Une panthère aux yeux bleus.
Un jeune adolescent rentrait tranquillement du lycée, la main sur l'épaule tenant son sac avec une désinvolture pour le moins incroyable. Le visage blasé et sa seconde main dans la poche de son pantalon, il semblait perdu dans ces pensées. Il fredonnait sans plus que cela, sans même le vouloir vraiment une musique, une musique qu'il aimait énormément.
Regarde toi,
Assise dans l'ombre.
A la lueur de nos mensonges,
Les mains glacées jusqu'à l'ongle.
Avant même de s'en rendre conte, il se retrouva devant la porte de chez lui. Machinalement il inséra le petit bout métallique dans la petite fente aux contours incroyablement... pas droit. Celle-ci s'ouvrit devant le jeune homme pour lui laisser place alors qu'il refourguait sa clef dans sa poche. Le lycéen s'engouffra dans la petite demeure dénuer de lumière vraisemblablement, cette antre froide, sombre, inquiétante mais pourtant si chaleureuse, si accueillante, si protectrice. La porte se referma à la seconde sur le jeune homme comme la mâchoire d'un crocodile sur sa proie.
A l'intérieur l'adolescent se dirigea vers ce qui était à la fois sa chambre, son salon et son bureau traversant le petit couloir exigu. Arrivé dans celle-ci il balança son sac, comme si c'était la chose la plus naturel à faire, avec un bonheur incontesté. Comme si c'était interdit, il n'essaya pas une seul fois allumer la lumière.
Tout en se dirigent vers sa fenêtre au rideau encore fermer, il déboutonna les trois premiers boutons de sa chemise. Il ouvrit ses rideaux et sa fenêtre pour s'assoir sur le rebord une jambe repliée près de son torse et l'autre pendouillant dans le vide à l'extérieur au dessus de la rue. Il regardait la ville qui s'étendait sous ses yeux.
La plupart des routes étaient fourmilier de rouge et jaune étincelant qui allait et venait. Il voyait aussi les grandes tours de béton illuminé. Quelques unes d'entre elles avaient le rare privilège d'avoir un écran gigantesque sur l'une de leurs façades. Les rues plus colorées que jamais semblaient étinceler à la manière d'un feu d'artifice.
Il voyait grâce aux écrans les dernières nouveautés, les dernières tendances, les stars du moment, des publicités et de temps en temps les informations. Nombre de fois, il avait vu et revu son obsession apparaitre dans ses écrans.
Il avait de la chance de se trouvé dans un immeuble quasiment abandonné, sur-élevé et a l'écart du reste de la ville. Ici au moins il était tranquille, avec pour seule autre présence un animal.
Il aimait la compagnie des animaux, eux ils ne l'insultaient pas.
Eux au moins, ils n'ont pas cette façon désagréable de dénigrer les gens ou de chercher des problèmes. Tout cela parce qu'il avait les cheveux oranges.
L'animal qui vivait avec lui lui faisait étrangement penser à celui qui le hantait autant. Cette aura menaçante qui entourait l'animal, cette manière si silencieuse qu'il avait de se déplacer, se regard félin et prédateur posé sur lui, ses gestes souples qui le montrait si sensuel, presque envoutant.
Tout lui en l'animal lui rappelait son amour.
Parce que oui, le jeune adolescent était amoureux, fou amoureux.
Regarde toi,
A l'autre pôle,
Fermer les yeux sur ce qui nous ronge.
On a changer à la longue.
Tout en regardant la ville, il repensait à cet homme qui l'attirait tant.
Il se remémora le moment où il avait croisé les yeux turquoises dans la rue principal de cette grande ville se prosternant à ses pieds. Il se rappela du jour où cette main si puissante c'était posée sur son poignet dans un geste ferme pour l'empêcher de tomber alors qu'il avait été bousculé.
Ce rappelant de la sensation que lui procurait celle-ci, il l'imagina glisser sur son corps, le caresser. Il glissa alors sa propre main dans son pantalon. Effleurant du bout des doigts son sexe durcit par l'excitation et la hantise de cet homme inatteignable.
En se remémorant la poigne fermer sur son poignet, il prit sa verge en main et commença de lents et longs vas et viens.
Revoyant dans ses pensées se sourire carnassier, il accéléra ses mouvements, les faisant plus durs, plus profonds. Ses soupires d'aise et de bien-être se transformaient petit à petit en respiration saccadée et en gémissements plaintifs.
Ré-entendent la voix rauque, il intensifia ses aller-retours une nouvelle fois. Les plaisirs déferlaient dans son corps par vague.
Ferment les yeux pour se concentrer un peu plus encore, il imagina la langue du fantôme hantant ses pensées titiller, lécher, suçoter son anatomie et dans la seconde qui suivit il se rendit dans un long râle rauque.
Tentant bien que mal de reprendre son souffle, il tourna la tête vers la ville une dernière fois avant de se diriger et de disparaitre dans la salle de bain.
Il revint quelques minutes plus tard muni d'une simple serviette autour de la taille. Le corps encore glacée de sa douche, un violant frisson parcourut son épiderme alors que l'air le réchauffait petit à petit.
Poussant un profond soupire et fermant les yeux, il se passa une main dans ses cheveux. Sa voix basse et rauque raisonna alors si bas dans l'appartement qu'il fallait tendre l'oreille pour l'entendre.
- Mon dieu, Ichigo, regarde-toi ! Il t'a juste touché une fois. Une misérable fois. Juste un regard même pas réfléchit et tu ne peux plus te passer de lui. Franchement qu'est-ce que tu vas faire pauvre vieux? Tomber amoureux comme ça qu'est-ce qui t'a prit? En plus tu ne le reverras jamais. Ça fait six mois que ça dure, six mois que tout les soirs tu te branle en pensent à lui, tire un trait dessus, tu ne le reverras pas !
Et sur ses derniers mots, il parti se coucher Après avoir passé une main dans ses cheveux en soupirant. Allongé sur le dos il resta là les yeux ouverts fixant le plafond. Il attendit sa fidèle compagne, une panthère au pelage aussi noir que la nuit. Et comme sortant de l'ombre, l'animal vint le rejoindre pour s'endormir tout contre lui.
Autre part dans la ville, dans un grand immeuble on pouvait entendre un remue ménage incessant malgré les trois heures du matin passés. Des voix s'élevaient et une régnait parmi toutes:
-Avez-vous retrouver ma panthère?!
Les réponses que cette voix recevait étaient toujours négatives.
