux frisés noirs de Jai et une blonde aux yeux verts perçants comme ceux d'un serpent. Ils ont l'air de bien s'entendre depuis que je les ai vu à l'entrainement mais à les écouter alors qu'ils remplissent leurs gourdes, quelques choses les tracasse. La fille du Deux semble embarrassée. Je tends l'oreille.
- Il peut être n'importe où à l'heure qu'il est cet imbécile, grogne le garçon d'une voix forte en donnant un coup de pied dans un galet rond.
- Nous n'avons pas besoins de lui de toute façon. Il verra bien qu'il a eu tord de ne pas accepter notre proposition d'alliance, rétorque la blonde sans se départir de son calme.
- Ce n'est pas qu'il me fasse peur je lui tordrais le coup à la moindre occasion. Mais tout le monde sait que les districts Un et Deux ont toujours coopéré au début des jeux pour faire main basse sur les provisions. Je revois encore son air moqueur j'ai envie de le saigner à blanc.
Je ravale ma salive. S'ils me découvrent maintenant cela en ai finit de moi et de mon pauvre bâton. Cependant je réalise qu'un espoir infime s'offre à moi. Le garçon du Deux aux yeux bleus n'a pas voulu s'allier avec les carrières du Un. Pourquoi ? En tout cas cela me fait un ennemi de moins dans l'immédiat. Je me rappelle d'un garçon du même âge que moi, brun avec des cheveux courts en brosse qui soulignent un visage ferme et décidé. Il ne parlait pas beaucoup à l'entrainement et ne traînait pas en compagnie de la fille qui venait du même district que lui. Je me demande ce qui a motivé sa décision de casser avec les traditions de son district et de se séparer des autres carrières. Mais mes pensées sont détournées par un oiseau qui sautille dans ma direction. Les feuilles crissent sous ses pattes et il me regarde fixement. Je me mords la lèvre car si les carrières s'approchent de la souche, je suis fichue. Mon camouflage fait à la vas vite n'est pas assez impeccable et mon sac rouge saute aux yeux sous la souche. Je remarque que le silence se fait autour de moi. Plus aucun carrière ne parle. Je fusille désespérément l'oiseau du regard en le priant de s'envoler mais il s'approche encore et encore jusqu'à se planter devant la souche.
- Regardez l'oiseau !
L'exclamation me glace le sang dans les veines. A travers la souche, je vois l'éclat de la hache du garçon qui brille au soleil.
- On pourrait le tuer et l'ajouter à la réserve, propose la fille du Deux en s'approchant avec son arc. Petit petit.
Je ferme les paupières comme si cela allait mieux me cacher des autres mais l'affrontement est inévitable. Soudain, alors que je m'apprête à bondir hors de ma cachette pour pouvoir me défendre debout, j'ai l'impression que le sol m'aspire dans un trou. Heureusement que la souche me retient de tomber. J'entends la fille pousser un cri à déchirer les tympans, cri qui se stoppe net accompagné d'un monstrueux bruit de succion. Sa voix se réduit alors en un gargouillis inaudible avant que le coup de canon ne retentisse et me fasse sursauter.
- Cyndel ! crie la fille du district Un.
Je tremble comme une feuille sans oser bouger un seul muscle. A quelques mètres à peine de ma cachette le sol semble s'être ouvert sous les pieds de la malheureuse, comme ces pièges que l'on réserve chez moi pour les gros animaux sauvages. J'imagine qu'elle s'est empalée plus bas au fond du trou sur un pic en bois.
- Viens ne restons pas là, ordonne le garçon d'une voix bourrue en empoignant le bras de sa partenaire et sa hache à double tranchant dans l'autre main.
J'entends les deux carrières détaler et je n'ose bouger que lorsque les oiseaux se remettent timidement à chanter. Le gai moqueur qui s'était posé prêt de moi s'est envolé lorsque le sol s'est ouvert. Je roule sur le coté avec précaution craignant de tomber dans un deuxième piège et me débarrasse des feuilles mortes et des brindilles avant d'enfiler mon sac à dos et de me remettre debout. Mon cœur tambourine contre mes tempes tellement j'ai l'impression d'être passée à deux doigts de la mort. Quelques mètres devant moi, je découvre le corps d'une fille brune qui doit avoir 18 ans empalée sur un épieux les bras et les jambes écartés. J'ai un haut le cœur et je détourne les yeux…qui se fixent immédiatement sur son arc au fond du trou. Je n'ai pas d'arme et je ne peux pas me permettre de voir celle-ci disparaître avec l'overcraft qui va balayer le corps d'une minute à l'autre. Prenant sur moi-même je m'avance et m'agenouille au bord de la fosse pour saisir l'arc et le carquois de flèches.
C'est alors que j'entends un bruit de pas léger derrière moi. J'ai juste le temps de me jeter sur le coté pour éviter le coup de pied qui m'aurait envoyé rejoindre la brune au fond du piège. Je me redresse vivement, préférant m'armer du bâton plutôt que de prendre le temps d'armer une flèche. Je me retrouve face à un garçon amaigri aux yeux perçants et au teint pâle mais dont l'expression crispée témoigne sa rage d'avoir loupé son coup. Il se retrouve le pied dans le vide à essayer de reprendre son équilibre, un couteau dans la main droite. Je saisis l'occasion pour me ruer sur lui et lui asséner un coup de bâton dans le dos aussi fort que je le peux en poussant un cri où se mêlent la peur d'avoir échapper encore une fois de justesse à la mort et la rage contre ce garçon qui m'attaque par derrière. Mon adversaire bascule dans la fosse avec un hoquet surpris avant de mourir empalé à son tour. C'est à peine si j'entends le coup de canon. Le bâton tombe de mes mains moites tandis que ma respiration s'accélère. Je n'arrive pas à détacher le regard de ma première victime. Certes je savais que je devrais tuer pour ma survie dans l'arène, cela était inévitable. Mais je ne m'attendais surement pas à devoir le faire aussi vite, espérant de toutes mes forces que les autres tribus s'entre-tueraient suffisamment pour qu'il ne me reste que peu d'adversaires. A présent que je viens d'ôter la vie à quelqu'un aussi facilement que l'on décide de sauter des marches deux par deux, j'ai l'impression d'être salie. Mon corps est secoué de tremblement et je dois m'appuyer contre un arbre pour rendre le contenu de mon estomac. J'ai un goût âcre sur la bouche et les larmes n'arrivent pas à couler. Je rampe tant bien que mal jusqu'au ruisseau et plonge ma tête sous l'eau pour nettoyer mon visage. Je reste le plus longtemps possible sans respirer, espérant mourir noyée aujourd'hui même pour ne pas avoir à recommencer ce que je viens de faire. Mais mon corps semble en décider autrement car, les poumons en feu, je redresse la tête pour respirer avec avidité.
Je passe les minutes suivantes à tenter de me calmer. On ne peut survivre dans les Hunger games sans tuer. C'est ça où se laisser mourir. Et je ne veux pas mourir. Je ne veux pas quitter ce monde pourri car, aussi horrible soit il, je ne peux me résoudre à le laisser. Un geai moqueur se pose sur une branche pour chanter à coté de moi. La foret reprend vie. Je décide de me lever et de faire un feu pour cuir le lapin que j'ai dans mon sac à dos. Les deux tribus du district Un n'oserons surement pas revenir ici avant demain car ils croiront que je suis celui qui a installer le piège. Je m'octroie une heure de pose. Puis deux. J'ai l'impression que tous ces événements m'ont vidée et j'ai besoins de reprendre des forces. Je me force alors à grignoter une cuisse de lapin et bois avidement avant de tendre mes mains vers le feu pour me réchauffer.
19h45 :
J'ai passé toute la journée assise là à contempler le feu crépitant jusqu' à devoir raviver les braises mourantes. Le reste de la viande cuite est soigneusement rangé dans mon sac et j'ai rassemblé les provisions que j'ai trouvé dans les sacs des deux victimes. Désormais j'ai un sachet de fruits secs et du bœuf séché, une paire de lunettes nocturnes, un couteau avec un coté dentelé pour scier des matériaux solides et une crème anti-moustiques. J'ai aussi remarqué le chiffre 3 sur le blouson du garçon.
Bientôt le ciel se nimbe de lumière au dessus de ma tête et je m'arrache à la contemplation des braises qui me rappellent mon chez moi pour m'obliger à planter mes yeux sur le visage de celui que j'ai tué. Il s'appelle Jarod mais je ne lui ai jamais parlé. Il traînait toujours seul à l'entrainement du coté des ateliers nœuds en touts genre et des pièges. Il devait avoir très faim lorsque je l'ai rencontré tout à l'heure car sur son portrait que l'on affiche dans le ciel nocturne, il a encore des joues bouffies, loin du visage creux et pâle de celui qui avait voulu me tuer d'un coup de pied.
Lorsque les visages disparaisse et que l'hymne du capitole prend fin, j'étouffe les reste du feu avec le blouson du district Trois que je ne pourrai pas emporter avec moi. Ce soir, je compte dormir camouflée dans les feuilles plutôt que perchée sur un arbre.
C'est alors que j'entends les hurlements dans la nuit….
