Bonjour à tous et toutes :D
Je poste, ce matin, un petit O.S. sur notre blond torturé préféré. Je nomme Luke Castellan ! :3
L'idée me vient de la citation suivante, et j'espère sincèrement qu'elle vous plaira. J'adore Hermès, sa relation avec May, et je suis une fangirl officielle de Luke... alors, j'ai écris d'une traite. ^^
ENJOY !
« Non, vous aviez raison. Luke vous aimait. A la fin, il a compris son destin. Je crois qu'il s'est rendu compte que vous ne pouviez pas l'aider. Il s'est souvenu de ce qui était important.
- Trop tard pour lui et moi. »
Percy à Hermès, Le Dernier Olympien, p.400
Une âme en peine
Luke Castellan se tenait sur le parvis de la grande bâtisse coloniale, hésitant. Son attention était rivée sur l'écriture en lettres majuscules, inscrite sur la porte laquée en bleu turquoise, suivie d'une inscription en grec ancien. Ses opinions étaient divisées et l'une essayait, tant bien que mal, d'avoir le dessus sur l'autre dans une guerre intérieure insupportable.
Ses yeux d'un bleu pur voguèrent alors sur le terrain à nouveau verdoyant comme il l'avait connu durant sa petite enfance. Diverses fleurs aux couleurs chatoyantes avaient remplacé les statues de jardin aussi folkloriques que sinistres, poussant de plus belle le long du chemin caillouteux. Attachée au robuste pommier, une vieille balançoire aux cordes usées pendait dans le vide, ultime souvenir d'un garçon plein de vie et insouciant vis-à-vis du monde cruel dans lequel il renaissait. Luke baissa ses iris nostalgiques, son cœur en proie à une douleur oppressante, fixant ses Converse délavés sans réel intérêt. Il inspira longuement dans l'espoir de préserver son courage dispersé aux quatre vents, puis toqua contre le bois dur avant que l'envie de fuir ne fut davantage pressante. Les secondes s'écoulèrent lentement, semblant se délecter de la souffrance du fils d'Hermès qui rongeait sa patience comme un acide. Son ventre subissait une torture infernale, affreusement malaxé par les griffes acérées d'un être ailé sans scrupule ni pitié. Ses pensées ne cessaient de lui renvoyer son dernier passage en ce lieu longtemps haï devant ses yeux brillants sous le flot d'émotions contradictoires qui l'assaillaient de toute part. Luke ne regrettait rien. Absolument rien. Son sacrifice héroïque lui avait permis de réparer ses erreurs. Excepté une. La première. Celle qui avait ouvert le bal.
La porte s'ouvrit finalement sur la femme qu'il espérait et redoutait de revoir. Luke s'était mentalement préparé à rencontrer une folle hystérique, aux cheveux franchement dérangés et aux prunelles voilées. Celle qu'il avait quittée trois ans plus tôt avec amertume, après avoir reçu sa bénédiction. Au contraire, May Castellan se présentait sous un bien meilleur jour. Sa chevelure claire et bouclée se répandait correctement sur ses épaules, striée de mèches blanches. Ses iris avaient un éclat ordinaire, néanmoins pétillant comme un champagne, baignés dans un bleu gris que Luke avait quasiment oublié tant il avait été rare. La presque quinquagénaire hoqueta, croyant être plongée dans un rêve douloureux.
- Luke ?
Sa douce voix, étranglée par une émotion innommable, se perdit dans la bise matinale. Le blond de vingt-trois ans frissonna. Pas que le froid glacial de décembre le mordait sous ses simples vêtements. Entendre ce ton aimant lui avait en fait cruellement manqué.
Le demi-dieu hocha la tête, gardant ses yeux sur le sol, comme un gamin pris en faute.
- Oh mon garçon !
May se précipita à la rencontre de son fils tant attendu et tant aimé, le serrant dans ses bras frêles avec une puissance étonnante. Luke avait bien une tête de plus qu'elle, mais ce fait implacable ne la déstabilisa nullement lorsqu'elle versa des larmes de bonheur sur ses épaules solides. Ce dernier eut un léger temps d'adaptation, ébranlé par cette soudaine étreinte qu'il aurait autrefois repoussé sans remords, avant d'enrouler ses bras autour de sa mère. Il ferma ses paupières, fourrant son nez fin dans les cheveux soyeux de celle-ci et laissant son corps s'enivrer de l'odeur délicieuse des cookies faits maison. Ceux qu'il savourait avec passion après les cours, à l'heure du goûter avec un bon soda glacé.
- Je, je croyais que tu étais… mort.
Sur ses mots tremblants, May se recula légèrement de son beau garçon et le scruta sans faillir, les yeux embués et rempli d'un amour infini. L'organe vital de Luke se brisa davantage, et le propriétaire finit par sentir une eau acide et bouillante le brûler au coin de ses magnifiques yeux.
- Je le suis… Maman.
Sa voix franchit péniblement la barrière oppressante de sa gorge nouée par les sanglots qu'il tentait vainement d'étouffer.
- Pourquoi, Luke ? murmura l'amante du dieu des Voyageurs, sans la moindre once de reproches dans son ton ni dans ses pupilles. Pourquoi nous infliger davantage de souffrance ?
- J'ai commis d'innombrables erreurs durant ma vie. Je suis venu effacer la pire.
Un silence embarrassant suivit les paroles du jeune homme, mal à l'aise face à l'ouverture subite de son cœur. Oui, avoir ignoré et dénigré sa mère avait été sa pire faute. Celle qu'il regrettait amèrement depuis qu'il s'était souvenu des vraies valeurs importantes. La famille. Annabeth le lui avait rappelé, lui inculquant le courage de se sacrifier pour tous.
- Veux-tu une fournée de cookies, mon chéri ? finit par lui demander May Castellan en ouvrant la porte en grand, hospitalière. Ou un sandwich au beurre de cacahouètes, et du soda si tu préfères ? ajouta-t-elle, ramenant son fils sur la terre ferme.
Acquiesçant timidement, le blond entra d'un pas nonchalant, se sentant brutalement étranger dans ces lieux spacieux. « Normale » qualifiait dorénavant la demeure imposante qui ne possédait plus rien en commun avec ce qu'elle avait été. En effet, à l'instar de l'extérieur, l'intérieur avait radicalement changé. Les bougies vacillantes et lugubres avaient disparu, ainsi que les vignettes et les miroirs par centaines autrefois placardées à chaque centimètre carré de libre. La maison de l'époque coloniale respirait la modernité, paraissant avoir balayé les souvenirs douloureux et délurés de sa mère tel un brin de poussière. Ne serait-ce la photo, encadrée, devant la réplique adulte qui l'observait avec tristesse.
May installa son cher garçon à la table de la cuisine propre et saine, arborant un sourire rayonnant. Alors qu'elle sortait les biscuits aux pépites de chocolat du four bruyant, Luke détailla la pièce d'un œil nouveau. Depuis sa courte et amère visite, les Tupperware s'étaient volatilisées et le levier ne débordait plus de bouteilles de soda vide. La pièce ouverte embaumait des merveilleux effluves de gâteaux qu'il connaissait sur le bout des doigts. D'un geste vif, le fils d'Hermès attrapa un cookie fumant et fondit littéralement en croquant dedans, se brûlant partiellement la langue au bref contact. Le goût délicat de la pâtisserie le replongea, ne serait-ce un instant, dans son esprit gourmand de six ou sept ans. Le tout sous le regard aimant et émerveillé de l'ancienne blonde.
- Onctueux, souffla Luke, la bouche pleine, un léger sourire sur ses lèvres encore gercées. Ils sont loin d'être brûlés… Maman, comment se fait-il que… ?
Les mots lui échappèrent, s'évanouissant dans le silence apaisant de la cuisine. Pourquoi était-elle normale ? Pourquoi n'était-elle plus la dingue qui l'effrayait à huit ou neuf ans ? Tout simplement, pourquoi.
L'amante d'Hermès esquissa un faible sourire, saisissant la question muette de son fils adoré dans le bleu ciel de ses yeux. Au premier abord, Luke crut qu'elle esquiverait sa question légitime. Sa mère avait baissé son regard afin de s'intéresser instinctivement au plancher déjauni, ses lèvres fines pincées. Après cinq minutes de réflexion, elle tira une chaise à son tour, lui tendant un verre de soda énergisant, fraichement sorti du réfrigérateur, et se lança dans une brève explication.
- Quand Hadès a brisé la malédiction, permettant à une jeune mortelle de devenir le nouvel Oracle de Delphes, la folie m'a soudainement quitté. J'en avais gardé des séquelles jusqu'à ce que ton père demande à Dionysos de me guérir complètement. La douleur a été davantage accablante quand tout est redevenu clair. Je t'avais perdu, Luke. Je suis tellement désolée. Pour tout. (May se tut quelques instants, chassant des larmes qui apparaissaient au coin de ses yeux embués.) Comment as-tu pu quitter les Enfers, mon garçon ?
- Les portes sont ouvertes pour je ne sais quelle raison. Avant d'atteindre définitivement les îles des Bienheureux, je tenais à te voir une dernière fois pour… (Il s'humecta les lèvres, à la recherche de ses mots.) pour m'excuser.
May fronça ses sourcils d'un air contrarié, tout en posant sa paume sur la main de Luke dans un geste se voulant réconfortant. Lequel riva ses prunelles sur la pression de sa mère. Il n'y était pas habitué.
- Non, Luke. Ne te reproche rien. C'est moi qui n'ai pas écouté ton père. Je porte le blâme. Raconte-moi plutôt ce que j'ai raté d'importants. Ces filles, qui sont venues un jour… As-tu eu la chance d'aimer ?
Les iris éteints de Luke se sont soudainement allumés d'une flamme à la fois triste et joyeuse.
- J'ai aimé, murmura-t-il. Mais on me l'a arrachée. Deux fois.
- Vous vous retrouverez, j'en suis sûre.
- Thalia a choisi l'immortalité en tant que Lieutenante d'Artémis, Maman, répliqua le blond alors que son cœur se fendit à cette simple pensée. Si nos destins étaient auparavant étroitement entrelacés, désormais ils ne le sont plus.
- Idiot, le tança May. Pourquoi rends-tu visite à ta veille mère plutôt qu'à Thalia ?
- Crois-moi, elle ne désire pas me voir.
Les prunelles de Luke étaient abattues, comme si cette affirmation l'anéantissait plus que tout. Comme si la fin du monde n'avait été qu'un vulgaire dégât collatéral à côté de cette réalité meurtrière.
- Triple idiot, qu'en sais-tu ?
Sa mère feignait davantage la surprise que la colère.
- Luke ?
La nouvelle voix masculine résonna dans la cuisine envahie par un parfum exquis, surprenant simultanément la mère et le fils. La précédente interrogation de la clairvoyante resta sans la moindre réponse de la part du concerné, qui leva des yeux tristes sur l'arrivant. Luke reconnut son père sans peine, malgré la pointe de perplexité qui nageait dans ses iris semblable aux siens. Hermès avait troqué son apparence habituelle d'un jeune d'environ vingt-cinq ans pour celle d'un homme mûr, arborant néanmoins ses belles boucles brunes et son physique avantageux. Le dieu ne devait pas s'attendre à trouver son fils décédé, assis sur une chaise, mangeant des cookies chauds avec un verre de Coca-Cola et bavardant avec sa mère comme un parfait mortel.
- Bonjour, Papa.
Le cœur d'Hermès rata un battement, brutalement cerné par une joie extrême. Son organe vital gonfla d'allégresse. Papa. Luke l'avait appelé Papa.
- Tu, tu… bredouilla le dieu des Voleurs, incapable de réaliser que Luke était en chair et en os devant lui, dans son ancienne demeure construite au beau milieu des bois du Connecticut.
- Je ne resterai pas. Je souhaitais seulement... (Sa voix se brisa, étranglé.) Papa, excuse-moi. C'est trop tard, je sais. Mais j'ai compris.
Le meilleur épéiste des trois derniers siècles se leva finalement, submergé par des émotions aussi brutales que difficiles à exprimer à travers les mots. La boule, qui s'était formée dans sa gorge compressée, ne fit d'ailleurs qu'empirer la situation. Luke prit son paternel dans ses bras, l'enlaçant dans une étreinte puissante et rassurante qu'il n'avait, au grand jamais, eu la chance d'exécuter de son vivant. Hermès, partiellement sidéré, accentua la pression, un sourire authentique se dessinant sur ses lèvres fines.
- Je t'aime, chuchota le blond à l'oreille du brun, avec une sincérité sans égale.
- Je t'aime aussi, Luke. Mon fils. Ma fierté.
Voili voilou ^^
C'est un One-Shot qui peut se transformer en Two-shot si certains désirent la suite avec Thalia (les adieux en bonne et due forme qu'ils n'ont pas eu dans le tome 5). N'hésitez pas à laisser une review, ne serait-ce une petite. Je sais qu'il y a des fans éternels de Luke ;D
A bientôt,
'Helo
