Bonjour, Bonjour ! Et oui, c'est moi. Je sais qu'on m'attends toujours sur "le choix de Michelangelo" mais s'il vous plait, soyez indulgent, je n'ai absolument pas d'inspiration pour le prochain chapitre pour l'instant. Je sais ce que je dois écrire, je ne sais juste pas quelle forme lui mettre, c'est plutôt rageant.
Alors en attendant, je vous poste ceci. Ceci est un petit OS que je voulais poster en une seule partie à la base, mais qui finalement fera deux parties pour des raisons de longueur et de suspense =D (j'aime le suspense) Je ne sais pas ce que vous allez en penser, je ne sais pas trop quoi en penser moi-même. J'aime bien, mais je n'ai pas réussi à tourner la fin comme je le voulais. Enfin bref.
Voilà la première partie, j'espère qu'elle vous plaira.
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On n'est pas dans un film :
Aussi loin que puisse s'en souvenir Raphaël, Michelangelo avait toujours été collant. Tout jeune déjà, il quémandait sans cesse pour des câlins, des bisous, ou simplement des contacts physiques. Et en vieillissant, il avait cessé de demander et s'était approprié ce qu'il voulait, sans demander l'avis de personne. De même, il ne manquait jamais de rappeler à sa famille combien il l'aimait. Une fois de temps en temps, Raph aurait trouvé ça agréable, quoique niais, sauf Mikey ne le faisait pas seulement de temps en temps, mais constamment.
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« Mikey ! Touche encore une fois la boite de Spike et je te promets que je me servirais de ta tête comme d'une serpillière !
- C'est ça, c'est ça, on te croit.
- Je ne plaisante pas !
- Moi aussi, je t'aime, Raphie.
- Mikeeeeey ! Bon sang, mais qu'est-ce que je t'ai fait ? Pourquoi tu passes ta vie à m'emmerder ?
- Mais parce qu'on n'est pas dans un film, frangin.
- Pardon ?... »
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Raphaël n'était pas le type même du gars tactile. Sauf en cas d'extrême nécessité, il préférait éviter les contacts physiques si cela signifiait impliquer plus que ses poings et ses pieds dans le processus. Il n'était ni distant, ni froid avec sa famille, mais se sentait tout simplement mal à l'aise si son espace vital se trouvait envahit. Manque de chance, Michelangelo semblait particulièrement aimer utiliser son frère au bandana rouge comme grosse peluche.
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« Je suis rentré !
- Raph !
- Hey ! Lâche-moi, Mikey, qu'est-ce qu'il te prend ?
- Un peu de bonne humeur s'il te plait, j'exprime ma joie, là. Tu m'as terriblement manqué.
- T'as vraiment un grain, ma parole. Je suis sorti il y a peine deux heures.
- Et alors ? On n'est pas dans un film, je te signale. Tu m'as vraiment manqué.
- … Sérieux, Mike, lâche-moi. »
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Le ninja en rouge avait apprécié les démonstrations de tendresse de Mikey lorsqu'ils étaient plus jeunes, mais elles étaient alors beaucoup moins fréquentes et beaucoup moins envahissantes. Michelangelo était toujours resté le plus tactile des quatre tortues malgré les années écoulées, cependant ses effusions s'étaient soudain multipliées et étaient devenues vraiment intrusives lorsqu'ils avaient commencé à monter à la surface. Raphaël, Léonardo et Donatello avaient alors vu leur frère se transformer en une sorte de machine à câlins et bisous instopable que le cadet avec du mal à supporter.
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« Raph ?...
- Qu'est-ce qu'il y a, Mikey ? Ah ! Mais c'est dégueulasse !
- Des gueulasses ? Non, ça s'appelle un bisou mon vieux.
- C'est immonde !
- Je me disais bien que ce terme devait t'être étranger.
- Et je peux savoir pourquoi tu as décidé de m'embrasser, comme ça, sans raisons ?
- Je te l'ai déjà dit. Parce qu'on n'est pas dans un film.
- Et la bave alors ? C'était pour quoi ?
- Oh, ça ?… Appelons ça la touche de l'artiste.
- Viens ici que je t'en donne, moi, des touches d'artistes ! Viens voir mes poings comme ils sont jolis ! »
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Raphaël s'était souvent demandé pourquoi son frère se comportait ainsi. Il avait très sérieusement retourné la question dans tous les sens, et avait consulté les plus grands experts en la matière, soient Léonardo, Donatello et maître Splinter. Le vieux rat s'était contenté de secouer la tête d'un air amusé à la question de son fils qui, furieux qu'on ne le prenne pas au sérieux, s'était rabattu sur son frère aîné. Léo, au moins, avait parut intéressé par le problème et avait soulevé l'hypothèse que, peut-être, Mikey essayait de combler un manque affectif. Raph n'était pas convaincu. D'accord, lui-même maintenait un peu ses distances, mais c'était bien égal au benjamin qui, non seulement ne se souciait pas des désirs et réticences de son frère quand il lui faisait un câlin, mais trouvait également toute l'affection souhaitée auprès des autres membres de sa famille. Quant à Donatello, il s'était lancé dans une longue explication sur le psychisme et l'inconscient et sur comment, d'après lui, le comportement de Michelangelo pouvait traduire une peur insoupçonnée d'être abandonné. Comme pour l'explication de Léonardo, Raphaël restait sceptique. Mikey n'avait jamais montré le moindre signe annonciateur d'une telle peur. Non, il était juste affectueux, et prenait un malin plaisir à reporter cette affection sur Raph, qui était justement celui qui était le plus mal à l'aise avec l'idée d'exprimer ses émotions.
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« Arrête, Mikey. Sérieux !
- Mais Raphie, je t'aime moi…
- Vas faire chier Léo et Donnie pour changer. Où April et Casey. Même Splinter, si tu veux ! Mais, s'il te plait, s'il te plait, fous-moi la paix.
- Hum… Répète s'il te plait encore une fois, pour voir ?
- Casse-toi !
- Je partirais si tu me dis que tu m'aimes.
- Alors ça, c'est pas près d'arriver, mon pauvre vieux.
- C'est pas si dur, Raph, je t'assure. Dis-moi juste que tu m'aimes et je me barre, c'est promis.
- Je le dirais pas, pourquoi t'insistes ?
- Aller, juste une fois !
- Mais qu'est-ce que je t'ai fait à la fin ! Fous-moi la paix, c'est tout ce que je demande ! Si t'es pas parti dans deux secondes je me servirai de tes comics comme papier toilette, je te jure !
- Oulà ! On s'attaque à du lourd à ce que je vois. Très bien, je pars. Mais tu pourrais le regretter, tu sais ? On n'est pas dans un film.
- C'est ça. Regretter que tu ne sois pas là pour me faire chier. Comme si c'était possible… »
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En désespoir de cause, Raphaël était même aller chercher les raisons du comportement de Michelangelo auprès du premier concerné. Très calmement, il lui avait demandé pourquoi il passait son temps à les embêter, lui en particulier, mais Donnie et Léo également, et pourquoi il se sentait sans arrêt obligé de les serrer dans ses bras en leur disant combien il les aimait.
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« Tu n'as pas besoin de le dire, tu sais ? C'est instinctif. On sait bien que tu nous aimes. Et nous… Même si on t'engueule souvent, et tout… On t'aime aussi.
- Woua, Raphie, stop, je crois que je vais pleurer là…
- Te moques pas ! J'essaye d'être sympa !
- Je sais, je sais ! Mais c'est tellement émouvant venant de ta part. Je ne m'y attendais pas !
- Alors, t'as pas besoin d'être aussi collant. Tu sais, nous dire sans arrêt que tu nous aimes, nous faire des câlins, tout ça… T'as pas besoin, on le sait.
- Je sais bien que vous le savez. À force, j'ai dû vous faire comprendre quand même. Je me serais inquiété pour vous, autrement.
- Alors tu vas arrêter ?
- Évidemment… que non.
- Quoi ? Mais pourquoi !
- Parce que ça n'a aucun rapport avec la choucroute.
- Quelle choucroute ?...
- Celle de mon amour pour vous.
- Quoi ?
- Tu comprends, Raph, c'est comme la cuisine. Une fois qu'on a fini de faire cuire, on est bon. À moins de faire tomber toute la salière dans la choucroute, il n'y a plus moyen que ce soit mauvais.
- Je comprends pas bien…
- Par contre, au moment de poser le plat sur la table, il y a moyen de se prendre les pieds dans le tapis, ou dans le chat. Dans une chaise, ou je ne sais quoi, je vais pas multiplier les exemples. Et si tu tombes, toute la choucroute est par terre, peu importe les efforts que tu as fait pour la cuisiner.
- Mikey, on s'éloigne un peu du sujet, là…
- Pas du tout, on est en plein dedans ! Bref, tout ça pour dire que faire la cuisine ne suffit pas. Il faut aussi préparer le terrain pour pouvoir amener ton plat jusqu'à la table. Vérifier que le tapis et bien mis, et le chat pas là, t'as comprit l'idée ?
- Je suis pas sûr…
- Si la choucroute tombe, elle tombe, il n'y aurait pas moyen de la recommencer. Tu peux en cuisiner une autre, mais ça ne sera pas la même. Si ton plat est sur le sol, c'est trop tard. Il faut toujours réfléchir avant. On n'est pas dans un film où la caméra prévient à l'avance de ce qu'il va se passer en filmant le coin du tapis replié. Nous, on n'est pas prévenu, on sait pas si on arrivera à amener le plat jusqu'à la table.
- Ok, c'est officiel, je suis largué.
- Tu veux que je recommence ?
- Surtout pas ! Non, non, c'est bon, laisse tomber. Tes choucroutes, ton chat, j'ai saisi. Je… je vais aller dans ma chambre, histoire de réfléchir un peu à tout ça.
- Comme tu veux. En attendant, moi, j'ai trouvé ce qu'on va manger ce soir. Oh, et Raph ?
- Hum ?
- Je t'aime, frangin !
- Lâche-moi, Mikey ! Non, pas le bisou baveux ! Non ! »
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Si Raphaël avait été le premier à se poser des questions, Léonardo et Donatello s'étaient très vite joint à lui dans sa tentative de traduire le comportement de Michelangelo. Ça les intéressaient tout autant que leur frère au bandana rouge que de comprendre leur benjamin et sa fameuse phrase : « On n'est pas dans un film. » Ces mots, qu'il sortait à tout bout de champ pour peu qu'on lui demandât d'expliquer son caractère, semblaient très contradictoires avec sa personnalité, aux yeux de ses aînés. Mikey passait beaucoup plus de temps devant la télé que n'importe quelle autre tortue, il aurait été normal qu'il assimile la vie réelle aux films qu'il regardait et aux jeux vidéo auxquels il jouait. D'ailleurs, son comportement je-m'en-foutiste et sa tendance à tout prendre à la légère pouvait venir de ce qu'il observait dans ces derniers. Peut-être oubliait-il que, contrairement à la console, la vie réelle n'avait pas de game over, et que par conséquent, il devait être plus prudent lors de leurs patrouilles que dans ses parties, et arrêter de faire n'importe quoi. Mais dans ce cas, pourquoi cette phrase ? « On n'est pas dans un film. »
Il fallut attendre des conditions bien particulières pour que Raphaël comprenne enfin ce que voulait dire son frère. Et la leçon fut plutôt rude.
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La leçon se présenta un soir comme tous les autres, lors d'une patrouille. Pour changer, Léonardo avait formé les binômes sans demander l'avis de quiconque et Raphaël s'était retrouvé avec Michelangelo. Le seul argument du ninja au bandana bleu était que Donatello et lui n'avaient pas fait équipe depuis plus d'une semaine.
« Aw, mais je sais que tu m'aimes un peu, au fond, avait ricané Mikey devant le regard noir que lui avait adressé Raph. Malgré tout ce que tu dis.
- Tu m'emmerdes, avait rétorqué l'aîné.
- Et à quoi servirait un frangin sinon à ça, frère grand ? »
Raphaël avait poussé un grognement contrarié. Si Michelangelo n'avait pas passé son temps à l'agacer et à faire l'idiot, sans doute Raph aurait-il apprécié ce moment avec son benjamin. Les patrouilles en compagnies de Mikey étaient loin d'être désagréables lorsqu'il se comportait un peu normalement. S'il n'y connaissait rien en stratégie et n'était absolument pas doué pour monter un plan, le ninja au bandana orange possédait tout de même une rapidité, une agilité et surtout un humour qui compensaient largement le reste. Se battre à ses côtés pouvait être un plaisir pour Raphaël, sauf que son frère passait le plus clair de son temps à se comporter comme un imbécile. Il bondissait partout, parlait fort, blaguait, taquinait, cabriolait, bien loin de tout ce qui faisait normalement un ninja. Autant pour la discrétion. Il n'y avait que lorsque que la sécurité l'imposait qu'il reprenait un peu son calme. Et lorsque les combats s'engageaient, il redevenait la tortue bruyante et malicieuse de toujours.
Pour sa décharge, ce qui se passa ce soir-là n'était absolument pas de la faute de Mikey, pas plus que celle de Raph. Une demi-heure environs après s'être séparés leurs frères, les deux tortues croisèrent la route des Dragons Pourpres et engagèrent le combat. Les humains étaient cinq et s'amusaient à racketter les passants, sans oublier de les frapper s'ils se montraient un peu trop véhéments. Un jeu d'enfant pour les ninjas qu'étaient Raphaël et Michelangelo. En apercevant leur cible, la tortue au bandana orange eut un large sourire.
« Alors, heureux ? Demanda-t-il à son frère en passant un bras autour de ses épaules. Tu vas pouvoir te défouler sur quelqu'un d'autre que moi.
- Tu resteras quand même mon punching-ball préféré, rétorqua Raph d'un ton taquin, après s'être dégagé de l'étreinte embarrassante.
- Ah ! Je savais bien que tu m'aimais !
- J'ai dit ça ?
- Il me semble bien !
- M'en rappelle pas. »
Sur ce, l'aîné bondit dans la ruelle et assomma un premier Dragon Pourpre, très vite rejoint par son benjamin. Ça aurait dû être facile. Ils auraient dû se débarrasser de leurs adversaires en deux temps trois mouvements, retrouver leurs frères et rentrer à la planque pour se commander une bonne pizza. Cependant, tout se précipita un peu lorsque le plus jeune des humains appela à l'aide. Moins d'une minute plus tard, ce n'était plus cinq Dragons Pourpres, mais bien vingt qui encerclaient les tortues.
« Euh... Je suis pas très fort en maths, c'est vrai, admis Michelangelo quand sa carapace rencontra celle de son frère, mais j'ai quand même l'impression que c'est un peu déséquilibré, là.
- Tu vas pas avoir peur, Mikey, se moqua Raphaël dont l'excitation grimpait avec la difficulté du combat. Ce ne sont que des Dragons Pourpres. Ils sont nullissimes.
- C'est vrai, mais ils ont des armes.
- Et alors ? Nous aussi.
- On a des flingues, nous ? Première nouvelle. J'aimerais bien qu'on me tienne au courant ! »
La plaisanterie fut uniquement saluée par le silence, car Raph remarquait pour la première fois les armes à feu dans les mains de ses adversaires. Un sourire carnassier fleurit sur ses lèvres. Il avait toujours aimé côtoyer le danger. Plus un combat était serré, plus il se sentait vivant. Qui plus est, Mikey était le seul de ses frères avec lequel il pouvait pleinement apprécier la proximité de la mort, car il était le seul pour lequel il ne se faisait aucun souci. Avec une rapidité et une agilité comme la sienne, il était impossible que Michelangelo se fasse toucher par une balle de revolver. Cela en tête, Raphaël pouvait se concentrer entièrement sur son propre combat.
Les tortues mirent neuf adversaires à terre en moins de cinq minutes. Si Mikey avait semblé un peu inquiet au début, il avait vite repris ses esprits et frappait à présent autant avec ses armes et ses poings qu'avec ses mots, un sourire toujours collé sur ses lèvres. Raphaël était plus silencieux, mais ne pouvait contenir le rire de satisfaction qui lui échappait à chaque fois qu'il mettait un ennemi à terre. Donatello lui disait souvent qu'il avait l'air d'un psychopathe à rire comme ça lorsqu'il frappait des gens, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. C'était comme si l'adrénaline prenait possession de son corps et ses nerfs et jouait avec lui comme avec un pantin. Il n'était plus maître de ses actes.
« Raph ! »
Ce fut à peine si la tortue au bandana rouge entendit le cri de son frère, car au même instant une déferlante de souffrance le renversa. Il tomba à genoux et cracha du sang, sans comprendre ce qui lui arrivait. Il aurait voulu redresser la tête, regarder Michelangelo et reprendre le combat, mais il ne fut même pas capable de maintenir son équilibre. Il chuta lourdement sur le côté, incapable de respirer correctement et totalement submergé par sa douleur. Le sang commença à s'accumuler dans sa bouche et ses poumons. Il perdit conscience en moins de trente secondes, qui parurent pour lui plus d'un millénaire.
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Voilàààà. La deuxième partie devrait arriver dans pas longtemps, deux jours environs, quelque chose comme ça. J'espère que cette première partie vous à plu, n'hésitez pas à me laisser vos impressions !
Bon, maintenant je vais aller me coucher, parce qu'il est bientôt minuit et que... je suis fatiguéééée. Bonne nuit les gens ! Je vous zaime tous beaucoup beaucoup !
Saluz
