Ok, bon... Je sais, je suis à la bourre pour changer! Je publierai bien une fois par semaine mais ne vous attendez pas à ce que ce soit bien le mercredi à chaque fois... Vous commencez à me connaitre à ce niveau là non?
Autre chose, apparemment Tangency vous a tellement plu que certains d'entre vous sont allez jeter un oeil et ont vu qu'il y avait une suite. Vous me croyez si je vous dit que je n'étais pas au courant?! Maintenant c'est fait, grâce à vous! Après, en ce qui concerne sa traduction... Je ne vous promets rien, mais alors vraiment rien. Je vais commencer par la lire et on en reparle ok?
En attendant, je vous propose comme promis, une nouvelle fic du fandom Naruto: Irresistible. Dans un genre tout à fait différent vous allez voir. Un chapitre par semaine comme d'hab et ce pendant 9 semaines. On finit l'année scolaire en beauté^^

Merci à Silivrenelya, Jayisha, ninou07000 et Koro-chan pour la traduction, ainsi qu'à Riingo-chu, et Daiska pour la bêta!

C'est parti! Bonne lecture!

Traducteur : Silivrenelya


Chapitre 1


De l'extérieur, la boîte paraissait miteuse. Cependant, comme elle était située dans le coin le plus sordide de la ville, cela valait peut-être mieux. L'intérieur était une toute autre histoire. Ironiquement appelé The Back Door (La Porte de Service), le club était un lieu chic et bien connu par la communauté gay. Les gérants avaient des contacts dans la police et possédaient donc toutes les permissions possibles et imaginables qui auraient pu poser problème le cas échéant. Si des drogues et des mineurs n'avaient pas été impliqués, l'homme se tenant dans l'ombre de l'entrée ne serait sûrement pas ici.

Il était là, immobile, une épaule appuyée contre le mur, alors que ses yeux perçants traquaient deux silhouettes bien précises à travers les vapeurs bleutées d'innombrables cigarettes. Tout dans la boîte était dégradé en nuances de bleus. Le sol était d'un marine brillant, assez sombre pour paraître noir sous les lumières feutrées. Le cuir des tabourets du bar était bleu ciel, et les verreries étincelaient d'un pur céruléen. Les tables basses, en verre biseauté, avaient la couleur de l'océan. Avec ces teintes, sous les néons bleus, toute âme arborait une pâleur maladive. Toutefois l'homme en question savait que ceux qu'il surveillait étaient naturellement pâles, portraits de la police à l'appui.

Ce duo possédait le club. Des frères. Il devait admettre qu'ils formaient une sacrée paire, suintant le pouvoir et la domination. Ils déambulaient à travers la masse diverse des clients à moitié nus, camés ou encore en plein ébat comme s'ils étaient chez eux. Itachi et Sasuke, les prédateurs les plus dangereux de la boite. Profitant de leurs partisans à leur guise, ils détectaient les personnes à l'allure riche, leur fournissaient des drogues gratuitement, les rendaient accros et puis, quand les pauvres âmes en perdition suppliaient pour plus, ils menaçaient de garder la came ou de les dénoncer à leurs proches jusqu'à ce qu'elles crachent encore plus d'argent.

Mais cela n'était qu'un de leurs nombreux hobbies. Il savait également que le duo aimait chasser les jeunes innocents.

Il resta au même endroit pendant un petit moment, scrutant leur manière de travailler. L'homosexualité et la façon dont les gays interagissaient étaient une nouveauté pour lui en tant qu'hétéro. Les bribes de conversations qu'il percevait étaient tellement improbables qu'il croyait entendre une autre langue.

- Et un cinquante-cinquante, ça te dit ?

- D'abord un soixante-et-onze.

- J'ai eu le plus incroyable des quatre-dix-neuf hier soir.

- Le gars avait des cranberries, sérieux-

- Il avait ce hammac-banane qui m'a fait baver de plaisir-

- Tiens, voilà les jumeaux poulet-snatchitori.

Cette dernière phrase attira l'attention de l'observateur. Celui qui venait de parler avait pointé son menton vers les frères qu'il surveillait. Il se demanda ce que "poulet-snatchitori" voulait dire et en quoi cela pouvait concerner son dossier.

En effet, l'homme était un détective qui avait été appelé dans l'unique but de faire couler cet établissement ainsi que les terribles frères, et il avait étudié leur cas toute l'année passée. De la vermine, ces deux-là, des salopards. Il aperçut, d'entre ses yeux plissés sous le voile de sa propre cigarette, l'aîné, Itachi, qui attrapait l'entre-jambes d'un type habillé comme un banquier. Sasuke encercla l'homme par derrière et pencha sa tête en arrière pour un petit traitement lingual. Le client gémit tellement fort que le détective l'entendit, malgré les lourdes basses de la techno en fond. Le "voyeur" se redressa en écrasant sa cigarette sur le mur. Il pouvait regarder un peu plus longtemps avant de passer à l'action.


- Mon frère aimerait vous remercier pour l'importante somme d'argent que vous avez versée sur notre compte, murmura Sasuke à l'oreille du vraisemblable banquier. Combien de clients avez-vous volés pour parvenir à un tel montant ?

Le mécène se cambra lorsque la bouche d'Itachi suça avec ardeur sa verge exposée :

- Qu- quelques-uns... Oh, mon dieu !

Le cadet maintint l'homme à terre pendant que ce dernier se vida rapidement et bruyamment entre les lèvres habiles de son frère. Aucune endurance. L'ordure était sûrement un homme marié, travesti refoulé, et venait ici sans que sa femme ne le sache, sans aucun doute. Cela le dégoûtait de toucher un tel loser, mais Itachi aimait garder les plus fortunés heureux. Et Sasuke s'y pliait avec plaisir.

L'aîné s'enleva de l'homme semi-conscient et lécha ses lèvres explicitement. Le plus jeune relâcha le banquier, le laissant s'avachir sur sa petite table indigo. Il se tourna, inspecta la foule à la recherche d'une source d'amusement-

Il s'arrêta. Ses yeux s'agrandirent, le contemplèrent.

Des cheveux blonds, soigneusement coupés mais ébouriffés avec goût. Et ce corps. Sexy, même à distance. Sasuke se vit avancer, ses pas langoureusement sinueux, son corps ondulant en une danse contrôlée et pourtant inconsciente : celle qu'il faisait lorsqu'il chassait. Il s'arrêta quelques mètres derrière le jeune homme, jaugeant sa nouvelle proie.

Jeune. Très jeune, sûrement même pas encore majeur.

Riche. Ce costume avait été fait sur mesure en Italie, il en mettrait sa main à couper.

Le gamin était installé au bar, son pied gigotant nerveusement de haut en bas. Il accumulait les bières, l'air clairement agité. Le prédateur n'était pas étonné : il n'avait jamais vu le garçon auparavant, et les débutants étaient toujours tendus. Souriant d'avance et impatient d'utiliser les nerfs de l'ado contre lui, Sasuke leva une main svelte, attrapa la large épaule devant lui et le fit vigoureusement se retourner de son tabouret.

Le temps s'arrêta.

Il n'était pas question d'attirance. C'était plus que cela. C'était comme... de la reconnaissance. « Je connais ce gosse » fut l'absurde pensée qui traversa l'esprit du gérant. « Je l'ai déjà croisé des milliers de fois, dans des milliers d'endroits, des milliers de scénarios. On s'est rencontrés, encore et encore. Parfois nous sommes ennemis, parfois amis, parfois amants. Je le connais. Je le connais. Je le connais, jeleconnaisjeleconnaisjeleco- »

Il n'avait jamais vu le gamin de sa vie.

- Qui es-tu ? demanda le brun d'une voix tremblante.

Tout son corps palpitait. Sa main se tenait toujours sur cette épaule musclée, et tout son être bouillait de l'intérieur sous un souvenir voulant ressurgir.

« Mais quel souvenir ?! De quoi je dois me rappeler ? J'ai jamais vu ce mec de ma v- »

- Oï, ducon !-

Sasuke cligna des yeux. Personne ne l'avait jamais appelé comme ça. Et pourtant, cette voix rauque, comme enrouée, l'avait atteint au-delà du temps. Il savait pertinemment que si, ou quand ce gosse devant lui parlerait, il aurait cette même voix.

« Impossible. Je deviens cinglé. »

- Qui je suis ? C'est toi qui m'attrapes et qui me fixes comme si j'avais dix-sept têtes qui parlent grec... Hey... Tu vas bien ? Hey !

Le brun était à deux doigts de flancher. Cette voix était exactement comme celle de son esprit. Comment était-ce possible ?

Le gamin le rattrapa aisément et l'assit sur le tabouret à côté du sien. Il éventa énergiquement le visage de Sasuke avec sa main, et le noireaud put sentir l'eau de cologne hors-de-prix du garçon. Pour Homme, de Boucheron. Ce gosse empestait l'argent.

Mais il était également beau à tomber, malgré sa semi-barbe assez bizarre. Le gérant (blasé, désabusé et tellement habitué que le sexe et les scruteurs n'avaient plus aucun impact sur lui) fut laissé à son combat pour respirer. Et il n'exagérait même pas. Cet acte futile et inconscient lui demandait maintenant une concentration extrême. À la vue de ce garçon, ses poumons s'étaient figés. Ils se remirent finalement en marche, et Sasuke put enfin avaler une grande bouffée d'air.

Sauf que, au lieu de lui faire du bien, cela intensifia les vertiges qui venaient de l'assaillir. De voir ce garçon, et de sentir ce mystérieux souvenir qui n'a jamais existé laissa le brun complètement désorienté :

- Tu-, commença-t-il d'une voix tendue.

- Oui ? demanda le gosse, le regard curieux.

Il était incapable de parler. Assez embarrassant. Tout en laissant tomber son front dans l'une de ses paumes, il demanda aveuglément au barman un alcool fort. Sa tête tournait atrocement. Les yeux clos, il entendit son shooter se poser à côté de son coude. Il tâta le comptoir, trouva son verre, le vida d'une traite, et grogna pendant la descente brûlante du whisky contre sa gorge. Bien mieux. Il ouvrit un œil, inspira par le nez pendant quelques instants et décida de ne se rappeler de rien. C'était un petit incident, rien de plus.

- Ça va ?

C'était le gamin. Le brun prit son temps pour répondre, se préparant à recroiser son regard. Lorsqu'il se tourna pour lui parler, il arborait fermement son masque d'indifférence glaciale.

- Oui, merci, ça va, rétorqua-t-il d'un ton traînant.

Le garçon acquiesça avec raideur, remplaçant son inquiétude par sa précédente nervosité. Sasuke scruta ces yeux bleus, qu'il devinait naturellement de cette couleur, et non artificiellement colorés par l'intérieur du club. Ils étaient fuyants, ne restaient jamais posés plus de quelques secondes à un même endroit. Le regard du brun descendit plus bas, traversant le costard en laine ainsi que le t-shirt noir moulant en dessous. Ce gosse était inaltéré. De la parfaite viande pur bœuf.

Son regard remonta : pour le moment, il n'était pas intéressé par son paquet trois-pièces. Il voulait juste savoir pourquoi ce visage l'avait presque fait s'évanouir. Pourquoi il ressentait cette reconnaissance si forte.

- Tu es nouveau ici, dit-il.

- Hein ? Ah, ouais... j'ai en quelque sorte été traîné ici par des amis.

Le gamin mâchouillait des cacahuètes en descendant sa bière, sa jambe reprenant une danse nerveuse.

Le gérant commença à se détendre, laissant son bon vieux masque de supériorité s'installer et chasser sa gêne. Il se pencha légèrement vers le blond :

- Comment tu t'appelles ?

« Naruto »

Un regard azur.

- Naruto. Et toi ?

Le sourire amical du brun se figea. « Pourquoi je savais son nom avant même qu'il ne le dise ? » Il chassa très vite cette pensée de son esprit et commanda un autre verre.

- Sasuke. Uchiha Sasuke, répondit-il en accentuant son nom de famille.

Il attendit que l'expression habituelle de peur et de stupeur s'insinue sur les traits du gosse. Tout le monde connaissait les Uchiha. Ils étaient la famille la plus ancienne et la plus riche du pays.

- Enchanté.

Rien. Seulement "enchanté". Le blond recommanda une bière et plus de cacahuètes, qui arrivèrent dans la foulée. Le brun fronça les sourcils. Naruto n'avait pas l'air de vouloir poursuivre la conversation. Mais Sasuke n'avait pas l'habitude d'être ignoré. Tous les clients qui daignaient entrer dans ce club savaient qui étaient son frère et lui, et soit ils faisaient de la lèche pour essayer de grappiller quelques drogues, soit ils faisaient la même chose, mais juste pour plaire à un Uchiha. Ils n'ignoraient pas une invitation évidente venant d'un Uchiha. Jamais.

Pourtant, Sasuke ne se leva pas de suite. La manche de Naruto recula lorsqu'il descendit une autre bière, et le brun put entrevoir une montre Blancpain 1735. Impressionnant.


L'attention d'Itachi fut attirée par un homme qui le scrutait d'un peu trop près, contre le mur. Il lui rendit son regard un instant, se demandant ce qu'il lui voulait. Car il n'avait pas la même expression que les autres clients : il ne se délectait pas de la vue des corps autour de lui... et ne semblait même pas faire partie du décor. Il ressemblait à un malfrat avec ses muscles lourds, sa grande silhouette et sa vieille veste en cuir. D'un seul regard, Itachi le signala à la sécurité. Il les vit s'avancer vers l'homme : il sera mort dans l'heure. Personne ne menace un Uchiha, même si c'est une menace silencieuse.

Il se tourna et vit son petit frère engagé dans une conversation avec quelqu'un qui, c'était évident, était riche comme Crésus. Même de là où il se trouvait, Itachi en était certain. Il marcha tranquillement vers eux, histoire d'en savoir un peu plus.

- -potes m'ont mis au défi de rester là jusqu'à la fermeture. Ils m'ont dit de me "fondre dans la masse", ou un truc dans le genre j'en sais rien. Hé, ça te fait pas mal ça ?

Le blond venait de finir sa phrase. Il montra le short en cuir moulant que Sasuke portait. Itachi vit son frère se cambrer en avant, offrant une vue plongeante sur son postérieur, avant de répliquer :

- Pas du tout. Mais si t'as envie de m'en débarrasser...

Le grand frère aperçut le gosse dévier rapidement son regard avant de descendre une autre gorgée de bière. Parfait : jeune, riche et clean. Et, avec un peu de chance, stupide aussi. Itachi sourit et se hissa sur le tabouret à la droite du blond.

- Sasuke chéri, qui est-ce ? demanda-t-il.

L'interpellé avait vu son frère approcher du coin de l'œil. Naruto se tourna pour le regarder et le cadet forma silencieusement le mot "jackpot" avec sa bouche, s'adressant à son frère derrière l'épaule du garçon. Tout haut, il déclara :

- Je te présente Naruto. Naruto, voici mon frère Itachi. Ce club et pas mal d'autres établissements de la ville nous appartiennent.

Le blond détailla rapidement l'aîné. Au moins lui, il était habillé. Son ensemble noir était largement mieux que ce que portait Sasuke, c'est-à-dire ce short qui faisait mal à voir et un collier en lanière de cuir. C'était tout. Il y avait un pendentif en forme d'éventail noir et rouge au bout du bijou, éventail qui se trouvait aussi sur la large bague qu'Itachi arborait.

- Salut, répondit Naruto à l'aîné, qui semblait avoir presque dix ans de plus que Sasuke.

Celui-ci expliqua la situation du blond, sa "nouveauté" en ville et son pari à venir ici pour "essayer de nouvelles choses". Itachi pouvait voir que son petit frère était très intéressé par le gamin. Il supposait que ce gosse n'avait pas plus de seize ans, et encore. Sa taille était dans la moyenne, son corps sculpté joliment, sans être bodybuildé. Sûrement dû à un quelconque sport de jeune. Cependant, un rapide coup d'œil aux mains du blond lui fit dire le contraire : elles étaient manucurées. Un taré des salles de gym alors. Le plus important, c'était qu'il était jeune et riche, une rare combinaison. Itachi préférait généralement les plus jeunes, car ils étaient bien plus faciles à manipuler. Les personnes clean de moins de quarante ans sont souvent les plus dures à trouver, mais voilà qu'arrive un lot parfait de jeunesse et de santé. Il fallait qu'il mette la main dessus.

- Sasuke, où sont passées tes manières ? Tu n'as pas offert de rafraîchissement à notre nouvel ami ? demanda-t-il à son petit frère.

- Oh ça va-, commença Naruto en levant sa chope.

Un homme aussi fin qu'une lame de rasoir portant du latex se matérialisa aux côtés d'Itachi. Il se pencha, et offrit une petite fiole argentée au blond. Celui-ci scruta la marchandise.

- C'est quoi ? Questionna-t-il.

- Je te présente Tina, sourit Itachi.

- Putain ! C'est de la meth ? s'exclama Naruto, les yeux exorbités vers l'aîné.

- Tu n'as jamais essayé ? demanda Sasuke.

- Nan. Jamais.

- Quel dommage, murmura le grand frère.

Il laissa sortir l'un des petits cristaux blancs, puis, tout en soutenant le regard du blond, se pencha vers lui et posa sa main pâle derrière la nuque dorée. Enfin, il chuchota chaudement à l'oreille du gamin :

- Ça te dit de monter avec nous pour un peu de bonobo ?

- Hein ? rétorqua Naruto, qui se raidit sous le geste.

Sasuke entra dans son champ de vision de l'autre côté :

- En gros est-ce que tu veux monter dans nos quartiers privés et t'éclater ?

Le blond n'accepta pas, mais ne refusa pas non plus. Il se leva et marcha derrière le cadet vers un escalier en spirales gris, au fond de la boîte. Deux hommes armés se tenaient à son pied, et deux autres attendaient de chaque côté de la porte en fer, en haut. Naruto nota mentalement les armes. Puis il vit Itachi se pencher sur un scanner rétinal à côté de la porte, qui s'ouvrit pour révéler un antre avec des murs noirs, des tapis blancs et plein de miroirs.


Il se croyait dans un palais des glaces. Sasuke le guida jusqu'à une chambre entièrement noire. À l'intérieur, un large lit circulaire, une barre de pole dance, et beaucoup d'accessoires accrochés aux murs. En y regardant de plus près, il pouvait y voir des fouets, des ciseaux, des boules à bâillonner, des menottes et-

- Euh... Je... pense que je vais y aller. Je devrais même pas être là à la base, ma mère doit s'inquiéter, déclara Naruto en levant une main tremblante pour regarder l'heure sur sa montre à huit-cents dollars. Mince, c'est déjà plus d'une heure, j'étais censé rentrer à-

- Naruto, détends-toi, ronronna Sasuke. On ne mord pas.

- Mais-

- Et si tu regardais juste, pour le moment ? proposa Itachi.

Celui-ci se rapprocha de son cadet et enroula lascivement ses bras autour de lui.

Le blond ne savait même plus pourquoi il avait accepté de venir ici. Il n'avait jamais été question de coucher avec quelqu'un du club. Et l'idée de regarder ces deux frères forniquer ne lui plaisait guère plus.

Mais il s'était laissé faire jusqu'ici. Et il était assez honnête avec lui-même pour s'avouer que Sasuke en était la cause principale.

Il l'avait bien caché, du moins il l'espérait, mais Naruto avait ressenti une énorme vague d'attirance, élémentaire et profonde, lorsqu'il s'était tourné pour lui faire face.

Il y avait eu alors un moment de flottement, où ils s'étaient tous les deux fixés. Le blond savait que son visage avait dû paraître choqué, peut-être même paniqué. Car il était hétéro. Mais voilà que cet homme, avec ces cheveux bleu nuit coupés avec goût, et ces immenses prunelles semblant transpercer son âme, venait tout chambouler. Puis le brun lui avait parlé, et le charme avait été rompu. Naruto avait pu cacher son émerveillement derrière un peu de conversation et grâce à la bière glacée qu'on lui servait.

Mais tout cela n'était que conneries. Car peu importe la force de son attirance envers cette folle, il était hors de question qu'il couche avec lui, ou n'importe qui d'autre. Ca ne faisait pas partie du deal.


Sasuke enleva son short lui-même, révélant une verge, au repos, dans la moyenne et une paire de testicules roses rebondies. Ses yeux onyx fixèrent Naruto en souriant, alors qu'Itachi engloutissait son membre sans se faire attendre. Le cadet jeta son short plus loin, semblant indifférent au traitement que son frère lui prodiguait. Il posa une main sur la tête de son aîné, titillant sa queue de cheval. Son membre commença à durcir lorsque ses yeux charbonneux filèrent de haut en bas sur le corps du blond. La respiration du cadet devint plus profonde, alors que ses lèvres s'entrouvrirent. Le corbeau poussa finalement son frère et se dirigea vers Naruto, son sexe humide s'agitant en des mouvements rigides à chacun de ses pas. Le blond le regarda s'approcher avec appréhension.

Sasuke était habitué au contact de son frère et cela ne l'excitait plus. Le sexe en lui-même n'avait plus beaucoup d'intérêt pour lui ces jours-ci. Itachi, lui, était quémandeur. Mais il était accro à la meth. Le cadet n'y touchait pas, car d'autres choses le stimulaient. Généralement, c'était l'aîné qui chassait les plus jeunes. Le petit frère participait seulement pour ne pas s'ennuyer. Mais, peu importe qui il était, Naruto l'attirait indéniablement. Son corps pâle gémissait d'une véritable excitation en étant près du doré. Le brun ne pouvait se rappeler la dernière fois qu'il avait ressenti la même chose pour quelqu'un d'autre. Cette voix lui insufflait une sensation lointaine et floue d'intimité inouïe entre eux. Le genre d'intimité que Sasuke fuyait. Le genre d'intimité que l'on atteignait seulement après des années d'amour, de sang versé aux côtés l'un de l'autre, ou encore de batailles passées côte à côte. « N'importe quoi. Je ne peux pas être amoureux de quelqu'un que je n'ai jamais vu. Je ne crois même pas en l'amour. » Ces pensées tournoyaient dans son esprit quand il s'arrêta au niveau de Naruto, misérable et en pleine crise d'hyperventilation.


Ce dernier n'avait aucun endroit où fuir. Son dos était contre le mur lorsqu'il vit Sasuke, les yeux brillant de convoitise, se pencher pour l'embrasser. Il espérait que le brun pense simplement qu'il était nerveux. S'il savait que le blond respirait comme un buffle à cause de son affolement et son anticipation, qui sait jusqu'où cela pourrait aller-

Les lèvres du cadet rencontrèrent les siennes et Naruto fut persuadé de reconnaître cette sensation... Ces lèvres... Puis cette pensée se volatilisa.


Le sang ne voulait pas s'arrêter de couler. Kiba pinça l'arrête de son nez pour essayer de stopper le flux. Il s'appuya contre l'espèce d'épave qui lui servait de Honda, à lui et son partenaire, uniquement pour ce soir. Il jeta un œil à sa montre. « Ce con ferait bien de se montrer vite fait, sinon je le laisse retrouver sa route tout seul jusqu'au QG », pensa-t-il. Vu comment était habillé son coéquipier, il serait une proie facile dans ce quartier.

En fait, peut-être pas. Ce crétin était un as du combat, entre autres. En plus, Kiba n'avait pas les clés.

Son nez s'arrêta finalement de saigner. Il se redressa lorsque les portes du club s'ouvrirent avec grand fracas. Il vit alors son partenaire se ruer dehors, énervé.

Non, pas énervé. Effrayé. Comme si les chiens de l'enfer le talonnaient.

- Qu'est-ce que-, commença le brun.

- Tais-toi et monte, cracha Naruto.

L'interpellé ne se fit pas prier et obéit : le blond était déjà en train de tourner sauvagement la clé dans le contact. Kiba venait juste de refermer la portière quand la Honda démarra en trombes et sortit de l'allée crasseuse derrière la boîte.

Il regarda son coéquipier conduire sans un mot. Le silence devint lourd. Quand le brun jugea que c'était le bon moment, il risqua une question :

- Mission accomplie ?

- Ca dépend. Ils brassent vraiment de la meth là-dedans, contrairement à ce qu'Itachi dit à tous les juges. J'ai montré ma carte d'identité à l'entrée, et je suis passé sans problème. Donc ils laissent entrer délibérément des mineurs. J'ai fait cette carte au crayon. Au crayon rouge.

- Donc on peut les coffrer !

- Pas sûr. Il m'a offert de la meth, mais m'a pas forcé la main. Et il n'en a pas mis dans mon verre. Pourtant je lui ai laissé le champ libre, je n'arrêtais pas de boire.

- T'as l'air plutôt sobre.

- Haute tolérance, marmonna Naruto.

Il évita une clocharde et se rua sur le trottoir en face du poste où ils travaillaient. Le blond fut hors de la voiture avant même son arrêt total. Kiba dut courir pour le rattraper :

- Et, du coup il nous faut quoi d'autre ?

- Déjà, on a besoin-

Naruto aperçut le visage de son partenaire sous la lumière crue des néons. Il reprit :

- Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

- Ah, ben tu le remarques enfin, c'est bien. Itachi a envoyé ses larbins me bousculer un peu. En fait, ils ont carrément sorti un flingue.

- Et ?

Le brun sourit de toutes ses dents canines. Le blond haussa les épaules : ces hommes étaient sûrement de l'histoire ancienne maintenant.

Kiba Inuzuka était un vieil ami. Ils avaient tous deux été flics, puis détectives, mais Naruto s'était arrêté après la mort de son père, cinq ans auparavant. Il s'était alors éloigné de Tokyo, alors que Kiba était resté. Le blond avait entendu certaines rumeurs dire que le règne Uchiha s'était installé en ville, mais n'avait pas réalisé à quel point il avait pris du terrain jusqu'à ce que son coéquipier l'appelle, l'année dernière. Celui-ci lui avait alors demandé de l'aider, dans l'urgence, à faire couler Itachi et son frère.

- C'est impossible, avait répondu Naruto. Ils sont trop malins et trop puissants.

- C'est possible si tu m'aides, avait rétorqué Kiba. Mec, t'étais le meilleur détective du département, tu peux pas dire merde à tout ça ! avait-il fini sur un ton plaintif.

Au final, il avait accepté. Rien de mieux à faire.

Le brun lui avait dit qu'il était la proie parfaite. Il était plus riche que Dieu et paraissait avoir dix bonnes années de moins au compteur. Naruto fut forcé de l'admettre : s'ils visaient les Uchiha, il fallait jouer la carte de la jeunesse et de la richesse, leurs pires faiblesses.

Le blond s'engouffra dans l'ascenseur en reprenant son récit. Kiba appuya sur le bouton du troisième étage.

- Il faut qu'on le coince en train de filer de la drogue à un mineur, ou en train de coucher avec. S'il me veut vraiment, il va devoir me rendre accro à cette merde, sinon y aura aucune raison que je revienne. J'avoue que je m'attendais à ce qu'il insiste plus ce soir. J'ai peut-être fait sauter ma couverture ?

- T'as été super. Tout ce truc du lycéen stressé, c'était génial. J'ai eu le temps d'en voir un bout avant que ces connards essaient de me buter.

Soudain, Naruto se souvint de quelque chose :

- C'est quoi un poulet-snatchitori ? Et un bonobo ?

- Aucune idée, ricana le brun. Cherche sur Google.

- Je dois retourner là-bas.

- Ca c'est sûr. Il s'est passé quoi d'ailleurs après ? T'as été là-dedans un bon moment.

Ils se trouvaient maintenant dans le bureau de Kiba, rempli de feuilles et de dossiers. Quelques détectives les saluèrent sur le chemin de la machine à café, ou depuis leur chaise derrière leurs ordinateurs. Le blond s'assit sur le bureau de son ami, balançant un de ses mocassins fait-main en cuir. Son visage devint rouge, et le brun fut très intéressé par une chose pareille.

Naruto ne voulait même pas repenser à ce qu'il s'était passé... Mais ce fut plus fort que lui.


« Au-delà de la familiarité déconcertante des lèvres de Sasuke, il y eut cette lente et irréductible chaleur : le début d'érection du blond. Son pantalon devint trop étroit, et ses paumes devinrent moites. L'ébène devait être plus grand de trois ou quatre centimètres, mais le doré était définitivement le plus fort des deux. Et pourtant, il laissa le brun l'ancrer contre le mur de sa fine silhouette, alors que sa tête s'inclina légèrement et que sa langue plongea entre les lèvres de Naruto. Celui-ci pouvait sentir les doigts bouillants du cadet sur son torse, son pâle genou venant se placer entre ses cuisses. Le blond sentit une main descendre puis ouvrir son pantalon, se glissant autour de son érection...

Il gigota pour rompre le baiser, balbutiant n'importe quoi pendant qu'il remontait sa braguette et se précipitait vers la porte. Itachi le laissa faire, l'invitant à revenir quand il voulait. Le blond avait perçu son rire lors de sa descente dans les escaliers, manquant de se briser la nuque sur les marches. »


- Rien. J'suis allé chier, répondit-il à Kiba.

Mentir à son partenaire n'était sûrement pas la meilleure chose à faire, mais Naruto s'en blâmerait plus tard. Quand il comprendra pourquoi il a laissé un mec partager sa salive et toucher son sexe. Erk.

- Tu vas faire quoi quand tu vas y retourner ? demanda son coéquipier. Tu sais que tu ne peux pas porter de micro. Ou de caméra.

- Laisse-moi gérer la partie technique. J'ai quelques trucs pas mal. Bon, pas encore brevetés, bien sûr... mais qui pourraient passer la sécurité d'Itachi. J'aimerais juste vraiment savoir pourquoi il m'a pas forcé la main ce soir.

Kiba haussa les épaules, puis regarda sa montre :

- Merde, mon terrain doit être ruiné ! s'exclama-t-il en se ruant sur son ordinateur et l'allumant.

Naruto leva les yeux au ciel et dit au brun qu'il le verrait demain dans la matinée, après avoir dormi quelques heures. L'interpellé ne répondit pas : c'était un accro de Farmville, comme il n'en avait jamais vu. Dieu merci, le blond n'avait pas Facebook.


- Pourquoi tu l'as laissé partir ? demanda Sasuke.

Celui-ci était étendu sur le lit, regardant Itachi insérer de la meth dans son anus. L'aîné soupira avant de répondre :

- La vue ne me plaisait pas.

- C'est-à-dire ?

- Toi. Lui. Toi à fond sur lui. Tu ne t'attaches jamais à personne.

- Et je ne suis pas attaché à lui. Je l'ai juste embrassé. Jaloux, Itachi ?

L'interpellé prit un moment avant de donner sa réponse :

- Peut-être. Je ne lui fais pas confiance. Quel genre de gamin vient ici et refuse Tina ? La moitié d'entre eux vient justement pour essayer d'en avoir gratuitement.

« Et je veux ce gosse pour moi tout seul », pensa Itachi sans le dire.

- Il est juste clean, c'est tout. Et riche. Je tuerais pour avoir cette montre.

- Je pourrais largement te l'acheter.

- Bien sûr que tu pourrais, répondit le cadet en s'étirant. Je veux le revoir. Dis à tes hommes de faire des recherches sur lui.

- Déjà fait. On devrait savoir qui il est cet après-midi. Mais il n'a aucune raison de revenir. Je ne suis même pas sûr qu'il soit gay, Sasuke. J'aimerais vraiment savoir ce qu'il faisait là s'il est hétéro et clean.

- Je te l'ai dit, c'était un pari entre potes.

- Petit frère, commença Itachi alors qu'il bougea pour pénétrer le brun, tu es parfois bien trop naïf.

« Peut-être que oui », pensa le cadet. « Mais tu n'as pas senti la manière dont il m'a embrassé. Il va revenir. »

Sasuke en était certain.


A suivre...

Encore merci à Silivrenelya et aux bêtas pour cette intro!