NOTE : Hey ! Histoire remise un peu à neuf. Pour ceux qui ne l'ont pas connu à l'époque où je l'avais sortie (2015), elle est beaucoup plus sombre que "Caresse d'une brise d'été", j'espère qu'elle vous plaira tout de même ! RATING M justifié, essayez de rester attentif si vous êtes plutôt sensibles à certains sujets !
Prologue
La douleur fulgurante d'un cœur qui se déchire, une âme qui hurle sa dernière heure et le noir complet. Il courait, encore et encore, encerclé par les ténèbres de la nuit, par la noirceur infinie de la souffrance, il n'avait nulle part où aller. Il entendit un cri, un seul, strident et aigu, le cri d'une femme, un cri qui lui déchira le cœur, tirailla ses entrailles, il ressentait la peur et la douleur mais surtout, il reconnaissait la voix de sa mère, le cri de celle-ci mais il ne voyait rien, ou presque, il ne discernait que des ombres froides. Alors qu'un éclat de lumière verte jaillissait de cette obscurité, il se redressa.
Paniqué, le corps couvert de sueur, il sentait une baguette appuyée contre sa gorge, le bout frôlant sa pomme d'Adam. Son regard glissa le long de l'objet pour découvrir une main délicate aux ongles vernis d'un noir écaillé, une main fine mais à la poigne solide, les jointures des doigts devenues blanches sous la force employée. Le bras tendu n'était pas couvert mais il était fin et le peu de lumière qui provenait des rayons lunaires rendait sa peau encore plus pâle qu'elle n'aurait dû l'être. Finalement, il posa ses yeux sur le visage de l'individu, une jeune femme assez jolie aux longs cheveux bruns et frisés, un visage fin, une bouche fine, un petit nez aquilin mais surtout des yeux noirs hypnotiseurs aux paupières lourdes, un regard presque insoutenable à cause de la folie et de la haine qu'il laissait transparaître.
« Tu dois accepter la mission du Seigneur des Ténèbres, tu m'emmèneras là bas.. »
Draco observa alors la demoiselle, il ne la connaissait que trop bien et ne prenait pas ses menaces à la légère. Morgana Lestrange était la pire de toutes, probablement encore plus dangereuse que sa mère, elle abritait une soif de sang légendaire. Elle était emplie d'amertume et ne connaissait que l'amour qu'elle vouait au grand Lord Voldemort. Même sa mère ne la considérait que très peu, une vulgaire putain, puisqu'elle n'était rien, elle n'était que la fille de Rodolphus et en aucun cas elle n'acceptait d'être un parent pour sa progéniture, progéniture qui n'était pas l'enfant du Seigneur des Ténèbres. Si Bellatrix avait accepté de la garder, c'était simplement pour perpétrer la tradition des sangs-purs mais maintenant qu'elle n'était plus une enfant, qu'elle était adulte, elle ne la considérait que comme une Mangemort de plus mais jamais comme sa fille, surtout parce qu'elle lui faisait de l'ombre aux yeux de l'homme qu'elle idolâtrait plus que son idéologie elle même.
Le blond leva simplement la main pour décaler la baguette de sa gorge et hocha la tête en signe d'approbation, il savait que dans tous les cas il était à sa merci, comme à la merci du tout ceux qui avait épousé les ténèbres du Mage Noir. Son manque de jugement et sa faiblesse avaient conduit son père à Azkaban avec interdiction de visites. Quant à sa mère, elle était certes saine et sauve mais pas mieux traitée qu'un elfe de maison. Ce manoir habitait maintenant le mal à l'état pur et il ne savait guère si Voldemort était la personne qu'il craignait le plus depuis que Morgana était revenue de Durmstrang, par simple envie disait-elle, elle se faufilait dans sa chambre, pour lui rappeler qu'il n'était qu'un traître, un lâche, un bon à rien qui ne savait même pas rendre prestige à son nom de sang pur.
La demoiselle se pencha sur lui pour qu'il se rallonge, il obtempéra sans dire un mot, calme et indifférent. Il avait beau être impassible, elle sentait sa peur, elle la reniflait à des kilomètres. Ses doigts glissèrent le long de sa joue dans un geste électrisant puis elle disparut alors qu'il restait là, comme pétrifié par le maléfice du saucisson. Il était enfermé dans un monde à part depuis la mort de Dumbledore, comme arraché à sa réalité sordide, combien de temps avait-il passé à tenter de l'assassiner pour finalement se dégonfler ? Il avait failli tuer deux Gryffondors dans ses tentatives minables, des tentatives dans lesquels il n'avait souhaité mettre aucune véritable volonté, leur mort n'aurait rien changé à son monde sauf peut être que la culpabilité d'être un meurtrier l'aurait déjà détruit. Il n'était plus rien, il n'était que trop faible pour affronter son propre nom. Le nom « Malefoy » connaissait un déclin, il ne représentait plus rien depuis que lui, le petit Draco Malefoy avait eu la trouille devant la mort. Son poing se serra sur les draps tandis que les larmes qui apparaissaient, brouillaient la vue du plafond blanc, il n'était qu'une misérable sous merde, passant son temps à rabaisser Potter et sa clique pour faire croire qu'il était le plus malin mais il n'était même pas digne de la maison Serpentard, pas digne d'être le rival de l'Élu, pas digne de tenir une baguette magique. Même la Sang de Bourbe valait mieux que lui à l'heure qu'il est, même le Seigneur Noir lui accordait plus d'importance qu'à lui. Simplement connu comme un traître à son maître, elle, elle hantait les pensées du Lord, il avait tout appris d'elle, il connaissait le moindre de ses secrets, son savoir allait de l'amour qu'elle portait à Weasley jusqu'aux nombres d'heures passées à apprendre les sortilèges dans les bouquins. Elle était sa nouvelle obsession, il en parlait pendant des heures. « Les Sang de Bourbe ne sont rien de plus que des voleurs, des voleurs de baguettes faisant semblant de savoir manipuler notre essence même. Cependant Granger est un pion essentiel, elle ne doit pas mourir pour l'instant. Je veux qu'elle tombe dans les prémices de l'inhumanité, je veux la voir tomber bien plus bas qu'une simple sang de bourbe, je veux la voir mourir à petit feu. Draco charge t-en. Fais la tomber si tu veux remonter. » c'était ses propres mots. Il avait découvert son intelligence, ses facultés, ses résultats, il savait maintenant qu'elle était un des moteurs de Saint Potter, qu'elle était celle qui le raisonnait, qui lui faisait comprendre les choses depuis six ans maintenant. Et lui, il en était réduit à devoir salir un peu plus son honneur pour que la brune tombe bien plus bas, bien trop bas pour sa propre santé mentale.
Chaque nuit passait avec une lenteur affligeante, chaque fois qu'il gisait dans son lit il se sentait perdre pied, il sentait tout bonheur, toute satisfaction, tout souvenir qui le maintenait en vie s'en aller, les détraqueurs n'étaient pourtant plus là depuis des lustres. Il se sentait fou et malsain, il rêvait d'elle, chaque nuit, il rêvait de ses doigts sur sa peau, de son souffle dans son cou, de ses gémissements dans le creux de son oreille et chaque nuit il se réveillait dans un sursaut en sueur, un nœud à l'estomac, écœuré par ses visions d'horreur, écœuré d'avoir rêvé du toucher d'une sang de bourbe telle que Granger. Morgana se tenait toujours assise près de son lit, l'observant avec la démence qui la caractérisait et tentant de le calmer par des murmures, lui rappelant sans cesse qu'il était encore trop faible.
Au fil des jours et des semaines, des cernes se creusaient, son corps s'amincissait et sa peur grandissait. Il perdait tout son charme, tout ce qui faisait de lui un prédateur, il était dans le même état que les proies, bloqué dans un coin, traqué par Morgana et Voldemort. Cependant, le grand jour était arrivé, la rentrée à Poudlard, l'école de Sorcellerie, une septième année qui s'annonçait difficile, éreintante et surtout une année placée sous le signe des ténèbres. Le directeur n'était autre que Rogue, l'assassin d'Albus Dumbledore. Le professeur de Défense contre les Forces du Mal était un Mangemort redoutable et la sœur de ce denier était elle, professeur sur l'Étude des Moldus, histoire de ridiculiser un peu plus cette matière dont tout le monde riait déjà. Draco ferma sa malle avec un geste incertain puis se contempla dans la glace, il n'avait plus aucune allure, il ressemblait à un paumé dépressif. D'un coup de baguette il se redonna de la prestance, effaçant ses cernes, cachant sa maigreur par des illusions magiques. Il enfila un des fameux costumes Malefoy et se rendit au rez-de-chaussée. L'ambiance était lourde et désagréable. Devant la porte se tenait les deux personnes les plus dingues qu'il connaissait, Lord Voldemort et Morgana Lestrange, le premier affichait un sourire mesquin, malsain pendant qu'il descendait les marches alors que la deuxième trépignait sur place, impatiente de découvrir Poudlard et de pouvoir détruire d'autres vies.
Ça s'annonçait comme étant la pire année d'étude que sa génération avait connu.
