Ma première fiction longue.

Elle est née d'un délire entre amies à se demander quel genre de sport, autre que le Quidditch, pouvait bien être pratiqué dans le Monde Sorcier.

De plus les J.O se déroulant ce mois-ci à Londres, nous sommes parties loin dans nos divagations et je trouvais dommage de perdre cette après-midi. J'ai donc décidé d'écrire le début de cette fiction.

J'espère que ça vous plaira, même si pour l'instant il n'y a pas grand chose =)

Eleann'


UNE JOURNEE ORDINAIRE

Lorsqu'Harry s'était réveillé ce matin-là, il n'avait nullement ressenti l'agitation qui régnait en dehors de son luxueux appartement du Londres sorcier.

Il était 7h30 très précisément.

Il avait, comme d'habitude, soupiré en allant prendre sa douche, il avait ensuite préparé son petit-déjeuner avec seulement une serviette autour de la taille tout en profitant de la fraîcheur apportée par la brise matinale sur sa peau encore humide.

Il avait ensuite bu son café en songeant à la journée semblable à toutes les autres qui s'annonçait Finalement, il avait débarrassé la table et avait tout posé dans l'évier en attendant de s'habiller et de récupérer sa baguette – encore sur sa table de nuit – pour faire la vaisselle.

Il s'était donc rendu dans sa chambre, avait laissé tomber sa serviette en s'emparant d'un boxer noir plié dans le premier tiroir de son armoire. Puis il avait fait un nouvel aller-retour dans la salle de bain afin de mettre ses lentilles de contact et avait récupéré sa baguette sur le chemin, le ramenant devant son armoire.

Il avait choisi une chemise noire taillée sur mesure et un pantalon droit de la même couleur qu'il avait enfilés en soupirant.

Il avait passé une main dans ses cheveux pour leur donner un semblant de forme et aplatir ses multiples épis. Sans grand succès.

Puis il avait ouvert la fenêtre, tant pour tenter de créer un courant d'air – qui lui permettrait de survivre à la chaleur accablante de ce mois de Juillet – que pour laisser le flot de hiboux déposer sa tonne de courrier quotidien.

Comme pour achever ce rituel auquel il s'adonnait non sans lassitude tous les matins, il finit par regarder l'heure que projetait son réveil – qui n'avait pas encore sonné – au plafond : 7h56.

Il lui avait fallu 26 minutes pour se préparer dont un quart d'heure de douche… et son réveil ne sonnerait que dans 34 minutes pour lui donnait le signal du départ.

Comme tous les matins il sourit en pensant à Ron qui lui disait à chaque fois qu'il venait « A quoi te sert un réveil s'il n'est pas là pour te réveiller » et lorsqu'Hermione était là, ces deux là partaient dans une énième dispute à propos de l'utilité de cet « engin de malheur » comme l'appelait le rouquin tandis que la brune tentait de lui expliquer que l'habitude permettait de se passer de réveil en tant que « réveil » à proprement parler.

Non, Harry n'utilisait pas son réveil pour s'extirper du sommeil tous les matins à 7h30 précise – ça, il y parvenait à force d'habitude – mais bien pour rythmer ses journées et l'empêcher de se perdre dans son courrier qu'il commençait à lire à 8h pile et ainsi d'être en retard au travail.

A 7h59, la valse des chouettes s'était enfin stoppée et Harry observait, comme chaque matin, la pile de courrier.

Il s'assit et commença à trier. A gauche les courriers de remerciements et des déclarations enflammées et à droite les demandes d'interviews.

En de rares occasions il y avait des nouvelles de ses anciens camarades. Ce jour-là ce n'était apparemment pas le cas.

Gauche, gauche, gauche, droite, gauche, gauche, droite, gauche, gauche, gauche, gauche…

Il répondrait à chacune de ces lettres, comme d'habitude, mais en attendant il répondit aux demandes d'interview, positivement pour la plupart.

Lorsque la sonnerie de son réveil retentit, Harry se leva sans même prendre le temps de finir la phrase qu'il était en train d'écrire. Il se dirigea tel un automate vers le porte-manteaux, enfila le long vêtement noir. D'un geste de la main vers la cuisine, il lava sa tasse toujours en instance dans l'évier et s'avança finalement vers la porte de l'appartement.

En même temps qu'il sortit, un sourire forcé se dessina sur son visage. Un sourire las, comme tous les jours.

Une routine de plus en plus désagréable s'était installée, il se levait, passait la matinée à donner diverses interviews et l'après-midi, il la passait entre l'entraînement et ses amis.

Il claqua la porte et sortit de l'immeuble pour transplaner.

Il atterrit devant le Ministère et inspira profondément. Le bâtiment était étincelant, nouvellement restauré comme pour marquer le début d'une ère de reconstruction. Harry regarda l'avancée minime des travaux depuis la veille puis se dirigea vers un des bâtiments voisin qui n'était autre que le siège de 'Quidditch Magazine'.

Il avait était repéré dès l'entrée et une jeune femme l'interpella depuis l'un des guichets d'accueil.

- Monsieur Potter !

D'un pas tranquille, le Sauveur du monde sorcier alla à sa rencontre. C'était une petite jeune femme brune, qui n'arrivait pas à soutenir son regard et dont le sang semblait affluer à ses joues au fur et à mesure qu'il se rapprochait d'elle.

Le temps qu'il arrive à sa hauteur, elle s'était extirpée de sa place et se tenait désormais devant le bureau.

Elle tendit une main qui se voulait assurée à Harry qui la serra en souriant gentiment devant la gêne de l'hôtesse d'accueil.

- Bon… Bonjour Monsieur Potter. Mon patron m'a prévenue de votre venue ce matin. Je vais vous conduire jusqu'à son bureau.

Harry hocha simplement la tête en lui faisant signe qu'il était prêt à la suivre.

Le silence s'installa entre eux pendant qu'ils marchaient dans les couloirs.

Dans l'ascenseur, ils se retrouvèrent collés l'un contre l'autre. Si cela ne semblait pas déranger l'ancien Gryffondor, la jeune femme, elle, semblait plus que troublée. Elle s'excusa auprès d'Harry dès qu'ils purent sortir du petit espace bondé.

Le survivant s'amusa de la teinte de ses joues lorsqu'il lui adressa la parole pour la première fois, lui signifiant que ce n'était pas grave. Tentant tout de même de rester le plus professionnel possible, la jeune femme reprit le chemin en s'excusant une nouvelle fois.

Finalement, elle s'arrêta devant une porte en verre opaque.

- Voila, vous y êtes.

Elle frappa et attendit que l'autorisation d'entrer lui parvienne d'une voix étouffée par la séparation de verre pour ouvrir.

- Bonjour, Monsieur Potter est arrivé.

L'homme légèrement enrobé et aux tempes grisonnante assis derrière l'imposant bureau en bois sombre se leva immédiatement et sourit exagérément à son invité.

Il remercia 'Laurianne' et la renvoya à ses occupations.

- Monsieur Potter, je suis vraiment ravi de vous rencontrer. Je suis Hector Kylf, je dirige ce magazine.

- Enchanté Monsieur Kylf, répondit Harry en serrant la main du directeur.

Ils discutèrent quelques instants du magazine en lui-même avant que l'homme ne s'exclame :

- Excusez-moi, Monsieur Potter ! Je manque à tous mes devoirs. Asseyez-vous, je vous en prie.

Le brun remercia son interlocuteur tout en prenant place.

- Très bien Monsieur Potter, continua Hector en reprenant lui-même son siège de l'autre côté du bureau. Je vous propose de commencer tout de suite. Je ne doute pas que vous soyez un homme très demandé et je m'en voudrais de vous retenir plus longtemps que nécessaire.

Harry se contenta de sourire en invitant le directeur à commencer l'interview.

- Commençons par quelque chose de simple. Nous avons souvent entendu parler de demandes de transfert vous concernant, certaines pour des sommes assez astronomiques, comment expliquez-vous que vous soyez toujours l'Attrapeur des Canons ?

Un charmant sourire en coin se dessina de façon plus prononcée alors qu'Harry passait une main dans ses cheveux.

- Vous savez, une équipe de Quidditch a besoin d'une certaine unité pour fonctionner correctement. Avec les autres, on a trouvé cet équilibre qui rend les Canons plus efficaces sur le terrain. Et en dehors du terrain, ça se traduit par une entente merveilleuse entre nous. Je ne quitterais cela pour rien au monde. Les Canons de Chudley, c'est une seconde famille pour moi, et l'argent n'est pas ce qui fait la beauté de ce sport alors peu importe le montant des transferts, tant que l'équipe voudra de moi, il est hors de question que je parte ailleurs.

- Quel beau discours, Monsieur Potter ! C'est vrai que nous voyons assez fréquemment l'équipe au complet hors des stades. Mais alors que faites-vous lorsque le coach engage de nouveaux joueurs ? Il doit être compliqué de s'intégrer dans un groupe déjà si soudé ?

- Non, rien n'est compliqué. Lorsque Ty nous présente un nouveau, il est tout de suite intégré à l'ensemble et finalement je crois qu'il s'y fait vite. Du moins nous n'avons jamais eu de plaintes, rit Harry en prenant le verre que le directeur lui tendait.

- Et que pensez-vous de la nouvelle recrue du club ? Va-t-il s'intégrer aussi facilement ? Il n'est pas reconnu pour être particulièrement sociable.

Un nouveau rictus sortit de la gorge de l'Attrapeur alors qu'il ébouriffait encore un peu plus ses cheveux. Visiblement peu à l'aise avec la question, il soupira légèrement avant de se lancer.

- Vous savez, il est toujours difficile de savoir comment réagir quand on rencontre des gens qu'on a connu pendant la Guerre. Je préfère ne pas me prononcer sur son cas. Oui, ça sera sans doute plus difficile qu'avec les autres joueurs mais uniquement pour moi. Les autres ne connaissent pas Drago Malfoy, ils agiront comme d'habitude. Et puis, le sport n'a rien à voir avec la guerre, il faut tirer un trait sur tout ça et se consacrer au présent. Après tout, il est l'ancien coéquipier de l'une de mes meilleures amies : s'il a fini par s'entendre avec elle, pourquoi n'y arriverions-nous pas également ?

- C'était à nouveau un discours très diplomate, Harry. Vous permettez que je vous appelle Harry ?

Il attendit que le Survivant acquiesce avant de continuer.

- Il n'a pas eu la même générosité à votre égard. Lors de son dernier passage dans nos locaux ses propos ont été pour le moins… virulents.

- Ça ne m'étonne absolument pas, rit franchement le brun. Heureusement qu'il a choisi une carrière de Poursuiveur, il n'aura pas souvent à me croiser.

- J'aime beaucoup la légèreté avec laquelle vous prenez tout ceci. Peut-on d'ores et déjà dire que vous serez Capitaine cette année encore ?

- Un autre avantage de cette équipe est que chacun à notre façon, nous dirigeons. Être Capitaine n'est qu'un titre qui ne nous semble pas vraiment important. Pour autant que je sache, nous avons décidé de faire tourner le brassard selon les matchs. Pour le premier, je crois bien que c'est Matt, Matt Heytie, notre Gardien qui endossera ce rôle.

- Les Canons sont vraiment une équipe particulière. Alors que les autres cherchent une certaine stabilité, vous, vous cherchez à bouleverser tous les codes. Vous n'avez pas peur que cette… Valse du capitanat fasse perdre son efficacité à l'équipe ?

- Je ne vois pas pour quelle raison, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, le titre de Capitaine ne représente pas grand-chose. C'est seulement celui-ci qui ira discuter avec les arbitres en cas de problème.

- A vous écouter, on croirait presque que les Canons sont une équipe parfaite. Pourtant, on se souvient tous du match contre les Français de Quiberon l'année dernière, ça n'avait pas vraiment bien fini.

- Nous ne sommes pas parfaits, mais nous faisons ce que nous pouvons pour que cet incident ne se reproduise pas. Je pense d'ailleurs que nous renouvellerons ce match de façon amicale pour exorciser tous ses souvenirs, rit une nouvelle fois l'Attrapeur.

Il était agréablement surpris par cet entretien.

Habituellement, les journalistes parlaient quelques minutes de sa nouvelle vie dans le Quidditch puis déviaient sur ces exploits de guerre. Malgré les questions parfois dérangeantes d'Hector Kylf, Harry le remerciait intérieurement de se concentrer sur sa carrière.

- Je vais revenir sur une de vos phrases. Vous avez parlé de l'une de vos amies faisant équipe avec votre futur coéquipier. Vous parliez bien de Ginevra Weasley ?

- C'est exact. Ginny et Malfoy ont fait un duo impressionnant pendant les deux ans qu'ils ont passé ensemble à Falmouth.

- Oui, on se souvient évidemment de leur incroyable équipe. Mais on se souvient aussi que Ginevra a totalement disparu de la planète Quidditch après une mauvaise chute. Elle devait s'arrêter pendant quelques mois pour récupérer correctement mais voilà maintenant plus d'un an que cela s'est produit et elle ne semble toujours pas réapparue. Nous ne savons même pas où elle se trouve. Sauriez-vous quelque chose à ce sujet ?

- Oui.

Comme Harry ne semblait pas vouloir en dire plus, Hector se permit d'ajouter.

- Pourriez-vous nous éclairer ?

- Je ne pense pas que ce soit réellement à moi de vous informer. Ginny a décidé de mettre sa carrière entre parenthèses pour le moment. Néanmoins, elle n'a absolument pas disparu du monde du Quidditch.

Il aurait dû s'arrêter là mais pourtant il enchaîna tant il était ravi de son retour sur l'île anglaise.

- Elle est reporter sportif pour un magazine français, analyste pour son ancien club et elle enseignera le Quidditch à l'école de sorcellerie Poudlard dès la rentrée, c'est-à-dire dans quelques jours.

Hector avait un grand sourire aux lèvres. Enfin, il avait des nouvelles de l'étoile montante du Quidditch anglais qui avait chuté de plus de vingt mètres lors du dernier match de la saison. Devant ce tableau, Harry s'empressa d'ajouter.

- Je vous promets l'exclusivité si vous attendez une semaine avant de le publier.

-L'exclusivité ! Je n'en attendais pas tant, mais c'est d'accord. Est-ce que vous pouvez nous donner quelques informations sur le travail des « analystes », Harry ?

Ginny allait le tuer, elle qui voulait se faire discrète. Mais maintenant qu'il avait donné toutes ses informations, il pouvait encore répondre à cette question.

- Eh bien, un analyste permet de mettre au point les différentes stratégies de l'équipe. Il analyse aussi bien son équipe que les autres afin de repérer les points forts et les points faibles. Pendant des semaines entières avant un match, l'analyste décortique le jeu des adversaires et adapte les tactiques et les entraînements de son équipe.

- Voila un travail dont on entend peu parler, toute les équipes ont des analystes ?

- Seulement celles qui veulent gagner, Monsieur, répondit Harry avec un sourire en coin.

- Pensez-vous que Mademoiselle Weasley accepterait de venir nous parler de son travail ?

- Honnêtement, je pense qu'avec son nouveau poste à Poudlard, elle a fait une croix sur la discrétion qu'elle s'est imposée l'année dernière. Je ne vous dis pas qu'elle acceptera à coup sûr mais vous avez une petite chance.

- Et pensez-vous qu'elle accepterait de quitter son magazine pour travailler avec nous ?

Un nouveau sourire étira les lèvres d'Harry quand il vit les yeux pétillants du directeur, comme ceux d'un enfant à Noël.

- Je ne peux pas vous répondre cette fois-ci, mais une fois encore, vous n'avez rien à perdre.

Hector se leva en tendant une nouvelle fois la main à Harry qui l'imita en la serrant.

- Merci beaucoup Harry, vous étiez déjà mon joueur préféré mais là, c'est encore mieux.

Le directeur le raccompagna lui-même l'Attrapeur jusqu'à l'entrée du bâtiment. Et après de multiples remerciements et l'assurance que la partie concernant Ginny n'apparaitrait que la semaine suivante, Harry s'éloigna.

Il envoya un message à son ex-petite amie lui proposant de déjeuner ensemble le lendemain, sachant il valait mieux pour lui qu'il la prévienne plutôt qu'elle découvre la semaine suivante qu'il avait donné des infos la concernant à la presse.

Puis il transplana devant un petit restaurant dans une rue étroite située pas très loin du Chemin de Traverse.

Le patron lui fit un geste de la main pour le saluer et lui indiqua l'arrière salle. Harry comprit le message et après l'avoir salué à son tour, il prit la direction de la petite pièce.

- Hey Harry! On a failli t'attendre! s'exclama Matt

- Désolé mais je parlais de nous à 'Quidditch Magazine' ce matin ! répondit l'intéressé en se fendant du premier vrai sourire de la journée.

Il fit le tour de la table en serrant toutes les mains. Puis il prit place à l'une des places libres. Il refit le tour de la table du regard en observant les personnes présentes puis considéra les deux sièges vides.

- On attend qui d'autre ?

- Ty, et un nouveau apparemment.

Harry fronça les sourcils.

- Depuis quand Ty nous amène-t-il des nouveaux autre part qu'à l'entraînement ?

Adam, l'un des batteurs, haussa les épaules pour signifier à leur Attrapeur qu'il n'avait pas plus d'informations.

- Il paraît que c'est un nouveau du staff, pas un joueur. C'est peut-être pour ça, intervint le second batteur Lex Tildon.

Harry retint de justesse le soupir de soulagement. Il n'avait aucune envie de se retrouver face à Malfoy aujourd'hui. Il n'avait déjà aucune envie de jouer dans la même équipe que lui alors le supporter plus que nécessaire était hors de question.

Il s'était promis de faire des efforts et de tenter d'oublier tout ce qu'il savait sur l'ancien Drago Malfoy et d'apprendre à connaître ce nouveau jeune homme. Mais d'après ce que lui en avait dit le directeur de Quidditch Magazine ce matin, il n'avait pas vraiment changé alors aujourd'hui encore il voulait passait une journée ordinairement ennuyeuse et il tenterait de taire son ressentiment vis-à-vis de Malfoy demain, à l'entraînement.

Finalement Ty Winds, entraîneur de l'équipe la plus surprenante du championnat d'Angleterre entra dans la salle tout sourire, suivi d'une jeune femme aux cheveux noir de jais qui arborait elle aussi un grand sourire.

Il n'y avait aucune hésitation dans sa démarche malgré le tableau exclusivement masculin qui s'étendait devant elle. Elle portait une jupe noire coupée juste au dessus du genou et un chemisier de la même couleur. Le tout était complété par de belles bottines à talons. Ses cheveux étaient relevés en une queue de cheval très haute dont seules deux mèches s'échappaient pour venir encadrer son visage.

Les trois poursuiveurs titulaires John, Daniel et Jarod lâchèrent en chœur un petit sifflement avant de rire de leur synchronisation. La jeune femme ne semblait pas le moins du monde choquée par leur réaction et continua à avancer.

Harry admirait de la même façon que ses coéquipiers les courbes de la nouvelle arrivante, mais quelque chose le chiffonnait. Bien sûr elle était jolie, peut-être pas belle mais elle attirait tout de même les regards, mais ce qui dérangeait Harry, c'était cette impression qu'il avait de l'avoir déjà vu quelque part.

- Salut les gars ! déclara Ty enthousiaste en faisant signe à la nouvelle de venir à ses côtés. Je vous présente votre nouvelle médicomage. Elle est parmi nous pour son stage de fin d'étude qui devrait durer cinq mois. Je vous prierais de la laisser tranquille, elle n'est pas à votre service, mais juste là pour éviter que vous gardiez des séquelles de vos bêtises. Mademoiselle Davis, voila les grands garçons que vous allez devoir supporter. N'hésitez pas à les remettre en place de temps en temps, ça leur fera du bien.

Harry eut comme un flash quand il entendit son nom, il intervint alors :

- Davis ? Comme Tracey Davis ?

- Dans le mille Potter, je ne pensais pas que tu te souviendrais de moi.

Elle avait dit cela sans sarcasmes contrairement à ce que l'Attrapeur attendait. Néanmoins dans la bouche d'un Serpentard, son nom sonnait toujours comme une insulte à ses oreilles. Harry se tourna donc vers son entraîneur surpris de voir que sa nouvelle recrue n'était pas une inconnue pour son Attrapeur.

- Dis-moi Ty, tu étais dans quelle maison à Poudlard ?

- J'étais à Serdaigle, pourquoi ?

- Parce que d'abord tu nous annonces qu'on va devoir jouer avec Malfoy et maintenant tu nous amènes une médicomage qui était elle aussi chez les serpents. Il me semble normal de me poser des questions.

- Je t'arrête tout de suite Potter, intervint Tracey sans se démonter. Poudlard, c'est terminé pour moi. De plus tu ne me connaissais pas, pas plus à l'époque qu'aujourd'hui donc ce genre d'insinuations concernant les Serpentard, tu peux m'en dispenser. Maintenant, si tu ne penses pas être capable de passer outre…

- Okay, okay on va stopper cette conversation ici, coupa le coach qui sentait Tracey perdre le sourire et souffler un vent glacial sur son équipe surprise par ce changement.

Chacun des mots de la jeune femme s'insinua dans l'esprit d'Harry. Et finalement il se leva, contourna la table de façon à se retrouver face à son ancienne 'camarade' de classe. Quelques secondes s'écoulèrent sans qu'aucun bruit ne vienne troubler le silence. Puis Harry sourit en tendant la main à Tracey. Celle-ci retrouva sa mine réjouie en serrant cette main tendue.

Finalement, elle n'aurait peut-être pas autant de mal à s'intégrer que le discours de Ty lui avait laissé pensé. Elle venait de conquérir le plus réticent des joueurs parce qu'ancien Gryffondor – et pas des moindres – elle arriverait donc à se faire respecter des autres.

Le repas se déroula dans une ambiance bon-enfant, évidemment Tracey alimenta les conversations et y participa même parfois. Si on omettait la courte réticence d'Harry lorsqu'elle était arrivée, elle ne pouvait espérer meilleur accueil. Les garçons de l'équipe l'avaient tout de suite mise à l'aise et se permettaient même quelques traits d'humour quand à son statut d'unique femme de l'équipe. C'était faux, évidemment. Il y avait la secrétaire, la déléguée à la presse, la masseuse et quelques autres qu'ils ne croisaient jamais. Mais voir un nouveau visage féminin les mettaient toujours en joie et comme Tracey semblait réceptive à leurs blagues, ils s'en donnèrent à cœur joie.

Malgré tout, Harry évitait d'adresser directement la parole à la jeune femme, ce qui n'était pas réellement un problème puisqu'ils étaient placés à l'opposé de la tablée l'un de l'autre.

Ils avaient depuis longtemps terminé de manger lorsque Ty les rappela à l'ordre :

- Bon les gars, c'est l'heure de l'entraînement maintenant. En route ! Et en plus Mademoiselle Davis doit rencontrer 'Le Doc'.

Comme un seul homme, ils se levèrent et toujours en discutant, se rendirent au vestiaire pendant que Ty payait leur repas.

La pauvre jeune femme déléguée au vestiaire ne savait plus où se mettre. Elle avait devant elle une dizaine de jeunes hommes qui attendaient leur veste et leur balai et elle ne savait plus s'y fallait qu'elle rougisse, s'évanouisse ou leur sourit niaisement. Finalement, après un raclement de gorge sonore de son patron pas très loin derrière -qui déclencha les rires des joueurs de l'équipe- elle sembla reprendre contact avec la terre et retrouva un semblant de professionnalisme malgré ses joues en feu. Elle rendit donc les affaires à leurs propriétaires, presque sans fautes puisque Adam dut échanger avec Lex, les deux batteurs ne faisant pas tout à fait la même taille.

Après les quelques remerciements habituels au chef de cuisine dont ils voyaient sortir la tête près du passe, les Canons sortirent de l'établissement et après avoir sourit aux journalistes devant le restaurant, transplanèrent directement sur le Stade.

- Bon, les gars ! Je vous laisse vous échauffer comme d'habitude. Je vais montrer les locaux à la miss et lui présenter Doc.

- Tu es sûr que je ne peux pas m'en occuper ? demanda Jarod avec un sourire éclatant digne d'une publicité pour dentifrice.

Tracey rit doucement avant de suivre Ty qui soupirait en levant les yeux au ciel. Il s'occupait vraiment que d'une bande de gamin. Et dire que l'Annonce tant attendue allait bientôt arriver et qu'ils ne prenaient même pas le championnat au sérieux.


Voila pour le premier chapitre.

Evidemment il faudra encore quelques chapitres pour que tout se mette en place =)

J'aimerais tout de même savoir ce que vous pensez de ce début.

A bientôt

Eleann'