Salut :)

Une Mini-fic avec Théosius Nott (le fils de Théodore Nott) et Molly Weasley II écrite sur un coup de tête.

Bonne lecture


1 : MOLLY

Les couloirs sont vides. Un rai de lumière transperce les vitraux, projetant des ombres colorées sur les dalles. Les rires des étudiants s'essoufflent au loin, dans le courant d'air du matin qui traverse le château, raz-de-marée lointain aux senteurs poussiéreuses. Ses chaussures claquent sur le sol, solitaires, sa jupe fouette ses cuisses, les libère. Il y a quelque chose de délicieusement tragique dans cette atmosphère vaporeuse qui entoure ses mouvements. Elle a l'impression de rêver. Pourtant, le frisson qui parcourt son échine lorsqu'elle ouvre une fenêtre lui rappelle que tout cela est réel.

Elle va mourir aujourd'hui.

Une fois que les battements de son cœur se seront espacés.

Une fois qu'il ne restera plus que le vide et son corps tout entier pour le combler.

Une fois qu'elle aura franchi ce dernier obstacle que représente le balcon de fer forgé qui tremble sous les secousses du vent d'automne.

Son regard s'attarde en contrebas, indolent. Elle ne voit pourtant ni le doré des feuilles qui émane des sapins, ni la beauté surnaturelle du Grand Lac, dont l'onde est plus pure que de l'eau de jouvence. Ses yeux ne discernent rien d'autre à l'horizon que la promesse d'une chute éternelle et pénible, et ô combien brutale.

Elle inspire profondément, tout se tait. C'est comme si le monde cessait de tourner pour la regarder sans aller. Elle repense alors, dans un dernier soupir, à ses habits bien repassés rangés dans la commode de son dortoir, à ses bonnes notes des derniers jours, au sourire crispé de ses parents, aux yeux ridés de ses aïeux. Elle songe aussi qu'elle a oublié son manuel d'Histoire de la Magie à la bibliothèque. Tant pis, elle n'en aurait plus l'usage après, Mrs Pince pourra le regarder.

Elle enjambe la balustrade.

Ses boucles flamboyantes battent à ses tempes au même rythme endiablé que son sang. Ses doigts sont parcourus de soubresauts. Sa jupe frémit sur ses hanches, se rétracte, gifle sa peau. Le col de sa chemise lui noue la gorge. Elle desserre sa cravate. Enlève le nœud qui la retient. La laisse tomber sur le sol, ondulant et ployant sous la caresse du vent.

Alors elle ferme les yeux, et se prépare à sauter. Les derniers mots qui lui viennent à la bouche effleurent ses lèvres avant même qu'elle n'ait pu les penser.

« Sans regret. »