C'était un soir comme les autres au 4 Privet Drive, Harry était une fois de plus allongé sur son lit dans la placard sous l'escalier. Depuis la mort de Sirius, il faisait souvent des cauchemars mettant en scène cette fameuse nuit qui l'hante constamment. Il se réveillait alors en sursaut, de la sueur coulant sur son front alors qu'il crie le prénom de son défunt parrain.

Et puis souvent il y avait aussi la conversation qu'il avait eut avec Voldemort qui revenait, il se revoyait lui parlant alors que celui-ci le possédait. Harry se souvient très bien les paroles qu'il lui a dite pour le convaincre qu'il n'était pas du tout pareil.

Voldemort lui avait tout d'abord fait revoir la mort de sa mère, celle de Sirius et finalement celle de Cédric. Et ça tournait en boucle dans sa tête. Dumbledore lui avait dit :

"Ce ne sont pas vos ressemblances qui compte ce sont vos différences."

Pourtant il avait vraiment du mal à ne pas les voir, elles étaient tellement évidente.

Il est un sang-mêlé, comme lui.

Il est un orphelin, comme lui.

Il est fourchelangue, comme lui.

Il aurait pu aller à Serpentard, comme lui.

Ollivander lui avait dit qu'il ferait de grande choses, comme lui.

Ils ont la même composition de baguette.

Alors il essaye de trouver leurs différences, il essaye de tout son être. Harry se dit qu'il a des amis qui mourraient pour lui mais ses Mangemorts ne feraient-ils pas pareil ? Harry sait qu'en cherchant comme ça, il ne trouvera rien alors il réfléchit au truc les plus bêtes qu'il peut trouver.

Il a les yeux rouges, lui vert.

Sa mère était une sang-pure, la sienne une née-moldue.

Il est chauve, lui brun.

Voilà, c'est bon. Ils sont diamétralement opposés n'est-ce pas ?

Il n'a pas aimé torturé sous la forme de Nagini.

Faux lui chuchote une voix dans sa tête.

Harry, il a peur, il aime, il a des sentiments. C'est ça qui doit compter, ça qui doit l'empêcher d'être comme le tueur fou de ses parents.

Ses mains tremblent alors qu'il se regarde dans le miroir, il cligne des yeux et soudain ce n'est plus son reflet dans la glace mais celui de Voldemort. Sans une deuxième pensée, il donne un coup de poing dans le miroir qui se fracasse.

Leurs sentiments, c'est ça qui les sépare. C'est ça qui sépare Harry de succomber, qui l'aide à dormir le soir. Et alors qu'il se rallonge dans son lit, il espère de tout son coeur que se soit assez pour le sauver.