Disclaimer: Rien ne m'appartient
« Je suis mécaniquement vivant, puisque mes doigts bougent et que mes yeux clignent. Mais je suis rempli de vide. » Mathias Malzieu
La Poupée
Elle était belle la poupée, avec sa peau de pêche et ses cheveux cendrés. Si douce et délicate qu'un coup de vent aurait pu l'emporter. Elle était silencieuse aussi, pas de celle qui pleure et qui rit, elle faisait ce qu'on lui avait dit, sans rechigner, sans rien demander. Elle a entendu les cris, elle a senti les coups, elle a vu ses sœurs s'éloigner, si loin qu'à jamais tout et tous les sépareraient.
Elle était froide, inexpressive devant ceux de son rang, comme elle le devait, comme on le lui avait appris. Elle parlait quand il fallait et se taisait le reste du temps. Elle connaissait sa place. On lui avait trouvé un bon parti, un bon mari et les dés furent jeter.
Elle était une bonne épouse, elle savait dirigeait les elfes de maison et recevoir les invités. Elle avait donné un héritier à son époux c'était ce qu'on attendait d'elle. Elle avait été la poupée parfaite, celle qu'on exhibait comme telle devant les autres partisans, celle qu'on nommait en exemple.
Elle était loyale, toujours au côté de son époux, au sommet et même après. Elle avait tu les secrets et éteint la vérité. On lui avait demandé d'oublier, alors elle l'avait fait. Année après année, les choses se sont tassées, puis les choses ont changé.
Elle était fière, toujours droite, la tête haute, comme on le lui avait inculqué depuis toujours. L'honneur avant tout. La noblesse avait parlé. Elle avait accepté, la créature devant laquelle son époux et sa sœur s'inclinaient. Elle avait ignoré les cris qui dans sa maison résonnaient. Elle avait enduré les ordres déments et les menaces pesantes, permanentes.
Elle était mère la poupée et ça, elle ne pouvait se résoudre à l'oublier. Elle aimait, et ce sentiment était bien trop vivant pour qu'elle reste figée alors que son fils était en danger. Qu'importe ses parents, qu'importe sa sœur, qu'importe son époux, elle les a déjà perdus. Alors elle a menti, pour sauver un enfant qui n'était pas le sien, pour retrouver celui qui lui manquait et l'emmener, loin des autres poupées dont la porcelaine commence à craqueler. Et les ficelles qui la retenaient sont tombées.
Elle est vivante la poupée, mais ça personne ne le lui avait jamais enseigné.
