A/N : Ecrit en réponse au thème "grand méchant loup" pour la communauté d'écriture frenchdrabble sur livejournal.
Il est né pour ça. Littéralement. Dans son district, on est entrainé sans relâches en vue des Hunger Games, et Cato n'a jamais eu aucune autre ambition que celle de les remporter.
Si on lui pose la question – « le veux-tu vraiment, fils ? » - la réponse sort aussitôt, sans la moindre hésitation. « Evidemment. » L'honneur suprême. Peu importe les risques. Cato sait qu'il gagnera, de toute manière.
Pauvre Cato, dressé pour être le grand méchant loup, celui qui parcourt l'arène sur ses jambes puissantes, jette son corps massif sur ses proies, les déchire à coups de dents. Pauvre Cato, qui n'a jamais vraiment réfléchi à ce que le principe des jeux implique. Tuer ou être tué et, dans son cas, c'est tuer et être tué.
Cato se vide de son sang, mais bien trop lentement. Alors les images ont le temps de le submerger. Ceux qu'il a assassinés de ses mains sont revenus le hanter. Il a vu les yeux des mutations : ce sont eux, et ils l'accusent. Et ils ont raison. Sans se poser de questions, il les a égorgés, éventrés, et les images se jouent encore et encore alors que les loups le dévorent sans jamais porter le coup de grâce.
Il est passé de grand méchant loup à agneau sans défense, et dans ses derniers instants, attaqué par une chose qu'il n'a jamais eu envie d'affronter, qu'il n'a jamais rencontrée en plus de huit années d'entrainement, il se rend compte qu'il a toujours été une proie. Les Hunger Games n'ont jamais d'autre vainqueur que le Capitole.
