Isaki n'avait jamais pensé à cette possibilité avant que Genji ne lui en parle. En effet, depuis plus de deux semaines, le meilleur ami du roi de Suzuran ne supportait plus d'avoir Tokaji, son pire ennemi, en tête. Jour et nuit il ne pensait et ne parlait que de lui, de son visage, de son torse et surtout de son regard qui, petit à petit, ne le quittait plus.

Cela avait commencé un matin au lycée. L'été avait laissé place à l'automne, et le beau soleil aux sombres nuages. Pourtant, comme à son habitude Serizawa se baladait avec comme seul habit, une chemise rouge imprimée de fleurs marrons et un bermuda bleu délavé. Quand à Tokio qui l'accompagnait, s'était son sourire qui ne l'avait pas quitté durant les vacances d'été. Lorsqu'ils arrivèrent sur le toit, tout le groupe était là sauf Isaki et Genji.

« Salut tout le monde, lança Tokio, ou sont les deux autres ?

-On sait pas trop, avoua Chuta, Genji n'a pas voulu nous dire ou il allait et ça m'énerve parce qu'il l'a dit à Isaki ! Avec Makise on va s'occuper du blondinet quand ils seront revenus !

-Ouais on va s'occuper de son derrière, rigola le gorille. »

A ces mots là les jumeaux ne purent s'empêcher de mettre un peu de leur grain et ils annoncèrent que de leur coté ils allaient s'occuper du devant. Ce qui eut l'air de déplaire à Tokaji.

« Comment vous pouvez dire ce genre de chose en parlant de se con de décoloré ! Même si c'est pour s'amuser on ne dit pas ces trucs quand ça le concerne lui !! Il est écœurant ce type !!!

-Parles pour toi, bouffon ! »

Isaki et Genji venaient d'apparaitre et vu leurs sourires, il avait du se passer quelque chose de super. Serizawa se rapprocha du chef et tout en lui parlant, il fit signe à Tokio de venir prés de lui.

« Qu'est ce qui t'arrive ? Vous en faites une de ces têtes !! Faut vous voir…

-C'est rien d'important, Genji écrasa sa cigarette au sol et regarda fixement Serizawa avant de se tourner vers son meilleur ami. Rien, c'est juste qu'à mon avis on va bien boire ce soir ! »

Tous déconcertés, les huit élèves de Suzuran se penchèrent et l'on pu entendre par-ci par-là des « hé ? ».Comme Genji gardait le silence, son camarade répondit à sa place.

« Il a passé son permis et il l'a eu alors on va fêter ça ce soir ! »

Et c'est finalement sous des cris de joie que se passa la journée, et que la soirée tant attendu commença chez le roi de Suzuran, dans un des grands salons de son immense demeure. A leur arrivé Genji avait fait apporter de l'alcool et des apéritifs pour toute la bande. La petite fête s'était bien déroulée jusqu'à deux heures du matin, jusqu'à ce que Manabu ait proposé un jeu amusant, connu sous le nom de « le jeu de la bouteille » !! Et comme tout bourrés auraient fait, les adolescents avaient acceptés ! Le jeu commencé, Serizawa a son grand regret du en premier embrasser Chuta, Makise du embrasser Choji, dégouté, Tokio dû embrasser Gô qui s'amusa à l'embêter avec sa langue (le jeu est très poussé dés le début ^_^'), Genji dû embrasser Serizawa, ce qui cette fois-ci ne déplu pas du tout a ce dernier. Et quand vint le tour d'Isaki, ce fut l'horreur pour les deux concernés. Tokaji refusa catégoriquement, en revanche, le blond beaucoup plus sous l'effet de l'alcool, accepta facilement. Tenant le râleur afin qu'Isaki l'embrasse, nos jeunes amis rigolèrent bien lorsque, avec plein de force et d'ardeur, le blond embrassa le prisonnier. Prisonnier qui ne se défendit pas longtemps car, quelques secondes après, Tokaji s'était libéré et avait attrapé le coup d'Isaki pour le rapprocher de lui. Cette nuit fut intense pour nos deux Suzuraniens (merci à Ananas-kun d'avoir accepté de me laisser utiliser ce terme !), Tokaji se laissa être dominé par Isaki, tant ce dernier lui avait donné de plaisir. Le sous fifre de Serizawa n'avait jamais ressenti ça avant et n'avait jamais autant joui que cette nuit là.

Pourtant le lendemain comme si rien ne s'était passé entre eux, chacun repartit avec son groupe de copain et cela ce passait ainsi depuis bientôt plus de deux semaines. Tokaji n'avait pas essayé de se rapprocher, il s'éloigna même plus. Au contraire Isaki ne pouvait s'empêcher de penser au beau brun et il se surprit même à rêver plusieurs fois de cette nuit là.

Le désintérêt du brun n'était en réalité qu'une impression de la part d'Izaki, en effet le sous fifre de Serizawa ne pouvait plus, lui aussi, supporter les sentiments qu'il s'était découvert lors de cette fameuse nuit. Il le voyait partout, ne pouvant regarder sans voir le torse d'Isaki, ne pouvant écouter sans entendre sa voix et ne pouvant penser sans se souvenir du désir et de l'odeur qu'il avait perçu lors de leurs ébats. C'était un cauchemar, chaque nuit il rêvait de son bien-aimé, et tout en revivant leur première fois, il s'en était inventé une centaine d'autres ou dans chacune d'elle, Tokaji ressentait le plaisir et l'excitation vécus auparavant. Gravée dans tout son être, les mains d'Isaki sur son corps restaient dans sa mémoire.

« J'ai trop faim… » Serizawa, allongé sur le canapé du toit du lycée, rêvait de dévorer le bento que juste à coté de lui Isaki mangeait. Ce dernier s'en aperçu, et pour empêcher de voir disparaitre son repas il se décala vers la personne assise à coté de lui.

« Tu peux encore rêver pour manger ce que j'me suis préparé…

-c'est toi qui te fais ton bento le matin ? Avait demandé Tokaji, assis à coté de lui »

En entendent sa voix Isaki fit un bond en arrière.

« Euh… Ouais, c'est moi qui me le prépare ! Et…et toi ?

-Moi quoi ? Demanda le brun.

-C'est toi qui te prépare ton bento ?

-Non, c'est ma mère quand je suis chez elle et la cuisinière quand je suis chez mon père. »

Genji intrigué se pencha et posa la question que tout le monde se posait à ce moment.

« T'es parents sont divorcés ? Et plus important c'est quoi cette histoire de cuisinière chez ton père ? »

Tokaji mit du temps à répondre, il regardait dans le vide. Isaki se rapprocha donc de lui et posa sa main sur son épaule, il le trouvait si beau avec ses yeux perdu et se visage fermé. Poussé par une pulsion, il commença à avancer sa tête vers celle de Tokaji. Lorsque ce dernier intrigué, se retourna, les frères Mikami se jetèrent sur Isaki, poussant ainsi son visage sur le visé. Tokaji ne pu s'empêcher de rougir lorsqu'en tombant sur lui, Isaki l'embrassa. L'étreinte si on pouvait l'appeler ainsi, fut sauvage, le meilleur ami du roi de Suzuran écrasa Tokaji, écrasé lui-même par Manabu et Gô; Isaki au contact de la peau du brun frissonna, ce fut une sensation si agréable et si puissante ! Isaki sous les jumeaux put relever un peu la tête et apercevoir le visage rouge tomate de sa victime.

« C'est…Je…Isaki ne savait plus comment réagir devant Tokaji.

-Sort de sur moi sinon je vais étouffer ! »

Isaki essaya donc de se relever mais en réponse à cette demande Chuta et Choji vinrent se rajouter sur lui, permettant ainsi au visage de Tokaji et Isaki de se toucher. Genji appuyé au fauteuil ou Serizawa était assit riait à n'en plus pouvoir respirer, connaissant les sentiments de son meilleur ami il se doutait bien du gène qu'Isaki devait ressentir collé contre la personne qu'il aimait. Serizawa et Tokio se regardèrent, c'était la première fois qu'ils voyaient leur ami avec cette tête et dans cette situation. C'était un pur plaisir pour tous de voir les deux ennemis de la bande être collés ainsi !

« Genji, merde alors, aides moi ! »

Isaki ne voulait pas rester plus longtemps sur Tokaji au risque que ce dernier s'aperçoive de la bosse qui n'allait pas tarder à apparaitre sous son pantalon.

« Allez, s'était écriait Gô, un petit bisou de rien du tout et on vous lâche ! »

Chuta à ces mots en avait profité pour pousser la tête d'un Isaki qui énervé comme jamais, commença à grogner, sur celle d'un Tokaji qui, s'il l'avait pu, aurait fusié Serizawa du regard en réponse au sourire que ce dernier lui faisait. Choji profita de ce moment d'inattention des deux victimes pour glisser son portable qui vibrait, avec l'aide de Makise, entre eux, au niveau du bas de leurs ventres.

Cette vibration fit ressurgir le souvenir de leur nuit dans leurs esprits, tel que Tokaji, ne pouvant plus supporter le désir qu'il éprouvait, reprit les lèvres de Isaki, et voyant que rien ne l'en empêchait il fit pénétrer sa langue dans la bouche de son amant. Isaki répondit vite à ce baiser et passa un bras derrière la nuque de Tokaji et l'autre dans son haut, sous les regards des camarades de ces derniers et des fautifs qui à cette accroche s'étaient relevés.

« Qu'est ce que … »

Genji en voyant son meilleur ami embrasser un autre garçon sans être saoul, fut choqué. Oubliant tout ce que, quelques heures auparavant Isaki lui avait dit, et pour se convaincre que sont meilleur ami n'était pas gay, mais juste un peu excité; Genji donna le coup de poing le plus puissant qu'il possédait, afin de réveiller Isaki. Ce dernier, envoyé baladé deux mètres plus loin, suffoqua et cracha du sang, avant de se tourner vers le chef.

« Pourquoi tu as… Isaki se tut et regarda autour de lui pour remarquer que Tokaji allongé sur le sol avait encore de la bave au coin de la bouche – que ce dernier se précipita d'essuyer- et dans un mouvement brusque le blond se releva, qu'est ce que j'ai fait… Putain…

-On pensait pas à ça quand on vous a demandé de vous embrasser, avoua Chuta.

-Mais c'est encore mieux, fini Choji, c'était vraiment drôle…

-NON !!! »

Genji avait crié le plus fort qu'il pouvait.

« Non ! C'est pas « mieux », c'est pas « drôle », c'est dégueu, et crade, et… Et… je veux pas que mon meilleur ami soit gay, merde !!! T'as plus intérêt à faire ça ok?

-…

-OK ? Répond moi Isaki!! Ou j'te promets je te tabasse jusqu'à ce tu me jures que tu ne recommenceras pas !

-Ouais, c'est bon, t'inquiète ! » Isaki avait la voix grave lorsqu'il prononça ces mots, puis il parti à grand pas.

Personne n'osait parler, sauf Tokaji qui s'approcha de Genji et lui donna à son tour un coup de poing avant de lui « jeter à la face » :

« T'es vraiment con! Tu penses que c'est comme ça qu'un « ami » doit réagir ? Est-ce que tu vois Serizawa régir comme tu l'as fait ?

-Laisse Tokaji ! Viens ! » Serizawa avait attrapé le bras de son ami et le tira vers les escaliers. Tokio, qu'en t'à lui s'était rapproché et lança à Genji :

- Tu me déçois un peu, tu sais… je pense que c'est maintenant qu'il avait le plus besoin de ton soutient… Je dis ça comme ça, mais réfléchis y !!! »

Tout le monde s'éloigna, même Chuta qui habituellement serait resté, parti. Genji senti alors monter en lui une vague de remord et sans réfléchir plus longtemps il parti à la recherche de l'homme qu'il venait de blesser.