Et voilà la première partie d'une petite histoire qui en comptera trois. Mais c'est juste un truc comme ça donc je sais pas quand arrivera la suite. Dans pas trop longtemps en théorie ;)
Bref, bonne lecture et surtout, remerciez une de mes lectrices régulières de Save me from Myself (ma grande fanfic sur the big four) parce que c'est grâce à elle que j'ai écris sur ce couple :D Mr Insom, c'est pour toi ;)
UPDATE: j'ai changé la mise en page pour les micro-ellipses, désolée pour ceux et celles qui l'ont lue sans ^^'
Entre feu et glace
Partie 1
La princesse Merida s'ennuyait. Il fallait dire qu'après son ultime dispute avec sa mère, un an plus tôt, rien d'aussi palpitant n'avait fait irruption dans sa vie. Enfin, après une malencontreuse transformation en ourse, la reine faisait le nécessaire pour bien s'entendre avec sa fille et même si cette dernière l'aurait voulu, il était maintenant impossible qu'elles ne soient plus d'accord.
De ce fait, Merida s'ennuyait. Elle décida donc, pour avoir un peu d'action, de braver les éléments en plein hiver. Bon, ce n'était qu'une petite expédition, sans grand danger, mais assise seule dans la neige, Merida se sentit plus libre que jamais. Elle avait enlevé ses gants en peau de lapin et mordait à pleines dents dans son repas froid. Elle n'était pas allée trop loin, elle pouvait s'éloigner encore un peu et ne prendre le chemin du retour qu'à la nuit.
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Frigorifiée, perchée sur une jument trop légère, Merida se battait contre une soudaine tempête. Angus, blessé, avait dû rester au box. Et à cet instant, Merida regrettait de ne pas être en compagnie de son cheval. Les pattes puissantes de l'étalon auraient pu se battre contre la neige qui s'accumulait, pas celles de la jument.
- Allez ma belle, avance… on va y arriver…
La jument poussa un hennissement gelé qui forma de la buée sous ses naseaux. Penchée sur son encolure, la princesse tentait de faire avancer sa monture. Une bourrasque gifla violemment le duo et Merida tomba presque à la renverse. Elle se rétablit d'un coup de rein rageur et pinça les lèvres en tentant de retenir les larmes qui gonflaient ses yeux. Une voix semblait siffler méchamment dans les bourrasques de vent.
- Tu ne me vois toujours pas, princesse ?
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- Non, calme-toi ! Arrête !
Affolée, la petite jument se cabra. Des griffes de glace semblaient attaquer ses flancs et elle se battait contre un ennemi que Merida ne pouvait voir. Dans une dernière ruade, elle envoya la princesse rousse à terre qui bascula dans la neige. Merida eut à peine le temps de se relever que la jument s'était enfuie en direction du palais.
Seule, frissonnant sous les attaques du froid, Merida tenta de retirer la neige qui s'était glissée dans son col. Elle avait perdu un gant dans sa chute, ses doigts commençaient à rougir, et elle s'était fait mal à la jambe. Elle avait comme l'impression que la neige s'acharnait contre elle, que le vent la poussait pour qu'elle ne se relève pas. Mais elle réussit à se mettre debout, massant son genou endolori, et fit quelques pas en suivant les traces de la jument.
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Une bourrasque glacée fit tomber sa capuche et elle se retrouva tête nue. Le froid gela les mèches autour de son visage et lui arracha quelques larmes qui tombèrent en perle de glace sur son manteau. En essuyant ses joues rougies, elle continua à avancer, la tête baissée pour retrouver les traces mais…
Tout était blanc.
A bout, elle se laissa glisser le long d'un arbre, sur le sol, et remit sa capuche sur sa tête. Elle avait froid, ses vêtements étaient trempés. Et elle commençait à avoir peur.
- Est-ce que maintenant tu crois en moi ?!
Le hurlement furieux semblait sorti tout droit de son imagination et Merida se demanda si elle avait rêvé. Devant ses yeux fatigués, au milieu des flocons, se dessinait le visage encoléré d'un adolescent aux cheveux blancs. Elle voulut battre des paupières pour chasser les larmes et les flocons de ses yeux mais… Elle ne réussit pas à les rouvrir. Et elle commença, doucement, à sombrer…
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Une petite fille entra en courant dans sa chambre et se jeta sur son lit. Des pleurs secouaient le corps minuscule et Merida allait se lancer vers elle pour la consoler mais elle ne réussit pas à faire le moindre mouvement : elle était gelée. Elle vit la porte se rouvrir avec lenteur, en même temps que la fenêtre, et une femme entra. Dans ses souvenirs, car c'était bien elle la petite fille, Merida était seule avec sa mère mais maintenant, elle arrivait à apercevoir… Quelqu'un ou quelque chose. Les contours flous de cette autre personne tremblotaient, comme si elle appartenait à un autre souvenir.
- Allons Merida, chuchota tendrement la reine, ne pleure pas…
- Il n'est pas venu maman ! Il n'est pas venu…
La Merida du futur observa son double du passé, minuscule et âgée d'environ dix ans.
- Je suis là Merida, murmura la forme floue en s'approchant, pourquoi tu ne me vois pas ?
La jeune Merida enfouit son visage dans le cou de sa mère et sanglota. Toujours gelée, la Merida étrangère au monde des rêves ne pouvait que l'observer. Impuissante. Elle regarda la forme se préciser un peu et s'approcher de la petite fille. Lorsqu'elle posa sa main sur celle-ci, elle se délita à nouveau, se fondant dans le décor.
- Merida, regarde-moi ! Je suis là…
La silhouette d'un jeune garçon était maintenant visible, sauf le bras qui était le plus proche de la fillette, qui avait totalement disparu. Merida se concentra pour essayer de détailler le visage du garçon mais la fillette commença à parler, l'arrachant à sa contemplation :
- … n'aurais jamais dû y croire ! Maintenant je n'y crois plus, je ne crois plus en lui. Jack Frost n'a jamais existé !
La scène se brouilla, les couleurs du palais se confondant, et seule le fantôme flou resta net au milieu du fouillis de couleur. Un regard plein de douleur se posa sur la fillette qui ne voyait rien.
Merida…
Regarde-moi…
J'existe.
Merida…
Regarde-moi !
Ouvre les yeux !
Je suis juste là.
J'existe !
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Les paupières gelées de Merida se craquelèrent et ses yeux rencontrèrent le vide. La voix qui l'avait sauvée semblait s'être évaporée, avec son détenteur. La princesse cligna des yeux et tenta de percer le rideau de neige qui l'empêchait de voir. Sauf qu'il ne neigeait plus. Elle ne voyait rien mais il ne flottait ni brume ni flocon.
Sa vue était occulté par autre chose, une forme floue et tremblotante…
- Merida je t'en supplie, ne meurs pas…
Par un jeune garçon aux cheveux blancs. Et aux yeux si bleus.
- Jack Frost…
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La colère l'avait aveuglé. Il ne voulait pas lui faire du mal. Jamais il n'aurait pu… mais elle ne croyait plus en lui, elle ne le voyait plus alors qu'il voulait tellement qu'elle le regarde.
Alors lorsqu'il était revenu cet hiver-là, il avait fait en sorte qu'elle le sente partout, oppressant. Présent. Pour la première fois en six ans il avait essayé de faire en sorte qu'elle croit à nouveau en lui.
Mais elle était tombée. Pendant un instant il avait cru qu'elle l'entendait à défaut de la voir. Et avait continué de la harceler, avec un plaisir sadique qu'il aurait préféré ne jamais ressentir. Les faibles forces qui l'avaient maintenue debout après sa première chute s'évaporèrent et elle se laissa glisser vers le sol. Il s'était approché, espérant qu'elle avait compris, qu'elle le verrait… Mais elle avait fermé les yeux.
Sans le voir.
Sans les rouvrir.
Jack Frost avait alors paniqué. La brume et le blizzard s'étaient dissipés comme sa colère. Les sentiments de l'esprit de l'hiver pouvaient fondre aussi vite que neige au soleil. Et il avait vu trop de gens mourir de froid, par sa faute, pour ne pas reconnaître la léthargie qui avait envahi sa princesse. Sa princesse… Il ne savait plus à quel moment il avait cessé de la considérer comme une enfant parmi d'autres. Depuis qu'il la connaissait sûrement. Car elle était la seule à le voir…
- Merida… Regarde-moi !
Elle devait rouvrir les yeux… Si elle ne se réveillait pas…
- Ouvre les yeux ! Je suis juste là. J'existe !
Le souffle de la jeune femme sembla diminuer et Jack prit ses mains entre les siennes, ferma les yeux et souffla, comme une prière :
- Merida, je t'en supplie, ne meurs pas…
- Jack Frost…
Jamais il n'avait été aussi heureux d'entendre une voix. Il plongea avec douceur dans le regard bleuté et encore voilé de Merida.
- Jack, j'ai froid…
Ce fut seulement à cet instant qu'il se rendit compte que des fleurs de givre apparaissaient sur la peau nue de la princesse et enserraient ses poignets délicats. Il la relâcha un peu brusquement et Merida se laissa aller en arrière contre l'arbre dans son dos.
Un sourire très doux s'étendit sur son visage alors que ses yeux se fermaient à nouveau.
- Ne t'endors pas ! Tu ne te réveilleras plus !
- Je t'ai vu dans mon rêve Jack, répondit la jeune femme, faisant taire l'inquiétude soudaine de l'esprit. Tu étais venu cet hiver-là… Tu étais juste un peu en retard et moi trop impatiente. Je suis désolée.
Dans ce qui semblait être un effort surhumain, elle rouvrit les yeux et se redressa, s'aidant du tronc derrière elle. Les yeux des deux adolescents se rencontrèrent à nouveau alors qu'elle relevait la tête, auréolée de cheveux roux.
- Tu me ramènes chez moi ?
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Quelques minutes plus tard, Jack la déposait devant la porte du château. La jeune femme tremblait de froid et le voyage dans les flocons et le vent l'avait laissée gelée. Elle se frictionna et se prépara à frapper à la porte pour qu'on lui ouvre.
Elle avait levé son poing minuscule lorsque la voix de l'esprit de l'hiver interrompit son geste :
- Pardon, je ne sais faire que le froid. Je suis incapable de te réchauffer.
Jack tourna les talons. Le regard blessé qu'il avait lancé à Merida était si attendrissant, tellement empli de tristesse, qu'elle ne put s'empêcher de le rejoindre en courant.
Cela faisait si longtemps que… Que personne ne le voyait. Le cœur de Jack, gelé par l'homme de la lune, lui paraissait soudain vivant. Merida s'était collée contre son dos et avait glissé ses mains autour de sa taille, dans les poches de son sweat. La chaleur qui émanait du corps de la jeune femme le brûlait presque mais leurs peaux n'étaient pas en contact direct. Elle n'avait pas froid.
Ils restèrent ainsi pendant une poignée de minutes. Lorsque le froid commença à s'infiltrer sous ses vêtements, Merida fit quelques pas légers et se planta devant Jack. Celui-ci fuyait son regard, gêné. Elle déposa un baiser au coin des lèvres glacées de l'esprit et fit demi-tour dans une pirouette. Alors que des gardes lui ouvraient la porte, elle se retourna une dernière fois et croisa le regard de Jack. Celui-ci la suivait de ses yeux bleus et souriaient béatement. Un cri de joie résonna dans le ciel blanc et l'esprit s'envola en hurlant de bonheur. Les joues rouges, plus vraiment à cause du froid maintenant, la princesse se faufila à l'intérieur en tentant de calmer les battements de son cœur. Jack avait tort : elle n'avait jamais eu aussi chaud.
Oui je sais je sais, c'est bizarre ^^ et désolée pour l'anachronisme, je voulais absolument que Jack porte son sweat à poche kangourou ^^'
Bref, la suite dès que je peux, laissez une review si vous voulez ;)
Biiz
