Genre : yaoi et beaucoup d'autres choses, mais vous avez qu'à lire !

Disclamer : alors ces persos ne sont pas à moi, mais je les aime tellement…. La vie est pas juste !

Voilà ma deuxième fic, elle sera moins régulière étant donné que je reprends la fac, mais j'espère vraiment pouvoir la continuer ! Elle est moins comique que la première mais je l'aime bien !

Pardon d'avance à tous les jumeaux ou jumelles qui pourront lire cela ! Il me fallait un double maléfique alors ne m'en veuillez pas !

L'ombre d'Hakkai

S'il savait comme il me manque…

S'il savait comme je souffre sans lui…

Mais on dirait qu'il s'en fout éperdument ! Je pourrais aussi bien être mort qu'il n'en serait pas plus touché.

Et je le hais pour cela…

Lorsqu'il disparaîtra, je trouverai enfin la paix.

Les quatre hommes qui venaient d'entrer dans le village n'étaient décidément pas très discrets. Tout le monde en parlait d'ailleurs. Mais il fallait dire que les touristes étant rares, ceux-ci alimentaient toutes les conversations des villageois.

La venue du bonze avait surtout intrigué le village : c'était la première fois qu'ils avaient cet honneur-là. Même si le moine en question ressemblait très peu à l'image que l'on se représentait des traditionnels moines. Il fumait, buvait, ne souriait jamais et en plus il affichait en permanence un air revêche qui déstabilisait les plus courageux. Quelques villageois avaient tenté de lui demander de leur parler de Dieu, mais ce dernier avait simplement répondu : « Fichez-moi la paix ! ». Certains en avaient déduit que Dieu était une question trop compliquée pour qu'un moine s'abaisse à en parler avec de vulgaires paysans comme eux qui n'y comprendraient rien, d'autres avaient pensé que ce moine n'était qu'un fumiste doublé d'un connard. Et ma foi, aucune des deux versions ne l'emportait sur l'autre… Mais personne ne lui cherchait de problème, étant donné l'énorme flingue qu'il avait en permanence sur lui…

Avec le moine était arrivé au village un étrange animal qui avait beaucoup amusé les villageois. C'était la première fois qu'ils voyaient quelqu'un avaler autant de nourriture d'un seul coup ! De plus, il était si mignon comparé au moine qu'il suivait comme son ombre que tous les villageois l'adoraient. Ils n'étaient là que depuis deux jours et pourtant l'étrange animal, qui répondait au nom de Goku, avait déjà sympathisé avec tout le monde, et lorsqu'il se promenait dans la rue principale du village, il n'était pas rare que quelqu'un lui offre quelque chose à manger. De ce fait, il passait son temps prés des échoppes…

Les jeunes filles du village avaient plus été séduite par l'homme aux cheveux rouges qui suivaient que par l'animal dressé du moine. Il dégageait une telle sensualité de lui qu'elles ne pouvaient s'empêcher de le suivre des yeux lorsqu'il s'engageait dans les bars le soir. Quelque unes avaient même eu l'audace d'entre à sa suite, espérant le faire tomber sous leurs charmes. Malheureusement, bien qu'il soit toujours très aimable avec les demoiselles, d'ailleurs il n'hésitait pas à leur offrir du champagne lorsqu'il gagnait beaucoup au jeux de cartes, il ne suivait jamais l'une d'elle jusque dans sa chambre. Il se contentait de les envelopper de ses magnifiques yeux rouges, de leur offrir un séduisant sourire, puis il repartait dans la chambre de l'auberge qu'ils louaient. Comme si elles ne l'intéressaient pas… Cependant, elles ne désespéraient pas. Un aussi bel homme devait bien avoir un point faible.

Ce qu'elles ignoraient, c'est que le point faible en question se prénommait Hakkai, le dernier homme du groupe. Toujours souriant et poli, il restait très discret, aussi peu en parlaient. Pourtant, il était si gentil que tout le monde l'aimait bien. Il passait son temps à la maigre bibliothèque du village ou dans la salle à manger de l'auberge, un livre à la main, une tasse de thé dans l'autre. Il ne quittait son livre que lorsque son ami aux cheveux rouges arrivait. Il lui lançait alors un magnifique sourire qu'il ne destinait à personne d'autre. Ils s'enfermaient alors les deux dans une bulle que personne n'osait briser, faite de discussions animées, de sourires enjoués et de sous-entendus qui ne regardaient qu'eux deux. Le couple d'aubergistes savait de quoi il retournait, surtout lorsque leurs longues soirées passées à discuter dans la salle à manger vide et sombre de l'auberge se finissaient par un retour à la chambre main dans la main. Ils n'avaient rien dit aux jeunes filles, conscients de l'intérêt qu'elles portaient au jeune homme aux cheveux rouges, appelé Gojyo, afin de ne pas briser leurs illusions, mais ils avaient deviné depuis le début que les deux jeunes hommes étaient ensemble et que cette histoire était faite pour durer. Rien qu'à voir les regards qu'ils se lançaient, on reconnaissait les sentiments qui les unissaient.

Les quatre amis leur avaient dit qu'ils passeraient probablement trois jours dans le village, épuisés comme ils l'étaient par le long voyage qu'ils venaient de faire. Ils partiraient donc le lendemain… Après leur départ, un certain vide allait se former dans le village, mais la vie continuerait.

Goku arriva en courant dans la chambre qu'il partageait avec Sanzo. Il s'avança jusqu'à son lit et se laissa tomber dessus, rassasié.

- Aaah, ces villageois sont super gentils ! Ils m'ont tous offert un truc à bouffer ! Thomas m'a donné des pains à la viande, Marie, c'était des sushis, Jon, des croissants, Yuko, des pains au chocolat, Ichi, un bol de nouilles, Marc…

- Au moins, on fait des économies en nourriture ici, répondit Sanzo, assis sur le lit voisin, un journal à la main.

- Ouais ! sourit Goku, aux anges après avoir ingurgité autant de nourriture.

- N'oublie pas qu'on repart demain.

- Oui, Maman !

Le moine tiqua à cette réponse mais Goku s'endormit aussitôt. Depuis quelque jours, le singe soulignait toujours en riant la façon que Sanzo avait de le couver comme une mère. Pourtant, le moine ne faisait pas plus d'efforts que d'habitude… quoiqu'en y réfléchissant, il est vrai qu'il réagissait avec Goku comme un grand frère. Après tout, il se sentait responsable du jeune homme, il n'y avait rien de mal à cela ! Et il l'aimait bien son petit singe…

Gojyo surgit soudain dans la chambre :

- Dis Sanzo, t'as pas vu Hakkai ?

Le moine leva un sourcil interrogateur :

- Pourquoi, il est pas avec toi ?

- A ton avis ? Si je te demande ça, c'est qu'il n'est pas avec moi, non !

- Bah, la dernière fois que je l'ai vu, il était assis sur la fontaine centrale du village…

Sanzo n'eut pas le temps de finir que Gojyo était déjà sorti.

- Pfff, ces deux-là…

Effectivement, Hakkai était encore sur la fontaine du village, là où l'avait vu Sanzo, les yeux perdus dans le vague. Gojyo fut soulagé de le voir, il n'aimait pas savoir son amant loin de lui.

Il s'assit à côté de lui et laissa le bruit de l'eau qui coule les entourer. C'était un bruit réconfortant, comme magique, qui absorbait tout autour de lui. Plus rien n'existait à part la présence chaude de l'autre à côté et le son cristallin de l'eau. Gojyo laissa le temps passer, le moment qu'il fallait à Hakkai pour sortir doucement de sa léthargie. Les yeux de ce dernier virèrent brusquement et retrouvèrent un semblant d'esprit.

- Gojyo ? Tu es là depuis quand ?

- Tu ne supportes pas le bruit de la pluie mais celui d'une fontaine te fait oublier jusqu'à ma présence ? Hi hi hi, tu me surprendras toujours Hakkai !

- Pardon, mais c'est un si beau bruit !

- Tu as raison… Qu'est-ce qui ne va pas Hakkai ?

Ce dernier eut un mouvement de surprise.

- Comment tu sais… ?

- Je te connais.

L'ancien humain baissa la tête et sourit. S'il avait su qu'un jour Gojyo le connaîtrait aussi bien…

- Tu as raison, y a bien un truc qui ne va pas, mais je suis incapable de te dire quoi exactement. C'est très étrange, je ressens quelque chose que je n'avais jamais ressenti auparavant !

- De quel genre ? s'inquiéta le demi-youkai.

- Je ne sais pas, justement ! C'est comme si…. comment dire…. comme si au fond de moi, quelque chose m'appelait. Comme si une partie de moi était autre part et m'appelait.

Gojyo lui posa sa main sur son front, surprenant son compagnon.

- Hum, aucune fièvre pourtant… Tu as mangé quoi à midi ?

Comprenant qu'il se moquait de lui, Hakkai sourit, se retourna et aspergea son ami avec l'eau de la fontaine d'un grand geste.

- Tiens, tu vas voir !

- Hé, c'est de la triche !

La fin de leur discussion se noya dans l'eau de la fontaine.

Ils rentrèrent tous les deux complètement trempés de la tête aux pieds, riant comme des écoliers. Ils montèrent directement dans leur chambre et se réchauffèrent à leur manière, par des gestes aussi sensuels qu'intimes.

Après avoir fait l'amour, Gojyo s'endormit, épuisé, tenant Hakkai dan ses bras. Ce dernier était lui aussi proche du sommeil, mais il était encore tiraillé par d'étranges sentiments. Cela faisait quelques jours à peine qu'il les ressentait, et pourtant il avait l'impression de les connaître depuis toujours. C'était si étrange…

Il mit de côté toutes ces pensées : il préféra s'enfouir encore un peu plus dans les bras de son amant, si chands, si protecteurs. Tant que Gojyo serait là, il n'avait rien à craindre.

Gojyo se réveilla le premier. Dehors, le crépuscule tombait à peine. Il lança un regard à Hakkai, admirant son amant dormir. Il était si beau… une nouvelle fois, il le regarda, détaillant chaque particularité de son visage : des cheveux bruns souples retombant librement sur l'oreiller, deux paupières si pâles, une bouche si fine, des traits agréables et réguliers, une peau blanche si douce… Il ne put s'en empêcher : il posa ses lèvres sur celles d'Hakkai. Ce dernier, bien que plongé dans le sommeil, remua à son contact et poussa un léger gémissement. Gojyo n'osa pas aller plus loin, il ne voulait pas le réveiller. L'ancien humain avait besoin de sommeil, depuis quelques temps, Gojyo sentait qu'il passait des nuits agitées.

- Mon amour, qu'est-ce qui peut bien te faire si mal ? murmura-t-il avant de se lever et de sortir de la chambre.

Lorsqu'il descendit dans la salle à manger, Gojyo y retrouva ses compagnons, assis à une table, Goku dévorant tout ce qui lui tombait sous la main et Sanzo mangeant tranquillement, assenant de temps en temps un coup de baffeur au singe pour qu'il ne vienne pas manger ce qui lui était réservé.

Gojyo prit place et commença lui aussi à manger, entamant une nouvelle bataille futile avec Goku qui avait le don de l'amuser.

Alors qu'ils se chamaillaient à propos d'un sushi, Sanzo demanda à Gojyo :

- Où est Hakkai ?

- Dans sa chambre, pourquoi ? Hé le singe, tu me rends ce sushi tout de suite !

- Sûrement pas, sale kappa !

- Tu lui diras que nous repartons demain matin.

- Ne t'inquiète pas ! Maintenant, toi, tu me donnes ce sushi !

- Viens le chercher, héhé !

- Imbéciles, marmonna Sanzo.

Hakkai se réveilla brutalement. Il venait de faire un cauchemar horrible mais il ne se souvenait que d'une seule chose : haine. Elle avait été si forte durant tout son cauchemar qu'il en avait étouffé.

Gojyo n'était plus là, dommage, il aurait aimé trouver du réconfort dans ses bras.

Un souvenir du rêve lui revint : du sang.

La nausée lui vint, immédiate. Quelle saleté de rêve, décidément.

Hakkai agrippa ses vêtements, s'habilla rapidement et sortit. Seul l'air de l'extérieur parviendrait à le calmer.

Arrivé dans le hall, il s'arrêta quelques minutes devant la salle à manger : ses trois amis étaient là. Il hésita mais finalement, il reprit sa route vers la sortie. Il lui fallait absolument respirer l'air frais avant de retrouver ses compagnons.

Quelques personnes animaient encore le village, dispersées ça et là. Seulement Hakkai avait besoin de solitude, aussi se dirigea-t-il vers les champs, éloignés du village. Là-bas, il était sûr de trouver un peu de tranquillité, loin de toute activité humaine, en plein milieu de la nature. Il marcha jusqu'à un champ de blé qui avait été fauché le matin même. Dans l'air flottait une bonne odeur d'herbe coupée comme Hakkai l'aimait. A chacun de ses pas, plusieurs petites sauterelles prenaient la fuite, sautant de part et d'autre, créant un divertissant ballet devant le jeune homme. Il adorait marcher dans les champs, seul. De plus, la journée avait été si belle que le crépuscule lui offrit une myriade de nuages roses, agrémentant le ciel d'une douce couleur.

Hakkai s'assit en plein milieu du champs, respirant à pleins poumons l'air du soir.

Là, enfin, il se sentit heureux, en paix avec lui-même.

Il ignorait depuis combien de temps il était là à observer le ciel devenir de plus en plus sombre quand un étrange bruit se fit entendre sur sa droite, provenant de la forêt qui entourait le village. Un autre bruit, identique. Un bruit de pas…

- Qui est là ?

Le silence, puis un autre bruit.

- Qui est là ? s'inquiéta Hakkai en se relevant.

- Mais voyons, c'est moi !

Une silhouette sortit du sous-bois et s'avança vers lui, étrangement familière. Mais avec l'obscurité, Hakkai ne put distinguer qui cela était.

- Gojyo, c'est toi ?

- Non, ce n'est pas Gojyo.

- Sanzo ?

- Non plus.

- Vous allez arrêter ce petit jeu de devinettes, ça devient lassant ! Qui êtes-vous ?

L'homme s'avança encore plus prés, jusqu'à ce que l'obscurité ne le recouvre plus entièrement, jusqu'à ce que Hakkai distingue enfin nettement les traits de son visage.

- Non….

Le jeune homme n'en crut pas ses yeux ! Celui qui se tenait devant lui n'avait rien à voir avec Gojyo, ni Sanzo, ni même Goku ! Des cheveux bruns coupés court, deux yeux verts, une peau blanche…. Celui qui se tenait devant lui portait les mêmes habits que lui, avait la même coiffure… Le même corps…

Hakkai avait devant lui sa réplique exacte, son double.

- Mais qui êtes-vous ?

- Enfin, voyons, tu me connais depuis trop longtemps pour en douter encore !

- J'ai une hallucination ou quoi ? Pourquoi est-ce que vous me ressemblez autant ? Qui êtes-vous ?

L'autre eut un sourire étrange, mélange de perversité et d'autosatisfaction.

- Hakkai, je suis ton frère.

- QUOI ?

Hakkai n'en revenait pas, d'aussi loin qu'il se souvienne, il n'avait jamais eu de frère. Son regard devint soudain agressif.

- Arrêtez vos conneries, je n'ai pas de frère ! Qui êtes-vous ?

- Du calme petit frère, pas la peine de s'énerver ! Tu ne te souviens vraiment pas de moi ? Il va falloir que je te rafraîchisse la mémoire alors !

- Mais de quoi vous parlez ?

Hakkai commençait réellement à se sentir mal et déstabilisé. Il devait rêver, ce n'était pas possible…

- Tu ne sembles pas te souvenir de notre naissance… Etrange, moi je la revis chaque nuit !

- C'est pas possible, c'est pas possible, vous n'êtes qu'une illusion !

L'autre s'énerva soudain aux mots d'Hakkai :

- NON, JE SUIS BIEN VRAI, J'EXISTE !

Hakkai resta sidéré par sa brutale intervention. Mais incapable de réagir, il resta debout, regardant l'autre comme une anormalité.

Ce dernier se calma, retrouvant ses esprits.

- On m'a séparé de toi à notre naissance, les jumeaux ne sont jamais bien vu et dans notre village ils étaient considérés comme maléfiques.

- Des jumeaux ?

- Oui, nous sommes jumeaux, tu ne savais pas ? Non, bien sûr que tu ne pouvais pas savoir ! On ne t'a rien dit, et on a oublié ma présence lorsque nos parents sont morts. Je me suis réjouis de leur mort à ceux-là !

Hakkai entendit avec horreur ces mots sortir de sa propre bouche… Ou plutôt celle de son double. Il avait beaucoup de mal à croire à tout ce qu'il racontait.

- On nous a séparé et je suis parti vivre dans un autre village chez un couple de vieux. Mais les jumeaux sont vu comme maléfiques et toute mon enfance, ces vieux croulants n'ont cessé de me répéter que je n'étais rien, qu'une illusion crée par les dieux, que je n'avais pas le droit de vivre, que je n'étais qu'une anormalité, qu'une ombre…

Je savais bien que ce n'était que des conneries car chaque jour je ressentais un manque en moi, le manque de toi, de mon jumeau. Je ne pouvais pas être une ombre puisque je ressentais cela ! Et chaque jour de mon existence je t'ai attendu, toi, mon jumeau, en espérant que tu ressentais ce même manque et que tu viendrais me chercher ! Nous aurions pu vivre si heureux si tu étais venu me chercher ! Mais tu n'es jamais venu… J'ai commencé à penser que je n'étais rien pour toi, que finalement tu te fichais bien de moi ! Si tu savais comme ça fait mal !

Hakkai commençait à croire à tout ce que racontait l'autre, qui était criant de vérité, même s'il avait du mal à réaliser.

- Mais comment voulais-tu que je vienne te chercher puisque j'ignorais ton existence ?

- TU AURAIS DU ME CONNAITRE ! Tu aurais dû le sentir au fond de toi, comme moi je le ressentais ! Tu aurais dû souffrir comme moi je souffrais !

Le silence s'installa entre eux. Ils s'affrontaient du regard, l'un perdu et l'autre enragé.

- Tu aurais dû me connaître, reprit l'autre plus calmement. Mais parce que tu m'as ignoré, je me suis mis à te haïr. Ma haine est devenue si grande que j'en suffoquais ! Hakkai, tu as été si cruel !…. IL n'y a plus qu'un moyen pour moi de respirer à nouveau, d'être enfin en paix…

Hakkai recula instinctivement devant l'agressivité qui se dégageait de son double.

- Oui, je suis désolé Hakkai mais tu dois être tué si je veux enfin vivre, ne plus être l'ombre de quelqu'un !

Si Hakkai avait été complètement perdu devant ce qui s'était passé, il sentit immédiatement que cette menace de mort n'était pas à prendre à la légère.

- Ecoute, si nous repartions de zéro nous deux ? Je pourrais peut-être calmer cette souffrance que tu as en toi ?

L'autre sourit, d'un sourire fou.

- Non, c'est trop tard. L'ombre me ronge, je ne veux pas finir comme cela ! Je vais prendre ta place et l'ombre deviendra vivante ! Enfin !

« Il a perdu la raison » se dit Hakkai.

L'autre sortit alors une pelle qu'il avait cachée derrière son dos durant tout l'entretien et fonça sur Hakkai, terriblement agressif.

Reculant, Hakkai concentra son énergie dans sa main et se prépara à la lancer.

Mais au dernier moment, le jeune homme hésita. Si cet homme avait dit vrai, il était vraiment son frère et il ne pouvait pas le tuer de ses propres mains.

Cette hésitation le déstabilisa et sa boule d'énergie se dissipa d'un seul coup.

Ce qui favorisa son adversaire. Hakkai n'eut pas le temps d'esquiver le coup de pelle qui arriva et il fut violemment frappé à la tempe.

Il tomba de tout son long, le noir se refermant sur sa conscience. La dernière chose qu'il vit fut son frère qui riait d'un rire de dément en le voyant à terre. Ensuite ce fut le néant total.

L'autre rit comme cela pendant un bon quart d'heure à en perdre haleine. Il était debout devant son double enfin vaincu ! Il ne viendrait plus hanter ses rêves !

Il se pencha devant le corps de son frère et remarqua qu'au coup de pelle, le front d'Hakkai s'était ouvert et une large entaille barrait maintenant sa tempe. Un filet de sang en coulait sur son visage. Le rire de l'homme disparut d'un seul coup et il avança ses doigts vers le sang. Les trempant dedans, il les ressortit et regarda le sang sur ses doigts d'un drôle d'air. Soudain, les larmes apparurent à ses yeux et il se mit à pleurer durement, le corps secoué de violents sanglots.

- Oh mon pauvre frère, mon pauvre frère….

Tout en disant cela, il caressait le bras d'Hakkai doucement, comme pour le réveiller.

- Ça va aller, tu vas voir, ça va aller… Je suis là maintenant, nous serons ensemble pour toujours. Il faut juste que tu souffres encore un peu et tout ira bien ! Tu vas voir, ça va être merveilleux !

Sur ce, il se releva, essuya ses larmes d'un revers de manche et repartit vers la forêt. Il en revint avec un grand sac en toile dans lequel il introduisit tant bien que mal le corps de son frère. Puis fermant le sac, il mit celui-ci sur son dos et partit en direction du village.

Arrivé prés de l'auberge, il remarqua Hakuryu transformé en voiture.

- Mais je te connais toi, tu es le dragon de mon frère !

Il avait suffisamment observé son frère ces derniers jours pour savoir plusieurs détails sur sa vie.

Il s'approcha de la voiture qui se réveilla à son approche.

- Hakuryu, tu peux m'emmener quelque part ?

- Hiiiiiiii, répondit ce dernier, confondant son maître et son double.

A cette réponse affirmative, il posa son sac à l'arrière et s'installa au volant.

- En route !

Ils ne roulèrent pas longtemps. Hakuryu s'arrêta au bord d'une grande falaise. L'homme en descendit et s'empara du sac renfermant Hakkai.

Il s'approcha de la falaise, traînant le sac à terre.

- Allez, mon frère, un dernier effort ! Nous serons bientôt réunis ! Dés que tu seras en bas, je serais enfin toi-même !

- Qui va là ? rugit une voix non loin, son propriétaire dissimulé par l'obscurité et les arbres qui encerclaient le chemin conduisant à la falaise. Cependant une faible lumière commençait à apparaître et un homme surgit.

Surpris et presque effrayé, et sa santé mentale n'étant pas aux normes de la société, l'autre Hakkai lâcha son sac dans un cri et remonta dans la voiture.

- Vite, Hakuryu !

La voiture démarra en trombe et disparut bien vite aux yeux de l'homme.

- Mais qu'est-ce qu'il lui prends à ce couillon ?

Le nouvel arrivant était un grand homme aux larges épaules, très baraqué, approchant la cinquantaine. Il remarqua soudain le sac qui gisait en travers de la route.

- Et en plus il a oublié son sac ! Faut vraiment être con !

Il s'approcha du sac quand ce dernier bougea.

- Mais qu'est-ce que c'est bon sang ?

L'homme ouvrit immédiatement le sac et Hakkai apparut devant lui, toujours inconscient. Du sang coulait sur son visage et il avait l'air d'avoir eu un mauvais coup sur la tempe.

- Ben mon pauvre, il t'a salement amoché ! Je serais pas surpris si on me disait qu'il a essayé de te tuer, le salaud !

Il sortit le jeune homme du sac, le prit dans ses bras et le ramena chez lui. Entre ses bras, Hakkai ressemblait à un fétu de paille.

- T'inquiète pas mon gars, on va s'occuper de toi !