Chapitre 1

Arriver à Asgard par erreur, ça allait. Se faire attrapper de force par les gardes, ça passait encore. Mais devenir un cobaye de laboratoire, ça non ! C'est donc pour ça qu'Helena se faisait encore traîner par des gardes vers les cachots. Elle devait avouer que le monde d'Asgard la fascinait, ils semblaient tellement plus évolués que les humains ! Les cellules étaient visiblement faites d'un étrange champ magnétique, sûrement nocif. Les gardes s'arrêtèrent devant la première cellule, où un homme plutôt élégant s'y tenait. Il avait des cheveux noirs mi-longs et impeccablement plaqués sur son crâne, un visage fin et malicieux ainsi que des habits verts et noirs. Helena le trouva aussitôt séduisant. Contrairement aux autres cellules, celle-ci possédait des meubles : des chaises, une table et même un lit.

Les gardes ouvrirent la cellule avec précaution puis la jetèrent littéralement dedans. Alors, tentant un dernier espoir, elle se retourna vivement et voulu se jeter au-dehors de la cellule. Celle-ci était malheureusement déjà fermée et son avant-bras la heurta violemment. Elle poussa un cri en se jetant en arrière. Le jeune homme laissa échapper un ricanement et déclara :

- Ce n'est même pas envisageable, tu pourrais te blesser gravement en faisant cela.

Helena rigola à son tour, sous l'air légèrement surpris de l'homme.

- Me blesser ?

Elle lui tandis son bras, qui était sévèrement brûlé, et sous ses yeux, la blessure cicatrisa progressivement, jusqu'à ce que sa peau blanche soit de nouveau immaculée.

Intrigé, le jeune homme tourna autour d'elle comme pour l'examiner, ce qui énerva Helena. Elle semblait plutôt jeune, environ dix-sept ans, elle avait d'ailleurs encore ses rondeurs d'adolescente. Il ne la trouvait pas si jolie, elle était banale, avec ses grands yeux marrons et sa petite taille. Seul sa chevelure lui plu : d'un noir de jai, elle était épaisse et longue, se terminant en cascade de boucles sur son dos. Il finit par se poster devant elle et déclara, curieux :

- Qui es-tu ?

Helena soupira, elle en avait assez qu'on lui pose cette question des centaines de fois depuis qu'elle était arrivée.

- Je m'appelle Helena Gordon, j'ai 18ans...

- Je me fiche de savoir ton identité. Je veux savoir « ce que tu es ».

Helena resta un moment incrédule, la tête inclinée sur le côté et les yeux mi-clos. Décidément, cet homme l'intriguait de plus en plus.

- Ce que je suis ? A vrai dire je ne sais pas moi-même... Certains me qualifient d'immortelle, d'autres de sorcière, je vous laisse l'embarra du choix... ajouta-t-elle, un sourire malicieux aux lèvres.

Il esquissa un demi-sourire, mais il disparut aussitôt.

- Tu viens donc de la Terre ?

- C'est exact, et je ne sais par quel enchantement je suis arrivée dans votre royaume. Soi-dit en passant, vos gardes sont d'une brutalité !

Elle s'adossa contre le mur et s'y laissa glisser lentement, le voyage l'avait complètement épuisée.

- Mais au fait, qui êtes-vous ? Vous me semblez bien trop malin pour vous retrouver dans ces cachots.

L'homme sourit franchement cette fois et Helena ne put s'empêcher de le trouver irrésistible. Il s'avança vers elle et ne s'arrêta qu'a quelques centimètres de ses pieds pour déclarer avec la plus grande fierté :

- Je suis Loki, prince d'Asgard.

- Prince ? Laissez-moi rire...

Cette fois, Loki ne riait plus, il ne supportait pas qu'on se moque de lui, encore moins lorsque l'on évoquait ce sujet là. D'un geste rapide, il lança un sort sur Helena. Bien plus vive de lui, elle le contra sans difficultée et ripsota aussitôt. La main tendue en l'air, elle avait immobilisé Loki sans le toucher. Mais au lieu de sembler effrayer, il partit d'un rire fou, incontrôlable. Surprise et quelque peu effrayée, Helena cessa de l'immobiliser et il se mit à marcher dans la cellule, toujours en rigolant. Elle s'adossa au mur, comme si elle voulait disparaître dedans. Après quelques secondes, il s'arrêta et s'avança vers Helena, sourire menaçant aux lèvres. Après ne s'être arrêté qu'a quelques centimètres de son visage, il murmura comme pour lui même :

- Voilà enfin la pièce manquante de mon jeu. La reine est enfin prête à jouer...

Helena ne put répondre, elle était terrifiée par son regard, son sourire vicieux à quelques centimètres de ses lèvres. Il s'écarta d'elle lentement, savourant l'emprise qu'il avait sur elle.

- De quel jeu parlez-vous ? Dit finalement Helena, le souffle court.

- Tu le sauras bien assez tôt.