Note de l'auteure : En cherchant sur Internet, j'ai trouvé plusieurs sites qui proposaient une série de thèmes et j'ai décidé de m'en inspirer pour écrire ces OS. C'est un mélange de plusieurs thèmes, qui feront office de titres. Voilà, j'espère que vous allez aimer ce premier chapitre.
Je suis Canadienne et j'ai donc nommé les personnages de leur nom Québécois et non Français. Voici donc ceux qui diffèrent : Bâtonnet = Varek et Morvik = Rustik.
Les personnages et le monde de How to Train Your Dragon ne m'appartiennent pas.
ATTENTION SPOILER FILM 2
Regarde-moi
La forge était calme en ce début de matinée. Il n'y avait pas un son et aucun mouvement n'était perceptible. Pourtant, quelqu'un s'y trouvait bien, mais comme à son habitude, il faisait en sorte qu'on ne le remarque pas. Assis dans un coin, il lisait. Il avait emprunté le Livre des Dragons, ouvrage qu'il n'avait pas le droit de toucher. Son père le lui avait formellement interdit, l'accusant d'être trop faible et de manquer d'agilité. Il ne devait en aucun cas s'approcher des dragons, qui le mettraient en pièces et il lui était donc inutile de toucher le recueil d'informations sur ses grosses et affreuses bêtes. Mais il n'y pouvait rien, il avait toujours été intéressé par ce contre quoi se battait son village. Alors, une fois encore, il s'était introduit dans la grande salle pendant que tout le monde dormait pour aller chercher le livre.
Depuis plus d'une heure, il lisait avec attention chacune des pages, gravant chaque mot et chaque image bien profondément dans son esprit. La prochaine fois qu'il y aurait une attaque de dragons, il pourrait aider. Pour de vrai. Non pas en restant éloigné du combat, ou en distribuant les armes de la forge. Cette fois-ci, il utiliserait son savoir et combattrait les dragons à son tour. Et pour une fois, son père serait fier. Il poserait un regard nouveau sur lui et cesserait d'être déçu. Après sept ans, il aurait enfin l'approbation du chef et le village serait obligé de le voir comme un vrai Viking.
Le soleil commençait à se lever et le jeune garçon savait que les villageois en feraient bientôt de même. Il sortit donc en silence de son antre, cet endroit où l'accueillait le forgeron chaque fois qu'il avait besoin de s'éloigner des reproches et des commandements de son père. L'enfant regardait partout, à l'affût du moindre mouvement, si bien qu'il fût plus concentré sur ce qui se passait derrière lui que devant. La présence du grand homme ne l'interpella que lorsqu'il entra en collision avec lui. Le plus petit avala durement sa salive, avant de se retourner pour recevoir sa sentence. Il dut lever le visage pour voir la personne qui se trouvait sur son passage et bien sûr, il s'agissait du seul sur lequel il ne devait ABSOLUMENT pas tomber.
-Papa, s'il te plaît…commença le petit.
-Que tiens-tu là, Harold ? l'interrompit l'homme.
-Je… J'ai seulement…
Sa défense s'étouffa au fond de sa gorge. Autour d'eux, des gens sortaient déjà de leur maison, alertés par la voix forte de leur chef qui signifiait clairement que quelque chose n'allait pas. Derrière le gigantesque Viking, on devinait la présence de son meilleur ami, qui avait accouru dès l'instant où les mots avaient franchi la bouche du grand homme. Celui-ci, qui fixait les mains de son enfant, arracha violemment le livre qui s'y trouvait, manquant de peu de le faire tomber.
-Combien de fois t'ai-je dit de ne PAS y toucher, fils ?
Le visage d'Harold, qui avait blanchi à la vue de son père, retrouva d'un seul coup ses couleurs, honteux de l'attention qu'on lui portait.
-Mais, je voulais seulement…
-Pas de mais, Harold. Tu me déçois. Quand écouteras-tu les ordres que je te donne ? Si je te l'ai interdit, c'est pour une bonne raison, rugit la voix grave du chef.
-Stoic, calmes-toi, voyons, tenta de le calmer Geulefor.
-Ne t'en mêle pas. Il s'agit d'un problème entre mon fils et moi, que nous devons régler par nous-mêmes.
À ces mots, Stoic prit d'une main le derrière du pantalon de son fils et le souleva dans les airs, face à tout le village qui s'était maintenant réuni autour d'eux. Après avoir remis le livre entre les mains de son ami, il se dirigea vers sa maison, prêt à punir cet enfant qui s'acharnait à le désobéir. Non loin d'eux, les autres gamins de son âge s'étaient déjà réunis pour rire de lui, à l'exception du timide Bâtonnet, intimidé par la colère de Stoic, et de la petite Astrid, qui se contentait de le regarder d'un air désapprobateur, exaspérée du comportement enfantin qu'avait le fils du chef. Celui-ci, le visage caché derrière ses mains, retenait difficilement ses larmes. Personne d'autre n'avait jamais eu à subir cette honte face au village en entier, parce qu'il était le seul sur qui, un jour, ils devraient tous compter. Dès la naissance, on espérait tant de lui, voué à remplacer son père et devenir le meneur des Berkiens. Pourtant, jamais il n'avait désiré de ce destin et il aurait de loin préféré être comme tous les autres enfants. À peine arrivés dans l'entrée de leur maison, Stoic lâcha sans ménagement le petit Harold qui peina à se relever.
-Tu me déçois, fils. Combien de fois t'ai-je répété de ne pas jouer avec ce livre ? Ce n'est pas pour les enfants. La guerre que nous menons contre les dragons, c'est sérieux, Harold. Crois-tu qu'il s'agit d'un passe-temps et qu'il nous est agréable de les combattre pour protéger tout ce qui nous tient à cœur ? le sermonna Stoic.
Harold, toujours au sol, serrait de toutes ses forces le tissu de son pantalon. Ses genoux, qu'il avait heurtés en tombant au sol, lui faisaient mal. Fâché et humilié, il se retenait de crier toutes les insanités qui lui passaient par la tête. Mais son père ne comptait pas en rester là et, le prenant par le bras, il le souleva et le positionna face à lui.
-Harold, réponds-moi quand je te parle.
-Non, répondit-il de sa toute petite voix.
-Non ? répéta Stoic.
Contre toute attente, l'enfant releva les yeux vers son père et l'affronta du regard. Ce dernier, remarquant les larmes qui perçaient aux coins des yeux de son fils, regretta un instant ses dures paroles et ses gestes brusques, mais à peine les remords avaient-ils point qu'il les enterra au plus profond de son esprit. S'il n'enseignait pas à son gamin ce qui était bon et mauvais pour lui, jamais Harold ne comprendrait tout le sérieux de la situation. Ce dernier, qui regardait toujours son père, éleva la voix.
-À QUOI BON TE PARLER, TU N'ÉCOUTES JAMAIS. TOUT CE QUE TU FAIS, C'EST ME SERMONER DEVANT TOUT LE VILLAGE ET M'ENFERMER À L'INTÉRIEUR COMME SI TU AVAIS HONTE DE CE QUE JE POURRAIS DIRE DEVANT LES AUTRES.
Stoic, qui tenait toujours le bras d'Harold, le lâcha sur le coup de la surprise, lui permettant de s'enfuir à l'étage. À peine arrivé en haut, il se dirigea vers sa chambre dans la ferme intention de s'y confiner. La porte claqua si fort que tous ceux à moins d'un kilomètre avaient dû l'entendre. Il se jeta dans son lit pour crier de toutes ses forces dans l'oreiller qui s'y trouvait, avant d'essuyer les larmes de rage qui coulaient désormais sur ses joues. En bas, toujours devant la porte, le grand homme laissa échapper un soupir de résignation. Parfois, il lui arrivait de dépasser les bornes, mais il le faisait pour la sécurité de son fils. Il savait que celui-ci n'était pas d'humeur à lui adresser la parole, il attendrait donc le soir, lorsqu'il serait calmé, pour lui présenter ses excuses. Harold n'avait, après tout, qu'emprunter un livre, alors qu'il avait accès à toutes les armes de la forge et qu'il aurait pu faire bien pire.
La journée avait été longue pour Harold, qui avait refusé de sortir et ce même pour manger. Geulefor avait bien essayé de lui apporter de la nourriture, Stoic lui ayant demandé puisqu'il savait déjà que son fils refuserait si cela venait de lui, mais ça n'avait rien changé. Il n'avait pas prononcé un mot et avait laissé le plat devant la porte. Il était doué, au jeu du silence. Comme personne ne lui parlait souvent, à part son père et le meilleur ami de ce dernier, Harold avait l'habitude de se taire. Personne n'aimait parler avec lui, sauf quand il s'agissait d'attirer les bonnes grâces de Stoic, alors il avait droit aux politesses d'usage tel que « bonjour » et dans de rares cas un « comment vas-tu ? ». Mais, lorsqu'il entendit les rugissements typiques des dragons et les cris des Vikings prêts à la bataille, il se jeta dans les escaliers, droit vers la sortie. Il leur montrerait, à tous, ce que le grand guerrier qu'il était pouvait accomplir, quand on lui en laissait la chance. Alors, caché dans l'ombre, il observa le Gronk le plus proche. Il connaissait son nombre de tir limité, alors lorsqu'il aurait craché ses six coups, il n'aurait plus qu'à lui sauter dessus et le tour serait joué. Plus personne ne douterait de lui et on l'accepterait enfin. Il n'avait aucune arme, mais quelle importance ? Dès que le Gronk se serait épuisé, il ne pourrait plus rien faire contre Harold, n'est-ce pas ?
Le dragon tira son premier coup, puis son deuxième, quand deux adultes se jetèrent droit sur lui avec un filet, qui explosa sous le troisième tir du dragon. Quels idiots… Ne savaient-ils pas que le Gronk pouvait tirait six fois ? À sept ans, Harold le savait déjà, cela ne prouvait-il pas qu'il fût un aussi bon guerrier et même un meilleur, que ses hommes qui se battaient comme de vrais barbares ? Pour combattre un ennemi, il fallait d'abord le connaître, il s'agissait là la base de tout combat. Le dragon s'éleva dans les airs, battant des ailes frénétiquement et déjà, ceux qui s'en étaient pris à lui s'en étaient détournés, maintenant occupés par un Dragon Vipère. Harold, maintenant persuadé qu'il s'agissait là d'un signe, prit son courage à deux mains et fonça à la suite du Gronk, qui ne s'apercevait même pas qu'un petit homme le poursuivait. Mais ce dernier se figea de stupeur, voyant une petite blonde sortir en trombe d'une maison, une hache fermement ancrée dans ses mains. Harold n'eut aucune misère à la reconnaître et son attention fut toute détournée du dragon. Astrid l'intimidait. Elle était intelligente et bagarreuse. Elle n'avait aucun mal à se battre et rêvait, comme lui, d'abattre les dragons qui s'opposaient à son village. Mais, pressée de sortir, elle ne vit pas le Gronk, qui s'apprêta à lui lancer sa boule de feu. Elle ne le remarqua qu'à la dernière seconde et put de justesse éviter le tir, trébuchant au sol par la même occasion. Alors que le dragon s'apprêtait à recommencer, Harold attrapa le premier projectile qui lui tomba sous la main, en l'occurrence une pierre, et la lui lança, détournant ainsi l'attention de la bête. Malheureusement, toute sa concentration se tourna vers le garçon, démuni d'arme. Lorsque la gueule de l'animal s'ouvrit en grand, il comprit qu'il aurait droit, lui aussi, à un tir de lave. Il se jeta sur le côté, de la même façon qu'Astrid, quelques secondes plus tôt. Celle-ci, toujours au sol, sous le choc, ne comprenait toujours pas ce qui se passait, mais lorsqu'elle vit le garçon se recroqueviller sur lui-même et lui adresser un regard, son cœur se serra. Malgré la peur qui le prenait, ses yeux exprimaient le soulagement, celui d'avoir sauvé la jeune fille. Une vague de remords envahit cette dernière, désespérée de ne rien pouvoir faire, mais dans un élan de lucidité, elle se souvint de la hache qu'elle tenait et eut tout juste le temps de l'envoyer à la tête du dragon de toutes ses forces, avant qu'il ne lance son attaque sur le garçon. Une fois de plus, l'attention du dragon se tourna vers Astrid, mais elle n'eut pas besoin de s'en faire, car Stoic choisit ce moment exact pour intervenir. Une fois le dragon mis à terre, il souleva d'une main Harold pour le mettre à côté de la jeune fille, les plaçant tous les deux de façon à les protéger, mais le Gronk avait profité de ces quelques secondes pour filer.
- Geulefor, ramène-les à l'intérieur, cria Stoic.
Le forgeron était occupé non loin d'eux à se battre contre un hideux braguettaure. Un coup de massue assomma la première tête, qui heurta la seconde. Stoic en profita pour soulever les deux enfants et les envoyer dans un joli vol plané dans les bras du forgeron, qui les attrapa de justesse. Le chef remplaça son ami auprès du dragon pendant que celui-ci rapportait les enfants en lieu sûr.
-Par Odin, mais qu'est-ce que vous faites dehors par un temps pareil ? demanda l'adulte aux gamins.
-Je…
-On… commentèrent-ils en même temps, s'étranglant sur leurs propres mots en voyant le visage réprobateur du ferronnier.
Ils traversèrent donc en silence le champ de bataille qu'était devenu Berk, jusqu'à atteindre la forge où Geulefor les déposa sans ménagement. Il s'apprêta à sortir, prêt à retourner dans la bataille, mais se souvint qu'il devait surveiller les deux gamins turbulents.
-Restez ici. Pas bouger. Sages, énuméra-t-il pour faire comprendre à ses interlocuteurs qu'il leur était strictement interdit de sortir, mais ceux-ci, trop jeunes pour frôler la mort, étaient encore sous le choc et ne pensaient même plus à désobéir.
Le grand guerrier Viking replongea au cœur du carnage. Harold tremblait encore tant l'émotion avait été forte et Astrid, comme à son habitude, s'obstina à ne rien laisser paraître, mais sous sa carapace, elle était bien plus choquée qu'elle ne l'avait jamais été auparavant. Elle connaissait les risques, mais jamais elle n'avait été aussi proche de la mort. Elle n'osait même pas imaginer ce qui se serait passé sans Harold.
-Et bien, c'était…Toute une aventure, tenta le garçon pour calmer l'atmosphère.
Astrid se tourna vers lui, cachant tant bien que mal la peur qui l'habitait encore. Elle était une guerrière, elle ne devait jamais laisser de tels sentiments la contrôler, surtout à côté du pire Viking qu'ait porté la Terre. Mais, elle devait l'avouer, il avait fait preuve de courage et avait été, pendant ces quelques secondes, digne d'être le fils du chef. De tout ce qu'on lui avait enseigné, ses parents avaient toujours insisté à ce qu'elle doive exprimer sa gratitude envers ceux qui le méritaient.
-Mer…merci, lui dit-elle en bégayant.
Il était très rare pour elle de remercier quelqu'un, car elle faisait toujours en sorte de n'avoir besoin d'aucune aide, ce pour quoi il fut difficile pour elle de manifester sa reconnaissance. Harold, pour sa part, était plus que surpris par ses paroles, peu familier avec cette attitude.
-Pour…Pourquoi ? demanda-t-il, toujours incertain de ne pas tout simplement avoir mal entendu.
-Pour…m'avoir sauvé du Gronk, murmura-t-elle.
-Oh…hum…De rien.
Il essuya ses mains moites sur son pantalon, stressé par le comportement nouveau de cette fille qui l'avait toujours effrayé. Pour la première fois, il voyait en elle une tout autre personne. Sous ses airs violents, elle était gentille et courtoise, alors que tout le monde agissait envers lui comme s'il était un moins que rien. Mais, plus surprenant encore, ce fut le baiser qu'elle déposa sur sa joue, avant de se diriger vers la sortie, le calme étant depuis peu revenu. Elle ne le savait pas encore, mais ce simple geste avait signé le début d'un amour bien plus grand que tout ce qu'elle ne pouvait s'imaginer.
15 ans plus tard.
Tout le monde était dans la grande salle, profitant du banquet en ce jour festif. Harold, assis près de sa bien-aimée, était plongé dans ses souvenirs. Cette dernière le secoua légèrement pour le sortir de son état second.
-Harold, ça va ? demanda Astrid, légèrement inquiète de l'air triste qu'affichât son mari.
-Oui, oui, répondit-il. Je pensais à la première fois où tu m'as embrassé.
-Oh, quel sentimental, ria-t-elle gentiment.
-T'en souviens-tu ? demanda-t-il.
-Bien sûr ! Tu venais de me faire monter Krokmou pour la première fois et…
-Non, pas cette fois-là, l'interrompit-il en rougissant. Tu sais, quand on avait sept ans.
-Quand on avait sept ans ? demanda-t-elle.
Après un moment de réflexion, elle se rappela enfin de quoi il parlait.
-Oh, oui, celui-là, s'exclama-t-elle en riant. Tu m'avais sauvé d'un Gronk. Merci encore, d'ailleurs. Je serais surement morte, sinon.
Elle accompagna ses paroles d'un chaste baiser, mais elle voyait bien que quelque chose le tracassait.
-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle plus doucement, cette fois-ci.
-Ce jour-là… mon père et moi … Nous nous étions disputés. Après la bataille, il ne m'a rien dit. Il m'a juste pris dans ses bras avant de m'envoyer me coucher. Il aurait pu m'engueuler d'être sorti sans sa permission, mais il ne l'a pas fait à cause de ce qui s'était passé le matin. Il…
Le reste de sa phrase s'étouffa tant l'émotion lui coupait la voix. Elle le prit dans ses bras, comprenant parfaitement sa tristesse. Il n'était pas là pour voir l'un des plus importants jours dans la vie de son fils et il ne le saurait plus jamais. En cet instant plus que n'importe lequel, il voulait que son père le regarde et soit fier de lui.
Voilà, j'espère que vous avez aimé :) N'hésitez pas à me laisser une Review pour me donner vos impressions.
