Hermione regardait pensivement par
la fenêtre du dortoir. Le soleil venait à peine de se lever et la
neige, inexistante la veille, avait déjà recouvert les toits de
Poudlard d'un fin manteau blanc.
La jeune fille poussa un soupir
de satisfaction : il neige ! Elle n'en attendait pas
moins à l'approche de Noël.
Dans une semaine, elle allait
enfin pouvoir offrir ses cadeaux à ses amis de toujours, et par la
même occasion, recevoir les siens.
Perdue dans ses pensées, elle
alla se doucher et s'habiller avant d'aller rejoindre Ron et
Harry dans la grande salle. Si du moins ceux-ci étaient levés.
Comme
en réponse à ses espérances, ils étaient en grande conversation
tout en déjeunant.
Hermione les salua et s'installa.
- Dis Hermione ? demanda Harry.
- Oui ?
- Avec Ron, on vient d'apprendre qu'on rentre au Terrier pour Noël. Tu viens avec nous ?
- En fait, j'avais prévu de rester ici et profiter de la bibliothèque. Je pensais que vous restiez. Mais…
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que Ron lui coupa la parole.
- C'est pas grave, t'as qu'à passer Noël toute seule à potasser pendant qu'on ira s'amuser.
Hermione, furieuse, le dévisagea et se leva.
- Tu sais quoi Ron ? Si tu ne m'avais pas interrompue, je vous aurais annoncé que je serai ravie de vous accompagner. Mais puisque ce que j'ai à dire ne t'intéresse absolument pas, tu n'as qu'à aller t'amuser avec Harry au Terrier. Je préfère encore m'instruire que de passer mes vacances avec un rustre !
Sur ces mots, elle partit sans se
retourner, si bien qu'elle ne vit pas Ron devenir aussi rouge
qu'une tomate.
Elle sortit de la grande salle avec
précipitation, à la fois triste et furieuse. Elle espérait tant
passer les fêtes avec ses amis, mais il avait fallu que Ron gâche
tout, une fois de plus.
Hermione en avait plus qu'assez. Par
amour, elle avait toujours pardonné les maladresses du rouquin. Mais
à présent, c'était terminé, elle était bien décidée à lui
donner une bonne leçon.
Sur le chemin de la bibliothèque,
Hermione réfléchissait à ce qu'elle pourrait bien trouver pour
faire regretter à Ron toutes ses indélicatesses.
Bien sûr, elle
pourrait raconter certaines choses pas très glorieuses sur son
compte, mais elle trouvait cette solution bien trop puérile à son
goût. Elle pourrait également le transformer en quelque chose de
particulièrement risible, mais cette fois encore, cela ne lui
semblait guère adapté.
Elle voulait quelque chose de plus
subtile. Et si la vengeance est un plat qui se mange froid, il
fallait que Ron se congèle l'estomac.
Pendant ce temps dans la grande salle, Ron avait du mal à comprendre la réaction de son amie, si bien qu'il questionna Harry.
- Qu'est-ce qui lui prend ? Tu peux me dire ce que j'ai encore fait ?
- Tu préfère que je sois honnête ou gentil ?
- A ce point-là ?
- Ecoute Ron, tu ne lui as pas laissé le temps de finir sa phrase, et en prime tu lui as parlé comme si tu te moquais pas mal qu'elle vienne ou non.
- Je ne pouvais pas deviner qu'elle viendrait !
- Tu l'aurais su si tu ne lui avais pas coupé la parole.
- Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Elle ne va plus vouloir me parler !
- Ce ne serait pas la première fois.
- Oui, mais là, elle est vraiment furieuse ! Oh ! Attends, j'ai trouvé ! Je vais lui offrir son cadeau de Noël à l'avance.
- Pourquoi pas.
- Et j'ajouterai un mot pour m'excuser. Qu'est-ce que tu en penses ?
- Ca ne coûte rien d'essayer.
Ron se leva et, bien décidé à se
faire pardonner d'Hermione, sortit de la grande salle, suivi tant
bien que mal par Harry.
Ils grimpèrent quatre à quatre les
escaliers qui menaient vers la tour Gryffondor.
Une fois devant la
porte, Ron prononça le mot de passe et, toujours talonné par son
ami, s'engouffra dans le passage dégagé par le tableau.
Les
deux garçons saluèrent quelques élèves de leur maison qui
bavardaient dans la salle commune et continuèrent leur chemin.
Une
fois dans le dortoir, Ron s'agenouilla et retira un paquet de
dessous son lit.
Harry regarda le cadeau. Il n'était pas bien
grand, emballé dans un joli papier doré et entouré d'un gros
ruban rouge. Son regard se reporta ensuite sur Ron. Celui-ci avait
visiblement l'air satisfait.
- Tu l'as même emballé aux couleurs de Gryffondor !
- Oui, c'est beau, hein ?
- Oui, rien que ça, ça lui fera déjà plaisir. Mais dis-moi, il y a quoi dedans ?
- Ah ah ! Mystère ! Je me suis surpassé cette fois. C'est un objet qui lui sera très utile. Elle va adorer !
- Si c'est quelque chose d'utile, ça ne peut que lui plaire. Il ne te reste plus qu'à lui écrire un mot.
- Mince ! J'allais oublier ! Merci Harry.
- De rien.
Ron farfouilla un peu partout dans son habituel désordre et finit par sortir un morceau de parchemin vierge de dessous une pile de livres scolaires. D'un air victorieux, il montra sa trouvaille à Harry qui se contenta de hocher la tête. Ron attrapa une plume qui trainait et se mit à écrire. Lorsqu'il eut fini, il tendit le mot d'excuse à son ami pour qu'il le relise.
- C'est parfait, conclu-t-il en lui tendant le parchemin.
Ron le récupéra et le glissa avec précaution sous le ruban qui entourait le paquet.
- Voila ! Je n'ai plus qu'à… Oh non !
- Quoi ?
- Si je lui donne en main propre, elle ne voudra jamais le prendre. Tu veux bien le lui donner à ma place ?
- Non. J'ai une meilleure idée. Demande à Ginny de le déposer sur le lit d'Hermione.
- Excellent plan, Harry ! Allons chercher ma sœur !
