L'amour est un trésor de souvenirs:
Les funérailles d'Obito
Le ciel était nuageux lors des funérailles d'Obito. Tout le clan Uchiha était là. Je sentais leur regard dans mon dos. Beaucoup voulait reprendre le sharingan qu'il m'avait légué. Ce n'était pas naturel, disaient-ils. Je n'étais pas fais pour pouvoir l'utiliser correctement. Je n'étais pas un des leur...
Contre toutes attentes, Fugaku Uchiha, le chef du clan, rappela ses hommes à l'ordre et leur ordonna de respecter les dernières volontés d'Obito. J'ai même cru voir de la compassion quand nos regards se sont croisés. Ça m'avait surpris. L'austère chef de la police n'avait pas la réputation d'être un homme bon avec ceux qui n'étaient pas membre de son clan.
A la fin de la messe funèbre, je restai au coté de Minato-sensei et Rin. J'étais loin d'être dans mon état normal, je vivais avec détachement ce qui se passait autour de moi, mes membres étaient cotonneux et un sentiment de vide me dévorait de l'intérieur. J'avais vécu les derniers jours comme un cauchemar dont je n'arrivais à sortir et me réveiller. La seule chose que je souhaitais était de me jeter du haut d'une falaise et mourir moi aussi. Ma poitrine me faisait tellement souffrir... Je m'en voulais à un tel point... Rien n'aurait pu me racheter. Toutefois je lui avais promis de protéger Rin. C'était mon seul but à présent. Obito le méritait amplement.
Kushina, qui était venu soutenir son époux, embrassa tendrement Mikoto Uchiha et lui présenta ses respects. Je n'aurai jamais imaginé qu'elles puissent être amies. Mikoto Uchiha était tout le contraire en apparence de son mari, une aura bienveillante s'échappait d'elle, sa beauté n'avait d'égal que sa gentillesse, tout jusqu'à la position de ses membres montraient à quel point elle s'inquiétait du bien être des autres. Minato m'avait fait signe de se rapprocher. C'est alors que j'entendis de quoi les jeunes femmes parlaient.
-Aucune amélioration ? S'enquit Kushina
-Elle n'a pas prononcé un mot depuis que Fugaku lui a apprit la nouvelle il y a trois jours. Elle dort peu. Elle a enfin recommencé à se nourrir mais elle mange à peine, souffla-t-elle dépitée. La dernière fois qu'elle était dans cet état, c'était après le décès de Kagami. Elle l'a très mal vécu et ça a duré plusieurs mois... Tu sais à quel point elle aimait mon frère. Sa réaction me surprend, je savais qu'elle s'entendait bien avec Obito toutefois...
-Seul le temps peut guérir certaines blessures, répondit gentiment Minato.
-Tu as raison mais ça ne me rassure pas pour autant... Ce n'est encore qu'une enfant et pourtant elle a assisté à plus d'enterrement que certains adultes, dit Mikoto en jetant un coup d'œil vers la sépulture devant laquelle une jeune fille se tenait.
-Elle est plus forte que tu ne le crois. Ça ira, renchérit Kushina.
N'écoutant plus leur conversation, je me dirigeai doucement vers Ayumi. Nous nous étions déjà rencontré plusieurs fois en présence d'Obito. Je me rappelai leurs querelles, l'attitude protectrice et l'affection du jeune homme à l'égard de la petite fille qui avec cet air supérieur sur le visage s'amusait à le faire tourner en bourrique, mais l'aimait tout autant. Son visage me fit l'effet d'un coup d'épée et me sortit de mon état de transe. De profondes cernes mangeaient ses joues, ses yeux avaient perdu toutes étincelles, son sourire et son froncement de sourcils insolent avaient laissé place à une expression froide ne laissant aucune émotion transparaitre.
Tout était de ma faute. Je m'en voulais tellement. Ma poitrine était si lourde que j'en avais du mal à respirer.
Je m'arrêtai à ses cotés mais elle n'esquissa aucun geste, continua à fixer la tombe.
-Je suis désolé, soufflais-je. Tout est de ma faute. Si j'avais été plus compétent, moins borné... Si seulement j'avais fais plus attention lors de l'éboulement, il serait encore là, il ne se serait pas interposé. C'est moi qui aurait du mourir.
Le silence pesa pendant plusieurs minutes. Elle ne répondit rien, ne me regarda toujours pas, fit comme si je n'existais pas. Peut-être ne voulait-elle pas de moi ici.
J'aperçus plus loin les autres partir. Bientôt il ne resta que nous dans le cimetière.
Au moment où je m'apprêtai à m'en aller, elle prit ma main et la serra dans la sienne le regard toujours rivé sur la tombe et ne prononça pas un mot. De longues minutes s'écoulèrent dans un silence où le seul moyen de communication était nos mains liées.
-Je m'en veux tellement. Jamais je ne me le pardonnerai. Il ne méritait pas ça. Une belle vie l'attendait et je le lui ai retiré.
Une légère pluie commença à tomber mais aucun de nous deux n'esquissèrent un geste pour se mettre à l'abri. Nous restâmes là. Ayumi finit par lever son visage vers le ciel et ferma les yeux, savourant le contact des gouttes rouler sur sa peau pendant que moi je l'admirai silencieusement.
-Tu n'as pas à t'en vouloir. Cet imbécile aurait fait la même chose même si il avait su qu'il en mourrait. C'était son choix pas le tien. Tu n'en es pas responsable, souffla-t-elle en observant les nuages.
Surpris, je ne la quittai pas des yeux et resserrai un peu ma main autour de la sienne, comme si j'avais peur qu'elle disparaisse elle aussi. Elle n'avait pas l'air en colère, son visage semblait paisible malgré la lueur de tristesse dans ses yeux.
Brusquement, sans que je m'y attende, elle s'était tourné vers moi et avait relevé mon bandeau.
-Je suis désolé pour ton œil, murmura-t-elle en passant légèrement son index sur sa cicatrice comme si c'était une caresse ce qui m'arracha un frisson. Le sharingan est un vrai cadeau empoisonné si tu veux mon avis. Lorsque quelqu'un révèle son sharingan, les membres du clan le félicitent comme si il y avait quelque chose dont on pourrait se réjouir
Elle rit doucement et s'éloigna légèrement de moi.
-Ces yeux sont souvent synonyme de mort et dans le meilleur des cas de blessures. La seule chose qu'ils apportent pour réconfort c'est la puissance. A toi de l'utiliser à bon escient maintenant. Obito savait ce que nos yeux représentent si il te l'a laissé c'est qu'il avait confiance en toi. Je suppose que je devrai t'accorder une chance. Profite de ce pouvoir pour protéger tes proches lorsque c'est nécessaire. Tu es le premier à savoir à quel point une vie humaine est fragile. Si tu as besoin d'aide pour le contrôler je peux t'apprendre.
Elle lui parlait le visage légèrement penché sur le coté de la même manière qu'on observe un animal étrange. C'était tout à fait hors de propos mais je ne pu m'empêcher de remarquer à quel point elle était mignonne. Elle avait un air d'ange ou d'oiseau sur le point de prendre son envol.
-Merci d'être venu me parler. Je suis heureuse que cet idiot ne soit pas mort pour rien, sourit-elle en le regardant dans les yeux. Il n'y a rien de plus noble que mourir pour protéger ses proches.
Se détournant de moi, elle reprit sa contemplation de la tombe. Pris par je ne sais quoi, j'entourai ma main autour de la sienne et elle entremêla nos doigts sans lever les yeux vers moi.
C'est à ce moment là que j'ai su que je ne serai plus jamais vraiment seul
