Disclaimer : A mon grand regret, aucun des personnages énumérés dans cette fiction n'est ma propriété. En écrivant cette fiction, je ne perçois aucun revenu quelconque.
(Oui je sais c'est naze mais bon)

Communication

Chapitre 1

Ce paradoxe entre l'envie de rester avec eux et ce besoin de les quitter le troublait au plus haut point. Pourtant, cela revenait toujours à la même chose : il les aimait. Mais être à leurs côtés lui était impossible. Il le savait bien plus qu'eux, car c'était lui le plus dangereux de tous. Et il avait tellement peur - de ce qu'il pouvait se passer, de ce qu'il pouvait leur arriver, et surtout, de ce qu'il pouvait leur faire. Il savait qu'il était capable de les tuer, un par un, sans ressentir le moindre sentiment, comme il l'avait fait pour d'autres.

Chaque jour qu'il passait avec eux, il les adorait d'autant plus. Mais chaque jour loin d'eux faisait qu'il les détestait tout autant, car ce temps passé sans eux lui faisait regretter d'essayer d'offrir sa confiance. Bien qu'il sache que cette qualité n'était pas quelque chose qu'un tueur pouvait donner.

La nouvelle année arrivait, et ils allaient se séparer et partir chacun de leur côté. Sauf lui, il suivrait Gon, parce que de toute manière, il ne saurait pas quoi faire, et puis il l'appréciait tellement. En fait, il savait ce qu'il ne voulait pas faire, mais de là à savoir ce qu'il voulait faire... à part être avec eux, rien de particulier. Quel manque de volonté.

C'était Léolio qui avait eu l'idée de passer le nouvel an ensemble. D'un côté, Killua se doutait que c'était parce que cet apprenti médecin ne voulait absolument pas reprendre les révisions. Mais bon, il n'allait pas faire son rabat-joie, et préféra laisser ce plaisir à Kurapika - il adorait tellement avoir le dernier mot avec Léolio.

Il neigeait encore. Sur l'île de la Baleine, il neigeait souvent. Mito était tellement contente que Gon ait ramené ses trois meilleurs amis qu'elle avait préparé un véritable banquet le premier jour, mais s'était tellement affairée qu'elle en était tombée malade. Pour qu'elle puisse se reposer, les quatre amis se relayaient au bar, bien que personne ne vienne en cette glaciale période de l'année.

Habillé chaudement, la tête coincée entre une écharpe et un bonnet en laine, Killua s'aventura dehors. Dès fois, il avait ce genre de pulsions de solitude, liées à son comportement de loup sauvage. Il mit ses mains dans ses poches ; sa main gauche se heurta à un petit chocolat, encore enveloppé dans du papier doré. D'abord étonné de ne pas l'avoir mangé, il haussa les épaules, puis le déballa et le mit dans sa bouche. Le goût sucré et suave se répandit. Une petite moue satisfaite apparut sur son visage. Alors qu'il s'aventurait en direction de la forêt tout en longeant le lac gelé, il aperçut Kurapika, seul également, assis contre un rocher.

Finalement, Killua décida de laisser tomber sa pulsion de solitude, et rejoignit son ami.

"Alors, on fuit Léolio ?"

Voyant que Kurapika ne répondait pas, Killua se pencha légèrement pour regarder son visage. Sans parler de sa belle peau blanche et pure, il avait aussi les yeux fermés, et semblait -oui, aussi incroyable que cela puisse paraître-, dormir.

Killua fronça les sourcils et commença à secouer le jeune blond dans tous les sens :

"Tu te fous de moi ou quoi ?! Non seulement tu te mets à dormir quand il fait moins cinq dehors, mais en plus tu m'réponds même paaaaaas ?"

Agité, Kurapika rouvrit doucement les yeux. Ses grands yeux... noirs.

Killua se dit brièvement que cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu les yeux alors si bleus de son ami. Finalement, il soupira et s'assit à côté de lui.

La neige continuait de tomber, légèrement.

"Qu'est-ce que tu fais là ?" Murmura le jeune survivant du clan Kuruta.

"C'est plutôt moi qui devrais te poser cette question ! J'y crois pas !" Dit Killua en haussant les épaules. "Tu dois être la seule personne au monde à t'endormir dehors lorsqu'il fait moins cinq !"

"Je ne dormais pas, je méditais."

"Si c'était le cas, tu m'aurais répondu !"

"Si je ne t'ai pas répondu, c'est parce que cela n'en valait pas la peine."

Killua fronça les sourcils et jeta un regard noir à Kurapika. Ils se regardèrent, les yeux dans les yeux, en chien de faïence, à seulement quelques centimètres de distance.

Après quelques secondes de silence, ce fut Killua qui bougea le premier. Il s'avança avec une rapidité extrême, et posa ses lèvres sur celles de son ami, qui, surpris, ne prit même pas la peine de fermer les yeux ni même de reculer.

Le silence s'installa de nouveau, un peu plus longtemps que la première fois.

"Que.................."

Killua détacha ses lèvres et s'amusa du regard vide de son ami.

"Que......... qu'est-ce que c'était ?" Articula difficilement Kurapika.

"Je venais de penser que j'avais oublié de te remercier pour les chocolats que tu m'as offert pour Noël. Je venais d'en manger un, en fait. Alors je voulais le partager."

En effet, les lèvres de Kurapika étaient devenues sucrées. Quel goût délicieux.

Quelle peau délicieuse, se dit Killua en léchant délicatement sa lèvre inférieure.

Néanmoins, même si les lèvres du jeune blond s'étaient un peu réchauffées grâce au baiser de Killua, son regard était toujours aussi vide.

L'ex-tueur esquissa un sourire en coin, vraiment amusé, et pour parfaire sa blague, glissa une main à l'intérieur de la cuisse de son ami, qui par réflexe, ferma les jambes. Malencontreusement, la main se retrouva exactement à l'endroit que Killua était censé effleurer.

Tel est pris qui croyait prendre.

Les deux garçons se mirent à rougir. L'un parce qu'il savait que l'autre allait se méprendre sur ses intentions, l'autre parce qu'il était plus choqué qu'autre chose.

"Dé... désolé ! C'était pas fait exprès." Balbutia Killua, décontenancé. Alors qu'il ne l'était presque jamais ! Il reprit alors ses esprits, et dit d'un ton sarcastique : "Tu n'avais qu'à pas bouger."

"N'essaye pas de faire comme si c'était de ma faute !" Rétorqua Kurapika, néanmoins encore rouge. "Je me demande si les chocolats que je t'ai donnés n'étaient pas trop sucrés ! Ils doivent te faire tourner la tête !"

Puis, il se leva, et s'éloigna d'un pas déterminé.

Mais comme Kurapika ne pouvait pas avoir le dernier mot avec tout le monde, et ne pouvait pas toujours repartir triomphant, il glissa sur la neige, et s'étala par terre de tout son long. Ce garçon était un fier Hunter aux capacités incroyables, aujourd'hui vaincu. Par de la neige.

Killua éclata de rire, sons qui résonnèrent de manière désagréables aux oreilles du jeune Kuruta qui, relativement vexé, resta immobile, face contre la neige gelée, pour cacher le rouge de la honte sur ses joues.

Après quelques secondes, voyant que Kurapika ne bougeait plus, Killua se leva et alla tâter son ami du bout de l'index, s'asseyant, les bras croisés sur ses genoux.

"Eh, t'es encore vivant ?"

Lentement, Kurapika se retourna, le rougissement ayant disparu. Il avait les yeux entrouverts. Il regarda Killua, sans rien dire. Ce dernier enchaîna :

"Pourquoi tu n'enlèves pas tes lentilles quand tu es avec nous ? On sait ton secret. T'as pas besoin de te cacher ou quoique ce soit."

"C'est juste une habitude, rien de plus."

"Moi, je préfère quand t'es naturel, avec tes yeux bleus."

Killua plongea ses yeux dans ceux de Kurapika. Ce dernier ne se surprit pas à rougir, il soutint simplement le regard de son ami. Si ses joues ne rosissaient pas, c'est parce qu'il savait que l'autre pensait la même chose que lui.

Quelques fois, les gestes ou les mots sont inutiles. Il suffit simplement d'un regard, d'un silence entendu. Ils se comprenaient – ils avaient ce passé douloureux en commun, ce sang séché sur leurs mains et sur leur peau.

Ce lien si évident sur lequel il était impossible de placer des mots.