Avant-propos de l'Auteur
Voici donc une nouvelle fic, sortie tout droit des chemins tortueux de l'esprit de Luna(rd).
L'idée m'est venue lors de mon trajet pour la Pologne, alors que j'écoutais le CD de la comédie musicale "Autant en Emporte le Vent". Je m'en suis plus ou moins inspirée, ainsi que du film (et par conséquent du livre même si je ne l'ai pas lu) : j'ai repris certains éléments, en ai modifié ou carrément supprimé d'autres… pour tout réarranger à ma sauce !
Cette fois-ci, on change de registre et on passe des habituelles « frivolités » des Marauders pour aborder un sujet un peu plus sérieux : l'esclavage. Mon voyage en Pologne m'a donné l'occasion de passer par Auschwitz et je peux vous garantir qu'on ne ressort pas intact de ce genre de 'visites'. Aussi, je voudrais, par l'intermédiaire de cette fic, passer un message et proclamer un avertissement contre la cruauté humaine qui, malheureusement, s'étend de plus en plus sur la Terre. Je ne veux pas me faire prophétesse du malheur humain ou quoi que ce soit d'autre, ce serait trop prétentieux de ma part. Je voudrai juste que chacun prenne un peu conscience que la vie n'est pas rose pour tout le monde. Même si certaines maladies ont pu être enrayées ou éradiquées, il en reste une, pire que toutes, et dont nous n'arriverons jamais à nous débarrasser : la discorde… la haine qui entraîne souvent la guerre et qui est nourrie en grande partie du mépris d'autrui. Tout le monde a pu s'en rendre compte : dans les livres de J.K.Rowling, le monde de la sorcellerie n'échappe pas à la règle. Tout comme les nazis ont déporté et exterminé un nombre exorbitant de personnes de l'Europe entière, les Mangemorts luttent pour la 'purification de la race'.
Cependant, mon histoire ne se déroule pas directement dans l'univers de Rowling mais dans un monde parallèle à ce dernier. Mais la pensée reste la même et les personnages que j'ai emprunté (et qui ne m'appartiennent malheureusement pas, à mon grand damne) sont toujours les siens.
Je vous rassure ! Cette fic ne sera pas trop sombre non plus et ça ne sera pas que sérieux, sérieux et sérieux (n'oublions pas que nous parlons des Marauders !) Car " Autant en Emporte le Vent ", c'est aussi des histoires d'amour et de pouvoir. Le romantisme aura donc une part belle dans l'histoire. Peut-être quelques touches d'humour de temps en temps et un peu d'action, le tout saupoudré de citations et de passages du film et de la comédie musicale que je mettrai en début de chapitre ou insérerai directement dans l'histoire.
Je sais que tout le monde ne lira pas cet avant-propos mais il me tenait à cœur d'expliquer les origines et les motivations de ma démarche. J'en suis reconnaissante à tous ceux qui ont pris le temps de le lire.
Je voulais également remercier Tatie, qui m'a aidé à définir le profil de certains personnages et n'hésite pas à me proposer ses idées, aussi saugrenues certaines peuvent-elles paraître ! Donc, merci mon P'tit Nem, pour ton aide mais aussi pour m'avoir emmené en Pologne, sans quoi je n'aurai peut-être jamais eu l'idée de cette fic !
Sur ce, j'arrête mon blabla et vous laisse à votre lecture. Les premiers chapitres ne sont pas les plus passionnants, j'en ai peur, mais ils sont nécessaires… D'autre part, ce chapitre contient un tout petit spoiler du tome 6. Ne m'en voulez pas, j'ai pas pu résister à l'envie de le mettre…
Kissou et bonne lecture à tous !
Au-Delà du Miroir
By Luna(rd)
1 – Le Miroir
-Merci d'être venus, les gars… Ca m'a fait très plaisir que vous soyez là aujourd'hui…
-Y'a pas de quoi, vieux… C'est pas tous les jours qu'on a 17 ans. Tu es majeur pour la communauté sorcière, maintenant !
-J'ai encore du mal à me faire à l'idée qu'il vieillit, plaisanta Peter en faisant semblant d'écraser une larme sur sa joue.
-C'est qu'il grandit notre p'tit Luny, fit Sirius en ébouriffant les cheveux de son ami à la manière d'un père taquinant son fils. Mais je constate que tu as menti sur le fait qu'il y aurait du Whisky Pur Feu et des danseuses nues…
Remus se dégagea de l'étreinte de Sirius en riant.
-Serais-tu venu si je ne te l'avais pas fait croire ?
-Bien sûr ! Mais, dans ce cas, je me serai arrangé pour m'en procurer moi-même avant de venir…
Remus rit à nouveau. La pleine lune était dans quelques jours et il devrait affronter cette nouvelle nuit de souffrance tout seul ; mais il avait le cœur plus léger. Ses trois meilleurs amis lui avaient fait la surprise de venir chez lui pour son 17ème anniversaire, « en bonne et dû forme » comme avait dit Sirius, et rien n'aurait pu lui ôter le bonheur de cette journée passée en rires et en blagues en tout genre.
Après un dernier au revoir -qui décidemment se prolongeait de plus en plus, depuis le temps qu'ils étaient tous les quatre sur le perron des Lupin- avant qu'ils ne se retrouvent quai 9 ¾ pour leur septième et dernière année à Poudlard, James, Sirius et Peter partirent, laissant Remus seul avec ses parents. Le jeune homme retourna dans le salon où sa mère avait ensorcelé une pièce de tricot tandis qu'elle s'affairait en cuisine dans un concert de tintements de plats et de couverts. Il se laissa tomber dans le fauteuil le plus proche, à côté de son père qui lisait l'exemplaire du jour de La Gazette du Sorcier.
-Alors, fiston, tu as passé une bonne journée ?
-Plutôt, oui… Merci pour les garçons… Rien ne pouvait me faire plus plaisir que de les avoir avec moi pour mon anniversaire…
-Ce qui fait ton bonheur fait aussi le notre, répondit Mr Lupin avec le même geste paternel que Sirius quelques instants plus tôt.
-Au fait, grand-mère Roselyn t'a envoyé son cadeau par hibou, intervint la voix de Mrs Lupin depuis la cuisine. Elle est désolée de ne pas pouvoir venir mais elle est retenue. Elle viendra dès que possible. Le paquet est sur la table de la salle à manger.
Remus se leva et se dirigea vers la table où était posé un paquet de papier kraft. Il était accompagné d'une carte au contenu très bref, et pour le moins curieux :
« Joyeux Anniversaire mon Remus. Voilà quelque chose qui t'aidera sûrement à comprendre l'être exceptionnel que tu es. En espérant te voir bientôt et en bonne santé,
Grand-mère Roselyn »
Il soupesa le paquet. Il n'était ni léger ni lourd, de forme rectangulaire. Probablement un livre, comme la plupart des cadeaux qu'il avait déjà reçus.
Il déchira le papier et en sortit un vieux miroir. Le contour était de bronze poli, formant des courbes et des arabesques gracieuses, et la surface lisse de l'objet avait perdu son éclat originel. En le retournant, les doigts de Remus effleurèrent une inscription gravée dans le métal : "Homo Homini Lupus" Du latin. Le problème était que…il ne parlait pas un mot de latin. Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ?
-Qu'est-ce que c'est ? demanda son père en se penchant par dessus son épaule pour voir.
-Un vieux miroir, répondit Remus en tournant et retournant son cadeau entre ses mains tout en se demandant vraiment comment ce vieux miroir pourrait l'aider à se voir autrement que… que ce qu'il était…
Il soupira.
-Grand-mère Roselyn a toujours eu des idées bizarres…
Son père hocha la tête avec un sourire.
-Oui, c'est bien la mère de ta mère…
-Qu'est-ce que tu insinues ? répliqua vivement Mrs Lupin dans une nouvelle de ses apparitions surprises dont elle avait le secret.
-Moi ? Rien du tout ! répondit précipitamment son mari devant son regard inquisiteur.
-Voudrais-tu dire que ma mère est sénile et que je suis en passe de le devenir également ? continua sa femme, les mains sur les hanches, l'air menaçant.
-Mais pas du tout ! Pourquoi aurai-je de telles pensées ?
-J'ai beaucoup de mal à vous croire, John Lupin ! Vous êtes une effroyable canaille et un voleur de cœur hors paire qui plus est ! Vous méritez un châtiment !
Elle déposa un baiser sur les lèvres de son mari. Remus choisit ce moment pour prendre ses affaires et s'éclipser.
Il monta dans sa chambre, déposa le miroir sur le bord de sa commode puis s'assit sur son lit sans plus y penser. Il examina d'un peu plus près les cadeaux que lui avaient fait ses amis et eut un grand sourire.
Rien que des livres et des friandises. Un pile de livres et de friandises pour être exact. Et aussi haute l'une que l'autre.
Tout en feuilletant les manuscrits tous neufs, il avala une demie douzaine de Chocogrenouilles avant d'entamer sérieusement la lecture du premier livre ainsi que son paquet de Dragées Surprises.
Il n'avait pas lu deux pages que son attention fut attirée par une étrange luminescence provenant du miroir ; mais elle fut si brève, si furtive qu'il eut à peine le temps de la voir et crut avoir rêvé. Sans plus s'en soucier, il retourna à son livre et poursuivit sa lecture. Cependant, il ne put s'empêcher de jeter fréquemment des coups d'œil au cadeau de sa grand-mère qui resta aussi morne et inerte que lorsqu'il l'avait sorti du papier.
Quand sa mère l'appela pour le dîner, une demie heure plus tard, il passa devant le miroir et en s'y penchant, il crut y déceler une image, mais si vive que, le temps de réaliser qu'elle était là, elle avait déjà disparu.
Mettant ces hallucinations sur le compte de la faim –malgré la quantité de friandises qu'il avait ingurgité- il descendit. Mais le doute le taraudait. Alors qu'il prenait place à table, il se promit de vérifier ses soupçons dès son retour à l'étage.
Durant le repas, il était tellement perdu dans ses pensées qu'il ne remarqua même pas le regard attristé que lui adressa sa mère quand son père mentionna Fenrir Greyback qu'il avait croisé en se rendant au travail et qui lui avait demandé des « nouvelles de son fils ». Bien sûr, Remus ignorait encore la véritable identité de l'homme qui l'avait mordu. Il n'y prêta pas plus d'attention.
Une fois son assiette avalée en un temps record et son couvert débarrassé, il remonta rapidement dans sa chambre, verrouilla soigneusement la porte derrière lui et s'installa sur son lit, le miroir posé devant lui. Il l'observa de longues minutes sans que rien ne se passe puis il le prit dans les mains, le tourna, le retourna dans tous les sens en cherchant comment le faire fonctionner. Un déclencheur…ou une formule… Il ne trouva rien que le métal froid autour d'une vieille glace sans éclat. Aucune image, aucune lumière ne se manifesta à nouveau. Et toujours cette phrase –Homo Homini Lupus- qu'il ne comprenait pas.
-Attends une seconde, fit-il en ayant soudain un éclair de lucidité.
Une formule… Se pouvait-il qu'il s'agisse de la formule ? Il lui semblait que c'était un peu trop facile… Néanmoins, il tenta tout de même le coup. Qu'avait-il à perdre ?
Il retourna le miroir et le mit face à lui. Il voyait son propre reflet fatigué sur la surface terne qui assombrissait encore plus son air naturellement maussade et gris à l'approche de la pleine lune.
Il ouvrit la bouche pour parler mais fut coupé dans son élan. Son image s'était soudain effacée pour laisser place à une vaste plaine où de minuscules silhouettes se mouvaient. Il en vit une, droite et d'allure dominatrice, brandir un fouet pour en frapper une seconde, courbée et agenouillée devant elle. Puis la vision s'effaça. Une série d'images montrant des gens exploités et maltraités de la même manière se succéda. Remus sentait son sang s'échauffer à la vue de pareils actes de cruauté. Enfin tout s'arrêta et le visage d'une jeune femme apparut. D'une beauté cruelle, intimidante…
Ses longs cheveux, oscillant entre le brun et l'auburn, encadraient un visage à la blancheur laiteuse où brillaient deux yeux d'ambre, pareils à deux joyaux. Ses lèvres écarlates étaient muées en une moue décidée et son regard même montrait sa détermination et sa colère. « Une déesse, pensa Remus, touchée par l'aura imposante qui semblait émaner de cette femme. Une déesse de la Guerre. »
Cependant, lorsqu'elle tourna les yeux dans ce qui aurait pu être sa direction, il put également y discerner toute la mélancolie et le regret qui l'emparait. Il se sentit bouleversé.
Il fut soudain tiré de sa contemplation par des coups frappés à la porte. Il déposa le miroir sur le bord de sa table de chevet et alla ouvrir à sa mère.
Quand il y revint, quelques minutes plus tard, le visage de la jeune femme avait disparu. La vision s'était évanouie. Il ne restait plus que son propre reflet, aussi las qu'auparavant.
A la fois déconcerté et déçu, il s'allongea sur son lit et fixa le plafond blanc de sa chambre pendant un long moment. Où qu'il regarde, il voyait le regard d'ambre de la jeune femme se dessiner sous ses yeux, comme s'il le poursuivait pour ne pas qu'il l'oublie.
Il finit par sombrer dans un sommeil agité et fit des rêves étranges dans lesquels il trimait sous les coups d'un homme au regard de chien fou. Mais avant qu'il n'abaisse son fouet sur son dos, Remus apercevait une jeune femme au mystérieux regard flamboyant qui le fixait de loin. Ses lèvres écarlates formaient ce qui paraissaient être les mots : « Aidez-moi ». Et la fragilité apparente de ce regard qui semblait le supplier lui donnait la force d'arrêter le bras de l'homme -qui, pour une raison ou pour une autre, avait bizarrement revêtu les traits de Sirius- avant qu'il ne frappe. Quand il se retournait vers l'endroit où la femme s'était tenue, elle avait déjà disparu et seul subsistait le souvenir entêtant de son regard de braise.
Remus se réveilla à l'aube avec une désagréable sensation d'oppression lui enserrant la poitrine. Il s'assit sur le bord de son lit, la tête dans les mains, et tâcha de respirer de grandes bouffées d'air. Il sentait se profiler un horrible mal de tête. Le sang battait dans ses tempes et il était tout en sueur.
Il se leva d'un bond pour aller à sa fenêtre. Dehors, l'air était frais et vivifiant, et l'on voyait le soleil poindre à l'horizon. Il respira à pleins poumons et avec avidité tout l'oxygène qu'il put. Dès qu'il se sentit mieux, il retourna sur son lit mais ne put se résoudre à se rendormir. Sa tête était encore trop pleine des souvenirs de la nuit passée.
Il prit son livre sur sa table de chevet et en lut quelques lignes avant de se rendre compte qu'il n'en comprenait même pas le sens et de le reposer à côté de lui. Il ferma les yeux, l'esprit aussi vide de toute pensée qu'il le put, et tenta de se détendre. Quelle que soit l'origine de ce miroir, il semblait exercer une étrange attraction sur lui.
Il se laissa peu à peu envahir par une douce mélodie venant de nulle part. La lamentation d'une femme dont la peine transparaissait dans sa voix. Instantanément, un visage s'imposa à lui : une jeune femme à la chevelure sombre parsemée de reflets flamboyants, aux yeux couleur de feu et au port de reine, divine et destructrice.
En ouvrant les yeux, il constata que la mélodie était toujours là, plus vibrante que jamais. Ce n'était plus seulement une simple invention de son esprit. Elle semblait émaner directement du miroir qui s'était soudain mis à irradier et à illuminer sa chambre à la manière d'une aurore boréale.
Puis la lumière disparut aussi vite qu'elle était apparut, laissant Remus pantois.
Il déglutit, s'empara du miroir d'une main tremblante pour se retrouver à nouveau face à son propre reflet. Il soupira –mais il n'aurait pu dire si c'était de soulagement ou de déception. Un éclair lui traversa l'esprit.
-Homo Homini Lupus, s'entendit-il dire avec stupéfaction.
Le miroir fut éclairé d'une brève lueur bleutée et son image disparut pour être remplacée par la vision d'une vaste chambre éclairée par la seule force d'un feu brûlant dans une cheminée de marbre rose. Tout dans cette pièce n'était qu'élégance et richesse : du somptueux lit à baldaquin aux tentures pourpres jusqu'à l'armoire aux fines dorures en passant par le bureau en bois de rose.
En face de l'âtre, on apercevait le profil gracieux d'une femme assise dans un fauteuil de velours rouge. Et elle chantait. Ce doux chant empreint de mélancolie qu'il avait déjà entendu quelques minutes plus tôt. Si beau et si triste à la fois.
-Ca alors, laissa t-il échapper dans un souffle, émerveillé par la beauté du chant et de la scène qui se déroulait sous ses yeux.
Aussitôt, la femme cessa de chanter et se tourna vers lui. C'est alors qu'il la reconnut : la jeune femme du miroir. Elle se leva vivement tout en semblant le fixer avec intrigue.
-Remus, c'est toi ? finit-elle par demander.
Surpris, le lycanthrope lâcha le miroir qui alla se briser au sol. Il jura et s'agenouilla pour ramasser les morceaux de verre d'où commençait déjà à s'élever une étrange et imperceptible brume nacrée.
Peu à peu, il sentit ses paupières s'alourdir et tout son corps s'engourdit comme sous l'effet d'un puissant narcotique.
La dernière chose dont il se souvint fut lorsque sa tête heurta le sol.
Puis ce fut le trou noir.
Est-il utile de préciser que j'apprécie beaucoup les reviews… ? Je suis fan des reviews, j'adoooore les reviews, j'aimeeeuuuuhhh les reviews… Donc je pense que vous avez compris… REVIEWS !
Et pour ceux qui se le demanderait, oui, il y aura Sirius (Je l'ai pas défini comme perso de l'histoire comme ça, pour faire joli) mais il faudra attendre un pitit peu avant que je n'en parle 'siriusement'. Voilà, tout est dit !
Kissou à tous !
Namarië !
