Le soleil entrait dans la chambre caressant doucement la peau découverte. Eclairant de plus en plus la chambre, il réveilla une jeune femme dont les cheveux bruns recouvraient l'oreiller sur lequel elle reposait, son corps blotti contre un autre épousant ses formes. Ses yeux s'ouvrirent lentement et, délicatement, elle flatta des yeux ce corps qu'elle avait pu à nouveau parcourir hier.
-Bonjour, chérie. Tu as bien dormi ?
-Très bien. Et toi ?
-Très bien comme dans : je n'ai fait aucun cauchemar ?
-Tu sais que je n'en ai pas avec toi. Il faut que j'y aille. Navrée de ne pas pouvoir rester.
-Comme toujours.
-Serait-ce un reproche ?
-On se verra dans la semaine. Je ne m'en inquiète pas.
-Fais attention aux hiboux aujourd'hui.
-Comment ça ?
Mais la brune se leva du lit et s'habilla couvrant son corps aux cicatrices. Elle sentit un doigt glisser le long de sa colonne lui insufflant un frisson de plaisir.
-Ne recommence pas. Je dois y aller. Et je dois rendre mon compte rendu sur toi.
-Ai-je été sage ce mois-ci ?
-Comme une image. Tu incarnes la perfection, tu le sais.
-Flatteuse.
-Comme si ça te déplaisait. Maintenant, laisse-moi finir de m'habiller.
Les yeux reposent sur les cicatrices. La guerre a fait tellement de mal. Comment est-il possible de souiller un tel corps ? De détruire une telle jeunesse ?
-Ne me regarde pas comme ça. Mon corps n'a aucun attrait. Ces... cicatrices rappellent de bien trop mauvais souvenirs.
-Tu es très jolie. N'en doute pas.
Un dernier regard et un dernier baiser avant que la jeune femme ne parte. Par la suite les propriétaires du manoir se retrouvèrent pour le petit-déjeuner quand un hibou frappa à l'une des fenêtres du salon. Quand celle-ci s'ouvrit, il s'engouffra portant un bouquet de fleurs blanches.
