Voici un fanfiction inspiré de la série The Musketeers, BBC. Je suis quelque peu la ligne directrice de la série, mais je m'en éloigne beaucoup. J'introduis deux personnages féminins originaux, et j'en discarte d'autres. Le portrait global doit être lu comme une histoire alternative. En gros, je réécris une fin alternative, sans même savoir comment se conclut cette série... Je me laisse porter par mon imagination et tente d'émuler les ingrédients que j'aime de cette série : l'aventure, la loyauté, l'amitié indéfectible des mousquetaires, les intrigues et le romantisme. Attention aux spoilers.
Merci de lire, en espérant que cela vous divertisse! Les commentaires sont les bienvenus!
Chapitre I. Le pacte de l'ombre
Paris, Cours des Miracles. XVIIième siècle, sous le règne de Louis XIII, Roi de France et de Navarre.
Deux silhouettes encapuchonnées se font face, éclairées uniquement par la lumière de la pleine lune qui filtre au travers d'une fenêtre crasseuse d'une taverne malfamée de la Cour des Miracles. Leurs voix sont couvertes par les chants d'hommes ivres provenant de l'autre côté de la porte qui les isole du reste du tumulte.
- Comment puis-je m'assurer que notre entente tiendra envers et contre tous?, chuchotte une voix d'homme.
- N'ai-je pas été d'une loyauté indéfectible? N'ai-je pas fait preuve d'abnégation et de dévotion à ton égard?
- Certes, et je te l'ai rendu par une liberté que je n'ai pas eue.
Les deux silhouettes demeurent silencieuses, pensives, leurs regards rivés l'un sur l'autre, dans la faible luminosité. Puis la voix féminine reprend:
- Est-ce que renouveler notre pacte de jadis te serait suffisant?
- Tu te souviens? Disant ces mots, l'homme est ému et la nostalgie de jours meilleurs semble l'attendrir quelque peu.
- Certes. Comment oublier un tel pacte?
- Tu étais si jeune à l'époque...
- N'oublie pas que tu l'étais aussi... L'assaut que j'ai vécu m'a hélas par trop fait vieillir prématurément... Heureusement, tu as été un protecteur efficace et loyal, au-delà de mes espérances. J'ai maintenant l'occasion de te rendre la pareille, et il n'est plus douce satisfaction pour mon coeur endetté... Mais au-delà de cette dette, je le fais par dévotion... par amour.
L'homme s'empresse de baiser le dessus de la main de la femme, dans un élan d'affection qui lui est retourné par un tendre baiser sur son front.
En choeur, ils prononcent à voix basse les mots de jadis :
- Protection, Vérité, Loyauté : que notre alliance soit notre rempart contre l'adversité!
L'homme et la femme trinquent au renouvellement d'un ancien pacte, buvant à la même coupe.
- Ce vin est lamentable, lance dédaigneusement l'homme. La femme sourit nonchalamment.
L'homme reprend la parole, soudain las.
- Tu m'écriras désormais, au besoin, sous le pseudonyme de Gabriel.
- Aisé à retenir. Bien pensé, réplique la femme.
- N'oublie pas : notre frère ne doit rien apprendre de notre alliance. Cela mettrait en échec notre plan. Personne ne doit soupçonner notre pacte.
- Comment l'oublier, j'ai participé à son élaboration.
- Désolé... les récentes découvertes des mousquetaires me rendent un peu nerveux.
- Ils sont aveuglément loyaux à la Couronne.
- Grand bien leur fasse, ils ne feront que participer malgré eux à la réussite de notre dessein.
- Espérons-le!
Après une brève accolade, les deux individus se séparent dans la nuit, chacun empruntant un chemin différent, parcourant les ruelles de Paris prudemment, s'assurant de préserver leur anonymat par le couvert de la nuit et de leur capuche. Les deux protagonistes déambulent dans les rues de la Cité aussi aisément que dans les dédales de leur plan tortueux, à l'insu de tous.
