Bonsoir tout le monde,
Voici la partie deux de cette histoire. A l'inverse de Désenchantement, toute l'équipe sera présente et des flash back viendront apporter des explications.
Il est préférable d'avoir lu Désenchantement pour comprendre au mieux cette histoire mais ce n'est pas non plus une obligation. J'ai essayé de rendre Renaissance compréhensible pour celles et ceux qui n'auraient pas voulu la lire.
Comme pour Désenchantement, cette fiction va commencer à être publiée en rating T avant de finir en M. Si vous ne la voyez plus, c'est qu'elle aura changé de catégorie ;) Je mettrai un message d'alerte en début de chapitre quand certains flash-back seront trop "intenses".
L'histoire n'étant pas finie d'être écrite, je vais essayer de vous poster une suite par semaine (ou tous les 15 jours).
OceOlsen : Merci pour ton commentaire et pour avoir suivi Désenchantement ;) Concernant tes questions, je pense qu'elles ont eu des réponses. Donc oui, l'équipe sera au complète et voici le premier chapitre ;)
Je vous souhaite une bonne lecture ;)
- Hé Marty ! T'as une affaire sur la troisième avenue ! Une histoire de vol apparemment. La victime t'attend dans un café alors dépêche-toi !
Le lieutenant de police leva la tête vers son supérieur qui l'informait –ou plutôt lui gueulait- ces informations. Il maudissait vraiment ça. Etre pris pour une machine à rédiger des rapports insignifiants sur des délits mineurs. Il n'y était plus habitué. Et pourtant, il essayait de s'y refaire. Mais l'action lui manquait. Sa vie d'avant lui manquait… Et surtout elle lui manquait. Terriblement.
Son visage se décomposa furtivement au souvenir de son ancienne partenaire. Néanmoins, il prit son manteau, l'enfila tout en se levant – en attrapant au passage le dossier de l'affaire- avant de se diriger vers la sortie. S'occuper. Voilà ce qu'il faisait de ses journées pour ne pas sombrer dans une dépression noire.
Cela faisait désormais plus de six mois qu'il avait abandonné son poste d'agent de liaison au Ncis. Et même s'il ne regrettait pas son choix, la raison pour laquelle il l'avait fait lui pesait énormément. On lui avait laissé l'opportunité de rester. On lui avait bien dit qu'il ferait sans doute une erreur. Mais sa culpabilité à ce moment là –et encore maintenant- était trop importante pour qu'il puisse continuer à travailler dans ces locaux qui lui rappelaient tant de souvenirs. Alors il était parti. Avec pour seul mot : Désolé.
Tournant à droite, le jeune homme s'engouffra dans la rue où l'agression avait eu lieu. Rapidement, il repéra le café en question et se gara.
Un brouhaha infernal l'enveloppa quand il pénétra dans le bar. Quelques têtes se tournèrent dans sa direction tandis que d'autres continuaient à parler, à rire ou à boire sans lui accorder le moindre regard. Deeks se sentit mal à l'aise. Pendant une bref période, il avait écumé les bars de ce genre jusqu'à se rendre compte que boire ne l'aiderait pas à survivre. Il avait alors repris sa vie en main mais le sentiment d'impuissance, lui, était bel et bien resté.
Il repéra la jeune femme au coin d'une table isolée et s'approcha.
- Mademoiselle Perkins ? Je suis le Lieutenant Deeks, se présenta-t-il. Je peux ?
D'un hochement de tête, celle-ci lui permit de s'emparer de la chaise située devant lui et de s'asseoir.
Habillée d'un tailleur marron, la jeune femme était élégante et très certainement respectée dans son milieu professionnel. D'aplomb, celle-ci ne semblait pas du tout en état de choc. Le maquillage – discret- qu'elle portait ne présentait aucune trace de retouche ni de pleures comme souvent lors d'une agression. Ses longs cheveux blonds attachés en une queue de cheval étaient parfaitement plaqués signe qu'elle n'avait pas dû se débattre. Ou alors qu'elle avait menti.
- Hum, posa-t-il le dossier qu'il tenait sur la table avant de l'ouvrir. Apparemment, on vous aurait volé…
- Stop, l'arrêta-t-elle aussitôt d'une voix douce. Je ne pense pas qu'il soit très utile de rappeler les faits, Monsieur Deeks. D'autant que ces derniers ont été inventés de toutes pièces dans l'unique but de vous faire venir à moi. Vous buvez quelque chose ?
Il y a un peu moins d'un an, il aurait sourit face à une telle révélation. Aujourd'hui, seul un profond sentiment de colère l'habitait. L'évidence le cloua alors sur place.
- Vous êtes psy, c'est ça ? Demanda-t-il, la voix grave.
- En effet.
Un léger rictus d'énervement et de déception déforma ses traits.
- Je n'ai rien à vous dire.
- Je sais.
Celle-ci le détailla alors qu'un serveur venait apporter un thé.
- Vous êtes sûr que vous ne voulez rien boire ? Le réinterrogea-t-elle.
- Epargnez-moi votre numéro de mise en confiance.
- Je voulais simplement être polie.
- C'est Greg qui vous envoie ?
- Votre patron ?
- Oui.
- C'est exact. Il est inquiet.
- Je vais bien.
Un silence pesant s'installa. La jeune femme en profita pour boire une gorgée tout en ne quittant pas des yeux l'homme au visage fermé et aux cheveux mal coiffés assis devant elle.
- Je le pense aussi.
- Alors pourquoi restez-vous assise à me dévisager ?
- J'ai lu votre dossier. Vous avez réussi les tests avec le Docteur Swartz mais je voudrais éclaircir deux points avec vous.
- Je n'ai pas envie de me replonger dans cette histoire.
- Pourtant il va le falloir.
Sa façon calme et sereine de parler perturbait le lieutenant de police plus qu'il ne l'imaginait. D'un geste rapide d'une main dans ses cheveux, il se ressaisit et se leva.
- Désolé de vous décevoir mais je vais devoir vous laisser. Vous dire que j'ai été ravie de faire votre rencontre serait mentir alors je me contenterais de vous souhaiter une bonne journée.
Avec une maîtrise parfaite, la jeune femme ne broncha pas et n'esquissa même pas un mouvement pour le rattraper. Elle porta simplement sa tasse à ses lèvres avant de planter son regard dans celui de l'homme anéanti qui se dessinait devant elle.
- Je ne vous oblige à rien Lieutenant Deeks. Mais j'ai deux zones d'ombres qu'il faut que j'éclaircisse. Et vous allez me répondre.
Son assurance déstabilisa une nouvelle fois le jeune blond.
- Et pourquoi je ferais ça, hein ? J'arrive à vivre même avec mon passé. Alors laissez le en paix et moi avec.
- C'est ce que je compte faire une fois que je vous aurais posé mes questions. Et vous y répondrez car votre boulot est la seule chose qu'il vous reste.
Un sentiment de colère et de trahison comprima sa poitrine.
- Greg veut me flanquer à la porte si je ne réponds pas ?
- Entre autre.
La pensée d'envoyer balader cette demoiselle le démangea fortement. Cette demoiselle et son patron avec. Mais comme elle l'avait si bien souligné, son travail de flic était tout ce qui lui restait et il n'était pas sûr de vouloir tout balancer.
- Vous seul tenez les rênes, l'encouragea-t-elle d'une voix posée.
Sous un regard noir mélangé à de l'exaspération, il se rassit.
- Qu'est-ce que vous voulez savoir ?
- Vous avez pris la bonne décision.
- Je le fais uniquement pour garder mon job, ok ? N'y voyez rien de personnel.
- Je n'en doute pas.
- Et donc, de quoi vous voulez qu'on parle ? Reprit-il. De comment je vis ma séparation avec l'équipe ? De comment va ma culpabilité ? Je vais vous faciliter la tâche. Mal. Mais j'y fais face. Et c'est tout ce qui importe.
Celle-ci planta son regard dans le sien avec compassion.
- Ce n'est pas ça que je souhaite savoir.
Perplexe, le jeune homme appréhenda les questions sachant pertinemment ce qu'elle allait donc lui demander.
- Vous avez dit en début de thérapie que vous vous sentiez responsable de la disparition de votre partenaire et deux mois après, vous affirmiez que vous n'auriez pas pu le prévoir. Qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ?
- On était sur une affaire compliquée. Elle a voulu prendre un risque malgré mon interdiction et malheureusement elle a disparu. La suite, vous la connaissez. Qu'est-ce que j'aurais pu faire ?
- Vous étiez son partenaire, vous auriez pu l'aider.
- Quand je suis arrivé, l'entrepôt avait explosé. J'ai contacté mon équipe et je me suis précipité pour voir si elle ne se trouvait pas quelque part. On n'a trouvé aucune trace d'elle. Même si c'est dur, la mort fait partie de notre métier. Il y en a tous les jours et j'ai appris à faire avec.
- Pourtant vous sembliez anéanti.
- Je l'étais. J'éprouvais un profond respect pour elle et j'en ai été malade.
- Mais ce n'est plus le cas maintenant.
- En effet.
Un court silence s'en suivit. Après avoir griffonné quelques notes sur une feuille, la psychologue releva la tête et détailla de nouveau l'homme en face d'elle.
- Vous aviez également confié que vous passeriez votre vie à la rechercher. Vous pouvez me dire ce qu'il en est aujourd'hui ?
- Six mois se sont écoulés. Si elle était encore en vie comme je l'espérais, elle aurait été retrouvée.
- Ca ne répond pas à ma question.
- Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ? Haussa-t-il légèrement le ton. Qu'elle est morte ? Que jamais plus je ne la reverrais ? Car c'est en effet le cas ! Aujourd'hui, je ne peux plus prétendre à la retrouver puisqu'aucune piste n'a été établie et que les chances sont réduites à zéro. Son ADN a été retrouvé sur les lieux de l'explosion. Même sans corps, cela signifie tout. Elle devait se trouver trop près et la connaissant, elle devait même être en train d'essayer d'arrêter la bombe. Il a fallu que je me fasse une raison. Qui serait beaucoup plus facilement acceptable si vous cessiez de revenir enfoncer le couteau dans la plaie à chaque fois.
- Donc elle ne fait plus partie de vos pensées ? Continua la psy, imperturbable.
Un voile de colère et de tristesse s'abattit sur son visage.
- Elle hante chaque jour mes pensées mais cela ne m'empêche pas de faire correctement mon travail. Dite ça à Greg. C'est tout ce qu'il a besoin de savoir.
Sans un mot de plus, il se leva et sortit du bar avec fureur et mécontentement. Raviver ses souvenirs, lui était toujours douloureux. Il avait tant espéré la revoir. Ne serait-ce qu'une fois. Une unique fois. C'en avait été plus qu'une espérance. C'en était devenu une obsession. Et maintenant, il devait sans cesse cacher ses sentiments.
Une larme roula sur sa joue. D'un revers sec de la main, il la chassa avant de s'engouffrer dans sa voiture.
Voilà, premier chapitre posté. J'espère que vous avez apprécié et que cette histoire vous plaira. Du point de vue de la série, elle colle plus à un épisode puisque l'équipe est au complète et qu'une enquête aura lieu.
Je vous dis à la prochaine,
Tanutwo
