It's raining again

Chapitre 1

- Courrez plus vite, je les entends ! Cria Jack qui fermait la course.

Ils étaient tous quatre en mission sur une planète qu'ils pensaient amicale. Mais une fois arrivés dans le village le plus proche, ils s'étaient aperçu que les Goa'uld étaient présent sur cette planète.

Les villageois étaient en réalité sous la coupe de Baal et l'un d'eux avait prévenu les soldats du faux dieu. Ils avaient réussi à échapper aux habitants mais bientôt les jaffas étaient à leurs trousses.

A présent, ils courraient donc sous une pluie battante, qui avait commencé en même temps que leur fuite.

Il pleuvait tellement que leur vue était brouillée et le sol était particulièrement glissant. Ils évoluaient dans une forêt sinueuse au relief montagneux, sur un étroit chemin où ils pouvaient difficilement être deux côte à côte.

Teal'c était devant, Daniel suivait, puis Carter, chargée du sac de vivres sur le dos, et enfin venait Jack. Tout à coup, un jet d'eau puissant arriva d'un endroit plus haut qu'eux. Sam reçu cela en pleine figure et perdit l'équilibre. Elle tomba sur le côté et dégringola violemment dans la vallée plus bas. Son cri poussa Teal'c et Daniel à se retourner précipitamment. Ils regardèrent rapidement et virent Sam étendue sur le sol, près d'une rivière.

- Filez ! Allez à la porte des étoiles et rentrez sur Terre. Vite ! Ordonna Jack.

- Et vous ?

- Je vais la chercher. Filez je vous dis ! Ils arrivent !

Teal'c et Daniel obéirent et partirent en courant.

Jack glissa lentement vers la vallée, se cramponnant à des racines d'arbres et de grosses pierres. Plus haut il entendit une bonne trentaine de jaffas poursuivre leur route. Jack craint pour Daniel et Teal'c, mais ils avaient un avantage. Sur un tel terrain, aussi étroit, deux personnes pouvaient courir plus vite que trente en armure.

Il atteint enfin le corps inerte de Sam. Elle était allongée sur le ventre. Il la retourna doucement. Elle était inconsciente. Il tapota sa joue et elle se réveilla. Elle fit une grimace en portant sa main sur son front.

- Vous êtes blessée ?

- J'ai un peu mal au crane.

Jack souleva sa frange et s'aperçut qu'elle avait une petite bosse. Mais ce n'était rien de méchant. Il l'examina rapidement.

- Vous avez aussi une coupure à la cuisse.

- C'est superficiel…

- Je crois aussi. Bon, il ne faut pas rester là.

- Qu'est-ce qui s'est passé au juste ?

- Une mini-cascade en plein dans la figure ! Vous avez glissé et avez dévalé la pente que vous voyez là.

- Ohh. Mais les jaffas ? Réalisa-t-elle soudain. Son coup à la tête lui avait fait oublier les évènements temporairement.

- Ils ont continué leur route après Daniel et Teal'c. J'espère qu'ils ont pu passer la porte.

- Vous n'auriez pas dû rester !

- Carter…

- Mon colonel, maintenant vous êtes coincé ici vous aussi. J'aurai pu m'en sortir.

- Je n'en doute pas une seconde, mais je préfère être là plutôt qu'au sec sur Terre à me demander si vous n'êtes pas morte. Et puis vous le savez, on abandonne jamais les nôtres…

- Oui…

- Bon, vous pouvez marcher ?

- Je pense.

Jack prit le sac de Sam sur son dos et aida la jeune femme à se redresser. Sa blessure à la jambe saignait mais n'était pas particulièrement douloureuse. Ils se mirent donc en route.

Il pleuvait toujours à torrent ce qui ne rendait pas leur marche aisée. Jack entraina Sam vers une sorte de petite grotte, à l'abri de la pluie, au travers de laquelle filtrait la forte lumière du soleil.

- Asseyez-vous là je vais vous soigner.

- On pouvait continuer à marcher vous savez.

- Oui je sais mais j'en ai marre de marcher sous cette pluie. Alors on va attendre un peu, des fois que ça voudrait bien se calmer, et en attendant je vais vous soigner. Ca vous va ?

- Oui, très bien. répondit Sam en souriant.

- D'abord je vais vous mettre de la crème apaisante sur cette bosse, dit Jack en fouillant dans le sac de Sam.

Il écarta ses cheveux, essuya son front trempé à l'aide d'un linge. Délicatement, il essuya aussi l'ensemble de son visage.

- Merci, dit Sam le sourire aux lèvres.

Après avoir soigné son front, Jack voulu soigner la jambe de Sam.

- Euh, il faudrait peut-être… que vous enleviez votre pantalon…

- Oui, d'accord.

Gêné l'un et l'autre, Jack posa ses yeux dans le vide pendant que Sam retirait ses chaussures puis son pantalon.

Jack se rapprocha alors et essuya la cuisse de la jeune femme. Il devait avouer que se retrouver le visage si près de la cuisse de Samantha Carter, elle, les cheveux ruisselants, en petite culotte, si fraiche… Cela lui donnait chaud. Mais il se rendit compte, alors qu'il désinfectait la plaie, que la jeune femme avait la chair de poule.

- Vous avez froid ?

- Bien sûr, pas vous ?

- Euh… non. Je vais vous faire un bandage. Ce n'est pas grand-chose mais ça saigne toujours. Appuyez votre jambe sur ma cuisse.

Toujours un peu troublés, Jack souleva délicatement la jambe de Sam pour la poser sur lui, et Sam, dont l'équilibre était précaire, appuya l'un de ses bras sur le dos de Jack. Sans faire exprès, sa main posée précipitamment était entrée en contact avec la peau brulante de la nuque de Jack. Pour paraître naturelle, elle prit le parti de ne pas la retirer. La peau douce et hâlée du Colonel sous ses doigts faisait monter en elle le désir. Il l'avait toujours attirée, dès la première fois où elle l'avait vu. Elle le trouvait très beau, séduisant. Après, elle était tombée amoureuse de lui, ce qui n'avait fait qu'augmenter dangereusement son attrait pour lui. Mais elle était militaire, une véritable professionnelle et ne laissait rien transparaître. Du moins elle le croyait.

- Voilà.

Il avait fait cela si délicatement, et elle avait été si captivée par ses pensées sulfureuses qu'elle n'avait pas vu le temps passer.

- Je crois qu'il a cessé de pleuvoir. Rhabillez-vous nous allons nous remettre en marche.

- Mon colonel, relança Sam en se revêtant, vous savez que nous ne pouvons pas rentrer sur Terre, nous pouvons très bien être tombés aux mains de l'ennemi. Ils ne risqueront pas une invasion…

- Je sais. Mais j'espère que la porte ne sera pas gardée et que nous pourrons au moins quitter cette planète. Pour aller… je ne sais où ailleurs.

- La porte sera très certainement gardée !

- Pas nécessairement. Daniel et Teal'c avaient de l'avance, et la porte n'est pas visible au loin. Ils ont pu croire que nous nous étions échappé tous quatre. Auquel cas il n'y aurait plus de raison de garder la porte. Nous ne serions pas assez fous pour revenir…

- C'est vrai. Alors allons-y.

Ils reprirent donc la route. Au bout de quinze minutes à crapahuter dans la forêt, ils atterrirent sur un chemin plus large que le précédent. Mais très vite Jack saisit Sam par l'épaule et la plaqua contre lui, lui-même se calant contre un arbre.

- Qu'est-ce que ?

- Chhhut… Des Jaffas arrivent.

En effet, la trentaine de Jaffas qui les suivaient auparavant repartaient désormais vers le village. Bien que les Jaffas étaient désormais hors de leur vue, ils continuaient tous deux de regarder dans leur direction. Jack n'avait pas lâché Sam, qu'il tenait par la taille. Une main posée sur son ventre et un bras enlaçant ses épaules, il la tenait fermement contre lui. Il n'avait pas franchement envie de la lâcher. Son cou était tout près de ses lèvres, et il lui prit l'envie de l'embrasser. Il reprit ses esprits lorsqu'elle tourna la tête vers lui. Elle semblait gênée mais n'osait pas bouger. Alors le Colonel desserra son étreinte et s'éloigna un peu.

- On ne peut pas marcher sur le chemin, c'est trop risqué. La porte se trouve plus haut c'est ça ?

- Oui, répondit Sam après avoir consulté la boussole sur sa montre.

- Alors on va traverser, escalader cette petite pente et on y sera plus vite.

- Vous avez raison.

La gêne était toujours présente. Cela étonna Sam, il y avait un certain temps que ça ne les avait pas troublés. Elle s'y était habituée, à être attirée par lui, à sentir son cœur se serrer le peu de fois où il avait un geste ou une parole tendre envers elle. Mais là la tension était plutôt forte, les situations successives aidant.

Ils étaient déjà devant la porte, qui n'était en effet pas du tout gardée.

- Où va-t-on Carter ?

- Eh bien il faudrait aller sur une planète qu'une équipe SG visitera bientôt, au cas où nous ne pourrions contacter le SGC pour une raison ou autre…

- Et vous les connaissez ces planètes ?

- Pas vraiment, j'y ai jeté un œil l'autre jour, et il y en a une qui m'a marquée. Mais je ne sais pas…

- C'est quelle planète ?

- Euh… Edora.

- Ah.

- Oui, c'est… la visite annuelle.

- D'accord, pas d'autre planète dans vos souvenirs.

- Les seules dont je me souviens des coordonnées ne seront visitées que dans au moins six mois. Pour Edora, c'est seulement dans deux mois.

- Bon, de toute façon, on ne peut pas trainer ici trop longtemps. Ne jouons pas avec le feu.

Sam composa donc les coordonnées d'Edora. Le vortex s'activa et ils traversèrent la porte.

De l'autre côté, ils eurent la joie de trouver… une pluie torrentielle !

- Mais c'est pas vrai ! On a vraiment la poisse ! Cria Jack.

Très vite il se dirigea vers les maisons. Sam le suivit. Il ouvrit la porte d'une des maisons et Sam put constater qu'il s'agissait d'un estaminet.

- Ca alors ! Jack, qu'est-ce que vous faites là ?

- Bonjour, comment allez-vous ?

- Bien, bien.

- Nous avons du quitter une planète hostile en vitesse et nous nous sommes réfugiés ici. Est-ce que vous avez toujours le boitier pour envoyer le signal sur Terre ?

- Ahh non, désolé. Il est tombé entre les mains de petits enfants voleurs qui l'ont cassé en jouant avec. Il était en milles morceaux, nous l'avons jeté dans la rivière. Mais vos amis doivent venir bientôt pour la visite annuelle. D'ici là nous vous accueillerons avec joie. Mais vous savez nous avons de toutes petites maisons. Il y a bien quelqu'un qui a de la place.

- Qui ?

- Laira.

- Bien sûr…

- Oui, son fils s'est installé avec sa petite amie, ils ont construit une maison. Du coup, Laira a une chambre de libre.

- D'accord.

- Vous devriez y aller maintenant, vous pourrez vous reposer. Il va bientôt faire nuit ici.

- Ok. Euh, juste une chose, précisa Jack avant de partir, ce genre de truc, le boitier… Il ne faut pas jeter ça dans la rivière…

Au nom de Laira, Sam avait eu un frisson. Elle savait qu'elle ne devrait pas être jalouse, mais cela lui rappelait un souvenir douloureux. Le souvenir d'avoir réalisé pour la première fois qu'elle était amoureuse de son supérieur, et en suivant qu'elle devait à tout prix enfouir cela en elle.

- Vous êtes d'accord ? Demanda Jack à la jeune femme.

- Euh, oui. Est-ce que ça ne va pas la déranger ?

- Je n'en sais rien. Non je ne pense pas. C'est que ça fait longtemps maintenant…

Ils se dirigèrent donc en courant vers la maison de Laira. Jack frappa à la porte. Lorsque son ancienne amante ouvrit, la surprise pu se lire sur son visage.

- Jack !

- Bonjour Laira.

- Mais ? Que fais-tu ici ?

Le Colonel lui expliqua brièvement leurs aventures. Très vite, Laira les fit entrer chez elle.

Trempés jusqu'aux os, les deux militaires se sentaient épuisés.

- Ahh, que j'aimerai prendre une douche chaude…

- Oh mais tu peux !

- Vous n'avez pas de douche ici…

- Si, maintenant nous en avons ! Les terriens nous ont aidés à creuser un puits, et ils ont… fait quelque chose dans le sol pour que nous ayons de l'eau chaude. C'est formidable !

- La géothermie ! Dit Sam.

- Je crois que c'est ça oui…

- Alors, je vous en prie allez-y ! C'est par là.

- Allez-y en premier Carter.

- Merci mon Colonel.

Alors qu'elle se dirigeait vers la pièce d'eau, qui était en fait un placard aménagé en salle de bain, Sam sursauta en voyant quelque chose courir près d'elle. Il s'agissait d'un petit garçon. Il s'avança vers Laira.

- Maman !

- Luni, je te présente Jack et Samantha. Ce sont… de vieilles connaissances.

- Quel âge a-t-il ? Demanda Sam précipitamment, pendant que Jack pensait à la même chose.

- Il a deux ans et demi.

Sam ne put s'empêcher de soupirer. Jack fut soulagé quelques secondes plus tard, ayant mis plus de temps que son second à faire le calcul. Cet enfant n'était pas son fils.

- Où est son père ? Demanda Jack.

- Il est mort, l'année dernière.

- Oh… Je suis désolé. Dit Jack sincèrement.

- Moi aussi.

Sam décida de leur laisser un peu d'intimité, bien que ce qu'elle voulait fût que son supérieur vienne sous la douche avec elle… Mais cela… c'était dans ses rêves. Le pire était que Sam avait un petit copain maintenant. Ils s'entendaient bien. Il s'appelait Pete et c'était un flic. Elle s'était enfin jetée à l'eau et pourtant cela ne l'empêchait pas de penser à Jack O'neill. Elle commençait sérieusement à se dire qu'il était l'homme de sa vie et qu'elle ne l'oublierait jamais. Mais à aucun moment elle ne se disait qu'elle pourrait être avec lui. Elle ne le concevait même pas. Il était son supérieur, leur lien hiérarchique annihilait toute possibilité de relation, c'était comme ça.

Sous la douche elle prit pourtant un peu de temps pour se laisser aller à rêver, ressentant de nouveau la chaleur de la main de Jack sur son ventre.

Lorsqu'elle revint dans la pièce principale, enroulée dans une chemise de nuit blanche ressemblant à une liquette, Jack et Laira étaient devant la cheminée et papotaient. Elle s'approcha doucement pour ne pas les brusquer.

- J'ai terminé, vous pouvez y aller si vous voulez mon Colonel.

- Avec joie.

Jack sourit à Laira et alla à son tour dans la salle de bain. Sam ne savait que faire.

- Comme je l'ai dit à Jack, amorça Laira, je n'ai qu'une chambre, il faudra donc que vous la partagiez. Jack a proposé de dormir par terre pour vous laisser le lit.

- Nous verrons cela. En tout cas c'est très gentil de votre part. Mais où dort votre fils ?

- Dans ma chambre pour l'instant. Il est encore petit et il fait des cauchemars. Bien sûr, si j'avais été seule j'aurai proposé à Jack de dormir dans ma chambre. Mais là…

Sam avait dû faire des yeux extrêmement ronds parce que Laira se rendit compte qu'elle avait choqué son interlocutrice.

- Oh, euh… Vous savez n'est-ce pas que Jack et moi avons eu une histoire durant son séjour ici ?

- Oui, je le sais.

- Je lui ai demandé s'il voyait quelqu'un et il m'a répondu que non.

Sam se sentit trahie. Et c'était très bête ! Que voulait-elle que Jack ait répondu ? Il ne voyait personne, il n'allait pas mentir. Pourtant par respect pour elle, elle était certaine qu'il n'aurait pas dormi avec Laira pendant qu'elle se trouvait dans la pièce à côté. Du moins elle espérait qu'il aurait eu cette délicatesse.

Jack était sorti de la douche et se trouvait désormais torse nu en pantalon blanc léger.

- Je suis désolée Jack, mais c'est un vieux pantalon du père de Luni, je n'ai plus le haut qui va avec.

- Ce n'est pas grave. C'est déjà très bien.

Non, ce n'était pas grave, se dit Sam. Il était magnifique. Elle voudrait qu'il ne s'habille que de cette façon là. Oui, cette pensée était ridicule, mais elle l'avait eu tout de même.

- Moi je vais aller me coucher, je suis épuisé.

- J'ai mis des draps propres dans le lit et j'ai déposé des couvertures parterre pour toi Jack.

- Merci beaucoup. Répondirent Sam et Jack.

Ils entrèrent donc dans cette chambre, dont Sam referma la porte derrière elle.

- Vous n'allez pas dormir parterre j'espère ?

- Si. Répondit Jack affirmativement.

- C'est ridicule. Vous n'allez pas dormir deux mois parterre. Nous pouvons partager ce lit.

- Bon ok. Je cède vite parce que je suis fatigué.

Sam sourit et s'allongea dans le lit. Jack fit de même, se plaçant à sa gauche. Au bout de quelques minutes de silence, durant lequel chacun savait que l'autre ne dormait pas, Sam prit la parole :

- Est-ce que nous allons rester là jusqu'à ce qu'on vienne nous chercher ?

- Vous voulez aller sur une autre planète ?

- Non. Je veux dire, est-ce qu'on va rester chez Laira pendant deux mois ?

- Ca vous dérange ?

- Non. Enfin c'est un peu bizarre, parce que, elle et vous…

- Elle et moi quoi ?

- Ne faites pas l'innocent, vous avez eu une liaison avec elle.

- Oui, c'est exact. Et alors.

- Et alors ?

- Oui, je suis curieux de savoir pourquoi vous me parlez de ça Carter ! Et alors ?

- Laissez tomber je n'ai rien dit.

- Si, vous avez voulu dire quelque chose. Alors, oui j'ai eu une liaison avec elle et c'était il y a presque quatre ans.

- Vous avez calculé cela tout à l'heure en entendant l'âge de son fils.

- Oui Carter, j'ai calculé car ça aurait pu être mon fils.

- Et si ça avait été le cas ?

- Ce n'est pas le cas.

- Mais si

- Stop. C'est quoi le problème ? Demanda Jack qui se redressait sur un coude pour voir la jeune femme.

- Il n'y a pas de problème.

- Ca suffit maintenant Carter.

- Que voulez-vous que je vous dise ? Moi je sais parfaitement combien de temps ça fait que vous avez été coincé sur cette fichue planète pendant trois mois. Vous êtes-vous demandé ce qui se passait sur Terre pendant vous batifoliez avec Laira dans les bottes de paille ?

- Premièrement ici, il n'y pas de paille. Deuxièmement, nous n'avons pas batifolé, je n'ai couché avec elle qu'une seule fois, la veille de votre arrivée. Et troisièmement, oui, je me le suis demandé tous les jours ce qui pouvait bien se passer.

- Et vous imaginiez quoi ?

- Quand j'étais en colère je me disais que vous aviez laissé tomber, que vous m'aviez abandonné. Mais au fond de moi je savais très bien que vous trimiez comme une dingue pour trouver une solution.

- Et j'ai trouvé ! Alors pourquoi pendant des jours j'ai eu l'impression d'être une étrangère et d'avoir fait quelque chose de mal ?

- Je suis désolé pour ça. J'ai été égoïste. Et d'ailleurs : merci. Je sais, c'est un peu tard, je ne l'ai pas fait sur le moment et pourtant je l'ai pensé très fort.

- Pourquoi vous ne l'avez pas fait ?

- Parce que je me sentais coupable.

- Coupable de quoi ?

- D'avoir cédé à Laira. Avoua Jack.

- Mais… Vous n'aviez pas à vous sentir coupable… mon Colonel.

- Je sais, Major. Et pourtant c'est ce que j'ai ressenti. Vous et moi… on sait qu'on est attiré l'un par l'autre. On sait… qu'on ressent bien plus que de l'amitié ou du respect. On sait qu'on est plutôt malheureux de cette situation. On sait aussi qu'on doit vivre avec. Ou plutôt vivre sans. Je vois bien que vous vivez mal le fait qu'on vive chez mon ex. Mais pourtant vous n'avez pas du tout à vous en faire. Parce que depuis Laira, je n'ai couché avec aucune femme. Depuis quatre ans. Simplement parce que je suis fou amoureux de vous et que je n'ai envie de personne d'autre. Alors, ne me faites pas de crise de jalousie. C'est totalement inutile. Je n'ai pas envie d'être avec Laira, même seulement pour du sexe.

Sam avait écouté le monologue de Jack en ressentant un mélange de bonheur, d'excitation, de peur. Elle ne savait pas trop quoi répondre et ne sût vraiment pourquoi elle dit cela :

- J'ai un petit ami.

- Oh. Rassurez-moi, je n'étais pas complètement à côté de la plaque quand je disais « on » tout à l'heure.

- Pas du tout. Je ne l'aime pas vous savez. Enfin peut-être qu'à force je ressentirai de l'attachement pour lui, mais je sens bien que ce ne sera jamais aussi fort que ce que je ressens pour vous.

- Vous êtes jeune, belle, brillante. Vous méritez de fonder une belle famille et d'être heureuse. Vous n'auriez rien à faire avec un vieux chnoc comme moi.

- Pourquoi vous dites ça ? Demanda-t-elle en posant la paume de sa main contre sa joue.

- Parce que c'est la vérité.

- La seule et unique raison pour laquelle je ne suis pas avec vous c'est parce que le règlement nous l'interdit. Nous avons vu des réalités alternées où vous et moi étions fiancés ou mariés. Ca veut bien dire quelque chose non ? C'est que ça pourrait être, dans une autre vie.

- C'est vraiment la seule raison ? L'armée ?

- Oui, quoi d'autre ?

- Carter, moi aussi ça me fait peur.

- Je n'ai pas peur !

- Vous vous mentez à vous-même. Moi au moins j'ai le courage d'admettre que c'est par lâcheté que je ne tente rien avec vous. J'ai trop peur de vous faire du mal, de ne pas être à la hauteur.

- Je n'ai pas peur, mais enfin ce n'est pas possible et c'est tout !

- Si vous avez peur.

- Et de quoi je vous prie ?

- Vous avez peur de trop m'aimer.

- Vous êtes bien sûr de vous !

- Ai-je tort ?

Sam ne répondait pas, elle se contentait de le regarder intensément. Il était penché au dessus de son visage et elle ne se rendait pas compte que sa bouche se trouvait désormais à quelques centimètres seulement de la sienne.

Il se figea là, la regarda avec désir, saisi sa taille de sa main gauche et fondit sur elle en un baiser fougueux.

Surprise, Samantha ne répondit pas tout de suite. Mais lorsqu'il décolla sa bouche, elle posa sans réfléchir une main sur sa nuque afin de l'embrasser de nouveau. Elle en voulait plus, mais Jack s'éloigna très légèrement, posant une main au centre de sa poitrine pour la maintenir.

- De quoi vous avez envie réellement Carter ?

- J'ai envie de vous.

Ces derniers mots avaient été dits avec tant de sensualité que même si Jack était décidé à lui faire avouer certaines choses, il n'avait maintenant plus la force de résister. Il l'embrassa de nouveau, plus profondément cette fois-ci. Elle s'accrocha à lui en enroulant ses bras autour de son cou. Lui aussi voulait avant tout la sentir contre lui. Alors il enfouit sa tête dans le creux de son cou, laissant ses lèvres baiser sa peau tendre et la serra contre lui avec une force brutale. C'est comme s'il avait voulu la faire entrer en lui, pour l'avoir toujours à ses côtés.

Sam sentit tant d'amour dans cette étreinte que les larmes lui montèrent aux yeux. Après une minute où il souffrait de ne pouvoir la serrer plus sous peine de la casser, Jack eu une pulsion de désir intense. Il la voulait, toute entière. Il voulait lui faire l'amour.

Il l'embrassa, commençant par la bouche, puis le visage, le cou, les oreilles, puis plus bas les épaules. Ses mains glissaient sur ses côtes en appuyant très fort. Puis il saisit un sein et la jeune femme se cambra. Il écarta la chemise et en saisi l'extrémité avec ses lèvres. Il serait délicat plus tard, mais il n'était pas dans cet état d'esprit à ce moment là et il était convaincu que sa compagne non plus. Il goutât sa poitrine avec délice. Sam écarta les jambes pour qu'il se place entre elles. Il saisit sans ménagement le derrière de ses genoux pour la caler correctement contre lui. Puis il laissa doucement descendre ses mains le long de ses longues cuisses. L'embrassant sans discontinuer, il en arriva à caresser ses fesses. Ses mains se refermèrent sur elles et il enleva sa petite culote avec dextérité. Il n'avait même pas cessé de l'embrasser. Il la replaça contre lui et sentit son humidité. Il remonta le vêtement de la jeune femme jusqu'au ventre pour pouvoir l'embrasser brièvement à cet endroit.

Sam quant à elle, vivait son désir ardent avec une soumission exquise. Elle laissait virevolter ses mains dans le dos brulant de son amant, passait des fois une main dans ses cheveux, l'embrassait avec passion. Lorsqu'il saisissait sa poitrine ou qu'il la mordillait, elle ne pouvait s'empêcher de se contracter et d'enfoncer ses doigts dans la peau du dos de Jack.

Pour rien au monde elle n'aurait cessé cette folle expérience. Il pouvait y avoir une pluie de feu au dehors, elle serait allée jusqu'au bout de la danse.

Elle était déjà épuisée des préliminaires. C'était trop de tension pour trop d'années d'attente. Elle baissa rapidement le pantalon de Jack. Elle plaça ses mains contre ses joues et le força à la regarder dans les yeux.

- Maintenant. Ordonna-t-elle.

Et il obéit. Il saisi les fesses de la jeune femme, la souleva et la pénétra. Cela faisait si longtemps qu'il en rêvait. Oui bien sûr il avait envie d'être avec elle, de pouvoir la tenir entre ses bras, lui glisser de chastes baiser dans le cou. Mais il avait aussi gravement envie d'elle. Il voulait lui faire l'amour. Et c'était parce qu'il l'aimait si fort, qu'il la voulait si fort.

Jack ne ménagea pas sa compagne, ce qui allait très bien à cette dernière. Très vite, Sam eu un orgasme et ne put retenir un cri que Jack camoufla en plaquant une main contre sa bouche. Cela n'empêcha pas Sam de savourer ce plaisir intense. Jamais cela n'avait été si intense. Jamais. Alors Jack à son tour se laissa aller. Il s'effondra sur elle, totalement épuisé.

Sam caressa les cheveux de Jack ainsi que son dos. Il sortit d'elle à regret, cala sa tête sur le haut de sa poitrine et l'écrasa de tout son poids. La jeune femme laissa sa tête reposer contre celle de Jack et le serra contre elle, pour que ce ne soit pas fini tout de suite.

Le temps pour eux de reprendre leur souffle et Jack roula sur le côté. Il prit Sam dans ses bras après l'avoir embrassée, tendrement cette fois-ci. Le calme s'installa alors et très vite un sommeil trop repoussé les gagna.

Ils se réveillèrent à peu près dans la même position. Des sons provenant de la pièce principale et le soleil qui passait à travers les rideaux leur indiquèrent que c'était le matin.

- Bonjour. Dit Jack calmement.

- Bonjour mon Colonel.

D'un coup, elle avait donné le ton. Ils devaient redevenir des militaires purs et durs.

- Regardez-moi Carter.

- Pourquoi ? Demanda-t-elle en fuyant toujours son regard.

- Parce que vous n'allez pas pouvoir éviter de me regarder toute votre vie. Alors entrainez-vous dès maintenant.

- Vous êtes content ? Lança-t-elle en plantant son regard dans le sien.

- Plutôt oui. Répondit-il ironiquement.

- Qu'attendez-vous de moi ?

- Mais rien. Moi je n'attends rien. Mais si je vous repose la question d'hier soir, à savoir « de quoi avez-vous envie réellement ? », est-ce que vous pouvez répondre ?

- C'est trop compliqué. Il y a ce que je veux et ce dont je rêve. C'est très différent. Et puis d'abord pourquoi ce serait uniquement à moi de répondre à cette question ? Et vous, que voulez-vous ?

- Ce que je veux : que vous soyez heureuse, ne pas vous faire souffrir et ne pas souffrir moi-même, encore une fois. Ce dont je rêve : être avec vous, tout simplement.

- Est-ce que ça changerai quelque chose si je quittais l'armée de l'air ? Je démissionnerai si je savais que c'était le cas.

- Je ne vous demanderais jamais de renoncer à un travail qui vous passionne.

- Vous aviez raison hier soir, j'ai peur. J'ai peur de me lancer là-dedans. J'ai peur de souffrir, de m'attacher. Ce qui est idiot car je suis déjà très, très attachée. Si ça se trouve, on n'est pas du tout fait pour être ensemble ! Bien sûr je vous aime. Probablement plus que je n'aimerai jamais. Mais…

- Sam, n'avez-vous pas pensé que peut-être avec cette histoire vous vous trouviez une excuse pour ne pas tomber amoureuse de quelqu'un d'autre ?

- Quoi ? Non, c'est idiot. Je… Vous pensez ?

- Ecoutez, jusque là, nous fuyions la discussion et j'en suis le principal responsable j'en conviens. Mais maintenant, vous savez ce que je ressens et vous avez avoué ce que vous ressentez. Alors réfléchissez à tout ça. Mais pas trop longtemps, parce que le temps passe vite Sam. Ca vous va ?

- Oui. Merci.

Jack voyait qu'elle était bouleversée, alors il posa sa main sur son épaule, comme un soutient. Mais elle prit cela pour une invitation et se réfugia dans ses bras. Il la berça doucement.

- Vous savez, ce n'est pas de la parano. Hier soir Laira m'a dit textuellement qu'elle vous voulait dans son lit !

- Ah oui ?

- Je vous assure. Elle espère quelque chose venant de vous.

- D'accord alors effectivement il va falloir qu'on déménage !

Ils se décidèrent à se rendre dans la pièce principale auprès de Laira. Elle servait un verre de liquide jaune à son fils. Ils virent qu'elle avait fait sécher leurs vêtements devant la cheminée et ils l'en remercièrent.

- Alors, vous avez bien dormis ?

- Oui, très bien merci. Répondit Sam.

- Et toi Jack, tu n'as pas trop mal au dos d'avoir dormi parterre ?

- Finalement Carter a bien voulu de moi dans le lit.

Laira ne put cacher sa surprise et son agacement.

- Eh bien, tu sais, c'est un peu juste pour moi de vous héberger tous les deux. Peut-être que le Major Carter pourrait trouver une autre maison…

- Laira, je ne suis pas revenu pour… ça, tu en es consciente ? C'est un pur hasard qui m'a amené ici. Je suis désolée si tu as cru des choses mais… Il ne se passera rien entre nous.

Sam était très gêné qu'il ait dit cela devant elle. Bien sûr, Laira avait besoin d'entendre cela, elle se faisait des idées.

- Oh mais bien sûr, je ne disais pas ça pour ça Jack. Tu sais, je n'en suis plus là !

- Laira, il faut que je parte. Je vais trouver un autre endroit. Est-ce que Carter peut rester ici ?

- Euh, oui. Répondit Laira, déçue.

Jack fut accueilli chaleureusement par Kiran, qui faisait office de médecin dans le village. Il proposa de se joindre aux autres hommes du village pour travailler la terre. Bien entendu, Sam proposa la même chose. Impossible pour elle de rester à la maison comme les autres femmes.

Curieusement, Sam se plaisait plutôt chez Laira. Cette dernière était très sympathique avec elle et Sam appréciait beaucoup la présence de son fils Luni. Le petit garçon était adorable et elle avait beaucoup d'affinités avec lui. Elle ne voyait Jack que la journée pour le travail. Mais ils déjeunaient ensemble et essayaient au maximum de travailler côte à côte. Depuis leur discussion, c'est comme si un poids leur avait été retiré des épaules. Ils étaient plus détendus avec cela. Et Sam se disait de plus en plus que Jack se trompait. Non, elle ne s'accrochait pas à lui pour ne pas avoir à construire quelque chose avec un autre homme. Elle l'aimait, tout simplement. Ils étaient si bien ensemble, l'évidence était là.

Au bout de deux semaines, la bonne humeur de Sam commença à s'estomper. Elle se sentait toujours très fatiguée.

Jack l'avait remarqué.

- Carter, peut-être que vous devriez arrêter de venir travailler et vous reposer un peu.

- Ca va mon Colonel !

- Vous êtes toute pâle et je vois bien que vous prenez de plus en plus de peine. Le midi vous ne mangez presque rien. A ce rythme là vous allez claquer !

- Je vous en prie, j'ai connu bien pire !

- Je sais, mais peut-être que vous couvez quelque chose. Venez voir Kiran, il vous examinera.

- Non. Mais je suis d'accord pour m'arrêter un peu.

- Personne ne vous en voudra ne vous en faites pas…

Sam arrêta donc les travaux dans les champs. Elle resta à la maison avec Laira. D'ailleurs, Laira était aux petits soins pour elle. Elle ne lui demandait pas de faire le ménage ni la cuisine. Elle la laissait aller se balader au grand air et lui préparait de bonnes choses à manger. Mais l'état de Sam ne s'améliorait pas, bien au contraire. Jack passait la voir chaque soir en rentrant du travail. Plus les jours passaient et plus il la voyait affaiblie.

- Bon maintenant ça suffit. Il n'y a aucune amélioration. Je fais venir Kiran.

Jack revient ce soir là avec le médecin.

- Vous voulez bien rester mon Colonel ?

- Oh, je peux rester si vous préférez. Proposa Laira.

- C'est gentil mais...

- Je vais rester Carter. Laira, tu peux attendre dans la cuisine s'il te plait ?

- D'accord.

Kiran examina Sam sous les yeux de Jack.

- Eh bien, c'est vrai vous êtes très faible. Certaines femmes supportent très mal la grossesse.

- La grossesse ? Dirent Sam et Jack en cœur.

- Oui, vous êtes enceinte.

- De combien de semaines ?

- Aucune idée !

- Bon. Merci Kiran. N'y a-t-il pas un remède pour qu'elle se sente mieux ? Demanda Jack.

- Non désolé, il faut que vous preniez patience Samantha.

- Ok.

Kiran sortit, laissant Jack et Sam seuls.

- Est-ce que ça va ? Questionna Jack qui ne savait pas trop comment amorcer la conversation.

- Disons que je ne m'attendais pas à ça. Ecoutez, comme on ne sait pas l'âge du bébé…

- Oui je sais. Enfin je suis content pour vous. Vous êtes contente non ?

- J'aurai préféré que ça arrive dans d'autres circonstances.

- Ce n'est jamais vraiment le moment d'avoir un enfant. Mais c'est la plus belle chose au monde. Je vous le promets.

- De toute façon, j'ai un mois pour décider de ce que je vais faire. Ici ils ne peuvent rien faire.

- Oui. Vous voulez que je reste ce soir ?

- Non, ça va aller. Rentrez, Laira est là, je ne suis pas seule.

- Ok. Bonne nuit.

Il déposa un baiser sur son front et s'élança vers la porte lorsqu'il fut interpellé.

- Mon Colonel !

- Oui ?

- Je sais que ce n'est pas juste de vous demander ça si… S'il n'est pas de vous, mais… Vous seriez prêt à l'élever ?

- Je n'abandonnerai jamais un enfant. Et je ne vous abandonnerai jamais.

- Vous seriez heureux d'avoir un enfant avec moi ?

- Sam, je ne veux pas vous influencer. C'est votre choix. Sachez simplement que je serai là, quoi qu'il arrive. Pigé ?

- Oui. Répondit Sam avec un sourire.

Jack partit et en suivant, Sam reçu la visite de Laira.

- Alors ?

- Alors je suis enceinte !

- Vraiment ? Toutes mes félicitations !

- Merci.

Laira amena à manger à Sam et la laissa dormir. Quelques jours passèrent et Sam devait bien avouer qu'elle en voulait déjà à son enfant de la faire autant souffrir. Elle n'avait plus aucune énergie, se sentait vidée. Jack passait toujours la voir tous les soirs. Ils discutaient un petit moment mais évitaient le sujet crucial. Ce soir là, Laira demanda à Sam de lui garder Luni pour qu'elle puisse se rendre à la taverne. C'était la seule chose qu'elle lui demandait. Sam n'osait donc jamais refuser. Et puis cela ne la dérangeait pas. Luni était un ange. Laira lui disait qu'elle voyait un homme là-bas. Apparemment elle avait abandonné ses vues sur Jack.

Pourtant, même si elle avait dit oui par politesse, ce soir là était pire que les autres. En plein milieu du salon, Sam s'évanouit.

En rentrant dans la nuit, Laira la trouva donc inconsciente sur le sol. Lorsqu'elle se réveilla, Sam se trouvait dans son lit.

- Vous vous sentez mieux ?

- Non, ce n'est pas normal, quelque chose ne va pas. Je voudrais voir le médecin.

- Oh non c'est inutile. Et puis il fait encore nuit, vous n'allez pas le déranger pour des nausées.

- Ce ne sont pas juste des nausées. Il y a quelque chose d'autre. S'il vous plaît Laira.

- J'ai dis non ! Cria Laira.

- Mais pourquoi ? S'il vous plaît, appelez le Colonel O'neill.

- Ah, nous y voilà. Et pourquoi je l'appellerais lui ? Peut-être parce qu'il est le père de cet enfant ?

- Qu'est-ce que ça peut vous faire ?

- Ce que ça peut me faire ? Jack est à moi ! Mais… malgré tous mes efforts, il ne veut pas de moi ! J'ai beau essayer, à la taverne il ne me regarde même pas !

- C'est pour lui que vous sortez si souvent ?

- Pour qui d'autres ? Aucun homme ne lui arrive à la cheville ici. Autrefois il m'a aimé, ça peut recommencer. Mais il est obnubilé par vous. Je ne comprends pas ce qu'il vous trouve, vous n'êtes bonne à rien. Incapable de faire la cuisine, de vous occuper d'un enfant. Vous feriez une bien mauvaise mère de toute façon.

- Comment ça « je ferais » ?

- Bien sûr que ce ne sont pas seulement des nausées. Lorsque vous serez morte, il verra enfin que je suis là !

- C'est vous qui me rendez malade ?

- Oui ! Vous et votre sale petit bâtard, bientôt vous sortirez de ma vie, et de celle de Jack !

- Non, je vous en prie. Ce n'est pas Jack le père. Sur Terre, j'ai un petit ami.

- Tiens donc, vous ne m'en avez jamais parlé !

- Il s'appelle Pete. Nous nous sommes disputés avant que je parte. Mais maintenant que je suis enceinte nous allons nous remettre ensemble. Je vous en prie ne me faites pas ça !

- C'est trop tard, vous en savez trop maintenant. Il faut que je me débarrasse de vous avant demain.

- Non !

Sam tenta de se lever mais son corps ne lui obéissait plus. Elle n'eut pas la force de sortir du lit. Elle ne put que pleurer de désespoir.

Laira disparût et revint quelques minutes plus tard avec une petite bouteille de liquide bleu.

- Cette fois-ci je ne vais pas me contenter de le diluer dans vos aliments. Vous allez boire ça directement.

- Non, pitié…

Sam n'avait même plus la force de parler. Laira lui fit prendre le poison de force, sans difficulté.

Quinze minutes plus tard, c'était le matin. Jack se leva et se mit à table, au côté de Kiran.

- Ca va Jack, remis d'hier soir.

- Je vous en prie, je n'ai rien bu !

- C'est vrai, vous êtes très raisonnable. Laira a encore essayé de vous séduire hier, sans succès.

- Elle essaye de me séduire ? Je n'avais pas remarqué. Dites, qui était son dernier mari. Je l'ai peut-être connu…

- C'était Jula.

- Jula ! Ah oui je m'en souviens très bien. Il était très gentil. Que lui est-il arrivé ?

- Il est mort de maladie. Vous savez, ici la médecine n'est pas vraiment de la médecine, on fait ce qu'on peut. Jula s'était affaibli, sans qu'on ne sache trop pourquoi. Il avait du attraper un virus.

- Mais c'est courant chez vous ?

- Pas vraiment.

- Mais alors c'est bizarre, est-ce que ça ressemble à ce qu'a le Major Carter ?

- Oui, ça y ressemble beaucoup. Mais le Major souffre de sa grossesse.

Jack réfléchit alors plus vite qu'il ne l'avait jamais fait. Jamais il n'avait entendu dire qu'une grossesse pouvait avoir cet effet là…

Il déboula chez Laira alors que le jour se levait à peine.

- Jack, qu'est-ce qui te prends, tu vas réveiller Luni !

- Qu'est-ce que tu lui fais ?

- De quoi parles-tu ?

Jack se dirigea vers la chambre où dormait Sam.

- Non Jack, laisse-là elle se repose !

Il trouva Sam blanche comme un linge, elle paraissait morte. Il se précipita sur elle pour prendre son pouls. Il eu le soulagement de constater qu'il battait encore. Faiblement, mais il battait. Il se tourna vers Laira qui était en pleurs.

- Je voulais juste que tu m'aimes de nouveau…

- Je ne t'ai jamais aimé. J'étais seul et désespéré de ne jamais rentrer, désespéré de ne jamais la revoir ! Tu n'as été qu'un passe-temps pour moi. Je te jure que si elle meurt, je te tue de mes mains. Viens avec moi !

Jack traina Laira derrière lui. Il ne voulait pas la laisser seule avec Sam.

- Kiran, venez tout de suite, le Major Carter a été empoisonnée. Elle est très mal en point.

Kiran examina Sam mais son visage n'exprimait que peu d'espoir.

- Je suis désolé mais je ne sais pas quoi faire pour elle. Je ne crois pas qu'elle s'en sortira.

- Si ! Elle va s'en sortir, elle doit s'en sortir ! Toi je vais te tuer ! Cria-t-il à l'attention de Laira.

- Mais Jack, maintenant on peut être ensemble, tu l'oublieras tu verras.

Il ne put s'empêcher de lui sauter à la gorge. Il commençait à l'étrangler.

- Tu ne comprends rien à l'amour. Tu es une folle psychopathe ! Jamais je ne pourrais être avec toi ! Elle est ma raison de vivre, et si elle meurt, je meurs aussi.

Jack frappa Laira au visage mais Kiran l'empêcha d'aller plus loin. Alerté, plusieurs personnes étaient entrées dans la maison du drame. Parmi eux, le fils ainé de Laira, adulte maintenant.

- Que se passe-t-il ? Demanda-t-il.

- Il se passe que ta mère a voulu tuer la femme que j'aime en l'empoisonnant !

- Oh non, maman, tu avais promis de ne pas recommencer…

- Les terriens arrivent dans deux semaines n'est-ce pas ? Demanda Jack qui ne s'intéressait désormais qu'à une chose : la santé de Sam.

- Oui.

- Vous pensez qu'elle pourra tenir jusque là ?

- Je suis désolé, je ne sais pas.

Jack installa Sam chez Kiran. Son état semblait stable, mais stablement très faible. Il s'occupait d'elle jours et nuits.

Un jour dans l'après-midi, alors qu'il la veillait, elle se réveilla.

- Carter ?

- Mon Colonel ?

- Dieu merci. Comment vous sentez-vous ?

- Je suis tellement fatiguée…

- Ca va aller.

- Que s'est-il passé ?

- Laira vous empoisonnait pendant tout ce temps.

- Oui ! Je me souviens. Elle m'a tout avoué. Elle a fini par me faire boire directement à la bouteille. Qu'est-ce que c'était ?

- Je n'en sais rien.

- Est-ce que… je vais mourir ?

- Non. Ca c'est hors de question. Vous allez vivre.

- Le bébé ?

- Je ne sais pas. Kiran est un homme bon, mais il n'y connait pas grand-chose en médecine… Reposez-vous. Ca va aller.

Jack embrassa Sam sur le front et la regarda se rendormir. Pourvus que la mission SG arrive à temps.

Une semaine et demie plus tard, Sam allait très légèrement mieux. Elle restait plus longtemps éveillée. Elle buvait de l'eau mais ne mangeait pas. Jack se doutait qu'il lui fallut un lavage d'estomac. Il fut alerté par Kiran.

- Jack, la porte des étoiles s'actionne !

- Ils sont en avance, c'est génial.

Ils furent très vite prêts à partir. Avant de passer la porte des étoiles, Jack aperçu le fils aîné de Laira.

- Tu t'occuperas de Luni ?

- Bien sûr.

- Tu dois t'assurer qu'elle ne fasse plus de mal à personne.

- Je le sais. Je suis désolé Jack.

- Tu n'y es pour rien.

Jack passa la porte des étoiles. Il était heureux de rentrer enfin chez lui, heureux d'avoir enfin une chance de sauver Sam.

Fin du chapitre 1