Voilà ma nouvelle fanfic se déroulant uniquement dans l'univers de Twilight. J'ai voulu expérimenter un Jacob plus vieux (pas facile de l'imaginer plus vieux) et une Bella plus jeune que lui dans un univers plus adulte et toujours aussi complexe car les vampires rôdent…
Disclaimer : La plupart des personnages que je vais utiliser appartiennent à Stephenie Meyer.
Merci à cette fantastique auteure pour cette belle saga.
Relecture par Brynamon, ma petite sœur qui est toujours là pour me soutenir.
Pour les lecteurs qui me connaissent déjà, merci de votre fidélité.
Bienvenue aux nouveaux.^^
Chapitre 1 : Rencontre
POV JACOB BLACK
Déjà huit heures, j'étais à la bourre comme tous les lundis. Je jetai un dernier coup d'œil à mon reflet dans la glace en pied de ma chambre. J'étais vêtu d'une chemise unie blanc cassé laissée entrouverte (laissant apparaitre une chaine en or) et d'un pantalon à pince noir. Le tout rehaussé par des chaussures de ville en cuir marron foncés. Le tout bien sûr était griffé, j'étais impecc !
Je prenais soin de mon apparence car c'était important dans mon travail et j'aimais le regard que les gens me portaient partout où j'allais. Je sortis de ma maison située à la limite de Port Angeles. Il faisait frais pour un mois d'août donc j'avais mis mon caban noir au cas où. Je devais être au travail dans une heure. Je conduisis néanmoins calmement, pas la peine de causer un accident. Je m'arrêtai au feu à l'entrée de Forks et patientai en écoutant un peu de musique. Tant pis, j'irai au pressing demain. Je roulai encore cinq minutes et me garai devant mon cabinet médical (l'unique de la ville) sur la place qui m'était réservée. Je descendis de ma Audi A3 noire, unique luxe que je m'autorisai dans ma vie hormis ma maison.
Je pénétrai dans le hall d'accueil et trouvai déjà Selena, assise et au téléphone. La salle d'attente était fermée signe qu'il y avait déjà des personnes qui attendaient. J'allai dans mon bureau et regardai mon courrier. Je détaillai le cadre sur mon bureau et mon cœur se serra. Je mis ma blouse blanche sur ma chemise, regardai le nom de mon premier rendez-vous et retournai à l'accueil. Selena m'accueillit avec un grand sourire, et se leva pour me saluer.
-Ne bougez pas Selena ! M'exclamai-je.
-Je ne suis pas invalide Jacob.
Selena était enceinte de bientôt sept mois et malgré une forme olympique, elle m'avait demandé quelques semaines de congés. Elle n'en avait pas pris depuis un bail et ça tombait à pic pour elle. Elle allait bientôt avoir quarante ans et cette grossesse tardive n'était pas sans complications. Elle travaillait avec moi depuis le début de ma carrière. J'avais repris la clientèle du Dr Gerandy qui était parti à la retraite il y a maintenant quatre ans. Elle travaillait déjà avec lui et je l'avais gardé. La transition avec la nouvelle clientèle n'en avait été que plus facile. Cependant mon jeune âge avait causé quelques soucis.
-Vos deux premiers rendez-vous sont arrivés, m'annonça Selena.
-D'accord.
-Vous avez aussi un message de votre femme.
Je me raidis.
-Je verrai ça plus tard…
Je pris le mot qu'elle me tendait et le glissai dans la poche de ma blouse.
-Vous en êtes où dans la recherche d'une remplaçante ? S'enquit brusquement Selena.
-Je rame, personne n'est à votre hauteur.
Nous avions une relation sans ambiguïté ce qui avait donné lieu à une réelle complicité.
-Je le sais bien mais il va falloir mettre la barre moins haute et trouver quelqu'un rapidement.
Le téléphone sonna, j'esquivai la réponse et pénétrai dans la salle d'attente.
-Mademoiselle Swan.
Une jeune fille brune, un peu pâle se leva et me sourit.
-Suivez-moi, dis-je d'une voix neutre.
Elle pénétra dans mon bureau, ôta son manteau et s'installa dans le siège face à moi.
-Votre nom m'est familier, êtes-vous apparenté au chérif Swan ?
Je détaillai la jeune femme, qui semblait avoir une vingtaine d'années, cherchant une ressemblance avec Charlie Swan. Son visage ovale était harmonieux. Ses yeux marron foncés étaient directs, ses sourcils bien dessinés relevaient son regard franc. Son nez était droit, son menton était volontaire. Et les contours de sa bouche fine étaient magnifiquement dessinés. Elle esquissa un léger sourire.
-C'est mon père.
Elle grimaça et je recentrai mon attention vers elle.
-Partout où je vais, je ne passe pas inaperçue.
-Je ne savais pas qu'il avait une fille.
-Je vivais avec ma mère à Phoenix, je viens d'arriver en ville il y a une semaine. Je vais travailler avec lui.
Surpris, je l'observai en l'imaginant dans la peau d'un flic.
-Oui, je sais je n'ai pas la tête de l'emploi. A la base, il était contre mais quand il a vu que j'ai persévéré dans cette voie et que j'ai bien réussi mes examens à l'école de police, il a insisté pour que je bosse avec lui afin qu'il ait un œil sur moi.
Elle secoua la tête comme si tout ça la contrariait.
-Qu'est-ce qui vous amène alors?
-Ici il fait humide, je ne suis plus habituée à la pluie. J'ai du prendre froid car j'ai très mal à la gorge, j'ai des difficultés à manger et quand je tousse ça me fait mal.
Elle regarda par la fenêtre, effectivement il pleuvait maintenant. Il pleuvait souvent en fait.
-Rien de bien grave, apparemment. On va regarder ça.
Je me levai et l'invitai à passer dans la salle adjacente. Elle s'installa sur la table d'examen et s'allongea. Je saisis mon stéthoscope et me rendis compte de son regard insistant tandis que j'écoutai sa respiration. J'étais habitué, je ne m'en formalisai pas.
-Vous êtes bien jeune ! Dit-elle contre toute attente.
-Vous doutez de mes compétences ? Répliquai-je. Relevez-vous s'il vous plait.
Elle se redressant en grimaçant.
-J'ai un peu mal partout.
-C'est normal. Respirez fort à nouveau.
Elle s'exécuta puis revint à la charge.
-Quel âge avez-vous ?
-30 ans, rétorquai-je surpris de lui avoir répondu.
-Vous les faites à peine.
-Je vais prendre ça pour un compliment.
J'auscultai ensuite ses oreilles et son nez.
-Et vous êtes marié ?
Je faillis en faire tomber mon otoscope.
-Alors ? Insista-t-elle.
-Et bien, ça ne vous regarde pas. Décrétai-je calmement.
-Mais…
Un sourire apparut sur mes lèvres sans que je m'en rende compte. Elle était vraiment tenace.
-Mais oui effectivement je suis marié.
-D'où l'alliance à votre doigt, je pensais que c'était juste pour faire fuir les demoiselles trop collantes.
Pour finir j'examinai sa gorge. Elle ne sembla pas apprécier. Je relevai sa manche pour prendre sa tension.
-11, 3.
-Quel est votre diagnostic ?
-Début d'angine d'origine virale. Un peu de paracétamol et des pastilles pour la gorge suffiront. Vous irez mieux dans trois ou quatre jours.
-Bien Docteur.
Nous retournions à mon bureau et je lui fis une ordonnance.
-Je suis en instance de divorce, déclarai-je soudainement.
Les mots étaient sortis de ma bouche presque contre ma volonté.
Elle me régla la consultation, impassible et se leva.
-Vous avez un joli cabinet, dit-elle en examinant les tableaux et la couleur des murs.
-C'est ma secrétaire qui s'est occupée de la déco.
J'étais soulagé qu'elle n'ait pas réagit à l'annonce que je lui avais faite. Tandis que la reconduisait à l'accueil, elle se tourna brusquement vers moi.
-Ça vous dirait d'aller dîner après votre travail ?
Pris au dépourvu, je ne répondit pas immédiatement. Je percevais le regard appuyé de Selena, qui, j'en étais persuadé, devait bien se marrer. Isabella Swan me dévisagea avec appréhension comme si elle regrettait presque de m'avoir posé la question vu ma réaction.
-Je ne crois pas que dans votre état…
-Je m'en doutais, me coupa-t-elle, déçue. Et bien tant pis, vous ne savez pas ce que vous ratez !
Elle me tourna le dos et s'éloigna d'un pas vif. Je fixai un instant la porte par laquelle elle était sortie puis me ressaisis et allai chercher mon prochain patient sans aucun regard vers Selena.
A midi et demi, je sortis déjeuner et revins vers quatorze heures. La journée passa sans anicroche comme la plupart du temps. En regardant ma montre, je vis qu'il était déjà dix-sept heures. Malgré cette routine mon travail me passionnait. De plus, j'aimais cette ville, j'avais passé mon enfance non loin d'elle à la réserve indienne. Si j'avais déménagé à Port Angeles c'était parce que je n'avais pas eu le choix. Je repensai alors au message que m'avait donné Selena ce matin et sortis le mot de la poche de ma blouse. Linda voulait que je la rappelle, c'était urgent comme d'habitude. Dans le doute, je sortis mon portable et l'appelai. Mon prochain patient attendrait une minute. Je tombai sur la messagerie de son portable, je lui laissai un message succin et raccrochai. Je repensai alors à Isabella Swan. Dieu seul sait pourquoi.
POV BELLA SWAN
En franchissant la porte du cabinet, je me maudis intérieurement.
-Qu'est-ce qui m'a pris ! Me morigénai-je.
Dès que j'avais vu entrer le Dr Black dans la salle d'attente, je l'avais tout de suite trouvé à mon gout. J'avais tenté de masquer mon trouble et je l'avais observé à loisirs. Je n'avais jamais vu de médecin aussi craquant. Si j'avais su je me serai mieux habillée car en jean et col roulé, je n'étais pas à mon avantage. Et puis j'aurais préféré le rencontrer dans d'autres conditions. Quand il avait ausculté mes amygdales, ça m'avait mortifié. J'ai voulu rattraper le coup en l'invitant à diner. Je n'étais pas quelqu'un de timide mais en général j'étais prudente (j'avais déjà eu trop de désillusions). Sur ce coup là, je m'étais étonnée moi-même. J'ai cru un moment…mais ce fut la honte totale.
Je me mis au volant de ma Ford Escort et posai mon front sur le volant. J'avais mal à la tête. Il valait mieux que je rentre chez Charlie. Le long du chemin, je ruminai. Un frisson me parcourut, j'avais froid. Je touchai mon front, j'avais un peu de fièvre. Rien d'alarmant cependant. J'hésitai à aller en pharmacie, j'avais qu'une hâte, aller dans mon lit.
Je n'étais plus très loin quand un animal surgit au milieu de la chaussée. Paniquée, je freinai brutalement et fis une embardée. Mon véhicule dérapa sur le bas côté glissant. Je m'enfonçai dans les bois, incapable de contrôler ma voiture. Tout se passa très vite, je me vis mourir en moins d'une seconde. Je fermai les yeux, le choc imminent. Le pare brise explosa, j'hurlai de terreur et de douleur tandis que les bris de glace me laceraient le visage et les bras et que ma tête heurtait le volant avec violence m'étourdissant. Ce fut peut-être à cause de ça que je ne vis pas tout de suite la personne qui était debout non loin de la voiture. La portière côté conducteur fut comme arrachée et je me sentis extirpée de la voiture pour ensuite être posée à terre. Je clignai des yeux, cherchant à percevoir le visage de l'inconnu.
-Vous allez bien ? Perçus-je à travers le bourdonnement de mes oreilles.
-Bof…Soufflai-je.
Je tentai de me relever.
-Non restez couchée ! M'ordonna l'inconnu, je vais appeler une ambulance.
Tandis qu'il téléphonait, je le dévisageai à travers ma vue qui était moins brouillée. C'était un homme, il était grand, blond. Ses traits étaient fins et d'une grande beauté. Il croisa mes yeux à nouveau et je m'étonnai de la couleur de ses iris.
-Oui, elle est consciente, entendis-je.
Il raccrocha.
-Les secours arrivent.
Il resta près de moi en me murmurant des paroles rassurantes le temps que les secours arrivent. Durant mon transport dans l'ambulance, je me sentis nauséeuse. Ma tension était un peu basse d'après ce que j'avais cru comprendre. La présence de l'homme était réconfortante. Je pensai soudain à Charlie.
-Il faut prévenir mon père, articulai-je.
Une douleur lancinante me vrilla la tempe me filant des maux de tête. Je fermai les yeux et sombrai dans une sorte de léthargie.
Je me réveillai alitée, Charlie à mon chevet.
-Tu ne pouvais pas t'en empêcher ? Soupira-t-il, visiblement soulagé.
Je lui souris d'un air contrit en me rappelant de l'accident. Je regardai autour de moi et déprimai en constatant que j'étais dans un lit d'hôpital dans une chambre super morose. Au travers des vitres, je vis que la nuit tombait.
-Je suis la depuis combien de temps ? Demandai-je d'une voix pâteuse et rauque.
-Ce matin. L'hôpital m'a appelé. Un homme a assisté à ton accident et a prévenu les secours.
Je me rappelai vaguement de l'incident suivant mon accident.
-J'étais un peu patraque, je sortais du médecin pour rentrer à la maison. Et un animal a surgit sur la route.
Il caressa mes cheveux.
-C'est pas grave, ça arrive.
Il arrêta son geste subitement contrarié.
-J'ai dû prévenir ta mère !
-Elle va flipper comme dab, répondis-je anxieuse.
-Je n'avais pas le choix. Je n'ai pas pu remercier celui qui t'avais aidé, ajouta-t-il après une pause. Il n'était pas là quand je suis arrivé.
J'étais déçue aussi, j'aurais voulu le remercier. Et lui poser des questions.
Un an plus tôt
POV EDWARD MASEN
J'étais en retard. Je rentrai dans la salle de cours sans cérémonie et allai directement à mon bureau.
-Alors vous avez eu une panne d'oreiller ? Lança Gabrielle, moqueuse, une de mes élèves assise au fond de la classe.
-Non, juste un problème de voiture, répliquai-je agacé. Bref, je vais faire l'appel.
Après cinq minutes de chahut pendant lequel je ne constatai aucune absence, je commençai mon cours de Philosophie. Cours qui avait tendance à endormir mes élèves soit dit en passant.
Cela faisait un an que j'enseignais au lycée de Forks. J'avais eu un doctorat en philosophie qui m'avait permis de postuler dans plusieurs lycées. Celui de Forks avait été un des premiers à me répondre favorablement et j'avais sauté sur l'occasion de pouvoir enseigner. J'avais vite déchanté, le métier de professeur n'était pas facile mais je m'accrochais car certains élèves doués méritaient que je m'accroche face à l'hostilité des autres. De plus, j'avais des frais scolaires à rembourser et je ne voulais plus voir ma mère galérer pour m'aider.
Je venais de fêter mes vingt-cinq ans et je débutais donc ma deuxième année avec cette fois que des élèves de première. Ce premier cours de la journée se déroulait avec les premières scientifiques. Nous avions deux heures devant nous. J'ouvris ma sacoche et sortis mes notes.
-Bon, nous allons continuer sur l'étude de la métaphysique, qui, comme je vous l'ai déjà expliqué la semaine dernière se découpe en quatre périodes : la métaphysique antique, la métaphysique médiévale, la métaphysique moderne et pour finir la métaphysique contemporaine. Nous allons continuer la métaphysique antique et entamer la métaphysique médiévale. Sortez votre livre d'Aristote.
J'étais passionné par mon travail et je tentai de communiquer cette passion à mes élèves. Mais ce n'était pas toujours évident. Certains buvaient mes paroles, d'autres griffonnaient distraitement sur leur cahier. Certains jouaient avec leur portable. Agacé, j'en rabrouai un. Toujours le même :
-Newton ! Eteignez-moi ce fichu portable !
Celui-ci me regarda avec dédain et continua son petit jeu. Frustré, je ravalai ma rancune et continuai. J'étais incapable de me faire respecter et c'était rageant. J'avais vite compris que les heures de colle de servaient à rien.
Je vis la fin des deux heures arriver et je donnai des devoirs de dernière minute pour me venger.
-Pour demain, une dissertation sur « L'âme est-elle immortelle ? », quatre pages minimum !
Je compris aux grognements et aux regards hargneux que j'embêtais tout ce petit monde. Je me sentis moins misérable et sourit en mon for intérieur. La sonnerie retentit et les chaises grincèrent. Les élèves se précipitèrent à l'extérieur. Newton déboula vers mon bureau.
-J'ai un entrainement de football ce soir, je ne pourrai pas faire ce devoir !
-Débrouillez-vous Newton ! Rétorquai-je, peu ému par sa situation.
Il se pencha alors vers moi en murmurant :
-Mon père finance largement cet établissement, alors si vous souhaitez garder votre place…
-C'est une menace ?
Je fis le maximum pour ne pas paraître troublé par ses paroles.
-Non, juste une constatation.
Il eut un rictus et s'en alla en sifflotant.
La petite Sarah Janssen, qui avait assisté à la scène s'avança vers moi.
-Vous aviez une question Mlle Janssen ? Demandai-je d'un ton sec.
La rouquine filiforme aux formes généreuses s'approcha avec aisance et recommença le même cinéma qu'elle s'obstinait à faire depuis la rentrée scolaire. Il semblait qu'elle ait jeté son dévolu sur moi.
-J'ai des soucis avec certains passages de votre cours, auriez-vous du temps à m'accorder ?
-Non, j'ai un cours dans cinq minutes.
-J'ai entendu dire que vous donniez des cours de soutien ?
-Oui, aux élèves vraiment en difficulté.
-C'est quand ? Demanda-t-elle en se penchant si près que je pus voir mes yeux verts se refléter dans ses propres yeux gris.
-Je dois vous laisser !
Et je sortis de la pièce en trombe sous son regard courroucé.
Quand allait-elle me lâcher la grappe ? Je savais que je n'étais pas trop mal dans mon genre mais je n'en jouai pas car ça m'était bien égal. Je ne faisais pas d'effort vestimentaire et j'avais toujours une barbe de deux jours collée au visage. Mes cheveux tirant vers le bronze étaient indisciplinés, leur donnant un aspect négligé qui semblait quand même plaire aux filles. Etrange.
La journée passa rapidement, mon dernier cours finit à dix-huit heures. Je restai là un moment à corriger des copies et consultai ma montre en voyant qu'il allait faire nuit.
Déjà 19h45.
Je pris mes affaires et sortis du bâtiment. J'allais arriver à ma Volvo quand je sentis une présence derrière moi. Je fis volte-face et n'eus pas le temps d'esquiver le coup de batte de base-ball. Je m'étalai au sol, le nez en sang, sonné et tremblant. La douleur me tétanisait. Avec horreur je vis mon agresseur soulever sa batte à nouveau.
J'ouvris les yeux en grand, horrifié par la douleur indescriptible qui me consumait. Aucun son ne pouvait sortir de ma bouche et pourtant j'avais envie de hurler. Mon cœur battait furieusement comme par désespoir. Autour de moi c'était l'inconnu, des murs blancs, une lumière tamisée qui me brûlait quand même les rétines. Je suffoquai, la peur me dévasta. Je pensai à ma mère, comment allait-elle supporter ma mort ?
Des larmes perlèrent au coin de mes yeux. Que je fermai pour mieux supporter cet enfer. Alors c'était ça mourir ? Dire que j'avais encore tellement de projets. Ce n'était pas juste. J'avais qu'une hâte maintenant c'était que ça ce termine. J'aurais peut-être la réponse à cette fameuse question concernant l'immortalité de l'âme, ironique n'est-ce pas ?
J'attendis la mort comme une délivrance mais elle tardait me vidant de mes forces. J'aurais voulu être en colère contre celui qui m'avait agressé mais j'étais loin de tout ça. Seul m'importait que cette souffrance se termine.
Je distinguai une présence régulière tout au long de mon agonie.
Je ne pouvais cependant pas me concentrer dessus, submergé fréquemment par des bouffées d'angoisse. Après ce qui me parut être des jours de souffrance, mon cœur lâcha et je sentis mon dernier souffle me quitter.
J'ouvris alors les yeux, étonné. Retrouvant des sensations dans le corps et regardant autour de moi, je me demandai si j'étais mort. Pourtant j'étais au même endroit. Dans une pièce aux murs blancs. Blanc cassé en fait. Je perçus des pas.
« Je ne sais pas si j'ai bien fait, j'aurai du m'y prendre autrement, je suis un égoïste. »
Je ne comprenais pas d'où venait cette voix. Etais-je fou ?
Je vis alors approcher un homme d'une trentaine d'années. Blond, grand, le visage très pale, il m'observa de ses yeux ambrés.
« Je m'en veux tellement, comment lui expliquer ? »
Je compris que j'entendais les pensées de cet homme. Angoissé, je me redressai avec une étrange agilité. Je secouai la tête et me mis à crier :
-Je suis mort ! Et je suis en enfer !
-Calme-toi. Tu n'es pas mort, enfin techniquement tu l'es mais physiquement tu ne l'es pas.
-Qu'est-ce que vous racontez ? Je suis en train d'halluciner ? Ou bien est-ce que je suis en partance pour l'enfer ? Pourquoi j'entends des voix ?
J'hurlai ces questions tout en regardant dans tous les sens, désespéré. Puis jetant un œil, sans faire exprès, sur mes habits, je vis qu'ils étaient remplis de sang. Je me touchai le visage et constatai que je n'avais aucune blessure, ni aucune douleur. En examinant le reste de mon corps ce fut la même constatation.
-Je n'avais pas le choix. S'excusa-t-il d'une voix douce.
-Qu'est-ce que vous m'avez fait ?
Je le saisis par le col de sa chemise. Examinant de près ses yeux étranges.
-Je t'ai transformé, tu es un vampire.
Bon pas si mal pour un premier chapitre. Alors ?
