Prologue :

Uther parcourait le château de long en large depuis un peu moins d'un quart d'heure quand il trouva Lady Lisa. Elle était à la cuisine et découpait en fine tranches une belle carotte des jardins de Camelot. Elle y mettait de toute évidence tout son cœur et malgré son efficacité, la cuisinière surveillait du coin de l'œil qu'elle ne s'abîme pas les doigts. Le roi fut assez vite remarqué et chacun se mit rapidement à sa place pour l'inspection – ce qui fut un peu difficile puisque cela n'arrivait pas souvent et que donc la place de chacun était encore un peu aléatoire. Lady Lisa se retourna vers Uther.

« Ah mon ami, avez-vous ces carottes, ne sont-elles pas magnifiques ?

-Si bien sûr, c'est votre présence ma chère qui sans aucun doute les a pousser à se faire plus belle que d'habitude. »

La dame rougi un peu et sourit.

« Je suis certain que Lady Lisa vous rends de grands services mais j'aimerai vous l'emprunter.

-Bien entendu Sire. »

Lady Lisa se retira à la suite du roi avec un sourire d'excuse pour la cuisinière et un salut de la tête pour la remercier de son hospitalité dans sa cuisine. Elle attrapa la main d'Uther et le suivit le sourire aux lèvres, comme à son habitude.

Merlin avait assez rapidement complété ses tâches pour pouvoir assister à l'entraînement des chevaliers par le prince. Il était appuyé sur une des barrière où les armes étaient posées quand elles n'étaient pas utilisées pour observer le spectacle de celui qu'il considérait comme un de ses meilleurs amis en train de martyriser quelqu'un d'autre que lui-même. Il était perdu dans la comparaison et ne se rendit compte que quelqu'un approchait que quand il sentit la barre ou il était appuyé vibrer sous le poids d'un autre que lui. Une autre, en l'occurrence. Lady Lisa avait profité du rayon de soleil qui perçait la couche nuageuse du jour pour venir faire un tour.

« Bonjour Lady Lisa, comment vous portez-vous ?

-Bien Merlin, merci. Et toi ? Arthur ne te fait pas travailler trop dur ?

-Je vais bien, merci. Arthur me fait travailler à juste mesure et pas encore pour des choses complètement inutiles donc je n'ai pas à me plaindre.

-Voilà une réponse bien sage.

-Je ne suis pas aussi bête que j'en ai l'air, vous savez. »

Les deux bavards éclatèrent de rire et attirèrent l'attention du prince.

« Bonjour Lisa, vous venez admirer la vue ?

-Toujours, tu sais comme je l'apprécie ! »

Arthur pencha la tête d'un air entendu.

« Et toi Merlin, tu as fini tout ton travail j'espère !

-Bien sûr Sire.

-C'est merveilleux, tu va donc pouvoir venir nous aider pour le prochain exercice, cible mouvante! »

Merlin fit une grimace évocatrice avant d'attraper un bouclier et de se diriger vers le terrain.

Quand Lady Lisa débarqua brusquement dans les quartiers de Gaius, elle trouva merlin avec les yeux dorés, une pelle en suspension, prête à aller rejoindre le balai à l'autre bout de la pièce. Le temps sembla se figer pendant quelques secondes avant que la pelle et le balai ne tombent, inanimés sur le plancher. Merlin ne savait pas comment réagir. Lady Lisa referma la porte en silence plutôt que de donner l'alerte. Merlin fut grandement soulagé mais n'osa pas pour autant le moindre mouvement. Lady Lisa, ne sachant pas trop comment montrer à Merlin qu'elle ne lui tenait rigueur de rien, fit un sourire gêné et sortit de la pièce sans un mot.