Salut ! je tenais à remercier Soleil123, Olicity-love et Ally84 pour leurs commentaires sur mon OS.
Maintenant je ne vous dérange pas plus et vous souhaite bonne lecture.
PS : Arrow et son univers ne m'appartiennent pas, seule l'histoire est de moi.
Chapitre 1 : Escape Room.
Thea était une fille adorable. Vraiment. La plupart du temps Felicity l'adorait. Elle était dynamique, espiègle, drôle et sans prise de tête. Elle avait souvent de supers idées, toujours partante pour une nouvelle aventure.
Sauf aujourd'hui.
- Tu sais que je suis claustrophobe ? Je veux dire, c'est cool, vraiment, mais tu ne pourrais pas chercher une autre activité ? Je ne sais pas moi, une sortie en boîte ou encore du shopping.
La voix de Felicity sonnait beaucoup plus aigüe qu'elle ne l'était en réalité tandis qu'ils avançaient dans les couloirs sombres du domaine.
- Relax Fel ! Haut les cœurs !
- Je ne comprends pas pourquoi tu nous traînes ici ! je veux dire, on a pas assez d'actions, d'énigmes et de sensations fortes au quotidien, Speedy ? Une journée au spa c'est trop demandé ?
La jeune femme avait un peu de mal à digérer la « surprise » de Thea. Pour la première fois en plus de six semaines elle avait enfin une journée pour elle, un moment qu'elle comptait passer emmitouflée dans un plaid en pilou, Netflix en fond sonore, un verre de vin en équilibre sur le dossier de son canapé, chassant la paire de Jimmy Choo parfaite et la minaudière Chanel qui lui ferait oublier tout ses problèmes. Il s'agissait du seul réel avantage de son nouveau boulot : son salaire mirobolant qui lui permettait de renouveler sa garde-robe à volonté. En lieu et place de cela elle se retrouvait à crapahuter dans une espèce de hangars géant en compagnie d'Oliver, Diggle, Laurel et Thea.
« C'est pour resserrer les liens de l'équipe trop souvent mis à mal ces derniers temps » c'était exclamé la plus jeune des Queen tandis que l'IT girl refusait net. Devant son refus persistant Speedy s'était sentie obligée de déployer l'artillerie lourde : les yeux de chiens battus, la moue adorable, la flatterie – elle était un être de chair et de sang sensible aux compliments trop rare dans ses métiers, et les arguments basés sur la raison du style « tu seras capable d'éviter que John et Ollie s'entretue » ou « tu vas détendre l'ambiance avec tes insinuations » et le meilleur argument du monde « montre à mon débile de frère que tu peux vivre sans lui ». Sa séparation avec le Justicier était encore fraîche et affreusement douloureuse et elle brûlait de lui montrer que, tout comme lui, elle pouvait vivre sa vie, sortir et s'envoyer en l'air avec le premier gars venu. Pour cela une sortie en boîte aurait été beaucoup plus indiquée mais bon, parfois – tout le temps – Thea avait des idées bizarres.
Comme un Escape Room.
Sans déconner. Felicity avait l'impression de vivre H24 dans ce genre de jeux depuis plus de quatre ans.
- Arrête de te plaindre, marmonna Laurel en passant devant elle pour se placer aux cotés d'Oliver en prenant grands soin de se frotter à lui dans la manœuvre.
Salope.
Cette conne n'était-elle pas censée être son amie ? Où était passé « les copines avant les connards » ? De toutes évidences Laurel n'avait pas reçue le mémo.
- Qu'est-ce qu'on fait ? On se contente de airer sans but dans les couloirs, grogna Dig en braquant sa lampe torche sur un vieux tableau miteux, imitation portrait d'ancêtres made in China.
Felicity ricana. Ils tournaient en ronds dans ces foutus corridor depuis une plombe.
- Rappel-moi combien nous a coûtés l'entrée déjà ?
Aucun doute Felicity était de mauvaise humeur. Elle regrettait amèrement d'avoir cédé, son programme canapé/télé/tablette lui semblait encore plus prometteur ici alors qu'elle devait piétiner pour rien pendant des heures tout en assistant au flirt éhonté entre Arrow et Black Canary.
Elle jeta un coup d'œil à son portable et poussa un long soupir lorsqu'elle se rendit compte qu'ils étaient là depuis déjà plus d'une demi-heure. Il lui restait donc encore deux heures trente à tuer. Elle ne sortirait plus jamais avec Thea.
- Bordel, il doit bien avoir un truc à faire, s'impatienta Oliver en tournant sur lui-même afin d'analyser l'endroit avec plus de détail.
Felicity ne savait pas encore qu'elle était le thème de l'escape, ils étaient arrivés, avaient payés leurs places – un bras du point de vue de la jeune chef d'entreprise – puis l'un des responsable leur avaient donnés à chacun une lampe torche, une clé et un talkie-walkie avant de les menés devant leur hangar. D'après ce qu'elle avait vu il y en avait sept. Il avait ouvert une petite porte rouillée dans un grincement immonde en les invitants à entrer avant de leur souhaiter une bonne aventure.
Elle leur en ficherait de l'aventure, elle.
En attendant l'endroit ressemblait à un vieux manoir des années vingt. Ostentatoire et pompeux, fait pour en mettre plein la vue, sauf que celui-ci semblait abandonné. Ou hanté.
- Si c'était facile il n'y aurait rien d'amusant, déclara Thea en haussant les épaules.
- On devrait fouiller cet endroit de fond en comble , suggéra Laurel. Couloirs après couloirs. On finira bien par tomber sur un truc.
- C'est une superbe idée, on se sépare en deux groupes pour couvrir le plus de surfaces et on garde le contacte, lance immédiatement Oliver, bien installé dans son rôle de leader.
Felicity ricana avant de s'éloigner sans attendre. Dans le repère, quand leurs vies étaient en danger, ouais, elle consentait à l'écouter, mais ici ? Dans un foutu décor en plâtre ? Elle rebroussa chemin en admirant les différents tableau de plus près. C'est trucs semblait hors conteste. Du moins un détail attirait son attention concernant ces croûtes. Ils avaient été disposés là avec beaucoup trop de soins pour qu'il ne s'agissent que de paraître. Quelques mètres derrières elle, l'équipe continuait à discuter de la marche à suivre, exaspérant au possible la jeune femme. La team Arrow n'était plus ce qu'elle était. Ra's, Darhk, les disputes, les trahisons et les mensonges avaient eues raisons de leur bonne entente.
Le fait que Felicity et Oliver ne pouvaient pas s'adresser plus de cinq mots sans se disputer violemment y était pour beaucoup également et, résultats des courses, ce qui, au départ était une noble cause se transformait lentement mais sûrement en véritable calvaire pour l'informaticienne. Elle se sentait prisonnière de cette mission. De la mission d'Oliver. Elle ne comprenait plus qu'elle en était le but. Toujours plus de méchants, toujours plus de victimes. Elle avait constamment l'impression de faire un pas en avant et deux en arrières. C'était lassant.
Donc, elle jugeait que, quitte à avoir dépenser une fortune pour cette « aventure » elle avait le droit d'en profiter seule, de son côté et sans l'intervention de l'omniscient Oliver Queen.
Felicity observa plus attentivement les tableaux, remarquant immédiatement un soucis dans l'ordre prétendument chronologique des ancêtres fictifs du propriétaire imaginaire du manoir en carton.
L'ordre n'allait pas.
Elle comprit immédiatement que les tableaux allaient par deux. Une femme et un homme pour chaque décennie.
Dieu merci, au lycée elle avait choisi de prendre le plus d'options possible afin de repousser au maximum l'heure du retour à la maison. À cet instant elle bénissait la mésentente persistante qui avait alors régné en maître chez elle durant son adolescence. Cela lui avait permis « d'élargir sa culture personnelle ». Ou, comme aimait à le répéter Thea se bourrer le mou avec pas grand chose. L'une d'entre elle étant la mode occidentale et son évolution à travers les siècles.
Et ce n'était pas son cours le plus ennuyeux ; toujours était-il qu'elle parvint sans mal à réunir la silhouette en S, le corset brodé et les manches gigots de la dame blonde à l'expression vide avec le haut-de-forme et la moustache parfaite de l'homme à l'aire austère à l'emplacement qui semblait-il était réservé à la Belle Époque.
L'homme en complet et la femme à la perruque et au sac bandoulière pour les années Dix.
Felicity reconnait sans mal la coupe garçonne et la robe à hauteur de genoux ainsi que le pantalon de golf à l'allure sportive des années Vingt.
Historiquement parlant, il s'agissait de l'une de ses époques favorites. Elle adorait ce goût d'interdit qui flottait avec la Prohibition et cette allégresse d'après-guerre. Les gens étaient libres, tellement désireux d'oublier leurs soucis par n'importe qu'elle moyen.
Felicity retraça ainsi l'histoire de la mode en passant par les tailleurs des années trente au chignon choucroute des années cinquante.
Et lorsqu'elle eut terminée de remettre en place chacune des toiles elle se rendit compte qu'un espace avait été libéré. Les sourcils froncés elle s'approcha et frappa doucement contre le mur avant de sourire, satisfaite.
- Là, on avance, se murmura-t-elle.
Elle jeta un coup d'œil au reste du groupe avant de lever les yeux d'exaspération. Oliver continuait à jouer au caporal et résultat des courses ils perdait du temps. Personne n'écoutait personne et tout le monde persistait à parler dans le vide, Oliver criant plus fort que les autres.
Très bien. Elle voulait sortir d'ici le plus rapidement possible, et personne ne daignerait prendre en compte l'avis de la pauvre secrétaire sans penser une seule seconde qu'elle était ici la personne la plus intelligente et qu'on ne lui avait pas demandé son avis lorsqu'on l'avait « promu » au rang d'assistante.
Que Thea aille au diable avec ses idées absurdes, elle voulait profiter de sa journée de repos. La première depuis six foutues semaines ! De toutes façons il ne restait plus rien à sauver dans leur équipe. Ils ne se supportaient plus, insister serait comme ses parents qui font chambre à part mais qui restent ensemble pour le bien des enfants. Felicity n'était plus une enfant et elle brûlait de signer les papiers du divorce.
Sans plus attendre elle poussa la porte et s'engouffra dans la petite pièce sombre.
Comme elle l'avait dit elle était claustrophobe et elle avait de plus en plus l'impression que sa vie devenait une pièce sombre sans issue et dont les énigmes étaient de plus en plus compliqués.
Elle étouffait, se sentait prisonnière.
Il fallait qu'elle sorte de là, et vite, avant de se perdre.
