« Courez ! Courez ! Vers les montagnes. Plus vite ! Ne laissez personne derrière ! Sauvez les femmes et les enfants ! Courrez ! COURREZ ! Nous sommes attaqués. Les pirates nous attaquent ! » C'était la panique, les premiers coups de canons avaient retentis vers 2h du matin, réveillant ainsi la ville portuaire d'Harugeon. Les soldats s'étaient mobilisés en quelques minutes. Mais pendant ces quelques instants les pirates avaient pu débarquer et commencer leur massacre.
Alors que tout le monde courrait vers les montagnes pour s'abriter les gardes se battaient, essayant de gagner du temps. Mais les pirates avaient eu l'avantage de la surprise, ils avaient tirés et la ville était en feu avant que qui que ce soit n'ait pu sortir de sa maison. Mais plutôt que de tenter d'éteindre le feu, les habitants tentaient de sauver leurs vies. C'est ce que le duc leur avait ordonné : en cas d'attaque, il fallait penser à sauver leurs vies avant de tenter de sauver les biens matériels.
Dans la panique le nombre de blessés augmentait, et il serait bientôt impossible de sauver qui que ce soit. Le duc et sa famille étaient surement la cible : ils étaient de sang royal. Et le but des pirates était de mettre la main sur le trésor de la famille royal, qui selon la légende avait la capacité de guérir toutes les blessures, d'empêcher la famine. La famille du Duc habitait très près du port. Il serait donc très compliqué de les sauver, mais le duc était un homme juste et tout le monde priait pour que les gardes puissent les sauver, lui et sa fille. Pourquoi avait-il fallu qu'ils décident de s'installer si près de la mer ?
« Princesse, dépêchez vous, nous devons partir » avait crié sa dame de compagnie en entrant en trombe dans la chambre de la princesse. Elle l'entraina ensuite dans les rues de la ville. Elles couraient, couraient sans se retourner. Même lorsqu'elles furent séparées du reste des gardes, elles continuèrent de courir. Sa dame de compagnie continuait d'entrainer la princesse vers les montagnes, là où elles seraient en sécurité.
Mais malgré tout ses efforts, la princesse commença à ralentir. Elle ne voulait pas voir son peuple souffrir. Elle devait l'aider, d'une manière ou d'une autre. Alors, d'un geste brusque elle s'arracha à l'emprise de sa dame de compagnie et commença à courir vers le port. Elle ne se retourna pas lorsque sa dame de compagnie lui cria « Princesse, ne faites pas ça ! Revenez Princesse ! ». Si elle arrivait à atteindre le port, elle pourrait peut être négocier avec les pirates, leur faire cesser cette attaque. Elle devait faire quelque chose, même si cela ne permettait de sauver que quelques vies. Chaque vie était précieuse à ses yeux, et étant née princesse, il était de sont devoir de protéger son peuple.
Alors elle remonta vers le port, allant contre la marée de son peuple qui s'enfuyait. Elle s'arrêta quelques secondes pour reprendre son souffle, et remarquant un enfant perdu, seul et pleurant, elle le releva. Alors qu'elle tentait de le rassurer, son père vint le chercher. L'emmenant avec lui vers les montagnes, quelques secondes plus tard, un groupe de pirates surgit et les tua sous les yeux horrifiés de la princesse. Il fallait qu'elle se dépêche d'arrêter cette boucherie.
Elle se remit à courir, plus vite, et rejoint le port. Alors elle cria de toute ses forces pour couvrir le bruit de la bataille « Je suis là pour négocier ! Faites cesser cette attaque, je suis la princesse et je me rends. Pitié, ne tuez plus mon peuple… » Alors que les pirates approchaient, elle se dit qu'il ne fallait surtout pas qu'elle leur montre sa peur, qu'il ne fallait pas qu'elle se mette à pleurer devant eux. « Prenez moi en otage, mais s'il vous plait, ne levez plus la main sur ces gens. »
Le groupe de pirate qui s'approchait d'elle l'entraina violemment vers leur navire. Tous les pirates désertèrent les rues, et ils quittèrent Harugeon.
Cette bataille était finie, mais ils avaient perdu la princesse, qui s'était rendue pour sauver leurs vies.
Sur le bateau, la princesse était terrorisée, mais elle faisait face, elle n'avait pas le choix. Elle avait réussit à convaincre les pirates de partir, mais maintenant, elle ignorait ce qu'il allait advenir d'elle. Elle s'était rendue, sans conditions pour que tout son peuple soit épargné. Elle soupira, il l'avait installée dans une cabine proche de celle du capitaine. En fait, il y avait même une porte qui les reliait, et elle savait très bien ce que cela signifiait. Ce soir, pensa t'elle avant de sombrer dans le sommeil, les larmes coulant sur ses joues.
