Bon, bon, bon, me voilà repartie pour une nouvelle fic ! Comment ça c'est ma première ? Mais c'est la première que vous lisez mes amis ! J'écris beaucoup, mais je poste peu. Pourquoi ? Simplement parce que j'ai un peu honte de mes histoires. Je suis un peu trop cruelle avec mes personnages voyez-vous... Il n'y a qu'à voir comment commence cette histoire ! J'ai décidé d'utiliser un procédé d'écriture assez particulier que j'appelle "l'écriture instantanée", c'est à dire que je n'ai aucune idée de l'histoire que je vais faire et que j'écris simplement au fur et à mesure (et dès le troisième paragraphe, ça tourne au drame, bah bravo !). Il n'y a absolument pas de scénario réfléchi. Ca donnera ce que ça donnera, mais j'avais envie de tester ! Je vais essayer d'alléger l'ambiance avec de l'humour par la suite, mais je ne garantis rien ! De même, pour le rythme de publication, puisque j'écris comme ça me vient, si rien ne vient, il faudra attendre que ça vienne ! (si tant est que quelqu'un attende tes publications...)
Disclaimer : personnages et univers blablabla...Kurumada...blablabla !
Rating : T (ou M, mais je ne suis pas bonne écrivaine de situation explicite donc ce ne sera pas en raison d'un lemon mais d'une situation particulièrement horrible si je dois changer le rating)
Préface
Le rideau de velours noir tombait lourdement sur la ville.
« La nuit vient de plus en plus rapidement » pensa l'homme à la fenêtre. Ramenant une mèche rebelle derrière son oreille, il revint à sa première occupation, celle qu'il avait avant d'être distrait par le ciel nocturne et la beauté de la pleine lune qui éclairait son papier. Il resserra ses doigts autour de sa plume, la trempa dans l'encre et continua la phrase qu'il avait laissé en suspend. Qu'il aimait être ainsi au calme ! Il mit un point final à la page, rédigea le mot « FIN » et rangea la feuille dans un dossier rempli de pages similaires, satisfait.
Un peu moins satisfait toutefois lorsqu'il pris enfin conscience du désordre qui régnait dans la pièce : on distinguait difficilement le plancher dans l'obscurité de la nuit au milieu de tant de feuilles froissées et déchirées et de nombreuses plumes brisées gisaient dans un coin du bureau. Le chevalier soupira en constatant les taches d'encres qui s'étalaient sur ses doigts et qu'il ferait disparaître à grand peine seulement après plusieurs jours. Il se surprit à les comparer à des flocons de neige et l'ironie le fit doucement rire. Enfin, rire était un bien grand mot pour cette homme là. Disons que l'on pourrait plutôt qualifier cela de « rictus amusé ». Ah ! Il était bien loin, celui qu'on appelait le magicien de l'eau et de la glace !
Il se sentait pathétique. Il avait écrit pour mettre ses sentiments et ses souvenirs de côté, en espérant pouvoir oublier, oublier... On oublie pas son passé. On peut le refouler du mieux qu'on peut, mais tôt ou tard, nos fantômes reviennent nous hanter. Il voulait oublier et venait à la place de faire remonter à la surface des souvenirs plus vivaces que jamais. Il pouvait presque sentir son odeur, toucher sa peau, caresser ses cheveux indigo. Il avait l'impression de le voir, debout, dans un coin de la pièce. Il s'y installait souvent, avant, le regardant lire ou écrire ses romans à la pointe de la plume.
À l'époque déjà, la pièce était poussiéreuse et il lui faisait des réflexions lorsque le scorpion s'agenouillait en dépit de la saleté pour dessiner dans les moutons de poussières ou jouer avec ce qui lui passait sous la main comme un petit enfant. Il avait un rire d'enfant, joyeux, spontané et cristallin. Mais maintenant, Camus ne voyait plus l'homme souriant et enjoué de jadis. Il ne voyait qu'un fantôme dans un coin de la pièce. Debout, pâle, sans couleurs, sans émotions, reflet de son propre cœur meurtri par les années. Il passa une main devant ses yeux fatigués et le fantôme disparu.
« Et j'avais promis de te protéger... Tout comme Hyôga, je n'ai même pas été capable de... Je suis désolé...de ne pas avoir pu te sauver » murmura-t-il en étouffant un sanglot. Une larme perla au coin de son œil, qui se cristallisa instantanément dans le froid ambiant. « Et tu vantais ma capacité à garder mon sang froid ! Mon amour, tu t'es trompé sur bien des choses. »
Il frissonna. Pas que la température ne le gêna vraiment, il était habitué depuis longtemps aux températures extrêmes mais le froid se faisait ressentir de plus en plus, sensation accentuée par le vide de la pièce et de son âme. De la buée sortait à chaque respiration et le givre recouvrait maintenant l'unique fenêtre cachant la lune.
Pendant la journée, le soleil permettait de conserver une température décente, mais une fois la nuit tombée, plus rien n'empêchait le froid mordant d'envahir la ville, jusque dans le petit grenier qui lui servait de bureau. Il se leva et chercha une couverture dans le seul meuble de la pièce – une bibliothèque qui faisait office d'étagère multifonctions. Cela faisait des mois que le Verseau n'était pas sorti. Qu'aurait-il fait de toute manière ? Il n'avait plus personne à voir. Il n'y avait plus que la neige. Cette neige qu'il avait appris à maîtriser, qu'il avait longtemps considéré comme une alliée, et qu'à présent il maudissait.
Il se rassit dans son fauteuil d'osier, s'enveloppa dans l'étoffe et se laissa engourdir par le froid. Peut-être, s'il restait comme cela, son cœur finirait de geler et il pourrait enfin dormir, espérait-il. Il est possible qu'un dieu l'ait pris en pitié et ait accédé à sa requête car il sentit une grande torpeur l'envahir. Ses pensées le quittaient enfin, il ne devenait plus qu'un corps vivant, une enveloppe sans sentiments, sans envie, sans souvenirs, tandis que son esprit pouvait librement rêver à son bonheur passé en ignorant la réalité.
