Lily et James Potter ont deux enfants jumeaux : Harry et Anne. La premier enfant est le portrait craché de son père tandis qu'Anne ressemble comme deux gouttes d'eau à sa mère. Lorsque le Seigneurs des Ténèbres arrive, il est anéanti par Harry. Severus Snape choisit alors de la jeune fille sous sa protection, en souvenir de la femme qu'il aimait.

Chapitre 1

Severus Snape prend la petite fille dans ses bras. Ses magnifiques yeux verts le fixent avec incompréhension. Anne, du haut de ses un an, ne comprend pas qui est cet homme. Où sont papa et maman ?

Severus sait que ce sera difficile de l'élever en secret. Personne ne devra savoir qui est elle est vraiment. C'est de sa faute si ses parents sont morts… C'est lui qui a parlé de la prophétie à Voldemort. C'est, en quelques sortes, sa façon de se pardonner lui-même.

Il sort de la maison en ruine, les épaules lourdes de son choix, lorsqu'il entend le bruit d'un moteur. Dans l'ombre, il aperçoit Hagrid, le garde-chasse et le gardien des clés de Poudlard. Ce dernier entre pour ressortir quelques instants plus tard avec un petit paquet dans les bras. Il s'agit surement d'Harry. Severus aperçoit des larmes couler sur les joues du demi-géant.

Il transplane alors à Pré-au-Lard et se dirige vers l'imposant château accueillant la célèbre école de sorcellerie Poudlard. Severus s'approche d'un pas énergique et les grilles en fer forgé s'ouvre à son arrivée. Il ne porte même pas attention aux exclamations de joie de ceux qui ont déjà appris la nouvelle.

Devant la gargouille de pierre protégeant l'entrée du bureau du directeur, Severus attend en faisant les cent pas. Anne finit par s'endormir dans ses bras, lovée dans une légère couverture. Il ne peut s'empêcher de voir la ressemblance entre la mère et la fille. Un sentiment de culpabilité l'accable et l'écrase alors. Lily est morte désormais et c'est à cause de lui…

Dumbledore apparaît alors au bout du couloir, la mine soucieuse. Il est à peine surpris de voir qui l'attend.

-Je me doutais bien que vous viendriez ici.

Les deux hommes montent les escaliers en colimaçon, et le plus âgé s'assit derrière son bureau, las de sa soirée, tandis que ne sait plus où se mettre.

-Asseyez-vous.

Son ton se veut aimable mais l'on perçoit aisément la sécheresse de ses paroles. Les yeux bleus perçants du directeur font courber l'échine à Severus qui finit par s'assoir à son tour.

-Il me semble que vous me devez des explications, Severus.

-Quand… Quand j'ai compris ce qu'Il voulait faire, je me suis précipitée à Godric's Hollow. Mais c'était trop tard ! Il y avait son corps, étendu dans la chambre des enfants. Je me suis rendu compte de la portée de mes actes. Si vous saviez comme je m'en veux, professeur.

-Et qu'en est-il de la petite Anne ?

-Elle ressemble tellement à sa mère. Je n'ai pas résisté à la prendre dans mes bras pour la réconforter. Et depuis, je ne l'ai pas lâché.

-Elle devrait grandir avec son frère jumeau, vous ne pensez pas ?

-Je peux m'en occuper, s'empressa de répondre Severus. Je ferais comme si c'était ma propre fille et je l'aimerais comme telle.

-Vous vous rendez compte que la vérité devra être faite un jour ou l'autre.

-Bien sûr… Et pour Harry ?

Dumbledore mit quelques secondes avant de répondre, comme s'il jaugeait son interlocuteur. Pouvait-il vraiment faire confiance à un être qui a trahit sa seule amie ?

-Je l'ai confié à sa tante Pétunia.

-Pardon ? Mais cette femme est ignoble, elle détestait sa sœur plus que tout. Elle sera incapable de s'occuper de lui sans arrière-pensées.

-Mais il grandira loin de toute l'agitation qu'il a provoquée sans même le savoir.

-Que s'est-il passé ?

-Nous ne pouvons qu'émettre des hypothèses à ce sujet. Mais d'après moi, il s'agirait d'une très vieille forme de magie : l'amour. Celui que portait Lily pour ses enfants les a protégés du mauvais sort.

-Et qu'en est-il du Seigneur des Ténèbres ?

-Il est toujours en vie quelque part, si l'on peut parler de vie dans son cas. Severus, où allez-vous aller maintenant ?

-Je ne peux plus retourner dans la maison de mes parents désormais.

-Restez à Poudlard. Vous serez le nouveau professeur de potions. Ainsi je veillerais autant que vous sur la petite Anne. Si quelqu'un venait à découvrir l'identité de ses parents, elle courrait un terrible danger… Dites qu'il s'agit de votre nièce.

-D'accord.

Les jours et les mois à venir ne s'annonçaient pas des plus joyeux pour Severus et sa nouvelle famille. Anne grandira dans le château avec lui, sans savoir qui sont ses parents. Son « oncle » redoute déjà le moment où il lui révèlera la vérité. Car son geste était avant tout de l'égoïsme, histoire de garder un bout de Lily auprès de lui.

De plus, il a reçu l'accord et l'appui de Dumbledore. Ce dernier sert ainsi son propre intérêt. En effet, Harry se forgera son caractère seul, il deviendra celui qui éliminera Voldemort. Et tout ceci, il ne pourra le faire avec une sœur dans les pattes.

Chapitre 2

Les années passent pour le maître des potions qu'est Severus Snape. Il s'est forgé une réputation de terreur des cachots et joue avec cela pour obtenir des résultats de la part de ses élèves, pour la plupart médiocre.

Mais le masque lorsqu'il est en compagnie de sa nièce âgée maintenant de 11 ans. Anne a bien grandit depuis ce funeste jour. Bien entendu, elle ignore tout de cela.

Anne aime se balader dans les couloirs du collège, laissant ses cheveux blonds vénitiens tirant vers le roux jouer dans les courants d'air. Sa plus grande fierté, ce sont ses yeux émeraude. Ils laissent transparaître une gentillesse hors norme mais, pour un œil avisé, on trouve également une subtile lueur de malice.

En effet, Anne adore tendre des pièges à son oncle préféré. Sous ses airs d'ange se cache un vrai petit plaisantin farceur. Il n'est donc pas étonnant de trouver un seau d'eau sur le chemin du terrible professeur de potions, ou encore des petites bêtes dans son lit…

Le reste des professeurs est bien entendu en admiration devant tant de tendresse. Car les seuls sourires que Severus décroche sont destinés à Anne. Une étrange complicité lie les deux êtres.

Et aujourd'hui est un jour particulier pour la jeune fille puisque c'est le jour de la rentrée. Durant son enfance, elle a reçu des cours particuliers pour apprendre à lire et à écrire. Mais maintenant, les choses sérieuses peuvent enfin commencer pour elle. Pour le moment, le château est calme, prêt à accueillir les élèves. Anne trépigne d'impatience. Elle a déjà enfilé sa robe noire toute neuve. Dans une de ses poches intérieures, elle a glissé sa baguette magique : en bois de cerisier, elle contient un crin de licorne.

Anne se dirige vers la Grande Salle où son oncle et ses collègues sont en train de prendre le petit déjeuner autour d'une table ronde. Celle-ci sera remplacée plus tard par quatre tables plus grandes, une pour chaque maison, ainsi que par une cinquième table uniquement pour les professeurs.

-Te voilà prête à affronter la journée, à ce que je vois.

Severus est fier d'Anne. Elle est aussi gentille que farceuse, mais elle est avant tout intelligente. Elle retient facilement ce qu'on lui apprend. Du moins quand elle daigne apprendre. Têtue comme une mule, Anne préfère souvent faire ce qui lui plaît plutôt que de s'enfermer dans une salle pour assister à un cours.

Il espère néanmoins que faire partie d'une maison l'aidera à se concentrer sur ses études.

La journée se passe tranquillement. Les professeurs finissent de préparer leurs cours ou profitent du temps qu'il leur reste pour terminer en beauté leur tenue. Anne a toujours trouvé amusant de voir comment le professeur McGonagall se tient droite, lui donnant ainsi un air sévère.

Le soir approche à grands pas. Les bancs sont prêts à accueillir une foule d'adolescents en délire.

Les premières calèches emmènent alors les élèves à partir de la deuxième année tandis que les premières années glissent sur le lac dans plusieurs bateaux, menés par Hagrid. Pendant ce temps, Anne attend patiemment dans la petite pièce réservée aux élèves de première année avant que ceux-ci connaissent leur destin.

Elle est ainsi rejoint par d'autres enfants de son âge, surpris de la voir seule ici. Seul un jeune garçon ne semble pas du même avis. Il s'agit d'un blond aux airs aristocratiques qui s'approche d'elle pour la saluer.

-Content de te revoir, Anne.

-De même, Draco.

Elle lui sourit. Il s'agit du fils d'un grand ami de son oncle, Lucius. Ils ont souvent passé leurs vacances ensemble. Ses pensées sont alors interrompues par un autre garçon :

-Tu es Draco Malefoy ?

-C'est exact. Et vu la couleur abject de tes cheveux ainsi que tes affaires bas de gamme, je dirai que tu es un Weasley.

-Et alors ?

La tension se fait sentir dans la petite pièce. Le blond se tourne vers un troisième garçon :

-Tu devrais mieux choisir tes amis, Potter.

-Il me semble que je fais ce que je veux à ce niveau-là, répond le dénommé Potter.

La conversation est stoppée net par l'arrivée du professeur de métamorphose qui les prit de bine vouloir la suivre dans la Grande Salle où attendent les autres élèves.

Anne aperçoit son oncle à la table des professeurs lui adresser un signe encourageant. Elle se sent alors d'attaque à affronter la décision du Choixpeau magique. Celui-ci est posé sur un petit tabouret. L'appel des noms peut alors commencer.

-Hannah Abbot.

-Poufsouffle ! crie le vieux chapeau.

Durant une dizaine de minutes, les noms s'enchaînent jusqu'à arriver au fameux Potter. À l'annonce de son nom, des murmures s'élèvent d'un peu partout. Anne comprend enfin de qu'il s'agit d'Harry Potter, celui qui a détruit le plus grand mage noir de son temps alors qu'il n'était qu'un bébé.

La décision du Choixpeau tarde plus que les autres. Mais après un certain laps de temps, il finit par s'exclamer : « Gryffondor ! »

La table des griffons explosent de joie et ils l'accueillent à bras ouverts. Le survivant est dans leur maison.

-Anne Snape.

Anne se dirige vers le tabouret d'une démarche que se veut rassurée mais ses mains tremblent. Elle s'assit donc sur le tabouret tandis que le Choixpeau lui tombe devant les yeux, cachant ainsi le reste de la salle. Une petite voix s'exprime immédiatement à son oreille.

-Le choix risque d'être difficile. Tu as l'intelligence des Serdaigles, tu es futée comme une Serpentarde et tu sembles fidèles aux gens que tu aimes comme le ferait un Poufsouffle. De plus, je dirais que tu as la puissance magique et la bravoure des Gryffondors. Hum, c'est difficile.

Intérieurement, elle pense fortement à la maison de son oncle.

-Serpentard ? Je ne suis pas sûr qu'ils puissent t'apporter beaucoup de choses. Leur ambition risque de bloquer les tiennes… Alors ma décision semble être la bonne.

-Gryffondor !

La salle apparaît de nouveau devant ses yeux et elle se dirige d'un pas souple vers la table de sa nouvelle maison. Les jumeaux Weasley applaudissent cette judicieuse décision. Ils connaissent Anne depuis maintenant deux ans. Ce n'était pas rare de la croiser dans les couloirs mais maintenant, ils vont pouvoir apprendre à la connaître vraiment.

Elle jette un coup d'œil à la table des professeurs dans l'espoir de croiser le regard de Severus. Ce dernier semble contrarié mais lui sourit de manière bienveillante. Anne sait qu'il aurait la retrouver dans sa propre maison mais il ne peut contester la décision de l'illustre chapeau.

-Jeunes gens, il est temps de satisfaire vos estomacs. Alors bon appétit !

Sur les paroles du vieux directeur, les plats apparurent dans des récipients en argent de toutes les formes et de toutes les tailles. Les elfes se sont encore une fois surpassés. Les conversations vont bon train et dérivent vers l'origine familiale de chacun. Certains descendent de familles de sorciers alors que d'autres sont nés moldus.

Il est maintenant temps pour chacun d'aller se coucher. Les premières années suivent leurs préfets jusqu'à leur salle commune. Pour Anne, c'est étrange de laisser la chambre où elle a grandit pour finir dans un dortoir. Mais elle décide de prendre ça comme une nouvelle aventure.

Chapitre 3

Le réveil est difficile pour Anne. Elle a passé la nuit à faire des cauchemars. En sueur, elle se dirige vers la salle de bains du dortoir qu'elle partage avec une certaine Hermione Granger, une indienne du nom de Parvati Patil ainsi que Lavande Brown, une fille totalement superficielle qui ne plaît pas à Anne.

Dans le miroir, elle se reconnaît à peine. Son teint rosé d'habitude est devenu blanc comme un linge avec de larges cernes sous les yeux. Et ses cheveux lui semblent complètement plats.

Anne se prépare à la va-vite et descend rejoindre son oncle. Ce dernier affiche une mine inquiète en voyant l'état de fatigue dans lequel se trouve sa protégée. Cette dernière se jette littéralement sans ses bras et se laisse bercer.

-Viens, je vais te donner une potion pour te remettre d'aplomb.

Dans les cachots, Severus sort une petite fiole d'une étagère et Anne la boit sans hésitation mais avec une légère grimace. Un nouveau souffle la traverse et elle a maintenant l'impression d'avoir eu un sommeil particulièrement réparateur.

-Merci !

-Va déjeuner maintenant, sinon tu vas être en retard, la gronde Severus.

Un léger bisou sur la joue, et elle repart en direction de la Grande Salle où elle retrouve ses nouvelles amies.

-Alors les filles, prêtes à affronter cette journée ?

-J'espère, répond Hermione. J'ai passé toutes mes vacances à apprendre par cœur tous les livres au programme.

-Je crois que je vais devoir m'y mettre alors… constate Anne.

En faisant une petite moue attendrissante, bon nombre de personnes remarque la beauté de la jeune fille. Elle n'a pas besoin d'en rajouter pour paraître jolie aux yeux de tous. Draco remarque son petit manège. Il sait qu'elle fait ça pour attirer les gens vers elle et se faire des amis.

Anne et Draco ont quasiment grandit ensemble quand elle n'était pas au château. Il se souvient encore des courses poursuites dans l'immense jardin des Malefoy ou encore de leurs excursions en montagne. Ces dernières étaient souvent ponctuées de cris de leurs « parents » lorsque l'un des deux enfants faisait mine de tomber dans le vide…

Mais maintenant, ils se voient beaucoup moins. Draco espérait secrètement qu'ils pourraient retrouver leur complicité à Poudlard mais c'était sans compter sur la décision de ce vieux chapeau poussiéreux.

La première de cours de l'année sonne et chacun se dirige vers sa salle de cours. Les premières années commencent avec enchantements avec le minuscule professeur Flitwick. Pour Anne, c'est extrêmement facile de trouver la salle mais les autres semblent perdus. Dès le premier cours, le fameux Harry Potter et son ami roux arrivèrent en retard car ils se seraient perdus dans les couloirs.

Ce cours fût suivi par celui de Défense Contre les Forces du Mal du professeur Quirell. Personne ne le connaît, pas même Anne qui trouve vraiment désagréable l'odeur d'ail qui flotte dans l'air.

Le vendredi matin, les Gryffondors ont cours de potions en commun avec les Serpentards. Anne se réjouit d'avance mais ses camarades ne sont pas du même avis.

-C'est Snape qui est leur directeur, informe Ron, on dit qu'il essaye toujours de les avantager. On verra bien si c'est vrai.

Hermione regarde alors la réaction d'Anne. Elle a peur qu'elle se sente vexée par rapport à son lien de parenté avec le professeur mais elle semble au contraire s'amuser de la situation. Elle est imitée par d'autres élèves qui se demandent comment une si gentille fille peut être de la même famille que la terreur des cachots.

La sonnerie les sort de leur torpeur et ils descendent dans les fameux cachots. À l'appel, Anne trouve étrange le fait qu'il l'appelle Mlle Snape. Puis il émet un léger ricanement :

-Ah oui, dit-il. Harry Potter. Notre nouvelle… célébrité.

Anne est installée avec Draco et ils s'amusent de voir Harry devenir rouge. Mais elle se ressaisit en se souvenant qu'ils font partie de la même maison. Elle se focalise donc sur le cours sans plus faire attention aux ricanements de Draco.

Severus commence son cours par des questions. Hermione, fière d'elle, lève la main à chaque fois mais il ne l'interroge pas. Sadique, pense Anne. Les élèves commencent ensuite à préparer une potion contre les furoncles. Le professeur semble fier de sa nièce et de son ami. Tous deux forment une équipe d'enfer ! Mais ce n'est pas le cas de tout le monde, comme le remarque vite Severus en passant dans les rangs.

Tout le monde accueille volontiers la pause du déjeuner. Chacun partage ses impressions à propos de la première semaine de cours.

-Alors, les petits nouveaux, s'exclame Fred, on s'amuse bien ?

-C'est l'enfer, répond son petit frère. J'ai l'impression d'avoir de la bouillie à la place du cerveau. En plus, Snape s'acharne sur nous.

-Ca dépend qui ! réplique Anne.

-Fais attention à ce que tu dis Ron, ajoute Georges. Cette petite est une tigresse quand il s'agit de sa famille.

Il lui adresse ensuite un clin d'œil pour qu'elle entre dans son jeu.

-Que je t'entende encore parler de mon oncle de cette façon…

Ron pâlit à vue d'œil et baisse les yeux vers son assiette, provoquant l'hilarité des jumeaux. Puis il décide de détourner la conversation en se tournant vers Harry :

-Est-ce que je peux venir avec toi chez Hagrid ?

-Vous lui transmettrez le bonjour de ma part ! s'exclame Anne en prenant la direction de la table des professeurs. Severus ?

-Appelle-moi « Monsieur » quand il y a des élèves, s'il te plaît.

-Rabat-joie, boude-t-elle. Tu as une heure de libre cet après-midi ?

Chapitre 4

-Alors ? Comment se passe ta première semaine en tant qu'élève ?

-Ca peut aller. Je suis les cours, même si je les trouve assez simple.

-C'est normal, tu as eu un précepteur.

-Mais je m'ennuie. Mis à part les jumeaux Weasley, les Gryffondors sont beaucoup trop sages…

-Ne t'avise pas de faire les mêmes bêtises qu'eux, Anne !

-Mais non, je n'ai pas dit ça ! C'est juste que je rigole beaucoup moins qu'avec Draco par exemple.

-Pourtant le Choixpeau a choisit cette maison pour toi, tu devrais t'y sentir bien.

-Je sais…

-Au fait, se remémore Severus. Tu ne fais plus de cauchemars ?

-De moins en moins… Au début, je vois un éclair vert et après je me retrouve dans une petite pièce noire qui rétrécit sur moi. Alors je cris et là je me réveille.

-C'est toujours le même ?

-Oui, sauf que l'intensité diminue au fil des nuits.

Severus connaît l'origine de cet éclair vert, celui qui a tué les parents de la jeune fille qui se tient devant lui, les yeux perdus dans le vide. Il se promet intérieurement d'en parler à Dumbledore pour connaître son avis sur le sujet…

-Pourquoi es-tu si méchant avec Harry Potter ? demande avec innocence Anne.

-Il croit que sa célébrité lui permet de faire ce qui lui plaît et j'ai bien l'intention de lui prouver le contraire. Comme si Monsieur avait la science infuse.

-Je ne pense pas qu'il soit comme ça. Il a l'air gentil et simple.

-Toi aussi, tu as l'air gentille et simple mais on sait tous les deux que tu es surtout un vraie peste, tout ce qu'il y a de plus compliqué.

-Hé !

Anne se jette sur lui et le fait basculer par-dessus sa chaise. De son côté, elle s'emmêle les pieds dans sa robe et tombe à la renverse, provoquant le rire de son oncle. La sonnerie les interrompt dans ce moment de complicité. Severus se dirige vers son cours tandis qu'Anne va à la bibliothèque pour commencer les quelques devoirs que les professeurs leur ont donné.

Elle n'est pas étonnée de voir Hermione plongée dans un livre. Elle s'installe à la même table et sort ses parchemins, une plume et de l'encre.

La semaine suivante arrive avec une note dans la salle commune les informant que les cours de balais volants seraient en commun avec la maison des verts et argents. Ce qui réjouit grandement Anne, malgré une certaine appréhension du fait de voler.

Le lundi après-midi, elle se dirige vers le terrain de Quidditch en compagnie d'Hermione et de Neville. Les Serpentards sont déjà là. L'air arrogant de Draco énerve alors Anne. Pourquoi est-il si différent ? Mme Bibine l'interrompt dans ses pensées.

-Allez, dépêchez-vous. Chacun devant un balai !

Les « debout ! » se font d'abord hésitants pour la plupart puis les balais se lèvent jusque dans la main de leur propriétaire temporel. Anne n'a pas trop eu de difficultés car son oncle lui a montré comment faire l'année précédente.

Le cours se finit plutôt mal. Neville ne maîtrise plus son balai tandis que Draco lui vole son Rapeltout. Harry vole à son secours, c'est le cas de le dire, pendant que Mme Bibine s'absente pour accompagner Neville à l'infirmerie suite à sa chute. Et pour finir en beauté, le professeur McGonagall arrive en furie et emmène Harry.

Puis les semaines passent, le championnat de Quidditch a commencé avec Harry en tant qu'attrapeur, à la surprise générale. Mais le premier match ne se passe pas non plus comme prévu…

En effet, quelqu'un a ensorcelé son balai et le voilà qui voltige dans tous les sens. Il ne contrôle absolument plus son Nimbus 2000. Anne remarque Hermione se diriger vers la tribune des professeurs mais elle est trop loin pour voir pourquoi.

Quand elle revient, une mine satisfaite sur le visage, Harry n'a plus de problème avec son balai et se pose en douceur sur la pelouse. Il porte sa main à la bouche pour finalement cracher le Vif d'or. Personne ne comprend ce qu'il vient réellement de se passer, encore moins Lee Jordan aux commentaires : il reste sans voix.

Le soir dans la salle commune, Anne triture les méninges pour comprendre ce qu'il vient de se passer mais elle n'y arrive pas. Elle décide donc de rendre visite à son oncle pour lui demander. Ce dernier est dans une colère noire dans leur petit appartement.

-Ce satané Quirell ! Un jour, je découvrirai pourquoi il s'en ait prit à Potter. Comment peut-on être aussi stupide ? Faire ça devant Dumbledore. Et… Anne ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

-Je voulais te poser une question mais tu viens de me donner la réponse. Bonne nuit !

-Reviens ici ! Tu ne dois en parler à personne tant que j'en saurais pas plus.

-Dumbledore est au courant ?

-Non, il ne me croira pas tant que je n'aurais pas de preuves. Et j'ai bien l'intention d'en trouver. Promets-moi que tu ne diras rien !

-Promis.

Quand Anne repart vers la tour des Gryffondors, le soir venu, elle croise Harry, Hermione et Neville. Curieuse, elle suit le petit groupe jusqu'à la cabane de Hagrid. Rusard a l'air ravi quand il leur annonce qu'ils vont dans la Forêt Interdite. Puis il rejoint le château.

-Bonsoir Hagrid !

-Anne ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

Il s'agit de Draco qui vient de les rejoindre. Anne apprend ainsi qu'ils ont tous les quatre été punis pour avoir traîner dans les couloirs en pleine nuit.

-Je peux venir avec vous ?

-Je ne suis pas sûr que ton oncle soit d'accord, répond Hagrid.

-Il suffit qu'il ne soit pas au courant et le tour est joué. On y va ?

Devant l'enthousiasme débordant de la jeune fille, il se sent obligé d'accepter et puis, une personne de plus les aidera surement à trouver la licorne blessée. Ils suivent donc un sentier sinueux jusqu'à un embranchement. Hagrid souhaite garder Anne sous sa protection, ainsi que Harry et Hermione tandis que Draco, Neville et le chien Crockdur partent à l'opposé.

-Si vous trouvez quelque chose, envoyez des étincelles vertes et en cas de danger des étincelles rouges.

Une vingtaine de minutes plus tard, Hagrid craint le pire en voyant des étincelles rouges apparaître un peu plus loin. Mais heureusement pour tout le monde, c'est seulement Draco qui trouvait amusant de terroriser Neville en se cachant derrière un arbre. Hagrid change donc les groupes.

-Harry, va avec Draco. Au moins, il ne réussira pas à te faire peur. Anne aussi, comme ça tu pourras contrôler cet imbécile.

Les trois marchent le long du sentier de droite, guettant le moindre signe suspect. Ce qui ne tarde pas à arriver lorsqu'ils découvrent des tâches de sang argenté à plusieurs endroits.

Ils suivent ces traces et trouvent enfin la pauvre bête. Mais celle-ci n'est pas seule. Une silhouette encapuchonnée est penchée sur la licorne, comme si elle buvait son sang. Effrayée par cette image, Draco s'enfuit en courant, laissant Harry et Anne en état de choc.

La créature se rapproche dangereusement d'eux, beaucoup trop rapidement pour qu'ils aient le temps de prendre leurs jambes à leur cou. Cependant, un bruit de sabots se fait entendre et un centaure chasse ce monstre.

Il s'agit bien d'un centaure du nom de Firenze.

-Il n'est pas prudent de se balader seuls dans la forêt par les temps qui courent.

Puis il jette un coup d'œil vers le ciel et ajoute :

-Mars brille beaucoup ce soir, d'un air énigmatique.

-Mars ? remarque Anne. Ce ne serait pas par hasard le dieu romain de la guerre ?

-Tout à fait, jeune humaine. Venez, je vais vous raccompagner auprès de Hagrid.

Ce dernier est particulièrement soulagé de revoir les deux enfants depuis que Draco est revenu en hurlant de peur.

-Il est temps de rentrer maintenant. Je reviendrai demain pour examiner la licorne. Merci encore Firenze.

Chapitre 5

Cette nuit a été particulièrement agitée pour ces jeunes gens. Et elle ne fait que commencer pour Anne. En effet, ses cauchemars font de nouveau leur apparition sauf que cette fois, la petite pièce est remplie d'arbres et de créatures sorties des ténèbres.

De plus, elle est victime somnambulisme. Inconsciemment, elle se lève et se dirige vers le dortoir des garçons, et plus précisément dans la chambre de son frère jumeau. Elle le regarde. Puis Anne fait demi-tour et commence à redescendre les escaliers quand elle rencontre un mur. Le choc contre celui-ci la réveille brusquement.

Mais le mur n'était pas un mur mais plutôt Georges Weasley. Il était en train de monter se coucher à la suite de son frère quand la petite Anne lui est rentrée dedans.

-Anne ? Tout va bien ?

-Je suis où là ?

-En plein milieu de l'escalier des garçons. Coquine, tu voulais espionner nos corps de rêve…

-Quoi ? Mais non, je dormais et je me suis pris un mur et…

-Ce n'est pas très aimable de me comparer à un mur mais tant pis, je m'en remettrais, rigole Georges. Allez, va te recoucher, ça ira mieux demain.

-D'accord.

Mais contrairement à ce qu'elle espérait, ses jambes ne veulent plus la porter. Georges prend donc les choses en main et soulève Anne à la manière d'une princesse. Seulement, les escaliers côté fille ont été ensorcelés pour qu'aucun garçon ne puisse entrer. Ils dévalent donc les escaliers transformés maintenant en toboggan.

-Super…

Anne s'est endormie. Son épuisement physique est total. Georges la porte une nouvelle fois et s'installe dans le fauteuil le plus confortable de la salle commune, Anne sur ses genoux, recroquevillée sur elle-même.

Et c'est ainsi que les premiers Gryffondors qui se lèvent les découvrent. Georges, la bouche grande ouverte, dort profondément avec Anne lovée dans ses bras. La scène est pour le moins attendrissante, quoiqu'étrange. Que font-ils ici ?

-Georges ? Georges !

Réveillé par la voix de son frère, le susnommé s'agite.

-Que… quoi ?

-Allez, debout !

Anne entend alors le remue-ménage autour d'elle et finit par ouvrir un œil. Elle reconnaît le rouge de la salle commune puis le visage de Parvati devant son nez.

-Il était temps que tu te réveilles dis donc. Si on ne descend pas maintenant, on va être en retard pour notre cours de potions.

-Et moi, j'ai métamorphose.

Georges n'avait pas osé bouger, de peur de la réveiller trop brusquement. Mais maintenant, ils sont tous les deux en retard. Les idées en vrac, ils se dirigent vers leur dortoir respectif et changent de robes pour redescendre en même temps.

À peine ont-ils entamés leur croissant que la sonnerie retentit.

-Zut ! s'exclame Anne. J'ai horreur de passer la journée le ventre vide. Tant pis, je mangerais mieux à midi.

Accompagnée de Parvati, Anne se dirige donc vers les cachots pour assister à son premier cours de la journée : potions. Severus attend les élèves à l'entrée, la mine revêche. Il ne fait cependant aucune remarque envoyant l'état de fatigue de sa nièce.

Harry et Hermione, un peu plus loin, sont également fatigués à cause de leur escapade nocturne en forêt. Ron, de son côté, semble satisfait d'avoir été épargné. Bien sûr, le récit de ses amis l'a remué. Qui donc pourrait vouloir tuer une licorne ?

D'après ce qu'Hermione a lut sur le sujet, le sang des licornes permet de survivre à la condition de « vivre » une vie maudite… Harry a envisagé la possibilité que cet être immonde était Lord Voldemort. Lui seul pourrait accomplir un acte aussi terrible si le besoin s'en faisait sentir.

Un léger ronflement interrompt les pensées de Ron. En effet, Anne vient de se rendormir sur sa table, penchant légèrement vers Draco qui trouve la situation assez comique. Du moins jusqu'à ce que son amie commence à murmurer dans son sommeil.

-Maman… C'est qui ? Maman ? Maman !

Elle se réveille alors en sursaut, ne sachant plus où elle se trouve. Un nouvel éclair vert venait d'apparaître dans son rêve. Severus se précipite vers elle, prenant sa température. Elle a de la fièvre. Il faut immédiatement l'emmener à l'infirmerie.

-Rejoignez tous vos salles communes. Immédiatement ! Anne, viens avec moi.

Perdue, elle le suit dans le dédale des couloirs. Mme Pomfresh les accueille, sourcils froncés. Elle examine alors à son tour Anne.

-Cette petite manque de sommeil. Je vais lui donner une potion garantie sans rêve.

Anne se laisse entièrement faire ! Severus l'installe dans un des lits blancs pendant que Mme Pomfresh va chercher la petite fiole. Les nimbes du sommeil ne tardent pas à prendre possession de son esprit et elle sombre.

Anne se réveille petit à petit mais n'ouvre pas les yeux. Elle profite ainsi de la quiétude de la pièce. Elle se souvient clairement s'être endormie à l'infirmerie grâce à une potion. Et elle se souvient aussi du rêve qui a précédé sa venue ici.

Elle se trouvait dans une sorte de berceau. Une femme est alors entrée en panique. Refermant la porte derrière elle, elle s'est précipitée vers un autre berceau pour y déposer un enfant. Des bruits à l'étage inférieur indiquaient qu'un combat faisait rage.

Puis la porte de la chambre s'ouvrit à la volée, laissant apercevoir un homme dégageant un sentiment de puissance. Il portait une longue cape ainsi qu'une capuche qui cachait son visage.

-Non, cria la femme. Non ! Pas mes enfants ! Prenez-moi à leur place, tuez-moi mais laissez-les ! Je vous en supplie…

-Maman… C'est qui ? Maman ? Maman !

Un éclair vert venait d'anéantir cette femme. L'homme ricanait.

Chapitre 6

-Salut, Anne.

-Bonjour, Hermione.

-Je suis contente que tu te réveilles enfin. Je me demandais combien de temps tu allais rester ici. Parce que, en attendant, les cours continuent sans toi, ce qui veut dire que tu vas devoir rattraper tout ça.

-Oh ne t'inquiète pas pour moi là-dessus. Je vais gérer.

D'après ce que Severus lui a dit, elle a dormi quatre jours d'affilée. Elle a donc passé le week-end ici ainsi que le lundi et la fin du vendredi. Et aujourd'hui, c'est mardi. Hermione est venue rendre visite à son amie avant d'aller en cours.

-Comment se fait-il que tu n'es pas le droit de sortir maintenant que tu es réveillée ?

-Mon oncle estime que je n'ai pas assez dormi et apparemment, j'ai encore de la fièvre. Donc interdiction de sortir !

Anne fait un clin d'œil à une Hermione qui la soupçonne de ne pas vouloir écouter les directives du professeur. Elle plisse les yeux, ce qui fait sourire Anne.

La sonnerie retentit et Hermione file pour ne pas être en retard en sortilèges. Mme Pomfresh arrive au même moment pour lui amener son petit déjeuner au lit. Mais Anne pense déjà à sa sortie. Dès qu'elle sera seule, elle partira.

Chose dite, chose faîte.

Elle se retrouve donc dans les couloirs à vagabonder comme elle le faisait autrefois. Ses pas l'amènent jusqu'à la salle commune des Gryffondors puis dans son dortoir où elle change de vêtements avant de redescendre. La plupart des élèves sont en cours, mis à part les troisièmes années qui ont une heure de libre. Parmi eux les jumeaux Weasley en train de comploter un plan contre Rusard, le concierge.

-Qu'est-ce que tu fais ici, toi ? demande Georges.

-Rien, ça se voit, non ?

-Tu ne vas pas en cours, je suppose.

-Non, en effet. J'ai envie de prendre cette journée que pour moi.

Sur ces paroles, elle sort et se dirige vers la tour d'astronomie déserte pour observer le paysage. Elle connait chaque détail de ces collines, des toits de Pré-au-Lard que l'on distingue au loin. C'est l'endroit où elle se sent le mieux. Mais elle n'est pas la seule à avoie eu cette idée. En effet, le professeur Dumbledore scrute l'horizon. Il se retourne en entendant des pas dans les escaliers.

-Bonjour, Miss Snape.

-Oh bonjour professeur. Je suis désolée, je ne savais pas que vous étiez ici. Euh… je vous laisse.

-Tu peux rester, ta présence ne me dérange nullement.

Gênée, elle se rapproche de la barrière, à quelques mètres du directeur.

-Cela tombe bien. Je voulais aborder un sujet avec toi.

-Lequel ?

-Ton oncle, le professeur Snape, est venu me voir récemment pour me raconter que tu faisais de plus en plus de cauchemars. Il est très inquiet pour toi, tu sais. Il m'en a fait part pour connaître mon avis, histoire de savoir si ce n'est qu'une mauvaise période ou si ces mauvais rêves avaient une signification particulière. Tu serais d'accord pour me les raconter ?

Anne réfléchit. Pourquoi ses cauchemars ont une telle importance ? Au pire des cas, ils ne sont pas très importants, elle peut donc les dévoiler sans problème. Elle lui parle d'abord de cet éclair vert puis de la pièce transformée ensuite en forêt. Elle hésite puis aborde le plus récent. La femme puis l'homme dans cette chambre d'enfants…

-Je crois qu'il n'est pas bon pour une jeune fille comme toi de ressasser des rêves. Tu devrais les chasser tout simplement de ta tête. Ton inconscient veut surement te transmettre quelque chose mais pour le moment, il t'empêche d'avancer.

-Ce rêve avait pourtant l'air si réel. Comme s'il s'agissait d'un souvenir.

-Mais tu ne connais pas cette femme, n'est-ce pas ? demande le directeur.

-Non.

-C'est sans aucun doute une personne que tu as croisé sur ton chemin, voilà tout.

Les paroles de Dumbledore l'apaisent en quelques sortes. Elle respire alors une bouffée d'air frais qui réjouit ses poumons jusqu'alors compressés. Il a raison. Ces rêves ne doivent pas l'entraver et l'empêcher d'avancer.

-L'heure du repas se rapproche à grands pas. Nous devrions descendre rejoindre les autres.

Sur les paroles avisées du directeur, ils font le chemin inverse en direction de la Grande Salle. Bon nombre de personnes semble surpris de les voir arriver ensemble, comme de vieux amis qui viennent de se retrouver.

-Anne !

Severus arrive en faisant voler sa cape noire derrière lui.

-J'étais inquiet de ne plus te trouver.

-Ne vous inquiétez pas, Severus. Elle était en ma compagnie depuis ce matin.

Anne rejoint donc sa table sous le regard accusateur de son oncle. Hermione se penche alors vers elle :

-Je savais bien que tu n'allais pas rester à l'infirmerie.

Le quotidien reprend ses droits et les jeunes élèves continuent de suivre les cours. De plus, la perspective d'assister au banquet d'Halloween les réjouit grandement. Des citrouilles gigantesques ont été installées un peu partout dans le château ainsi que dans la Grande Salle.

Le sinistre grand jour arrive enfin. Tout le monde profite à sa manière de cette journée. Certains se reposent tranquillement dans leur salle commune pendant que d'autres utilisent leur temps libre pour s'avancer dans les devoirs. C'est d'ailleurs le cas d'une certaine Hermione Granger.

-Lâche un peu tes livres, Hermione ! C'est un jour de fête !

La jeune fille accepte à contrecœur et descend avec Anne pour assister au banquet. Elles y rejoignent ainsi Ron et Harry.

-Ah ! Tu as enfin lâché tes livres, remarque Ron. Au moins comme ça, tu arrêteras peut-être d'être « miss-je-sais-tout ».

Hermione sent les larmes lui monter aux yeux. Elle déteste ce surnom et Anne le sait. Cette dernière jette un regard si noir à Ron que celui-ci baisse immédiatement les yeux en comprenant que ce qu'il vient de faire était complètement stupide.

Mais c'est trop tard, Hermione part en courant de la Grande Salle. Anne s'apprête à la suivre mais Lavande la retient :

-Laisse-la se calmer.

Au même moment, Dumbledore se lève et souhaite un bon appétit aux élèves assis devant lui. Des plats succulents apparaissent alors, plus tentants les uns que les autres. Puis c'est le tour des desserts.

C'est alors que le professeur Quirell entre en trombe dans la salle.

-Un troll ! Dans les cachots.

Et il s'évanouit.

C'est la panique. Tout le monde se lève et regarde partout autour de lui dans l'espoir de trouver une issue dans tout ce tintamarre. Les préfets cherchent à faire régner le calme mais c'est sans résultat.

-Silence ! s'exclame Dumbledore, la voix amplifiée par la magie. Que tous les préfets raccompagnent les élèves dans leur salle commune respective. Les professeurs et moi-même allons sur-le-champ résoudre ce petit incident.

Chacun s'empresse de suivre les directives, sauf bien sûr Anne. Car elle se souvient d'Hermione qui est sans doute partie pleurer quelque part dans le château. Et elle n'est pas au courant pour le troll. Mais elle est surement déjà dans la tour des Gryffondors. Non, Anne sait qu'elle ne voudrait pas qu'on la voit pleurer : elle est donc ailleurs. Dans les toilettes des filles ? Il faut qu'elle aille vérifier.

Discrètement, elle quitte la file des élèves et court en direction des dites toilettes.

-Anne ! halète Harry. Attends-nous…

Lui et son meilleur ami la rejoignent et Anne apprend qu'ils ont eu le même raisonnement qu'elle. Mieux vaut être accompagné quand un troll se balade dans le collège. Et justement, une forte odeur nauséabonde les interpelle.

-Beurk !

-Chut, il ne faut pas qu'il nous entende, sinon il viendra par ici.

-Ce serait peut-être mieux, chuchote Harry. Regarde…

Le troll apparaît en effet au bout du couloir et entre dans une salle qui n'est autre que les toilettes des filles.

-Vite !

Quand ils entrent à leur tour, c'est l'apocalypse. Le troll essaie de faire le plus de dégâts possibles : les cabines sont fracassées, tout comme la plupart des lavabos. Sous l'un d'eux, Hermione est recroquevillée, au bord de l'évanouissement.

Les deux garçons lancent alors des débris pour attirer l'attention du monstre vers eux. Ce dernier sent de légers impacts sur sa petite tête et regarde d'un air absent l'origine de ce dérangement.

En voyant qu'il a des invités, il lève sa masse et tente de les aplatir comme de vulgaires mouches. Anne en profite pour rejoindre une Hermione en larmes.

-Tout va bien, on va te sortir d'ici.

Mais ce n'est pas si simple. Le troll prend maintenant toute la largeur de l'espace.

-Harry, fais quelque chose !

-Ah oui et quoi ?

Il s'accroche instinctivement à la lourde masse et ses pieds quittent le sol. Une fois sur les épaules du troll, il lui plante sa baguette magique dans le nez, uniquement par pur réflexe. Ron sort alors sa propre baguette et se concentre de toutes ses forces.

-Wingardium Leviosa.

Il accompagne la formule du geste caractéristique et à sa grande surprise, la masse quitte les mains de son propriétaire pour s'abattre sur sa tête. Louchant, le troll finit par s'effondrer sur le sol, entraînant avec lui Harry.

Ce dernier se relève tant bien que mal et récupère sa baguette.

-Beurk ! De la morve de troll !

Il l'essuie sur sa robe alors que des pas précipités se font entendre dans le couloir. McGonagall apparaît alors dans l'embrasure, suivie de prêt par Severus et par le professeur Flitwick.

-Mais… Mais que s'est-il passé ?

-Professeur, c'est de ma faute.

Hermione vient de se relever. Elle est dans un sale état mais elle semble déterminée.

-Je suis partie à la recherche du troll. J'ai lu pleins de choses à leur sujet et je pensais pouvoir m'en occuper moi-même. Mais heureusement qu'Harry, Ron et Anne sont venus à ma rescousse sinon je serais probablement morte à l'heure qu'il est.

-Cela m'étonne de vous, Miss Granger, je suis profondément déçue. Cela fera cinquante points de moins pour Gryffondor. Quant à vous… Un troll des montagnes adultes battu par des premières années… Ca ne s'est jamais vu. Au fait, vous avez dit Anne ? Où est-elle.

Anne a été ensevelie sous les décombres lorsque le troll s'est écroulé. En tombant, elle s'est assommée et est maintenant évanouie. Severus tout le monde pour la rejoindre.

-Anne !? Tu m'entends ? demande-t-il en lui mettant de légères tapes sur la joue. Anne !

-Chut… répond-elle en reprenant petit à petit connaissance. Ne parle pas si fort.

Il sont tous soulagés. Si elle peut dire cela, c'est qu'elle va parfaitement bien. Aidée, elle se relève, quelque peu chancelante.

-Plus jamais tu ne refais ça !

-Volontiers…

Les Gryffondors rejoignent leur salle commune tandis que les professeurs s'occupent du corps évanoui du troll.

-Comment un troll a pu s'échapper des cachots ? demande Ron.

-Quelqu'un a sans aucun doute voulu attirer notre attention. Par exemple pour rendre visite à un certain chien, répond Harry, le regard plein de sous-entendus.

-Quel chien ?

-Euh… Un chien ? ajoute Hermione. Non, il n'y a pas du tout de chien.

Mais son ton sonne faux et Anne n'est pas dupe. Elle plisse les yeux et son amie rougit. Elle ne sait définitivement pas mentir.

-Et bien, reprend Harry, on pense que ton oncle essaie de dérober quelque chose qui est caché dans le château.

-Quoi ? Mais c'est n'importe quoi ! Il ne ferait jamais ça, il protège cette chose au contraire.

-Tu es au courant ?

-Bien sûr. Comment avez-vous pu penser une chose pareille. C'est complètement stupide !

-Tu n'as pas remarqué qu'il était blessé tout à l'heure ? réplique Harry.

-Et alors ? Ca ne veut absolument rien dire. Si vous avez fini, je vais me coucher. Vos idioties m'ont épuisée. Bonne nuit !

Furieuse, elle prit le chemin de son dortoir. Sans prendre la peine d'être silencieuse, elle se met en pyjama et se glisse dans son lit. Visiblement réveillées, Lavande et Parvati se redressent.

-Questcequisepasse ? bâille Parvati.

Anne ne répond pas. Les pas plus discrets d'Hermione se font entendre dans les escaliers. Elle fait de même et s'allonge, les yeux fixés sur le plafond.

-Anne ?

Toujours pas de réponse.

Chapitre 7

La mauvaise humeur d'Anne a disparu. Elle sait très bien que ses amis n'avaient que de bonnes intentions en voulant découvrir ce que Dumbledore cache. Mais elle sait aussi que la Pierre philosophale (oui, elle est au courant) est gardée comme il se doit.

Hermione utilise tout de même des pincettes pour lui parler, de peur de recevoir une remarque cinglante durant la journée. Harry et Ron ne semblent pourtant pas convaincus. Ils ne cessent de chuchoter entre eux.

Le vendredi suivant, Severus interpelle Anne à la fin du cours et lui donne rendez-vous dans son bureau l'après-midi. Ce qu'elle s'empresse bien sûr d'accepter. Et à l'heure du fameux rendez-vous, Anne prend allègrement le chemin familier des cachots et s'installe devant le bureau de son oncle.

-Comment vas-tu ?

-Bien, répond Anne. Et toi ? Tu avances dans tes recherches sur Quirell ?

-Assez oui mais cela ne te regarde en rien.

-Il cherche la Pierre n'est-ce pas ?

-Que… Comment es-tu au courant ?

-J'ai lu un article dans La Gazette du Sorcier comme quoi on aurait essayé de voler quelque chose à Gringotts. Puis Dumbledore nous a annoncé de ne pas aller dans un certain couloir. Or, ce n'est pas sans raison. J'en ai donc conclu que ce quelque chose était maintenant à Poudlard. Ensuite, j'ai fait fonctionner mes méninges pour comprendre qu'il s'agissait de la Pierre. Tout le monde connaît le lien entre Dumbledore et Flamel. Facile non ?

-Tu es trop intelligente pour ton propre bien. C'est un bon raisonnement.

Mais Severus n'avait exprimé aucune fierté, bien au contraire.

-Tu ne devras rien dire.

-Je sais, tu me l'as déjà dit.

-Mais apparemment, cela ne t'a pas suffit. Tu continues de fouiner partout.

-Et si l'on en revenait à Quirell. Pourquoi en aurait-il besoin ?

-Je n'en sais rien. Il essaie d'amadouer tous les professeurs, histoire de connaître les différentes protections. Et il finira par y arriver. Et Dumbledore qui ne veut pas me croire ! s'énerve Severus.

-Harry et Ron pensent que c'est toi qui veut passer devant le chien de Hagrid, rigole Anne.

-Pff… Aucune réflexion de leur part. Cela ne m'étonne même pas.

-On ne peut pas dire non plus que tu sois très aimable avec eux. Pas étonnant qu'ils soient soupçonneux envers toi.

-Cette conversation vire un peu trop au psychodrame. Tu ferais mieux d'aller faire tes devoirs.

-Ne t'inquiètes pas pour ça, j'ai bien avancé. Et puis, ce n'est pas si difficile.

-Tu veux peut-être que je t'en rajoute des plus durs ? ricane Severus.

-Je m'en passerais, merci.

Elle s'empresse de quitter le cachot et rejoint Hermione dans la salle commune. Celle-ci a terminé ses devoirs et est actuellement plongée dans un livre visiblement passionnant car elle ne lève même pas les yeux quand Anne s'assit dans un fauteuil à côté d'elle.

-Qu'est-ce que tu lis ?

-L'Histoire de Poudlard. C'est un livre vraiment intéressant, répond Hermione, toujours sans lever les yeux.

-Dis, tu penses que Ron et Harry pourrait tenter quelque chose contre mon oncle ?

-Non, je ne pense pas qu'ils soient aussi stupides. Mais ce qui est sûr, c'est qu'ils ne lâcheront rien avant d'avoir découvert la vérité.

-Ils n'ont pas à la connaître. Tu es courant de quelque chose ? demande Hermione, soudain suspicieuse.

-Oh… Euh… Non, pas du tout.

-Bien sûr.

Anne change vivement de sujet en dérivant sur le devoir de métamorphose. Sortant un rouleau de parchemin, une plume et de l'encre, elle se met à rédiger une réponse. Au même moment, Fred et Georges font éclatés des pétards mouillés dans la salle commune, ce qui permet à Anne de trouver une raison de se détourner de son devoir.

-Non mais vraiment, râle Hermione.

Les beaux jours se profilent de plus en plus à l'horizon. Les élèves sont de moins en moins concentrés et se dispersent plus facilement. Mais le problème pour chacun d'eux, c'est que cela signifie l'arrivée des examens de fin d'année. Tout le monde se plonge dans ses révisions mais sans grand enthousiasme.

Anne, de son côté, est plutôt sereine. Elle connaît parfaitement la théorie et est très douée quand il s'agit de pratique. C'est ainsi qu'en sortilèges, elle arrive parfaitement à faire danser son ananas et sa potion d'Amnésie fait partie des meilleures.

Bien entendu, Hermione obtient les meilleures notes dans toutes les matières. Ce qui était facile à prévoir, contrairement à ce qu'elle affirme en totale modestie.

Chaque génération d'élèves profite du beau temps pour s'allonger dans la pelouse du parc ou pour se baigner avec le calamar géant. Cependant, Harry et Ron ne partagent pas le même enthousiasme que les autres. Ils ont toujours persuadés que le professeur Snape va tenter de récupérer la Pierre philosophale. Anne a même surpris une conversation entre les deux amis et Hermione, juste après la dernière épreuve des examens.

-C'est cette nuit que ça va se passer. Snape a envoyé une lettre à Dumbledore pour l'éloigner. Et…

Mais il est interrompu par l'arrivée du sujet de la conversation. En effet, Anne est arrivée en compagnie de son oncle.

-Vous devriez profiter du beau temps. À moins que vous ne prépariez un mauvais coup et dans ce cas-là, je veillerais personnellement à ce que vous soyez renvoyés de ce collège. Bonne journée, finit-il avec un sourire mauvais.

Anne leur jette un regard noir mais se joint à eux.

-Vous comptez faire quoi alors ?

Harry lui expose son plan : il est pertinent mais également téméraire. Anne décide quand même de les suivre pour pouvoir leur prouver elle-même que son oncle n'a rien à voir là-dedans.

À la nuit tombée, tous les quatre se dirigent vers le deuxième étage. La porte gardant le chien est entrouvert, ce qui ne plaît guère à Anne car elle pense à tout ce que pourrait faire Quirell s'il mettait la main sur la Pierre.

Ensuite, une fois à l'intérieur, ils s'endormirent Touffu, ce dernier ayant les paupières lourdes dès la première note de la flûte de Harry. Ron en profite pour ouvrir la trappe et Harry se laisse dans le trou, suivi de Ron, d'Anne, et enfin d'Hermione.

Chapitre 8

-Beurk ! Qu'est-ce que c'est que ça ? s'exclame Ron.

-Lumos.

-On dirait une plante.

Soudain de longues tiges apparurent de toutes parts. En effet, la plante sur laquelle ils ont atterris ne semble pas trop apprécié leur arrivée subite.

-Oh, mais je connais cette plante, j'ai lu quelque chose là-dessus. C'est un filet du Diable.

-Super, râle Anne. Il ne manquait plus que ça. Chourave nous en a parlé, non ?

-Exact. Cette plante aime l'obscurité et l'humidité. Mais on ne peut pas allumer de feu sans bois.

-Hermione ! Tu es une sorcière ou quoi ?

Reprenant ses esprits, la jeune fille se concentre alors que les tiges se resserrent sur ses camarades. Et enfin, une flamme apparut au bout de la baguette d'Hermione et l'étreinte de la plante diminua jusqu'à ce qu'ils retrouvent leur liberté.

De l'autre côté de la pièce se trouve une porte qu'ils n'avaient pas encore remarqué. Il s'empresse de la rejoindre et découvre une seconde salle dans laquelle il y a pleins de petits oiseaux. Se rendant de l'innocence apparente de ces derniers, ils cherchent un moyen d'ouvrir la prochaine porte.

-Des clés ! s'exclame Harry. Ce ne sont pas des oiseaux, ce sont des clés. Il suffit juste de trouver la bonne. Là ! Des balais !

Harry, en bon attrapeur, se précipite sur l'un d'eux et s'élève rapidement, suivi de près par Ron. La clé la plus vieille est facilement repérée grâce à une aile pliée. Anne s'inquiète de plus en plus : Quirell avance…

-Je l'ai.

Harry envoie la clé-oiseau à Hermione qui s'empresse d'ouvrir la porte. Les deux Gryffondors atterrissent en douceur et ils passent tous ensemble dans la troisième salle.

-Wow, un échiquier géant.

-C'est surement l'épreuve de McGonagall, remarque Anne.

Le visage de Ron se fige. Il réfléchit déjà à la partie qui va suivre.

-Harry et Hermione, prenez chacun la place d'une tour. Anne, remplace le fou de droite, je prends le cavalier de gauche.

Comme si elles l'avaient entendu, chacune des pièces désignées sort du plateau, le long du mur. C'est ainsi que la partie commence. Sous les ordres de Ron, les mouvements s'enchainent et le plateau se vide. Mais l'adversaire s'acharne également et détruit toutes les pièces qui s'égarent trop.

Anne a tout de même une faible connaissance des échecs. L'emplacement des pions ne laissent présager qu'une seule issue.

-Ron ? Tu…

-Il le faut. C'est le seul moyen de passer.

-Quoi ? demande Harry. Qu'est-ce qu'ils y a ?

-Il veut se sacrifier.

-Non !

Mais Ron avance déjà. La reine s'avance vers lui et abat son bras sur sa tête. Sous les regards effarés de ses amis, Ron est traîné jusqu'au bord du plateau, visiblement évanoui.

-Harry, c'est à toi.

Il s'exécute et se place face au roi.

-Échec et mat' !

Le roi laisse tomber son épée aux pieds du vainqueur et ils sont enfin libres de leur mouvement. Hermione et Harry se précipitent directement vers Ron tandis qu'Anne ne pense qu'à la Pierre.

Dans la quatrième salle, elle n'est même pas surprise de voir plusieurs potions ainsi qu'une énigme qu'elle lit rapidement. Malgré les belles phrases de son oncle, Anne comprend vite et boit la potion correspondante à celle qui lui permettra de traverser les flammes devant elle.

La porte derrière elle s'ouvre mais elle n'attend pas. Elle sait qu'Hermione est capable de la résoudre également.

-Je le savais.

-Tiens donc, répond Quirell, serein.

-Depuis le début, je savais que c'était vous. Je parie que le troll venait de vous.

-En effet. J'ai toujours eu un don avec les trolls. Ingénieux, n'est-ce pas ? Dommage que Snape m'ait empêché d'accomplir mon devoir.

-N'oubliez pas que je suis moi aussi une Snape.

-On dirait que c'est de famille de se mêler de la vie des autres.

-Surement oui.

Quirell se désintéresse alors de la jeune fille qui en profite pour examiner la pièce. Un magnifique miroir trône en son centre.

-Le problème, reprend le professeur, c'est que la Pierre est cachée dans ce miroir. Je la vois en ma possession et pourtant !

-Utilise la fille…

Un frisson parcourt l'échine d'Anne. C'était comme si cette voix planait autour d'eux, presque en eux. Obéissant, Quirell pointe alors sa baguette magique sur elle.

-Impero.

Dans sa tête, Anne perçoit une autre voix qui lui ordonne d'avancer. Mais elle ne veut pas. Alors ses genoux se plient et elle tombe au sol.

-Bravo. Vous maîtriser le sortilège de l'Impérium mais désolée de vous décevoir, je suis entraînée à y résister.

-Quirell, rouge de rage, s'avance vers elle. La main tendue, il tente de lui saisir le cou mais aussitôt sa main brûle, ou du moins semble brûler. Anne ressent au même moment une terrible douleur dans tout son corps, comme si un venin coulait dans se veines. Cette douleur brouillait sa vue. Mais pas son ouïe car elle entend des pas proches. Il semblerait que Harry et Hermione les ai rejoint.

-Vous !

-Harry Potter. Celui qui a détruit mon maître…

Harry subit alors lui aussi le sortilège et vient se placer devant le miroir. Anne plonge progressivement dans l'inconscience, son front couvert de sueur, après avoir été abandonné à même le sol.

-Dîtes-moi ce que vous voyez.

Et c'est tout ce qu'Anne pût entendre.

Chapitre 9

-Quelle horreur ! De la cire pour les oreilles…

L'exclamation de Dumbledore réveille Anne, allongée à l'infirmerie, à côté du lit d'Harry.

-Bonjour, Miss Snape.

-B'jour…

-Comment tu te sens ?

-Je ne sais pas. J'ai mal à la tête.

-Harry vient de me raconter comment il t'a retrouvé lorsqu'il est entré dans la salle du Miroir après toi. Tu étais presque inconsciente après ton entrevue avec le professeur Quirell, ou plutôt ex-professeur. J'aimerais bien savoir ce qu'il s'est passé pendant celle-ci.

-Je suis entrée et Quirell était devant le miroir. Il disait qu'il voyait la Pierre mais qu'il ne pouvait l'avoir. Une voix a parlé et il a essayé de me jeter le sortilège de l'Impérium mais j'ai résisté. Et après, je ne sais plus trop. Je me souviens juste d'avoir eu mal mais après…

-Je pense qu'il s'agit du même phénomène qu'Harry. Quirell était cupide et plein de mauvaises intentions.

-Était ?

-En effet. Il est mort. Comme je le disais, la personne qu'il était ne pouvait supporter de toucher des êtres aussi innocents que vous, dont la chair est imprégnée d'amour.

-D'accord, ajoute Anne, visiblement pas aussi emballée qu'Harry par les belles paroles du directeur…

-Et bien les enfants, je vais vous laisser vous reposer.

Quelques instants après la sortie de Dumbledore :

-Comment vont Ron et Hermione ?

-Apparemment bien. Ils sont déjà sortis de l'infirmerie. Il paraît que ça fait trois jours que nous sommes ici.

-Ah bon ? Ça veut dire que c'est quasiment les vacances !

-Mouais.

-Tu n'as pas l'air très enthousiaste.

-Non, pas vraiment. Je vais devoir retourner chez les Moldus pendant l'été. Ils sont vraiment horribles, surtout…

-Anne ! les interrompt Severus Snape. Tu vas bien ?

-Oui oui, ça va.

Il ne jette même pas un regard à Harry, ce qui ne semble pas le déranger le moins du monde. Gêné, il préfère contempler le plafond. Visiblement, Severus tient Harry pour responsable de ce qui est arrivé à sa nièce.

Le jour du banquet arrive enfin et la Grande Salle a été décoré aux couleurs des Serpentards, c'est-à-dire en vert et argent. Les Gryffondors sont plus moroses que jamais étant donné qu'ils sont derniers dans la conquête de la Coupe des Quatre Maisons. Mais c'est sans compter sur l'intervention du directeur qui décerne des points de dernière minute.

-Pour Mr Ronald Weasley, je donne cinquante points à Gryffondor pour la plus belle partie d'échec qu'on ait connu à Poudlard depuis de nombreuses années. Pour Miss Hermione Granger et Miss Anne Snape, pour leur froide logique : cinquante points supplémentaires.

Les exclamations de joie résonnaient déjà dans la Grande Salle, et pas seulement pour les lions. Car les aigles et les blaireaux se réjouissaient aussi de la défaite à venir des serpents.

-Pour Mr Harry Potter, pour son courage et son sang-froid face au danger, je donne soixante points à Gryffondor. Et enfin, j'aimerais souligner le fait que le courage prend de nombreuses formes. Il est difficile d'affronter ses ennemis, mais c'est encore plus difficile quand il s'agit de ses amis. C'est pour cela que j'accorde dix points à Mr Neville Longdubat.

C'était comme si une explosion avait retentit dans la salle. Les chapeaux volèrent dans tous les sens. D'un claquement de mains, Dumbledore fit changer les couleurs de la Grande Salle au profit de couleurs plus festives : rouge et or.

Le banquet n'aurait pas pu être plus heureux pour Harry, Ron, Hermione et Anne. Cette dernière s'était même promis de taquiner son oncle pendant tout l'été à propos de cette défaite.

Mais il est venu le temps des aux revoir.

-Alors à l'année prochaine.

Hermione, les larmes aux yeux, serre Anne dans ses bras :

-On s'écrit ! D'accord ?

-Si tu veux.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO

Chapitre 10

Chère Anne,

J'ai demandé à ma mère si tu pouvais nous rejoindre au Terrier pendant le reste des vacances et elle est d'accord. Harry aussi est là, nous sommes allés la chercher chez ses Moldus.

Demande à ton oncle et si c'est d'accord, envoie-nous un retour de hibou. Même si tu ne peux pas, ce n'est pas grave.

J'espère que tu passes de bonnes vacances à Poudlard.

Amitiés, Ron

Anne serre la lettre qu'elle vient de recevoir et descend les escaliers menant au bureau de son oncle. Quand elle entre dans la pièce, une forte odeur de souffre et de pourriture se répand.

-Severus ?

-Sors !

Elle s'exécute volontiers et attend une approbation pour rentrer de nouveau. L'odeur est toujours présente mais il ne semble plus y avoir de danger.

-Ne me dis pas que tu t'es trompé d'ingrédients pour ta potion !?

-Non. J'ai juste oublié de vérifier le temps de cuisson. Je pensais à autre chose.

-Euh… Je peux te demander quelque chose ?

-Tu peux toujours essayer.

-Ron Weasley vient de m'envoyer une lettre pour m'inviter à passer le reste des vacances avec lui et sa famille. Tu serais d'accord ?

-Tu plaisantes ? Tu veux vraiment passer le reste de tes vacances avec lui ?

-Eh ! C'est mon ami ! proteste-t-elle.

-Écoute, je vais réfléchir.

Anne sort alors de la pièce, une légère boule au ventre. Son oncle serait bien capable de lui refuser ce divertissement. Mais elle se jure de le lui faire payer si c'est le cas…

Severus, de son côté, a eu une peur soudaine quand elle lui a annonçait le contenu de cette fameuse lettre. Une peur qui n'a bien entendu aucun rapport avec sa désapprobation quant aux amis de sa nièce. En fait, il a peur que la véritable identité d'Anne soit mise en danger par ces Weasley. Ils pourraient faire le lien avec Lily… Mais après tout, ce n'est que quelques jours.

Le soir même, au dîner, Anne fixe son assiette en silence, ce qui n'est pas dans ses habitudes. Severus décide donc de ne plus faire durer son attente et lui annonce enfin qu'il est d'accord.

-Merci ! Je vais tout de suite envoyer une lettre à Ron.

Le lendemain matin, les yeux encore bouffis de sa nuit de sommeil, Anne finit de préparer sa valise. Elle sait qu'elle a prit beaucoup trop d'affaires mais laisser un seul de ses vêtements lui déchire le cœur.

-Dépêche-toi ! lui hurle son oncle à l'extérieur de la chambre. J'ai des trucs à faire moi !

-J'arrive !

Ce n'est pas la première fois qu'elle pratique le transplanage d'escorte mais la sensation est toujours aussi désagréable qu'au début. C'est donc avec soulagement que ses pieds touchent enfin le sol terreux d'une allée particulièrement encombrée : des chaussures, des balais, des chaudrons, et même des poules endormies.

Une porte entourée de lierre s'ouvre alors sur une petite dame assez grassouillette, un sourire bienveillant aux lèvres.

-Je ne pensais pas que vous arriveriez si tôt. Tout le monde dort encore.

-Bonjour, je suis Severus Snape et voici Anne.

-Enchantée. Molly Weasley. Entrez donc !

-Non merci. J'ai beaucoup de choses à faire sur le Chemin de Traverse. Anne, ici dans deux semaines et même heure.

-Ca marche !

La mère Weasley accompagne donc Anne à l'intérieur et cette dernière découvre une cuisine aussi chargée que l'extérieur.

-Tu as faim ?

-Non non. Les elfes m'ont préparés un bon petit déjeuner.

-Je vois.

Elle reste pensive. Il ne doit pas y avoir d'elfes de maison ici, pense Anne. Molly s'affère dans sa cuisine, préparant le petit déjeuner de ses enfants. Les marmites volent dans tous les sens, les couteaux sortent des tiroirs en traversant la pièce à toute allure. Anne préfère s'éloigner vivement.

-Anne ? Peux-tu surveiller la cuisson s'il te plaît ? Je vais réveiller tout le monde. Ils vont être contents de te revoir.

-Euh…

Mais elle n'a pas le temps de la prévenir qu'elle n'a jamais fait la cuisine que Molly a déjà filé dans un étroit escalier. Anne se rapproche de la plus grosse poêle où cuit énormément de saucisses. Combien sont-ils dans cette maison ?

Au bout de quelques minutes, des pas précipités descendent les escaliers et Anne découvrent la mine endormie de Ron puis celle d'Harry.

-Salut, Anne !

-Salut, vous deux ! répond-elle. Bien dormi ?

Ils s'installent à la table de la cuisine, Anne jetant des coups d'œil inquiets vers la poêle. Mais heureusement Molly arrive à sa rescousse et la remercie gentiment. Ils sont ensuite rejoints par les jumeaux, tous deux en pyjama rayé.

-B'jour.

Georges marque un temps d'arrêt en remarquant vaguement une personne supplémentaire à la table. Le temps que ses yeux s'habituent et :

-Anne !? Mais qu'est-ce que tu fais là ?

-Ah c'est vrai, on ne vous l'a pas dit mais Anne vient passer quelques jours avec nous avant la rentrée. Ron, après le petit déjeuner, tu monteras les valises d'Anne dans la chambre de Ginny.

-Qui est Ginny ?

-Notre petite sœur, répond Fred. Elle a le béguin pour Harry donc elle descendra quand Harry ne sera plus dans les parages.

-Fred ! Ne dis pas de bêtises ! lui reproche sa mère, dans l'hilarité générale.

Le jour finit de se lever. Anne visite le reste de la maison. Il semblerait que la maison ait été construite au fur et à mesure des naissances des enfants Weasley. Elle apprend que ses amis ont également des aînés dont Percy qui est encore à Poudlard mais qu'elle ne connaît pas (trop sérieux pour l'avoir remarqué). Ensuite il y a Bill, briseur de sorts pour Gringotts, et Charlie, partie en Roumanie pour étudier les dragons.

À l'heure du déjeuner, elle rencontre la fameuse Ginny, aussi rousse que ses frères, la mine pâle. Elle a l'air assez timide, surtout en présence d'Harry. Mais Anne l'apprécie déjà.

Il y a également dans la famille Mr Arthur Weasley, le père. C'est un personnage assez comique, particulièrement passionné par les Moldus et leur technologie, au grand désespoir de sa femme. Arthur ne cesse de demander fonctionnent toutes sortes de choses inconnues pour Anne, ou alors il parle de son travail au ministère de la magie.

La journée se déroule sans évènement notable. Allongés dans un champ voisin, Harry, Ron et Anne se mettent à discuter.

-Et comme on n'avait pas de nouvelles, continue Ron, on a prit la voiture de papa et on l'a fait voler jusqu'à chez Harry. J'ai eu une belle peur quand ton oncle est entré dans la chambre. Tu penses qu'il sera d'accord pour que tu reviennes ?

-Non, je ne pense pas. Surtout pas après le coup que m'a fait Dobby.

-Dobby ?

Anne se redresse brusquement. Elle connaît Dobby, il s'agit de l'elfe de maison des Malefoy. Cependant, il serait préférable de ne pas leur dire que leur elfe est allé faire un tour chez Harry.

-C'est un elfe de maison qui est venu chez moi pour me dire que je ne devais pas retourner à Poudlard parce que des choses terribles se préparaient ou quelque chose comme ça. Il a intercepté toutes mes lettres et il a fait voler un gâteau sur les invités de mon oncle et de ma tante.

-Vraiment ? C'est étrange. Un elfe n'a pourtant pas le droit de désobéir à ses maîtres. Peut-être que ce sont eux qui lui ont demandé de venir.

-C'est ce qu'on pensait mais je ne vois pas qui pourrait envoyer son elfe juste pour ne pas qu'Harry au collège.

-Moi, j'ai ma petite idée, remarque Harry. Malefoy.

-Non… non il ne ferait pas ça, je le connais…

Justement, Anne le connaît assez bien pour savoir qu'il en est bien capable. Draco déteste Harry autant que celui-ci déteste Draco. Mais de là à envoyer Dobby. Il devait y avoir autre chose.

-Je ne vois d'autres possibilités.

-Crois-moi.

Chapitre 11

Jamais Anne ne s'est autant amusée pendant les vacances scolaires d'été. Bien sûr, les nombreuses fois où elle est allée au manoir des Malefoy comptent aussi mais ce n'est pas vraiment pareil. Ici, on ne tient pas compte de toutes les règles de la société, on vit simplement. De plus, elle adore être à l'air libre en pleine campagne, jeter les gnomes par-dessus la clôture du jardin et surtout rire comme elle n'a jamais ri avec tous les Weasley et Harry.

Mais les jours passent vite quand on s'amuse